Une descente folle...

et...




Je met la musique. Un peu fort. Pour cacher le bruit de la pluie qui tombe plus fort sur les vitres. J'avance doucement le long de la passerelle, afin de plongé ensuite rapidement dans le vide. La voiture est a 180° . Je me faufile avec habilité dans les dédales de la circulation nocturne. Idée bien en tête. Je regarde rapidement Melian qui doit avoir peur. Elle as peur? Je fronce mes yeux pour accélérer encore plus dans le vide. Bientôt nous seront a bon port. Je redresse légèrement. Les mains dans mes gants bien accroché au volant. Heureusement que nous sommes bien accroché a nos harnais. J'avait pris soin de bien la serré pour elle. Pour qu'elle se sente en sécurité.




Nous voilà en plein milieu des quartiers populaires. Je ralentis. Lentement. Nous avançons. Observant par la vitre les gens qui nous ressembleront sans doute jamais. Je pose ma main sur son siège. juste près de sa cuisse sans la touché. Un regard vers elle. Moins dur. Celui qu'elle devinera sans doute. Un regard doux et sincère. Juste un instant pour refixer en face de moi.

" j'ai grandit parmi eux..."

Je soupire. Gonflant mes narines légèrement pendant que je tiens le volant d'une main. Fermement. Craquant presque mon gant. Je tourne dans une ruelle sombre et inoccupé. Coupant le contact d'un geste simple. Je me décroche. Et je me tourne pour en faire de même pour elle.

"tu semble prisonnière dedans.."

J'avais sans doute trop serré. Je laisse glisser les sangles de part en part de ses bras, prenant garde a ne pas la toucher. J'ai pas demander non plus. Je crois que j'ai effleuré sa clavicule. Je reste la sans bouger dans mon siège.

"Melian?..."

Je l'ai suivi en dehors de cette salle de réception, loin de ces hommes et de ce monde qui n'était pas le mien. Et qui n'était pas vraiment le sien vu comment il regardait et considérait tous ce petit monde avec mépris.
Sa main à peine posée au creux de mes reins me rappelait sa présence, feutrée et douce, juste posée là à coté de moi. Une présence discrète, pas intrusive mais prête à se déployer pour me protéger à chaque instant. Je ressentais vraiment cela, au milieu de cette réception, ce sentiment rassurant d'être avec lui.

Sur notre passage, je me suis surprise à regarder moi aussi ces gens qui baissaient presque le regard devant nous, et j'en ai souris. Je commençais à apprécier cette position de supériorité vers laquelle mon guide me menait. Je prenais doucement conscience que je pouvais avoir un réel pouvoir sur les autres.

Dehors, le vent et une légère pluie fouettait nos visage. Après l'atmosphère oppressante de la salle pleine de monde, cela me fit du bien. Je me sentais plus vivante que jamais, avec lui pour m'emmener vers l'inconnu, et moi prête à le suivre dans ses plus sombres desseins...
Le Temple brille dans la nuit et je me demande si l’insurrection en interne s'est bien déroulée... Mais je chasse vite ces pensées pour suivre mon guide vers l'inconnu.

C'est d'un air décidé et ferme qui s'empresse de me faire monter en voiture, prenant soin de bien m'attacher, bien serrée dans les sangles, collée au siège. Il est alors tout près de moi, et je me demande ce qu'il a en tête. Il semble nerveux, pressé tout du moins de quitter cet endroit. Ses yeux veulent lire en moi dans un échange de regards plein de tension, mais cela ne dure qu'un instant, et il s'installe au volant pour démarrer.


Bientôt la voiture s'ébranle et file de plus en plus vite, avant de virer quasiment à la verticale. Je pousse un cri de surprise et de peur mêlés. Mais bien vite stoppé par la pression qui me coupe le souffle et me presse contre le siège. Je supporte très mal cette sensation de tomber dans le vide, mais Vélios a pensé à bien m'attacher, ce qui atténue un peu la sensation.
Je subis cette pression en fermant les yeux avant que je ne sente que la voiture se redresse et ralentit un peu. Je souffle enfin assez fort plusieurs fois pour me remettre de ses émotions.

