Pour la 2éme fois

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Dim 5 Sep 2010 - 18:35

Lester sentait les os saillant de ses omoplates rentrer douloureusement dans le bas de son dos et ses cheveux chatouiller ses épaules, lui donnant une irrésistible envie de frissonner.

Puis elle se décolla de lui et il entendit la couette se relever et son corps s'enfoncer dans le matelas. Il l'avait déjà vu, certes, mais il n'avait pas osé tourner la tête par peur d'une réaction parfaitement naturelle de son être.
Et ce fut à son tour d'être englouti par son lit.

La mer de coton se referma derrière lui et le contact, d'abord froid du tissus, lui arracha un frisson avant de finalement se réchauffer face à sa peau. Il sentait le corps de Kleuska, nue, qui était appuyé contre le sien, dos à dos. Il pouvait sentir l'odeur de cannelle inonder ses narines et se mêler aux souvenirs de son esprit, bienheureux, qui défilaient devant ses rétines.

Chaque sensations lui revenait, chaque étreinte.
La douceur de sa peau, ses yeux brillants, sa bouche ouverte en un cri muet, en un halètement sauvage.
Leurs odeurs mixées, leurs corps mélangés, leurs fluides partagés.
Et puis le rêve, le sommeil, la béatitude. Le silence prenant, brisé seulement par leurs respirations encore rauques et la fine pluie qui battait l'asphalte. La sueur qui lentement disparaissait à la surface de leur peau.

*Grrr* pense-t-il, frustré.
Il réintègre la réalité, son lit et le corps pressé contre le sien.
Il a envie de se retourner.
La tentation augmente, devient invivable. Ses poings se serrent de ne pas pouvoir se poser sur ses hanches et il tente de maîtriser sa respiration.
Mais il n'est qu'un homme.
Alors il cède, idiot et faible face à toutes ses dépendances.

Il se retourne, se colle à elle et pose sa main gauche sur son bassin, sa main droite contre son dos. Sa tête s'est rapprochée de son cou, hume ses cheveux avant de laisser ses lèvres frôler sa nuque.

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Dim 5 Sep 2010 - 21:17

Kleuska s’endormi rapidement dans les bras de Lester. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas dormi dans un vrai lit. Plusieurs moins peut être. En tout cas elle trouva celui la plus que confortable. Le corps chaud de Lester rajoutant tout les charmes imaginable pour une bonne nuit de sommeil. Enfin c’est se que l’on aurait pu penser. Mais pour Kleuska se fut une nuit agiter. Bien qu’elle ne bougea pas physiquement des images d’horreur parcourra son esprit toute la nuit. Elle ne savait pas d’où cela provenais. Des mort, des débits… peut être des images à Lester… après tout elle était collé a lui. Et son esprits étais assez réceptif… mais elle ne voulait pas croire en cette hypothèse, sinon cela voudrais dire qu’elle aurait du s’écarter du corps endormi de Lester. Elle préféré s’y coller, s’y réchauffer.

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Lun 6 Sep 2010 - 20:19

Lester n'avait pas conscience de l'influence que son esprit volatile avait sur sa voisine. Comment l'aurait-il pu d'ailleurs ? Avait-ce un rapport avec ses ondes mentales particulièrement fortes dû à ses manipulations génétique, ses radiations ou tout simplement le fait d'être dans une situation différente de l'ordinaire ? Peut-être tout ça en même temps...
En tout cas Lester passa une bonne nuit. Sans rêve ou alors il n'en avait plus connaissance.
Il s'endormit rapidement, bercé par le presque silence de la pièce simplement hachuré par la respiration lente et irrégulière de Kleuska.
Et puis elle lui donna un coup de pied dans les tibias.
Spasme musculaire ? N'empêche qu'il le sentit passer. Heureusement que c'était pas un coup de cul sinon il l'aurait sentit passer puissance dix.

Et ses paupières, petit à petit, se refermèrent définitivement et son esprit chavira, même douloureusement brûlant. Encore cette maudite fièvre.
En tout cas elle ne ronflait pas, c'était déjà ça.
Lui un peu. Un tout petit peu seulement.

