Warf, une porte, un immeuble, et d'un coup le calme qui s'installe avec la porte qui se ferme.

Le calme elle aime pas trop ça surtout quand elle sens dehors la tempête qui fait rage, la nature qui se déchaine. Mais la fille aux écailles, il faut l'aider, alors elle peut bien prendre sur elle pour le moment. Bien sur qu'elle peut, elle est un peu sauvage mais pas complètement folle... ou alors c'est l'inverse... peu importe.

Elle secoue la tête vivement, comme un chien qui s'ébroue pour évacuer un peu d'eau de cette crinière emmêlée qui lui tient lieu de chevelure. Comme ça l'appartement de Krebs, en plus d'être dans un bordel monstre sera aussi partiellement trempé.

Et puis elle fronce le nez en regardant autour d'elle.

-Yerk yerk yerk! Ça pue! C'est toi qui pue comme ça?

Elle renifle un peu, s'approche de lui pour le sentir aussi, mais il sens juste l'humain mouillé.

-C'est cet endroit qui pue. Tu devrais nettoyer, même les animaux nettoient leur terriers tu sais.

Quand Liza est installée confortablement, aussi confortablement que possible contre le radiateur Mélusine lui caresse la joue avec un sourire tendre, un peu fou, mais tendre.

-Prend soin de toi jolie fille de serpent. Il va s'en passer des choses avant que Dame Nature retrouve son calme, fait attention a l'eau. A bientôt.

Puis a Krebs

-Tu habite prés du fleuve, fait attention, il est pas content le fleuve, pas content du tout...

Et dans un rire tonitruant elle se sauve sans un regard en arrière. Elle a une chose importante a faire. Quelqu'un a voir.

De la chaleur, enfin...

Collée au radiateur en attendant de se décongelée, ses paupières se ferment. Elle profite. Sa peau la brûle avec l'écart de température, mais elle s'en fout, c'est bon quand même.

On peut -dire qu'elle l'a échappé belle.
Elle ne s'attendait déjà pas à ce qu'une personne vienne à son secours, alors deux... Et chose encore plus étonnante, la deuxième semble l'apprécier. Elle est un peu bizarre, mais elle a la main chaude, donc Liza ne s'en plein pas. De toute façon, elle n'est pas en état de se plaindre.

Au bout d'un moment, ses mains sont moins bleues, sa peau et ses écailles moins pâles.
Enfin elle se remet à bouger.
Elle enlève son manteau trempé et se recolle aussitôt le dos au radiateur. Puis elle retire ses chaussures pleines de flotte, dont l'une se vide par terre.

La reptile éternue à s'en décoller les écailles, renifle, tousse et se serre un peu plus le flan contre le radiateur, les orteils en dessous.

-bersssi de b'avoir sauvé

Elle sourit à son sauveur, la mine fatiguée, avant de se remettre à tousser comme une pestiférée.

La lumière s'éteint... le radiateur aussi.

NOOOOOOOOooooon !!!! pas le radiateur !!!

-Vous avez des couvertures ?

C'est qu'elle tient à garder la chaleur qu'elle a emmagasiné.
Qu'il n'y ait plus de lumière ne la dérange pas plus que ça. Que le téléphone soit en panne, elle s'en fout royalement. Mais qu'il n'y ait plus chauffage, là c'est le drame !

Liza sort un briquet de sa poche et l'allume. Sont visage apparait dans l'obscurité, ses yeux fatigués et apeurés. Elle a peur de mourir de froid, de fatigue, de sa maladie. Ce n'est pas normal de tousser autant.

-ou une baignoire ? de l'eau chaude...

Ces derniers mots sont dit d'un ton rêveur, un sourire faiblard sur les lèvres. De la chaleur, elle n'a que ça en tête, tandis qu'elle fixe la flamme d'un regard un peu dément.
Au besoin, elle pourra toujours allumer un feu, bien qu'il n'y ait pas de cheminée. C'est certainement un peu risqué, dans un appartement, mais aurait-elle la cervelle gelée ? Elle serait un peu givrée que ça ne m'étonnerait pas. Pas très nette la Liza, surtout quand elle a ce regard là.

Essayez de ne pas mettre le feu à cet appartement. Je vous aime bien, mais si vous faites un truc comme ca, vous baisseriez dans mon estime à coup sûr...

Son estime... est-ce une chose importante pour la reptile ?
Sans doute ce qui lui fait défaut. L'estime et tout ces bons sentiments qu'on pourrait avoir à son égard si sont attitude les justifiaient plus souvent. C'est ceux sans quoi on se retrouve seul à crever de froid.
Non non, il ne faudrait surtout pas baisser dans son estime à ce garçon. Alors Liza éteint son briquet et le range. Elle se contente de serrer un peu plus ses genoux contre sa poitrine en attendant les couvertures.

Une fois bien emmitoufflée, elle soupire, paupières mis-closes, sourire aux lèvres et une fine langue fourchue qui s'échappe un instant d'antre ses dents.
La chaleur, le confort, ya qu'ça d'vrai.