J'adresse un sourire à mon compagnon qui me jette quelques regards de temps en temps, lui signifiant par là que çà va mieux maintenant qu'on avance de manière plus conventionnelle.
Je crois qu'il avait besoin de ce vide et de cette vitesse comme pour s'échapper de notre soirée mondaine.
Je reconnais autour de nous les quartiers populaires. J'y avait fait un tour lors de ma rencontre avec le NOD.  

Quand sa voix s'élève pour me rappeler que c'est là qu'il a grandit, sa voix et son regard ont changé. J'avais déjà entraperçu les bribes de son histoire quand il m'avait dévoilé son esprit lors de notre premier entrainement. Je hoche doucement la tête, en silence, respectant la teneur de ce qui revient en lui à ce moment. Je sens néanmoins sa nervosité, sa main qui se crispe et son soupir ne trompent pas. Sans doute des souvenirs reviennent-ils l'assaillir.
Je lui rend son regard avec une grande tendresse et avec douceur, sans réfléchir, ma main vient effleurer lentement la sienne posée sur mon siège.

Nous finissons par nous arrêter dans une ruelle sombre. Il se décroche avant de faire de même pour moi avec grande attention, prenant toujours soin de ne pas me toucher sans autorisation. A peine a-t-il effleurer un peu ma peau vers l'épaule.
Ce n'est que quand les sangles ne sont plus là que je me rend compte combien j'étais serrée. Je respire plus librement, contente de pouvoir retrouver la terre ferme assez vite. Je reste songeuse quand sa voix me ramène à la réalité.
Je souris à sa remarque et rétorque

Melian être longtemps prisonnière avant... Toi la rendre plus libre.

C'était sincère, et une des plus belle déclarations que je pouvais lui faire. je restais là à le regarder, il me semblait si intriguant et si touchant à la fois.

La musique sonnai comme son cœur. J'arrivai à le sentir palpité. Je fixai sa jugulaire. Petite Muse. Quand tu prononce de te sens libre par moi, je peux que la fixer ta gorge. Sentir le flux qui va et viens et cette peau fine et tendrement blanche nappé de cette robe verte... Je te fixe, toi la petite mentaliste que personne ne vois la grandeur. Alors ma main sans te toucher, caresse ta joue, je crois même qu'elle avait envie de ce contact de cuir et de froid... puis ta gorge juste effleuré du bout des doigts... ta clavicule... ton épaule..ton bras... pour en saisir brutalement la poignet, paume vers le ciel, puis sur mes lèvres qui se posent comme un interdit que je franchis. Les yeux rivé dans les siens, provocateur, joueur, l'esprit fou dans la lumière jaune vif de mes iris.

Le baiser se pose, un peu fou et tendre à la fois...

"Melian... après cette nuit plus rien ne va être comme avant, personne pourra t'ignorer, personne osera te défier ou t'insulté...personne...."

Je mordille la partie charnue de sa paume, prenant le temps la gouter du bout de ma langue. Toujours les yeux sur elle pour sonder son esprit, lire son langage physique. Je la relâche aussi vite que je la tenais. Me repositionné dans mon siège. Le regard vers la ruelle inondé de pluie. Les mains accroché au volant. je fait une au deux manipulation pour stoppé l'engin qui se pose sur le sol du quartier. Je met en route l'écran tactile face a nous et sélection un dossier. " projet wx-f45 : Melian". Je serre les dents, elle ne va pas aimé cela. Mais je dois lui faire violence pour arriver là ou je veux avec elle. Les dossier défilent, le choix de sa conception au laboratoire de reproduction, les expériences, les résultats, ses rapports annuels des vidéos aussi... tout son dossier est là, face à elle. Comme une intrusion dans son passé. Le colère monte en moi.