Le lendemain, le réveil ne sonna pas à 4h30 du matin. De toute manière il aurait été incapable de se lever, ou à force de nombreuses minutes. Normal, il s'était couché à 2h du matin.
Et dire que quand il était plus jeune, cette presque nuit blanche, il l'aurait passé sans même y faire attention, ayant au petit matin le teint aussi frais que la veille. Mais apparemment il vieillissait, un peu plus chaque jour.
On lui avait prédit qu'il ne passerait pas le cap des 45 ans.
Il savait que les scientifiques avaient eu raison. Et il savait aussi qu'il n'atteindrait sans-doute pas cet âge honorable, trop occupé à détruire son organisme lui-même et à cause de son travail dangereux. Combien de blessures collectionnée, de cicatrices ? Il ne les comptait même plus !
Et plus il prenait de l'âge (il ne se bonifiait pas comme le vin, malheureusement), plus son corps supportait mal sa radiation.
A terme il développerait des cancers et des tumeurs, avant de pourrir sur place.
Merci la science, merci de m'avoir fait naître.
Promis, je me ferais sauter le crâne bien avant.

Le réveil montrait 8h45 et les stores vénitiens ne laissaient filtrer que peu de lumière. Le corps chaud et doux de Kleuska était pressé contre le sien, toujours. Sa main avait roulé contre ses fesses alors que sa tête se trouvait désormais au niveau de son dos. Il était bon pour le torticolis.
Pas envie d'immerger, de sortir du lit, d'aller travailler.
Pas envie de retrouver ces vierges frustrées, pas envie de bouger.
Juste envie de les entuber en restant au pieu toute la journée.

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Lun 6 Sep 2010 - 20:33

Kleuska se réveilla à la première sonnerie de réveille. Elle attendit mais Lester ne bougea pas. Elle se rendormie tranquillement a ses coter.
A la deuxième sonnerie elle commença à bouger. Lester étais coller à son dos. Elle se retourna vers lui, se mit à sa hauteur et l’embrassa. Se geste n’avait rien de préméditer ou même de pensé. Elle venait de se réveillée, son cerveau se réveille généralement un peu après elle.
Elle se sentait bien, fraiche, malgré la dure nuit qu’elle venait de passer elle était heureuse et apaisée.
Elle prit Lester dans ses bras et mit sa tête dans sa poitrine, lui embrassa la tête.

« *Viens on va se doucher* »

Elle le lâcha et s’assit, doucement, c’est le matin quand même. Et elle s’étira ; toujours doucement, sereinement. Puis elle regarda Lester. Il voulait prendre sa douche avec elle alors ?

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Lun 6 Sep 2010 - 20:51

Il maugréait, ronchonnait. Kleuska avait beau l'embrasser et tout le reste, il ne daignait pas bouger. Il faisait si doux, si bon dans son lit, avec ce petit corp chaud contre son ventre, cette peau parfumée à la cannelle, ces lèvres fraîches.
Non, il voulait encore rêver vivant.
Et puis elle lui envoyait ses paroles mentales, avec sa voix, celle-là même qu'il lui avait choisie. Féminine, trainante, un peu rauque et pourtant ferme et envoûtante. Ça avait à peine été un choix conscient, un choix étrange. Mais il ne le regrettait pas.
- Rien qu'encore un petit peu s'il te plait. la pria-t-il.
Mais on ne pouvait résister bien longtemps aux supplications d'une femme. Impossible.

Lester se leva, découvrait doucement la couette de son corps et frissonnait au contact de l'air de la chambre. Ses yeux embués de sommeil fixèrent la forme bougeant de Kleuska assise devant lui, dans le plus simple appareil. Entourée du halo flamboyant de l'aurore, elle semblait brûler vivante.
Ses courts cheveux blonds tombaient sur ses épaules, dorés comme des blés et rendus impressionnables de par leur mèche verte.
Mais même ce spectacle coloré ne pouvait le divertir bien longtemps devant les formes impudiquement exposées plus bas à ses yeux.
D'où il était il ne la voyait que de dos et imaginait sans peine la courbure de la poitrine, douce et chaleureuse, à la taille même de sa paume, comme si elle avait été sculptée à la taille exacte de ses capillaires, de ses nerfs si rudes et de son corps si ingrat en comparaison de son homologue féminin.
Sa colonne vertébrale semblait hérissée, pointant sous la peau. Elle voulait sortir. Elle était cambrée. Spectacle intriguant de la pleine lune en plein jour. Du jamais vu. Il était envoûté.
Un artiste aurait pu facilement en composer une ode à la féminité.
Lui n'avait rien d'un artiste.