-Mersssi

Elle pas bien chaud, mais elle a déjà un peu moins froid. C'est déjà ça.
L'ennui, c'est qu'avec le peu de chaleur que peut produire son corps de mutante, elle risque de ne pas beaucoup les réchauffer, ses couvertures. Il faudrait que ce soient elles qui la réchauffe, mais ce n'est que du tissu, isolant mais pas très productif.

Lui par contre, assis à côté d'elle, il dégage de la chaleur comme un vrai mammifère.
Alors elle commence à se rapprocher subrepticement pour tenter de capter un peu de cette chaleur humaine.

Encore un peu... encore un peu... nos couvertures entrent en contact... encore un chouilla ? allez, un tout ptit peu. Il ne m'en voudra pas, hein ?

( Court ! Trés trés court... Sorry )

Elle s'est rapprochée. Subtilement, c'est vrai, mais tout de même. Pas un contact, mais presque.
J'ai tendu le bras, et je l'ai invité à s'allonger, tête reposant sur moi.
Je me demande... Si on va vraiment mourir.
L'idée d'avoir échappé tout ce temps aux NOD et de finalement mourir, tué par mère nature me parait ridicule. Pourtant c'est assez effrayant, dans un sens.

Au fait, vous ne m'avez toujours pas dis... Votre nom ? Vous avez un nom, au moins ?

Dehors, le temps est de pire en pire.
Cette soirée prévoit d'être affreuse. Affreusement mortelle.

Il l'invite à bras ouverts à venir se réchauffer contre lui. Ce n'est même plus la peine de se rapprocher discrètement. La mutante ne se fait pas prier et viens s'allonger, mais pas seulement la tête sur lui, comme il le lui a proposé, mais elle est plutôt blottie, à moitié couchée sur ses jambes. Si elle était un peu plus petite, elle s'y roulerait en boule comme un chat.
Est-ce qu'elle a mal compris ou est-ce qu'elle profite délibérément de la générosité de son hôte ?
Elle se recale un peu mieux, le dos contre le ventre chaud du jeune homme. Vous pensez qu'elle abuse ? Si peu...

Une fois bien installée, la reptile ferme les yeux et lui livre son ptit nom :

-Liza
Et vous, vous avez un nom ?

Il lui avait demandé si elle en avait un comme si c'était possible qu'elle n'en ait pas. Liza est une mutante SDF, mais pas un chien errant. Le rapprochement avec un animal égaré sans propriétaire la fait sourire et ça s'entend au ton de sa voix un peu moqueuse, mais déjà plus décontractée. Et même sacrément décontractée pour quelqu'un qui vient de manquer de mourir de froid sur le trottoir, dans la tempête.

Deux ou trois jours, c'est peu pour l'aire glaciaire annoncée.
Combien de temps va durer ce déluge ?
Mais en même temps, deux ou trois jours, ça laisse largement le temps de paniquer et pour l'instant, Liza garde son sang froid (son côté reptile, sans doute). Elle mourra d'inquiétude un autre jour, peut-être, si le froid ou la faim ne lui auront pas réglé son compte avant.

Mais Krebs semble plus prévoyant.
Il se fait du soucis. N'importe qui s'en ferait.
Il envisage déjà la noyade, la faim...

-Vous tenez vraiment à savoir de quoi vous allez mourir ?

Toujours ce ton décontracté, cette voix trainante, malgré la gravité de la situation.
Sait-elle ce qui les attends ? ou ce qui l'attend lui ? se sent-elle seulement concernée par ce qui se passe, cette famine qu'ils pourraient connaitre dans quelque temps ? A moins que... vous pensez qu'elle en serait capable ?

Et elle, est-ce qu'elle le sait, de quoi il va mourir ? Ou est-ce qu'elle dit ça juste pour lui faire comprendre qu'il est inutile voir malsain d'imaginer ainsi sa fin ?

L'espoir fait vivre, parait-il. Alors espérons que Liza n'est pas le monstre dont elle a l'air, froide et sanguinaire.

-Ma présence vous apaise et la vôtre me réchauffe.
C'est un bon deal je trouve.
... et même un sacré bon deal, puisque je ne pourrais pas vivre sans vous.

On pourrait penser qu'elle lui déclare sa flamme si on ne savait qu'elle risquait de mourir congelée.

Liza soupir, le regard lointain.
A-t-elle l'impression d'être une sorte de parasite vivant au dépend de la chaleur d'un autre qu'elle connait à peine ?
A moins que ce soit un soupir d'aise, tandis qu'elle se réchauffe sur les genoux de Krebs.
Ou peut-être le dernier soupir avant un profond sommeil ? Ses paupières se ferment. Malgré la chaleur que lui procure son hôte, elle est si froide... Les rouvrira-t-elle, ses étranges yeux verts ?

La mutante n'a pas bonne mine. Sa peau est pâle et semble vouloir se détacher de sa joue., comme si elle avait été repêchée au fond du fleuve après y avoir mariné une semaine.
Si on ne la voyait pas respirer paisiblement, on pourrait croire à un cadavre gisant dans ces couvertures.