"ne m'en veux pas... mais tu dois savoir que çà va plus jamais arrivé quand j'aurai ... quand nous aurons fait le ménage au temple"

Il me fixe de son éternel air impénétrable. Je commence à l'apprécier, ce regard un peu étrange et joueur. Sa main s'agite à nouveau et dans un nouveau ballet des corps qui se cherchent sans se toucher vraiment, c'est le contact du cuir de ses gants que je ressens sur ma peau. Je me laisse doucement aller à cette sensation sur ma joue, ma gorge, mon bras...
Une protection nécessaire encore, d'une part pour éviter un déclenchement de son pouvoir à mon contact, mais d'autre part comme un prélude à l'acceptation de mon corps au contact d'un autre, peau contre peau.

Je soupire et me surprend à ressentir quelques agréables frissons là où ses doigts passent. Mais soudain la prise un peu brutale de mon poignet rompt ce charme et mes yeux questionnent à nouveau. Il est si changeant mon maître... mais c'est ce qui fait son charme. Et ses lèvres qui se posent alors au creux de ma paume, contact honnis qu'il outrepasse quand même...
J'en trésaille un instant, de sentir ses lèvres chaudes sur ma main, son souffle, et ses yeux amusés rivés dans les miens.

Je suis comme le papillon attiré et rivé à la lueur de la flamme qui peut le brûler. Je l'écoute en silence, buvant ses paroles et son message d'espoir pour moi, cette sécurité qu'il peut m'apporter..
Pour finir ce sont ses dents et sa langue qui viennent encore taquiner ma main avant qu'il ne me relâche d'un geste rapide et souple.
A demi-étonnée, je me rend compte que je n'ai pas chercher une seule fois à ma soustraire à son contact cette fois-ci.

Assis dans son siège, il stabilise et arrête complètement le véhicule avant d'allumer l'écran. Je me demande ce qu'il veut y voir, je nous voyais déjà sortir dehors, sinon pourquoi venir spécialement ici?
Intriguée, je scrute l'écran et me concentre pour lire le titre du dossier qu'il sélectionne.
Lorsque je comprend enfin, en un instant toute couleur a quitté mon visage. J'ai pris une expression horrifiée en regardant les fichiers étalés devant nos yeux.

Pendant un bref instant, mais qui me semble durer une éternité, je suis incapable de réagir, de détourner mes yeux de ce résumé de ma vie. Tous ces chiffres, ces résultats d'analyses, de comportement.. des descriptions froides qui ne collent pas à la réalité humaine. Je n'y comprend plus rien.
J'ai mal au ventre, les entrailles qui se tordent, encore plus lorsque des photos et vidéos apparaissent.
Mon regard éperdu se pose sur la jeune fille que j'ai été, enchaînée à la table d'un laboratoire et mutilée par des dizaines de marques d'injection d'on ne savait quel produit...

STOP! Stoooop! Aaaahhhhh...

C'en est trop, plus que je ne puis supporter. Je me met à crier, paniqué et frénétique. Je cherche une issue à tout cela et j'entend à peine Vélios me parler doucement. Ma vue se brouille et je m'acharne maladroitement mais avec force sur la portière jusqu'à réussir à activer le mécanisme. Je me rue dehors sous la pluie battante. Je fais quelques pas pour m'éloigner avant de stopper, prise de haut-le coeur, l'estomac au bord des lèvres.

Je tremble de partout, blême et malade d'avoir du supporter ces visions d'horreur. La pluie ruisselle et s'insinue déjà sous mes vêtements mais je m'en moque. Je respire bruyamment, mes larmes se mêlent à l'eau qui tombe du ciel. Je finis par me laisser glisser assise au sol, m'appuyant d'une main contre la voiture pour ne pas tomber. Je respirais, j'étais vivante et libre à nouveau.
Pourquoi diable m'avait-il montré cela? C'était déjà assez dur de vivre avec les souvenirs et les cauchemars... Il m'avait promis que ça n'arriverait plus et je le croyais. Cet espoir un peu fou...

J'aurai sans doute pas du... J'aurai du sans doute la prendre dans mes bras et la bercer... J'aurai du sans doute... Mais c'est pas moi. C'est pas elle çà!