Alors il se mit juste sur son séant, et, pour mieux apprécier la chose, posa ses paumes tièdes sur le dos froid de Kleuska.
- Doucement, nous avons tout notre temps. lui souffla-t-il au creux de l'oreille.
Et tandis que sa voix se confondait avec le silence, la seconde main se posait sur la taille et remontait, doucement, suivant son bonhomme de chemin.
La douche attendrait. La douche aurait de toute manière lieue.

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Lun 6 Sep 2010 - 21:13

Kleuska au contacte des mains de Lester tourna la tête. A ses mots elle sourit. Peut être lui avait une journée à perdre, elle non, elle n’avait toujours pas de toit, ni d’argent, et elle était toujours considéré comme morte. Mais surtout la nuit plein d’horreur l’avais fait réfléchir. Elle n’étais plus une valkyrie a présent. Elle était libre. Son monde bercé d’illutions venais en une nuit de se détruire. Elle savait que pour elle rien ne serai plus comme avant. Qu’elle avait déjà pris trop de se que les gens appelle « bon temps ». Elle aurait voulu l’expliquer à Lester. Mais elle-même ne se l’expliquer pas. Après tout se n’avait étais que des images. Mais elle ne voulait plus être la petite chose fragile qu’elle avait toujours étais. Elle voulait grandir.
Comment expliquer sa à un homme qui a déjà tuer, qui a déjà grandit, qui est déjà un homme ? Elle avait peur de sa réaction. Après tout quand on apprécie un minimum quelqu’un on ne conçoit pas le faite qu’il veule toucher de prés la mort pour commencer une nouvelle vie et grandir.
Mais bon… d’un autre coter tout cela ne pressée pas… personne ne l’attendait à par elle-même… et puis peut être que si elle grandi Lester ne la trouverai plus attirante… et puis Lester restais un homme, quand elle était valkyrie on lui avait toujours dit que les hommes ne savais pas s’attacher, qu’ils n’étaient pas prévu pour sa…

*Alors autant profiter des peut être dernière instant avec toi* se dit-elle.

Elle se recoucha. Quelque chose avais changé dans son visage, ses pensées pour la première fois de sa vie avais débouché sur quelque chose de concret.
La première fois sa fais toujours mal…
Là c’étais pareil…
Elle embrassa Lester. Se colla contre lui, elle pensait que c’étais la dernière fois qu’elle pourra faire sa. Tout son corps se colla à son partenaire. Ses baisers deviennent de plus en plus ardents.

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Lun 6 Sep 2010 - 21:34

Plaisir.
Encore.
Plaisir.
Toujours.
Depuis un certain temps, depuis qu'il avait pris conscience de n'avoir ni aucun but ni aucune vie, il n'était plus un vrai mentaliste. Avant il avait aimé ça : le pouvoir, l'adrénaline, le sentiment de puissance et de faire quelque chose de bien, d'être supérieur au commun des mortels.
Avant il était fier.
En fait ça devait être comme toutes ces vierges coincées : il bandait de tous les dominer. C'était dégueulasse, pathétique.
Désormais il n'était plus rien, rien pour les autres mentalistes, juste un produit de science, un vulgaire déchet qu'on utiliserait jusqu'à date de péremption. Il ne l'avait jamais été. Mais ça aussi c'était son illusion, son fardeau.
Alors pourquoi se démener ? Pourquoi ne pas vivre, à fond, tout ce qui se présentait ?
Il voulait planer vivant.

Il la touchait, encore. Ses doigts gourmands l'effleuraient, la palpaient. Sa bouche s'était posée sur sa nuque, sous son cou, et embrassait la peau, humait l'odeur de sa sueur nocturne.
Comment être aussi doux, aussi appliqué face à une œuvre d'art, si on ne la respectait pas, si dans le fond de soi-même on ne la chérissait pas ? Elle n'était pas une pute, pas une vulgaire inconnue, non, C'était son amante. Pas n'importe qui, une femme au-dessus des autres pour lui.

