La fin des temps [ouvert à tous pour quelques heures]

**PNJ** **L'Ordure** Age : 54 Fan Club RP : 0

Spoiler:

Sur les toits du temple, une ombre passe, furtive et leste. Elle s’arrête au bord du toit, face au vide inquiétant, et observe tapie dans l’ombre de la nuit.
Elle observe, en bas les gens qui n’ont rien compris, malgré la pluie, malgré le vent, malgré le froid qui glace jusque sous la peau.
Elle, la créature, ne semble pas gênée par le temps devenu fou.
Elle sourit en voyant ce prêtre bousculé par le vent, trempée d’eau et griffé par les branches arrachées aux arbres centenaires.

Elle bondit et dévale la toiture, saute d’un pan à l’autre, et puis les façades, agrippée à l’usure du temps, d’ornières en ornières. De loin, on pourrait croire qu’elle courre sur les façades comme une araignée le ferait.
Elle bondit une fois encore, leste, précise.
Elle atterrit devant le temple, là où les fideles battent la pierre avec leurs pas d’apôtres idiots.

Elle renifle l’air, elle hume en levant le nez au vent.
Et puis se gratte le ventre, avant de cracher sur le sol, une glaire verdâtre, épaisse.
Le crachat fume un instant, le temps pour le vent de balayer cette buée.

Elle fait peur aux passants, les habitués des lieux décoiffés par les rafales et mouillés par la colère du ciel.

Une femme âgée s’approche sans la voir, sans voir la créature immonde qui se terre derrière un pilier. Mais quand elle s’approche un peu trop, trop près d’elle, la créature feule et crache aux pieds de la vieille. Elle a peur, elle s’affole et s’enfuit en hurlant à l’intérieur du temple.
La créature hurle et saute sur place comme un chimpanzé. Elle frappe le sol avec ses longues mains difformes. Elle imite la vieille et sa trouille.
Elle pouffe d’un rire étrange et malsain, la bave aux lèvres, le regard vicieux, l’haleine putride.

Rhaaaaaaaaa

C’est un peu ça, un bruit du fond de la gorge qu’on peut entendre suinter entre ses dents, malgré la tempête, le vent, les trombes.

Le Maitre !
Le Maitre arrive !!

Elle saute à nouveau, et crache sa bave épaisse et verte.

Le Mèèèèèètre ! Le Mèèèèèèèètre !!! Il arrriiiiiive !!!!!

Et vous allez tous CREEEEEEVER !!

Tous… Oh ouiiiiii, tous… tous crever… tous….

[J'espère que je serais pas la seule, sinon ça craint !]

Malgré ce qu'on pouvait penser, Lester était encore un mentaliste, et de ce fait, le temple était bien la première adresse où l'on pouvait le trouver. D'ailleurs, par ce temps, c'était on ne peut plus normal, déjà qu'il s'était fait sermonner car il était un peu trop oisif, refuser cette mission était contraire à ce que son instinct de survie pourtant peu développé lui soufflait.
Pour une fois qu'il travaillait tient, il fallait que ce soit le bordel, comme lors de la panne, plusieurs mois auparavant...
Mais quand le choix n'était qu'hypothétique...

Il faisait nuit et l'eau débordait. Jamais, dans sa courte vie, il n'avait vu autant d'eau. Ce n'était même plus humain, un vrai raz-de-marré, et ce vent, ce vent qui vous giflait, vous poussait en tout sens, ce vent qui empêchait quiconque de rester en équilibre.
Le vent, la pluie, le froid.
Le tableau était réunit pour que le mentaliste qu'il n'était plus tout à fait passe une mauvaise soirée.
Et en plus, il n'avait plus de manteau.

Grelottant, ses soixante-dix kilos balancé au gré de la nature, et humide jusqu'au plus profond de lui-même, il ne restait de lui qu'un paquet gluant et ahanant. Triste tableau, pathétique. Même ses paroles, avec sa voix qui ne portait pas assez fort, se perdait dans le brouhaha que formaient les bouches édentées du vent et les gémissement du peuple de Novlangue.

Et puis il la vit.
Il se trouvait devant le temple, à faire semblant d'aider, à faire semblant d'avoir la situation bien en main. Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien avoir en main, à part la sensation d'un bloc de glace ? Autours de lui, c'était pareil : les mentalistes étaient submergés (même pas une métaphore) par tous et tout.