Elle blanchit, se raidit dans le cuir du siège de la voiture, puis ce cri. Infâme, violent, plein de détresse, de peur, de honte aussi. Je tente de la calmer avec des mots. Mais c'est moi qui devient furieux. Des mots comme "chut... " et "je suis là..." mais je crois que çà sonne faux. J'ai pas pour habitude de m'inquiéter pour autrui, je m'inquiétait pour personne avant elle. J'ai pas été formater ainsi. Mais Elle, c'est mon Eve, ma muse ma Joconde... Son sourire timide et son regard qui se floutent quand je la regarde me manque a ce moment là.

Là. C'est une poupée de chiffon qui se remue, s'agite, hurle, une marionnette que son maitre a trop manipuler, jouer...Oui il va cassé son jouet! Alors dans un fracas, elle arrive a sortir. J'aurai du la laisser attacher à cette saloperie de harnais.

"Melian!  bordel Melian reste!..."

Mais je n'arrive pas à la retenir avec des mots. Je tape brutalement sur le system de commande. Bordel H! elle était pas prête encore... Mais j'ai plus le temps, elle a plus le temps. Elle dois grandir et devenir puissante. Demain?  je serai sans doute plus de ce monde pour la protéger. Protéger? je me surprend a penser à un avenir, un lendemain, a un futur... Réveille toi Hendrix!

Je la regarde qui fait un pas ou deux sous la pluie, qui s'amuse a glisser sur sa peau, a onduler ses longs cheveux brun jusqu'au creux de ses reins. Et moi je reste là, juste a l'observé respirer et gonfler ses poumons d'air recyclé du dôme. J'empoigne la poignée et la portière se soulève pour s'ouvrir. A mon tour. Je longe la voiture pendant qu'elle glisse lentement au sol. J'arrive a ses pieds, le dos droit, la tête basse. Goutant a la pluie sur mes lèvres, sentir le froid de l'eau trempé mes cheveux qui se colle a mon front. Elle a sa main sur la carrosserie. Je me baisse vers elle, tout en retirant mes gants, posant une poigne sur son menton pour affronté sa colère contre moi droit dans les yeux. et l'obligé a me regarder.

" DEBOUT!"

Je la vois qui avale sa salive, son maquillage de la soirée dégoulinant sous ses yeux. Du pouce je frotte ses lèvres pour retrouvé ses couleurs. Un rictus se cache sur mes lèvres.

" plus jamais a terre... plus jamais soumise... plus jamais esclave du temple...""

Je dégage son visage de ses mèches collé. Pendant que la pluie se joue de nous en continuant a nous trempé. Sa robe dessine ses courbes et en deviens presque transparente. Je détourne le regard vers la ruelle. Vérifier comme si j'avais entendu un bruit mais ses pensées que je fuis, en serrant les dents, ma machoire se raidit...

"Lève toi, on rentre... ou reste le rat de labo au sol"

Je me lève et je lui tend ma main, non ganté. Lui laissant la preuve ainsi de ma confiance en elle.

J'entend le mécanisme de la porte se déclencher, je l'entend fort dans le silence de la rue, dans le calme de la pluie qui goutte tout autour.
Je soupire. Il est forcément déçu. J'aurais du être plus forte peut-être, mais sait-il seulement ce que ça m'a fait de voir tout cela? Tous ces sentiments enfouis, ces souvenirs que je m'efforce d'oublier nuit après nuit, cauchemars après cauchemars... La terreur, le désespoir et la culpabilité que je m'efforce avec lui de remplacer par la confiance, l'assurance et la maîtrise de moi-même.

Alors oui, il y a une forme de colère en moi, mais elle n'est pas vraiment dirigée contre lui, elle émane de moi et irradie complètement, tournée vers le monde entier. Et plus que tout tournée vers moi, alors que je me rend compte à quel point ma vie a été gâchée, si seulement j'avais su réagir à l'époque...