Et c'est là que ses mains remontent au dessus du ventre plat, se referment sur ses seins, peuvent enfin étancher leur appétit vorace sur ces petits paquets de chairs. Doucement, avec soin, on les caresse, on leur transmet sa chaleur, on les sent frissonner, s'hérisser, se durcir sous la pulpe.
- j'aimerais rester comme ça toute ma vie.
Paroles vaines, paroles pleines.

Et puis elle se couche, lascivement. Ses jambes fuselées se détendent sur les draps. Il peut sentir qu'elle pense, qu'elle réfléchit. Son expression change. Elle n'est plus avec lui, elle est autre part, elle se durcie.
- Une angoisse ? l'interroge-t-il tout en s'étendant à ses côtés, sur le flanc, la regardant tendrement tout en promenant son index sur la peau fraîche et sensible, juste pour la sentir frissonner encore, juste pour sentir le poids de ces caresses.
Finalement ses caresses ont plus d'impact que ses coups avant. Le bout d'un doigt qui surpasse la matraque.
Il s'était bien entubé profond pendant des années...

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Lun 6 Sep 2010 - 22:14

Kleuska le regarda fixement, sourit. Non se n’étais pas une angoisse, mais une véritable révélation pour elle. Heureusement qu’elle était muette, sinon elle aurait essayé de lui expliquer dans un flot de mots confus, mal exprimer.
Pourquoi lui avait-elle dit qu’il voulait rester comme ça toute sa vie ? Elle ne comprenait pas vraiment. Les hommes sont éphémères, c’est se qu’on lui avait apprit. Qu’ils viendraient peut être la revoir deux, trois vingt fois. Mais qu’un jour ils iraient chez une autre valkyrie… puis se résonnement lui parut débile… une autre valkyrie ? Elle n’en était plus une.
L’idée lui viens de garder Lester, pour elle, et elle pour lui… cette pensée lui paru blizzard… inconcevable… mais vraiment pas désagréable…
Mais pourquoi se mettait-elle à penser dans se moment là ?
Elle regarda Lester, tendrement, se souvient de leurs rencontre… ses gestes, ses caresses…
Il fallait à tout pris qu’elle enlève ces idées de sa tête ! Déjà parce que se n’étais pas du tout le bon moment, et ensuite parce que bientôt, elle aura changée… en mieux pour elle, peut être pas pour Lester.
Ha ! Ces pensées qui aboutissent ! C’est horrible ! Sa donne mal à la tête, sa gâche un moment sensuel…

Elle embrassa Lester pour lui faire comprendre que tout aller bien. Mais quand même… pourquoi avait-il dis sa ?

« *Toute la vie ? Que-ce que sa veux dire ?* »

Pendant que cette phrase fusais des nerfs jusqu’aux neurones de Lester, Kleuska le caressait. Elle aimait sentir son corps chaud contre le sien, elle était bien.

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Mar 7 Sep 2010 - 6:39

Lester appréciait ce moment, le savourait, sentait sous ses doigts le poids des secondes douloureusement égrainés. Il la regardait toujours, se laissait embrasser sans la moindre résistance, souriait légèrement.
Elle lui disait que tout allait bien, mais non. Le mentaliste qu'il était avait assez d'expérience derrière lui pour voir quand quelqu'un lui mentait, même de manière infime. C'était ce qu'elle faisait à cet instant même. Bien sûr qu'elle était préoccupée.
Bon, ce ne devait être qu'un petit mensonge, et puis chacun avait le droit à son jardin secret.
C'était ce en quoi le gouvernement n'adhérait pas : chaque pensée lue, chaque geste vu. No secret, no tolérance.

« *Toute la vie ? Que-ce que sa veux dire ?* »
Il ne comprenait pas vraiment sa réaction, celle de trouver sa phrase bizarre. Certes, elle avait été dise sans vraiment réfléchir, juste pour montrer son bonheur et son bienêtre apparent. Pourquoi la reprennait-elle, qu'est-ce qui l'avait interpellé dans ce petit bout de rien ?
Et surtout comment lui expliquer quelque chose qui semblait pour lui aussi trivial.

- Chaque jour est une vie, un combat. Et j'aimerais rester aussi bien avec toi jusqu'à demain, au moins, même si je sais que c'est impossible. C'était des paroles dans le vent, des paroles qui ne peuvent exister...
C'est la dure réalité. Il était en retard au travail, mais il ne pourrait pas retarder l'imminence de son départ, des tours de garde dans la ville, conditionné à son enfer, qui ferait passer ce petit moment complice comme le paradis à côté de l'enfer qu'il vivrait.