La chose, the Thing, un espèce de truc immonde qui vomissait ses tripes à deux pas de lui en beuglant une rengaine acide, telle une ritournelle.
Lester ne put s'empêcher de frissonner, mais au point où il en était (à part la pneumonie assurée), il n'aurait su dire s'il s'agissait de froid ou de peur.

- HA ! Vite, là, regardez ! Mais c'est quoi ce machin ?! RHA !
Quelqu'un l'avait-il entendu. Mais merde, il n'allait quand même pas tirer dans le tas, dans ce truc qui apparemment, n'était pas trop net. Il était assez lucide pour savoir qu'il n'avait pas envie de mourir de cette manière, et surtout qu'il n'en avait pas la force !
Il se pencha au-dessus de lui-même et remarqua la matraque qui pendait à sa ceinture. Évidemment, il avait oublié qu'il n'avait plus son arme. La belle affaire ! C'était sur qu'au corps à corps, il risquait d'autant plus de l'emporter contre la chose...

Vraiment, le beau foutoir, pire que lors de la panne. Et pourtant, il avait bien cru avoir touché au pire, mais il fallait croire qu'en touchant le fond, il lui avait été possible de racler encore...

**PNJ** **L'Ordure** Age : 54 Fan Club RP : 0

Que vas-tu faire mon jeune ami...

Tu vas frapper L'Ordure avec ton bâton ?

Crois-tu faire mal à L'Ordure ?

Es-tu le MAITRE !

L'Ordure dodeline sur ses quatre pattes, un pas à droite, deux à gauche... tranquille et serein, il semble ne pas avoir peur, ne pas craindre l'homme.
Il le fixe avec ses yeux humides de vice et du malin.

Non... Oh non, tu n'es pas le Maitre... pas le Maitre, non, pas le Maitre....

L'Ordure s'interrompt brusquement.

Tu vas faire mal à L'Ordure ?

L'Ordure n'aime pas avoir mal, non, pas mal, pas L'Ordure, non, pas mal...

[aller les gens, vous pouvez toujours venir...]

Lester voit la chose approcher, tout doucement, le plus naturellement du monde. Et le plus affreux, dans tout cela, c'est qu'elle parle un Novlanguais parfait ! Mon dieu, mais qu'est-ce que les scientifiques avaient donc-ils pu encore inventer au sein de leurs bunkers ? Et s'il s'était passé quelque chose, dans la clinique de la spiritualité, cela expliquerait...

En fait, et si, tout simplement, cette chose était comme lui, un résidu de bêcher ? Et s'il s'agissait d'un humain ayant muté, ou du moins ce qu'il en restait.
Lester aurait voulu reculer, mais ses jambes tremblantes restaient désespérément clouées sur le pavé mouillé. Il lui semblait qu'au moindre pas, il s'étalerait au sol et que la bête pourrait sauter sur lui et le dévorer.
En fait, il avait sacrément peur...

- Vous... vous êtes humain ? Que vous ont-ils fait ? Et qui est le maître ?
Le maître.
Un instant durant il avait pu penser qu'il s'agissait de lui.
Le maître.
Lester n'était que le maître des ratés et des drogués, et le ton sur lequel la « créature » le lui avait susurré faisait penser à ces héros de livre ou de bd, THE Master. Peut-être était-ce l'effet recherché ? En tout cas, il n'était pas très emballé par cette nouvelle secte sataniste...

- Tu vas faire mal à L'Ordure ?
Est-ce ainsi qu'il se définit lui-même, comme une « ordure » ?
Lester restait dubitatif. Il ne prit même pas la peine de pousser d'un revers de main les mèches grasses et dégoulinantes de cheveux qui barrent sa vision. D'ailleurs il était bien content, à travers la pluie, de voir la chose flouée et indistincte.

Mal, comment pourrait-il lui faire mal, avec le peu qu'il possédait ? Il n'était qu'un misérable bout de bois abandonné à son triste sort, dans la gueule d'un chien. Petit bout par petit bout, son écorce sera déchiquetée et éparpillée au quatre coin du jardin.
Il était aussi inoffensif qu'une mouche, et il ne se risquerait pas d'attaquer ce qui pourrait être humain, ou à peu près non-hostile.
- Je ne fais mal que si on me fait mal, ou qu'on me prend quelque chose auquel je tient énormément. STOP, reste où tu es ! On se connait pas, alors on garde un périmètre de sécurité.
Il n'était pas encore assez fou pour prendre trop de risques. Il savait déjà qu'en tant que mentaliste, son ordre implicite serait de dégommer la chose, mais sans matériel ni possibilité de gagner, il ne préférait pas essayer.
Il n'a de toute manière jamais été bon au loto...