Ce sont d'abord ses jambes qui entrent dans mon champ de vision. Je fixe un point imaginaire devant moi, les yeux dans le vague. je veux juste sentir la pluie, le froid qui s'insinue, et ne plus penser à rien.
Mais il en décide autrement bien sûr, et il s’accroupit devant moi. Sa main, peau nue, vient s'emparer en douceur de mon menton qu'il relève vers lui.
Mes yeux clairs suivent le mouvement et se posent naturellement dans les siens, sombres.

Je ne sais pas et n'ai guère envie de savoir ce qu'il y lit. La colère évidemment, la lassitude sans doute aussi, et la douleur de ce qu'il m'as forcé à affronter, s'il sait bien lire.

DEBOUT !

Son ordre aboyé sous l'effet de la fureur qui l'anime contraste avec la douceur qu'il met dans ses gestes.
Je déglutis lorsqu'il pose ses doigts sur mon visage, frottant doucement mes lèvres et mes joues pour effacer les traces du maquillage de la soirée qui se fond désormais à l'eau du ciel et à celle de mes yeux.

Il parle et j'écoute sans réagir. Je n'arrive pas à me détacher de cet état hagard qui m'habite, comme si soudain tout m'indifférait. Plus d'envie, plus rien, juste la pluie et les larmes.
Je sens sa main sur mon front, qui décolle quelques mèches de cheveux collés par la pluie, mais plus que tout, c'est les derniers mots qu'il prononce en se relevant qui font un effet d’électrochoc.

Je regarde sa main quelques instants. Une confiance mutuelle afin qu'aucun de nous deux ne déclenche son pouvoir sur l'autre. Et dans l'état émotionnel dans lequel je suis, il va me falloir un peu de concentration.
Je regarde ma main un instant, presque normale, presque sans traces. Une main fragile qui se tend vers la sienne et s’agrippe à ses doigts, à sa poigne forte qui m'aide à me relever.

Plus jamais le rat de labo...

Mes yeux ont retrouvé de la détermination avec ses mots que je déclame avec morgue. Et sans prévenir, sans y réfléchir, j'avance d'un pas et franchis la distance qui nous sépare. Je me colle contre lui et le serre dans mes bras, sans savoir pourquoi. Un besoin du corps et de l'âme. Un lâcher prise salutaire, l'espace de quelques instants...

Et puis je recule à nouveau, un peu gênée. Je n'ai pas envie de rentrer tout de suite.

Marcher un peu, s'il te plait.

Je l’entraîne doucement vers le coin de la rue, à l'entrée de l'impasse. Je veux observer la vie grouillante des bas-fonds, les orthodoxes qui mènent une vie plate et sans saveur. Et ainsi me rappeler ma chance, le pouvoir que j'ai, influencer et changer ma propre vie.
J'inspire profondément en contemplant la ruelle, les gens qui fuient la pluie, vaquant à leur morne existence.

Et mes yeux se posent alors sur lui à coté de moi.
On doit avoir un air amusant, tout les deux complètement trempés jusqu'aux os, et moi avec ma robe qui me colle sur tout le corps à en devenir presque indécent... je souris, je m'en fiche.
Je le fixe un moment avant de parler doucement, pour lui, pour nous. Une mise au point.

Plus jamais entravée comme eux. Melian être mentaliste, forte et fière. Mais toi plus jamais sortir le dossier de Melian. Besoin d'oublier pour avancer.  

Je lève les bras un instant. N'osant pas la touché, on peux pas dire que je suis un homme à câlin. Bien sûr j'ai connu des femmes, des petites insurgées sauvages, des valkyries dociles, des automates...Mais ce contact me surprend. Elle qui n'aime pas çà. Qu'elle avait peur de çà. Je pose délicatement une main sur sa tête, caressant un peu idiotement ses cheveux trempé. L'autre main hésite. Beaucoup même. Et se pose sur son épaule dénudée à l'opposé. Je dépose un léger baiser sur le dessus de son crâne. Je sais pas pourquoi. Sans doute pour lui signalé que je suis attaché à elle d'une certaine manière. Mais ce moment ne dur pas. Et j'en suis ravi. Je suis pas du genre a l'eau de rose, ou lui faire pensée certaine chose...