- Je vais devoir y aller, bientôt... Je ne suis pas heureux de le faire, mais si je n'y vais pas d'ici une heure, la police du travail va débarquer dans ma piaule et je serais fiché. Ce sera encore plus dur pour nous de nous voir, suicidaire même ; je serais épié. C'est un mal pour un bien.
Allons prendre notre douche.
Lui dit-il gentiment avant de la prendre par la main, cette main si petit comparé à la sienne, si délicate, sans cals ni doigts tordus.

Et ensemble, collés l'un à l'autre pour perdre moins de chaleur, leurs deux corps serrés foulèrent les carreaux de la salle de bain. L'air était glacial car la fenêtre avait été laissée ouverte toute la nuit. Lester grimaça avant de se dépêcher de la refermer et de faire couler de l'eau brûlante.
Puis il revint aux côtés de Kleuska et lui caressa la joue, un sourire un peu éteint sur les lèvres.
Les mots de séparations avaient été dit, maintenant ça allait tout casser jusqu'à ce qu'il parte, il savait...

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Mar 7 Sep 2010 - 17:34

Kleuska se colla à Lester lors de la douche. Elle voulait qu’il reste, juste aujourd’hui.

« *Promis je ne te demanderai jamais rien, mais juste aujourd’hui… reste* »

Elle comprenait se que voulais dire Lester en lui disant que se moment dure toute la vie. Si il le voulait vraiment, pourquoi pas juste une journée. Après ils retourneraient a leurs occupation, mais juste une journée de répit, de repos, de plaisir.

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Mar 7 Sep 2010 - 19:28

Ils rentrèrent dans la douche et les corps se détendirent au contact enveloppant et chaud de l'eau ruisselante.
Et Kleuska le regarda, suppliante. Voyait-il dans ses yeux l'humidité de la douche ou le suintement de larmes contenues ? Ne serait-ce qu'elle était triste, beaucoup plus triste que lui de se séparer d'elle. Car, comme elle le disait, dans ses fausses paroles le sens des mots évoquait non pas un au-revoir temporaire mais un réel adieu.
« *Promis je ne te demanderai jamais rien, mais juste aujourd’hui… reste* »
Et ses mains s'accrochaient à ses cuisses, ses ongles s'enfonçaient dans la chair. Un peu de sang perla, bien vite entraîné par l'eau qui s'en allait rejoindre le siphon.
Mais Lester n'avait pas mal, ou du moins n'en laissait rien paraître.

C'était le gémissement dans son esprit qui lui faisait mal, qui avait saigné son cœur comme une passoire. Il aurait aimé lui dire oui, il aurait aimé lui crier aussi fort cette réponse que son hurlement dans son esprit.
Mais il ne pouvait pas, c'était impossible. Dire oui c'était la mort, et dire non c'était aussi une forme de mort.

- Je ne peux pas ! Crois-tu que le gouvernement ne m'a pas déjà fiché ? Ils hésitent encore. Mais d'ici une heure ils n'hésiteront plus, et dans ce cas nous mourrons. Toi comme moi.
Mort nous ne pourrons pas nous revoir.
Il ne nous reste qu'une heure aujourd'hui. C'est peu, mais c'est le seul sursit que je peux nous offrir.
Une heure, soixante minutes, 3600 secondes ! C'était bien trop peu !
Et pourtant pas le choix.
Besoin de vivre. Même une heure on veut vivre.
Et il avait dit Nous. Pour la première fois de sa vie, un Nous avait remplacé un Je. Il pensait ne jamais la rencontrer, la première du pluriel, pas dans leur société bouseuse et vouée à l'individualisme sauvage, aux enfants qui dénoncent les parents, aux scientifiques qui trafiquent les hommes, aux usines dévoreuses d'oxygène.
C'était presque aussi beau que dans les livres ; il avait l'impression qu'il pouvait se battre contre le monde...

Alors il la prit dans ses bras, la leva à sa hauteur, ce petit paquet si léger, si doux. Il la plaqua contre son corps et l'embrassa langoureusement, sans retenue.
Encore vivre, s'il vous plait.
Il en voulait encore, encore et encore !
Il voulait que l'heure soit la plus heureuse de sa vie, la plus puissante. Il était ivre de vie, d'encore la consommer, d'être encore avec elle.
Jamais il n'avait touché d'aussi près la mort, et d'une aussi belle façon.

