Ca n'aurait pas du arriver, oh non, pas du... Et il ne savait pas quoi faire. Comment aurait-il su, on ne lui avait pas à appris à gérer ça. Qui aurait pensé d'ailleurs qu'un jour les implants pourraient tomber en panne, hein, qui ? Pas lui en tout cas.
Saleté d'hortodoxes qui se croient tout permis sous prétexte qu'il y a un petit problème dans leurs puces ! Et ces maudits insurgés qui en profitent ! C'est dur à gérer... Mais ça viendra. Ils y passeront tous.

Il regarde par la fenêtre, bien à l'abris dans son bureau, mains croisées dans le dos. Il a un étrange tic, toutes les vingts secondes environ, il se met sur la pointe des pieds, tangue un peu vers l'avant, et repose les talons. Il ne s'en rend même plus compte. Et il les regarde, eux, en bas, ces profanateurs, qui osent venir ici, souiller la sérénité des lieux, pour se battre !
Mais que font ces fichus NOD ?
Incapables.
Il n'est pourtant pas difficile de contenir quelques personnes récalcitrantes au système. Regardez moi ça, ils jettent n'importe quoi sur les murs autours de la place, criant leur révolte. Ne voient-ils donc pas qu'ils sont dans l'erreur ? Comment peuvent-ils penser que nous les avons spolié quand on voit leurs réactions ? C'est justement pour éviter tout ça que les puces ont été crées. Pourquoi ne peuvent-ils pas le comprendre ?

Il pousse un soupir et se demande pourquoi ces maudits orthodoxes, qui ne sont plus à présent guidés par l'implant, ne cèdent pas simplement à leurs pulsions sordides, qu'ils couchent donc dans les talus ! Qu'est-ce que ça peut faire, bientôt, tout sera réparé, et, avec de la chance, ils oublieront tout. Alors pourquoi chercher à se battre, à se révolter contre un monde qui leur offre tant ? Il ne comprend pas. Ne les comprend pas. Des êtres comme eux, capable du pêché de la chair, comment les comprendre après tout ?
Mais là... Ils frappent, cherche à détruire, essaie d'enflammer le tout.
Il n'a jamais vu ça.
Jamais...

C’est l’hécatombe sur la place de la réflexion. Une tuerie entre les forces de l’Ordre et le peuple révolté. Les insurgés se sont mêlés aux orthodoxes pour grossir les rangs et prendre les rennes. Nods et Mentalistes s’unissent pour les repousser mais la foule enragée ne cesse de croître malgré le nombre de victimes et les quelques citoyens qui se sont enfuis à l’arrivée des renforts.

La masse s’organise. Ils ont des leaders, c’est certains et ils sont armés. Un rebelle commende le replis, un autre donne l’exemple en se servant d’une poubelle comme bouclier. Puis chacun amène ce qu’il trouve pour se barricader. Barrière, poubelles, poteau électriques, panneaux de signalisation, barbelés, grillage, cartons, sacs de ciment, plaques d’égouts, chaises de bistrot… tout y passe. Ils encerclent la place avec leurs merdiers formant de véritables remparts pour ce protéger de l’ennemi… mais aussi pour le piéger.

Après la boucherie, l’accalmie. Les coups de feu s’atténuent, les détritus cessent de voler, mais personne ne cède le terrain. La situation est gelée. On cherche la faille dans cette forteresse improvisée.
Dépassés par les évènement, un groupe de Mentalistes se retrouve coincés, enfermés sur la place de la réflexion dont le peuples et les hors la loi forment les murs.

Combien de temps vont-ils tenir le siège ?
Qu’attendent-ils ?
Qu’elles sont leurs revendications ?
Un chose est sûre, ils ne sont pas près de rentrer chez eux.