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 Jude, parce-que je le vaux bien

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Mentaliste
Le destin bat les cartes, nous jouons

Jude
Jude

Masculin
Age : 36
Présentation du Personnage : http://novlangue-city.forums-rpg.com/t2442-l-hopital#78347
Fan Club RP : 42

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Jude, parce-que je le vaux bien Vide
MessageSujet: Jude, parce-que je le vaux bien   Jude, parce-que je le vaux bien Icon_minitimeVen 2 Avr 2010 - 23:16

Je suis l’enfant qui ne grandit pas.

L’enfant du laboratoire. Du cylindre métallique rempli de liquide amniotique. Dans l’artificiel patauge l’alinéa au tiret Z.
Jude, pour faire croire à sa réalité, grandit dans le ventre de métal aux cuisses froides, écartées coté fenêtre à rideaux, au fond du laboratoire d’expérimentation humaine.
« Humaine » est un terme générique, ici, on l’applique sur la façade extérieure, au pinceau couleur huile et gouache. A l’intérieur, l’humanité n’existe pas. On la remplace par des tubes de verre, des cylindres en métal, des gens d’habit et de blouse blanche.

Jude petit est sorti de l’un d’eux, un de ces cylindres en métal froid. Dedans, il a grandi sans voir le jour par la fenêtre avec les rideaux.
Dedans, si les caméras avaient eu un œil et un cerveau, on l’aurait vu bailler et s’étirer, remuer son petit pied et sucer son pouce.
Dehors, on a relevé son grain de beauté entre deux orteils de son pied droit, classé trié étiqueté « potentiel dégénératif ». Les capteurs ont fait le reste. Capteur de température, capteur de poids, capteur de tout.
Capté Jude tiret Z.
C’est inscrit sur l’emballage, sur la coque de métal froid. Une plaque de métal elle-aussi. Une petite plaque à peine plus grande que celles qu’on soude sur les pots dans les crématoriums.

S’il aime Mozart et Beethoven, ce sont les capteurs à tout berzingue, tout le fatras de fils et de trucs qui lui ont appris la musique et les sons, les arts picturaux et les traits, les écrits et les mots.
Jude est un truc, une chose, un machin. Jude est une erreur, un déclassé. Un protocole abandonné, obsolète.
Il a fait partie du programme. Il est devenu membre de l’Ordre. Il est aujourd’hui…


J’ai cru savoir, j’ai appris que je ne savais pas.
J’ai cru aimer la grande musique et les Arts.
J’ai joui entre les mains des Valkyries, joui des mots, des lettres, des musiques, des couleurs et des oiseaux, des paysages et de la mer, de l’eau salée sur les pieds nus, du vent iodé sur les joues.
J’ai arpenté les bibliothèques, lu et appris tout ce qui pouvait être lu et appris.
Et je ne sais rien.
Je peux plonger dans l’esprit des gens et y chasser quelques secrets de fabrication, des maux non-dits.
Je peux faire tomber un être humain de deux fois mon poids et de deux têtes de plus que la mienne.
Mais je ne sais rien.

Si. Une chose, je suis différent. Jude, tiret Z.

Ça ne veut pas dire que je suis un monstre. Ça ne veut pas dire que je vaux moins que vous ou lui, ou elle.
Ma mère… je n’en ai pas. Pas de père non plus. Ça me manque. Je crois. En tout cas, ça m’a manqué. Je ne pourrais l’affirmer et si je dodeline de la tête, il s’agit de mon embarras. Comment répondre, à ce que j’ignore.

Je vais aimer la vie, oui tout, parce que je l’ai décidé très tôt, il y a longtemps de cela… déjà loin, quand j’étais le tiret z d’une cuve de cellules atrophiées, promises au destin poubelle en inox.
Je l’ai décidé quand j’ai demandé où trouver un père et qu’on m’a montré la télévision, une pub sur les bienfaits du vinaigre sur le calcaire des WC.
Je l’ai décidé quand j’ai appelé « maman ! » pour voir si l’une d’elles me reconnaîtrait, et qu’elles ont continuées à avaler sourdement leur repas pilules pour pondeuse de premier choix.
Je l’ai décidé quand j’ai franchi la porte du laboratoire du contrôle des naissances, quand j’ai vu derrière la vitre un tas de petits corps entassés, baignant dans le formol.
Je l’ai décidé, quand j’ai vu inscrit sur la vitre : Jude tiret z.

Aujourd’hui je souris, parce que le monde est laid, parce qu’il regorge de monstres aux mains propres savonnés Petit Marseillais, fabriqué à Lyon, des reliques que le luxe sait encore apporter sur les rebords des lavabos.
Je souris, parce que le monde est laid, qu’il sent mauvais et que l’homme en est l’auteur, méprisable, sournois, manipulateur.
Je souris, parce qu’il n’existe rien de bon ici, parce que les gens sont des articulations formaldéhydes, des bâillements digestifs prédigérés dans les laboratoires.

L’homme est une plaie, un rat égotique qui dévore la cervelle de son voisin pour un trou de serrure, un mot dit de travers, un regard pas terrible, un haussement d’épaule au milieu de la rue, une pluie d’été sur le bitume chaud, une odeur de friture dans le fenestron du palier.
Une plaie purulente et béante, infectée jusqu’à la tour Saint Jacques et les pieds de Blaise Pascal.

Je souris, parce que je l’ai décidé, pour tous les Jude tiret z entassés dans une cuve, noyés dans le formol.

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