Cinquante-trois minutes...

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Mar 7 Sep 2010 - 20:07

Kleuska se laissa soulever, embrasser. Mais quelque chose commença à la brûler de l’intérieur… non. Non elle ne le laissera pas partir.
Alors pendant que Lester la recouvrait de baisers elle mit en marche son cerveau, pour une fois qu’elle avait besoin de lui… aller cherche ! Cherche !
Moult chose lui passa par l’esprit, des choses improbables et complètements irréalisables, et elle voulut un poisson rouge aussi, au milieu de toute ses pensées de fuite. Surement du à l’eau de la douche.
Elle se laissa déconcentrer par un baiser, une caresse… non ! Pas le temps, elle avait moins d’une heure pour trouver la solution et la mettre en œuvre. Les mains du mentaliste continuaient sur son corps, comme la veille… oui ! Elle était là la solution ! Hier soir ! Son flingue !

« *Ecoute moi, si tu veux vraiment être avec moi j’ai la solution. Regarde moi, je ne suis pas forte, pas intelligente, pas grande, et pourtant depuis ma fuite personne ne ma retrouvée. Il faut juste LEURS faire croire que tu es mort. Ton flingue, à grande puissance il est possible qu’il ne reste pas de cadavre ?* »

Elle ne continu pas son développement, trop parler venait à ne rien dire, elle le savait. Et la suite était plutôt logique. On tire un coup et on se barre, Ils croiraient Lester mort et elle pourra le garder pour elle. Elle pourra grandir avec son aide, son soutien, son … y a-t-il un mot pour ça ? Comme quand on s’attache à un objet et qu’un jour on le perd… mais en plus fort…
Des paroles continuèrent à fuser de son corps.

« *Nous deux, libres, je t’apprendrais cette vie, tu m’apprendras le tire.* »

Amour ? C’étais amour le mot peut être… mais on peut aimer autre chose qu’un objet ?

« *Oui amour, c’est le mot que je veux pour nous* »

Elle ne remarquer pas ses pensées dévoilées. Elle n’y prêtait plus garde. Seule la réponse de Lester la tenait en haleine. Ses grands yeux bleu se fixa sur ses lèvres. Elle attentait quelques mots seulement. Viens, on part. On sera libre.

*Aller… jusque quelques petits mots… même un hochement de tête…*

Bien sur, elle ne pouvait imaginer que Lester refuse… elle ne voulait pas l’imaginer.

"*Libre... libre avec toi... Lester...*"

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Mar 7 Sep 2010 - 21:21

Le sang de Lester se figea dans ses veines et il se prit à frissonner, même sous une eau à près de quarante degrés.
Durant quelques secondes il resta béat, jusqu'à ce que ses poumons, suffocant sous le poids de l'asphyxie proche, ne l'oblige à inspirer une goulée d'air qu'il eut l'impression d'avoir été chauffé. Il se brûla l'œsophage en avalant en même temps un peu d'eau chlorée.

Si cela s'était passé dans un autre contexte, il aurait même pu rire.
Mais là non, juste de l'amertume au fond de la gorge.
Et enfin il réussit à aligner péniblement quelques mots. D'abord sa voix s'était faite cassée, cassante, puis s'élevant graduellement jusqu'à passer à un stade plus corrosif, plus glaçante et sifflante comme la vipère.

- Non mais ça va pas ! Tu te rends compte de ce que tu me proposes ?!
Lester n'était plus qu'un amas de magma de colère. Tourné à la fois vers Kleuska, lui-même et le gouvernement. Enfin un gros foutoir sentimental.
Comme pour la faire se réveiller d'une crise de somnambulisme, il la frappa. Pas trop fort, juste assez pour qu'elle réintègre la réalité, qu'elle remette pieds à terre.
- Non mais tu te rends compte ? répéta-t-il.

Et déjà la colère s'en était allée. Elle avait jaillit en même temps que la surprise considérable de ses révélations. Il s'en voulait un peu, un peu seulement. Il n'avait pas réfléchi, avait agi en réflexe. Sans doute la peur, ce sentiment vicié et vicieux qui s'était insinué dans son être et l'avait fait défaillir. Peu de choses barrent la peur.
Peur de la perdre, peur de perdre tout ce qu'il avait, peur de ne plus pouvoir être heureux.
Peur de devoir faire un choix.
Pas possible le choix !