Et puis le détachement total, souple et brutale en même temps. Mes dents serrés, le regard  qui se détourne d'elle vers la ruelle. Ce lieu est pas souvent sur a cette heure ci. Mais elle avance, me devance... les épaules hautes, une démarche assurée dans cette indécente robe mouillé. Le monde est déjà a ses pieds mais elle l'ignore. Je la suis, un brin moqueur en la regardant presque devenir une femme sur d'elle. Respiré l'air, boire la pluie... je reste un peu en arrière. M'enivré de son chemin. Je retire ma veste longue pour lui passer sur les épaules, prenant soin de dégager sa nuque de sa crinière sombre.

Un bruit sourd,
comme une poubelle qui danse sur le sol...
des pas...
j'active la sécurité sur le véhicule de mon bracelet de commande.

Melian continue a marché, puis se tourne vers moi. J'était trop occupé a surveillé la ruelle que je me retrouve encore avec ma muse collé. Je la garde deux seconde, le temps d'une respiration pour reprendre ma position mains dans les dos, le visage dégoulinant de pluie fraiche.

"Ma muse... ce dossier... ne serra plus, demain. Enfin au levé du jour... N'oublie pas ce qu'il se passe au temple cette nuit...."

Je la regarde de bas en haut pour m'arrêter dans son regard qui me met sur croix saint André.

"... visiblement oui tu ES une mentaliste de ce nom!"

Des bruit étranges arrivent sur nous. Je la prend par le coude. J'oublie l'absence de mes gants, l'entrainant de force dans l'ombre d'un escalier de secours. Collée au mur de brique, dans le noir complet. Face à elle. Je suis casiment collé à elle mais je ne la touche pas. Mes coudes pliés au dessus de sa tête. Je lui murmure de pas faire un bruit. Comme un soupir au creux de l'oreille.

"ne bouge pas..."

Une bande de petites vermines tourne autour de mon véhicule, testant l'ouverture ou non.

J'ai bien senti qu'il était aussi peu à l'aise que moi dans un contact physique de câlin. Mais pour moi c'est différent, c'était spontané et révélateur que quelque chose avait définitivement changé entre nous.
Je pouvais lui faire confiance et accepter, voire apprécier, un contact de sa part.
Il était devenu mon mentor, mais aussi une sorte de grand frère qui veillait sur moi.

Je suis tellement concentrée sur mes sensations, l'observation de la ruelle et des orthodoxes que j'ai rien entendu d'abord, et les regards attentifs de Vélios sont habituels pour moi, rien de bien spécial.
Et puis il y a sa veste qu'il enlève pour me la mettre sur les épaules. Je souris et le remercie d'un regard coulé vers lui, il est mignon quand il agit comme ça.

Je hoche la tête à sa réponse. Cette nuit le Temple change de main. C'est une nouvelle ère qui commence et le passé sera enfoui pour construire un avenir nouveau et meilleur. Une forme d'excitation naît à ces pensées. J'ai hâte de construire tout cela avec mon mentor.
Il ne peux me faire plus beau compliment que ce qu'il me dit alors. Une mentaliste digne de ce nom, voilà, cela suffit à me rendre heureuse.

Soudain mes oreilles décèlent un bruit et sans perdre de temps, Vélios m’entraîne à l'abri d'un escalier, collés contre le mur dans l'obscurité. Il est presque contre moi, mais sans me toucher, et écoute ce qu'il se passe dehors à coté de nous.
Des bruits de pas, d'exclamations étouffées, quelques chuchotements aussi je crois... un bruit de poignée aussi, et d'effort, comme si on essayait d'ouvrir une porte.

Son souffle contre mon oreille me demande de ne pas bouger. D'accord, mais que veut-il faire? Ne pourrions-nous pas nous occuper d'eux ensemble? Je lui susurre à mon tour.