- Et comment ça, on va tous mourir ?! Comment vous savez ça, vous ?!
Non mais c'est vrai aussi, pourquoi c'est toujours lui le dernier au courant ?

**PNJ** **L'Ordure** Age : 54 Fan Club RP : 0

Humain...

Trop de question, oh ouiiii, trop de question, tu poses...

Il est trop taâââârd !!! Tous mourir ! Tous !!!!

Il s'agite et tourne en rond, puis s'interrompt, interloqué par l'individu qui parle trop.

Trop tard, il est.

Le Maitre ! Je dois retrouver le Maitre !!!

Maitre ! Oui Maitre, j'arrive Maitre !!!!

L'Ordure bondit et disparait sous les trombes d'eau.

Des brides de conversations, c'est ce que j'entends en passant pas loin de l'homme aux cheveux étrange.

"Le maitre... tous mourir "

Mais qu'est ce qu'ils racontent... Je m'approche un peu plus et écoute avant que le truc tout moche nommé l'ordure disparaisse... Je me dévoile à Lester et vient lui tirer la manche pour attirer son attention...

- De quoi vous parliez?

La chose le regarde de ses grands yeux globuleux avant de se jeter, sans en dire plus, dans la mêlée liquide. Les yeux de Lester n'ont même pas eu le temps de suivre la créature qu'elle était déjà partie. Dans son esprit se bouscule encore ses paroles aigres : il y était question de mort, de maître, de temps.
Trop tard, tous mourir.

Et le temps qui s'y mettait, qui s'agitait. Jamais de sa vie Lester n'avait été le témoin d'un tel fracas de larmes ni de vent. Il en est tout pantelant encore, tout chagriné. La seule chose à laquelle il pensait, c'était son appartement, le seul endroit à peu près réconfortant de sa vie, et chaud. Il enlèverait ses habits, jusqu'à la dernière chaussette, et jetterait le tout dans la baignoire, puis il se glisserait entre les draps chauds en se repliant sur lui-même et en attendant que le sommeil le prenne.
Mais on ne lui laisserait pas de repos car il était un mentaliste, et pour le moment, le travail l'attendait, et cela jusqu'au bout de la nuit, et cela, jusque sous la mer !

Rêvait-il, délirait-il ? A quand remontait sa dernière dose ? Cette chose n'était-elle qu'un délire de son esprit ?
Aussitôt, les mains tremblantes et le cœur encore cognant, il tâtonna dans sa poche et en sortit sa plaquette de pilule. Il était tellement lessivé que les pilules avaient elles aussi pris l'eau et la matière les constituant formait une pâte qui se désagrégeaient. Il dut se rendre à l'évidence que tout était perdu, une somme conséquence partait aux égouts !

Il aurait pu hurler, maudire le ciel ou lui-même, si une petite main faiblarde ne s'était pas attardée sur sa manche. Elle appartenait à une frêle gamine de quelques années, six ans peut-être, une blonde, trempée comme lui également. L'eau sur le sol formait désormais une plaque uniforme et bientôt, même ses rangers en cuir seraient trempées. Pour l'enfant, cela devait être pire.

- De quoi vous parliez ?
Quoi, elle l'avait vu aussi ?!
Lester déglutit et regarda aux alentours, ne vit personne. Pas de parents, juste des gens paniqués qui hurlaient un peu partout, qui courraient en soulevant un raz-de-marée miniature.
- Je ne sais pas vraiment moi-même. Mais où sont tes parents ?! Il faut absolument que tu rentre à cause de l'eau, c'est dangereux par ici ! Et ce vent. Mon dieu, il faut être fou pour laisser une fillette ici !
Aussitôt dit, il s'empressa de la hisser jusque dans ses bras. Lester avait beau ne pas avoir beaucoup de forces, il arriva sans peine à porter. Pour une fois qu'il faisait une bonne action d'ailleurs.

Il fallait absolument qu'il retrouve les parents, ou au moins la mette en sécurité sous la façade du temple ! Qui pouvait dire quelles autres choses ne se cachaient pas dans les environs, et si elles seraient moins clémentes...
- On va aller au temple, là tu seras en sécurité conclut-il tout en se mettant à courir.

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