Il ne lui en voulait plus. Il fallait qu'il lui explique, qu'elle comprenne combien il tenait à elle.
Il la serra un peu plus fort dans ses bras, l'embrassant le plus tendrement qu'il pouvait. C'était assez paradoxal avec ce qu'il venait de faire.
Ses mains se posèrent sur ses joues en une caresse de réconfort et son front se posa contre le sien.

- Je ne peux pas vivre comme ça. Ce n'est pas ce que je veux pour nous, ce que nous méritons. Te rends-tu compte de ce que j'ai ? J'ai cet appart', cet argent à chaque fin du mois. Je suis un privilégié. J'ai plus que trois quart des gens.
Avant tout ça ne me servait à rien, j'étais seul.
Maintenant j'ai une raison.
Ses mains tremblantes s'étaient crispées sur ses joues. Elles étaient glaciales.
- Je ne peux pas leur échapper, je leur appartiens : ils m'ont conçu ! Ils peuvent me récupérer aussi facilement que le reste. Je ne suis que leur objet, que leur pantin. On ne peut lutter contre une chaine aussi grosse, un cadenas sans clef.
Et dehors, dans les quartiers les plus bas ? Là-bas les insurgés dominent ! Crois-tu qu'après avoir tué plusieurs des leurs ils laisseront le mentaliste que je suis prendre sa petite retraite ? Ils sont comme tous : gorgés de sentiments et de haine, besoin de sang pour apaiser leur rage. Le gouvernement fera un exemple de moi en me pendant sur la place publique. Les insurgés m'égorgeront au coin d'une rue. Est-ce donc ça que tu veux, alors qu'on pourrais profiter ensemble de tout ça ?
Qu'elle abomination, quelle idée ! Elle avait trop lu de livres interdit. L'amour ne nourrissait pas. L'échappatoire n'était pas la vie, il était l'enfermement dans une cage aux barreaux transparents. Et quand elle le comprendrait, alors il serait trop tard pour faire marche arrière, le point de non-retour serait atteint. Et ce jour là, alors ils seraient tout les deux plus malheureux que jamais.
- Et je n'ai pas l'habitude de parler de choses que je n'ai jamais connues. L'amour est de celle-là, et je n'aurais pas la prétention de la nommer. Une chose est certaine : je veux continuer à te voir. J'ai déjà pris autant de risque que je pouvais raisonnablement en prendre. Je ne peux pas faire plus...

Il l'embrassa encore une fois, pressant son corps contre le sien tandis que l'eau aspergeait son dos. Son esprit se repassait encore et encore, inlassablement, les effroyables paroles qu'elle avait prononcé dans son esprit.
Il ne voulait pas avoir à choisir.
Faite qu'il ne doive pas choisir !

- On pourrait se voir le plus souvent possible, mais je ne peux pas faire ça... Comprends et pardonne.
L'enlacement était puissant, comme s'il avait peur qu'elle ne s'effondre s'il la lâchait ou qu'elle ne s'échappe. Petite illusion de plus...

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Mer 8 Sep 2010 - 8:39

Kleuska fut déçu du comportement de Lester. Tout bascula en elle, mais rien ne bougea en même temps. De deviens glacée. Elle savait que pour Lester c’était le bon plan, il n’avait pas à bouger pour elle et de temps en temps elle viendrait pour « l’amuser ». Oui elle viendrait le voir, la question ne se posait pas.
Elle s’accrocha à lui, fit entrer Lester en elle.
Pas besoin de parole maintenant. Se geste voulais tout dire. Elle était à lui et le restera, elle le comprend et accepte. La seule chose différente qu’on lui pu voir chez elle, se sont ses yeux. Lors de la pénétration ses yeux crier « regarde se que tu perds. »
Elle partira dans 48minutes pour revenir dans 1 2 ou 10 mois. Il fallait en profiter.

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Mer 8 Sep 2010 - 15:07

[pas d'inspi désolé.]