Pouvoir leur donner une leçon à notre manière non?  Si Melian les apercevoir, suffire pour envoyer une vision...

Une proposition qu'il acceptera j'espère. Lui qui aime s'amuser ne refusera sans doute pas. Et moi aussi j'ai envie de m'amuser un peu après tout!

A ses mots, elle devinera sans doute mon amusement, ma fierté et mon sourire machiavélique. A notre manière? si délicieux dans sa bouche. Elle me donne un dessert d'un gout suprenant que je me lassai trop depuis trop longtemps. Est elle prête? c'est ce qu'on va voir!!

Je laisse mes bras descendre le long du mur. Doucement. Sans un bruit, même pas celui d'une vêtement qui froisse. Ma chemise trempé est sans doute pour quelques chose. Je caresse doucement une mèche de ses cheveux pour les enroulé autour de mon doigt. Une étrange lumière jaune vif prend la place dans le noir. Incandescente, assoiffé de jeu, de perversité dance devant elle. Le noir nous cache si bien. Je rapproche mon visage du sien. Nez presqu'a nez. Je sens son doux souffle chaud réchauffé le mien. J'arrive enfin à posé ma joue contre sienne, juste un effleurement. Mon haleine au creux de ses cheveux. une main en dégage l'accès doucement a son cou, casiment un geste tendre. Pour venir en respiré l'essence. Et je chuchote lentement avec un air de séduction joueur malgré moi.

"je vais devoir te touché.... puis je?"

Collant un peu mon poids sur elle. De ma grande taille, je la domine. Cette toute petite muse entre le mur et moi.

"...tu n'as qu'a mot a dire...mais... ce risque d'être un peu... sombre comme vision peux tu le supporter?"

Il est là, si proche de moi, et malgré l'obscurité quasi totale qui nous envahit, je le sens, plus que je ne le vois, sourire à mes propos.  Je crois qu'il aime ça, qu'il apprécie ma proposition.

Sans un bruit, dans un silence presque religieux et mystique, il descend doucement ses mains vers moi, et ses doigts agrippent délicatement une mèche de mes cheveux humides.
Est-ce que ce sont ses yeux qui changent ainsi à mesure que l'excitation grandit. Une étrange lueur y brille parfois et je crois que le changement est intense cette fois-ci.  Il est tout proche, son nez frôle le mien, jusqu'à se retrouver vers ma nuque, sa joue contre la mienne... Nos souffles se mêlent dans une harmonie feutrée alors que sa main dégage quelques cheveux en un geste doux.

Je soupire et me laisse bercer par ses effleurements, cet avant-goût du contact à la fois espéré et redouté. Son chuchottement me chatouille les sens, faisant naître des frissons dans le creux de ma nuque, son intonation joueuse réveille une drôle d'envie en moi, un peu bizarre, comme interdite, malsaine voire cruelle....
Une envie de faire souffrir, de vengeance qui ira s'abattre sur nos fauteurs de troubles malmenant la voiture.

Je remonte lentement ma main gauche le long du mur, trouve le contact de ses doigts dans mes cheveux et les amènent avec lenteur  au contact de ma peau, de mon cou et de ma joue.  Un acquiescement et la permission est accordée, pour le seul de qui j'accepte le contact.
Son poids sur moi se fait doucement sentir. Son corps contre le mien, ses doigts sur ma peau, j'apprécie cela de plus en plus.

Je le regarde en levant les yeux, lui qui me domine de sa hauteur, mon mentor.
J'écoute sa mise en garde, oui je le sais, cela sera sombre et peut-être difficile, voire sanglant, horrible ou encore pire. Mais j'ai cette envie perverse que Velios me communique.

Melian vouloir le faire, tout faire pour supporter, et avoir très envie de jouer et donner une leçon aux vilains garçons.

J'avais utilisée une formule qui pouvait sembler équivoque mais dans mon ignorance et mes difficultés de langage, je ne perçus pas le double sens un peu coquin qu'on pouvait prêter à mes propos.