Et l'eau, toujours, coule sur leurs corps, ruisselle, éclabousse leur visage. La vapeur les échauffe, masque les parois de verres d'une buée opaque.
Ils ne se parlent pas, uniquement par geste. C'est le langage universel du corps, la poésie charnelle.
Et pourtant, malgré leur plaisir apparent, malgré la fusion de leur être, il y avait quelque chose dans ce moment, quelque chose qui n'aurait pas dû se trouver là. Quelque chose qui gâchait, qui gâtait, comme l'insulte sur le bout de la langue.
Comme la tristesse par exemple, celle de savoir devoir se séparer, et non la petite séparation.

Dans trente minute il devrait quitter son appartement, enfiler en vitesse son manteau. Il lui donnerait un dernier baiser, resterait droit devant elle. Aucun de leur deux ne parviendrait à échanger le moindre mot. Leurs gorges seraient sèches, leurs cœurs vide.
Et ils se quitteraient de cette manière pathétique, sans doute pour toute la vie.
Il garderait comme seule image d'elle son expression froide, la froideur de son regard, la froideur de sa peau. Aussi sa gifle, sa proposition, son amertume et sa colère.
Le peu de jouissance du moment serait floué de même que son visage. Ne lui resterait que de l'aigreur. Ne lui resterait même pas la courbe d'un sein, la marque de son odeur ni la douceur de sa peau.
Juste une couche de verglas glissante, une couche opaque comme sur la douche...
Et il n'avait pas envie de cette fatalité.

- Écoute, je sais que le moment est mal venu, mais... Enfin j'aimerais juste te dire des trucs qui me tiennent à cœur, au cas où on... enfin tu me comprends.
Un peu lester la futur culpabilité des années, qui ronge lentement et aussi facilement que l'acide. Le poids cruel des « j'aurais dû » ou des « je n'ai pas fait ».
- Si tu dois me lyncher, fais le dessuite. Je voudrais juste te dire si je t'ai abandonné l'autre fois, c'est parce que je suis un putain de junkie, et que je ne peux pas vivre sans ma dose. J'ai besoin de cette merde de fric que je glane avec ce putain de travail...
Et aussi que je tiens à toi, que c'est la première fois que je tiens à quelqu'un comme ça. Et aussi que j'ai une peur bleue qu'ils me tuent, que tu seras toujours la bienvenue ici du moment que je serais encore en vie...
Envie en plus de lui demander si maintenant elle lui en voulait, si elle lui pardonnait. Envie prenant, mais pas le droit pourtant. Il devait se maîtriser. Non, ne pas le lui demander. Prendre sur soi et continuer, mourir sous le poids du silence aussi facilement que sous le poids du manque.

Plus que quinze minutes...

Sujet: Re: Pour la 2éme fois Mer 8 Sep 2010 - 18:36

Kleuska en sortant de la douche se rhabilla tranquillement. Elle n’avait pas vraiment peur de perdre Lester à présent. Dans sa tête tout étais calme. Rien ne venait perturber son esprit trop souvent agité.
Elle devait partir avant lui. Juste pour le geste, pour la symbolique. Pendant que Lester s’habilla elle partie dans la chambre et ramassa le flingue de Lester. Elle le dissimula habillement sur elle. Elle voulait un souvenir en quelque sorte. Pour se rappeler de la vielle, du contacte froid de l’engin sur sa peau en paradoxe avec la peau chaude de SON mentaliste. Et puis Lester ne lui en voudras surement pas. Sa serai pas très prudent de la laisser trainer dans des rues seule sans protection.
Lester avait l’air d’avoir peur de se mort prochaine, elle non. Depuis sa fuite elle avait vécu la vie comme elle l’entendait, même si elle avait aujourd’hui de nouveau impératif, ne pas les faire n’étais pas grave, mourir en femme libre, c’étais juste la seule chose qu’elle en espérait. Elle griffonna un mot à Lester.

« Je reviendrais, et jamais je ne t’oublierai. Mais seuls ceux qui se risqueront à peut-être aller trop loin sauront jusqu'où il est possible d'aller. [Thomas Stearns Eliot] Et je veux savoir. A bientôt mon amour.
Kleuska »

Elle posa le papier sur le lit et alla rejoindre Lester.
Elle l’embrassa, juste pour lui dire au revoir et parti. Comme elle était venue, sans un mot.

**Contenu sponsorisé**

Pour la 2éme fois

Sujets similaires

Sujets similaires