Chapitre 1 : Une enfance de souffrance.

- Papa, je suis rentrée.

La petite fille rentre dans la maison familiale, son sac d’école sur le dos. Nous sommes le 15 avril 1980 et elle a son anniversaire aujourd’hui. A l’école elle a eu le droit à un gâteau et tous ses amis lui ont fait un cadeau.

Elle lance son sac sur le canapé en cuir et cherche son papa dans la maison. Son estomac commence à se nouer au fur et à mesure que les vapeurs d’alcool montent à son nez. Chaque année c’est la même chose, elle espère toujours que un jour elle aura le droit a un véritable anniversaire. Avec des cadeaux et qu’elle pourrait inviter ses amis à la maison. Mais chaque année son père passe la journée à boire, affalé sur son lit.
Le jour de sa naissance se trouvant être le même jour de la mort de la maman, la petite fille n’a jamais connu ce moment de joie que tous les enfants attendent avec impatience.

Elle s’approche lentement de la porte de la chambre de son papa, elle pouvait déjà entendre ses ronflements qui témoignaient de sa présence. Sans bruit elle entrouvrit la porte et pu ainsi le voir allonger sur le ventre encore habillé de la vieille et plusieurs cadavres de bouteilles diverses jonchant le sol.
En voulant refermer la porte celle-ci grinça longuement ce qui ne manqua pas de réveiller le dormeur.

- Lili, c’est toi ?

Elle sentit le nœud de son estomac se serrer, elle savait qu’elle n’y louperait pas. Ce n’est pas que ça la dérangeait, elle aimait son papa et ferait tous pour le rendre heureux, mais chaque fois de terrible brulure la lancinait après, l’empêchant même de se rendre au toilette sans finir en pleure pendant quelques jours. A contrecœur, elle ouvrit lentement la porte, les yeux baissés.

- Oui papa, c’est moi.
- Viens là ma chérie, viens faire un câlin à papa.

Elle leva les yeux vers lui, le regardant de ses yeux embués de larmes.

- Mais j’ai mes devoirs et…
- FOUTAISE…. Tu dois d’abord t’occuper de moi, c’est à cause de toi si elle est plus là alors vient me faire un câlin pour te faire pardonner. MAINTENANT.

Elle s’approcha lentement de lui sans quitter ses chaussures des yeux, son papa lui fit une place à côté de lui et commença à lui embrasser la joue tout en lui caressant les cheveux. Il murmurait des paroles incompréhensibles. Lentement, comme un robot elle s’activa afin de faire « plaisir » à son papa. Après quelques minutes, il l’allongea sur le dos et se plaça sur elle. Elle pouvait sentir son haleine alcoolisée lui piquer les yeux et son poids l’empêchant presque de respirer ne faisait qu’accentuer son malaise.

Pendant qu’il s’affairait, la petite fille tourna la tête en direction de la table de nuit, la photo de sa maman les regardent, une main posée sur son ventre rond, elle sourit, elle a l’air heureuse. Mais elle, le poids de son papa et le regard de sa maman posés sur elle, elle pleure. Comme à chaque fois, de longues gouttes viennent s’éteindre sur le duvet, seul témoin de sa souffrance silencieuse.

Chapitre 2 : Un instant de délivrance

L’horizon devient rouge avec le soleil qui se couche. Mais même en ce moment la chaleur oppressante de ce mois d’août 1985 rend l’atmosphère presque irrespirable, mais c’est cela qui plaît à la jeune adolescente.
Les rues sont désertées, préférant tous les espaces rafraîchies par les climatiseurs, restant ainsi enfermé comme des sardines ou se battant pour un coin d’eau dans la seule piscine de la ville.

Plus elle grandissait, plus elle rentrait tard, traînant des heures durant dans les rues. Tout était bon pour éviter son père depuis qu’elle avait compris.

Elle regarda sa montre, 20h45, soit elle serait punie soit il serait trop soul dire quoi que ce soit, mais le pire n’est pas toujours ce que l’on croit. Elle s’arrêta à quelques mètres de sa maison regardant la porte comme si elle allait s’ouvrir toute seule l’emmenant dans le gouffre, la froideur. Elle prit un profond soupire et avança en direction de la maison, l’idée de passer devant et courir dans l’horizon se faisait toujours plus persistante à ce moment là.

La porte d’entrée s’ouvra lentement, sans bruit, elle entra sur la pointe des pieds tout en essayant de repérer la position de son père dans la maison. Mais la maison est vide. Rassurée, elle entra dans sa chambre et se prépara pour une bonne douche rafraichissante, elle prit son linge, son peignoir et se dirigea ensuite vers la salle de bain.
Après s’y être enfermée, elle se déshabilla et s’engouffra dans la douche. Elle resta très longtemps ainsi, l’eau coulant sur son visage dans un flot continu. Tout étais noir par la petite lucarne quand elle entendit la porte d’entrée se refermé dans un grand fracas, ce qui la fi sursauté. Ce n’était pas le bruit qui lui avait fait peur, mais ce qui avait provoqué ce bruit.

Elle éteignit rapidement la douche et prit son linge pour se couvrir, puis elle resta là, sans bouger le souffle court. Elle pouvait entendre les pas sourd dans l’escalier, les pas titubant d’un alcoolique. Puis plus rien. Plus aucun bruit dans la maison. Elle attendit encore quelques minutes pour être sur et finit par s’approcher de la porte. Après avoir fait jouer la clé dans la serrure, en tentant de rester le plus discrète possible, la lumière du couloir inonda son visage. Avant qu’elle ne puisse réagir une grosse main se plaqua sur sa tête et se saisit de la longue chevelure de l’adolescente qui laissa échapper un cri, elle tenta de frapper l’ombre qui se trouvait à côté.

- Alors Lili, on se cache comme ça. Ce n’est pas bien de faire des cachotteries à son papa.

Elle reçu une grosse gifle qui l’envoya à terre, touchant du bout des doigts sa lèvre fendue elle regarda son père qui s’approchait menaçant.

- Tu pensais que je n’apprendrais jamais que tu fricot avec un jeune ?

Il se pencha vers elle, instinctivement elle mit son bras devant son visage, sentant ses larmes pointés. Mais il l’attrapa par les cheveux et la tira dans la chambre de l’adolescente.

- Je vais te faire passer l’envie de jouer à la pute moi !

L’adolescente avait attrapé la main de son père, elle avait l’impression qu’on lui arrachait le crane et ses tentatives de calmer la pression sur son cuir chevelu était en vain. Ses cris devaient ameuter tous le quartier et recouvrait la voix grave de son père qui ne sortait que des insultes.

- Et rassure toi, ton Jimmy je m’en suis déjà occupé, je me suis assuré que personne ne puisse le reconnaître.

Jimmy ! Ses sanglots étouffèrent ses cris. Elle tenta vainement de résonner son père, Jimmy n’était pas son petit ami, il lui avait juste donné un coup main pour l’école, mais la rage le rendait sourd.

Arrivé dans la chambre, il la jeta sur le lit. Elle avait perdu son linge en chemin et se retrouvait sans défense devant lui. Il enleva sa ceinture sans la quitter des yeux, puis leva le bras pour asséner le premier coup. Il la toucha en plein visage.
La vue gênée par le sang qui coulait, elle réussit à se relever et fuir avant de recevoir le deuxième coup. L’adolescente courra dans la cuisine et se saisit d’un couteau, elle se tourna en direction de son père, tenant le couteau à deux mains, droit devant elle.

Il s’approcha lentement un sourire crispé sur les lèvres, plus il avançait, plus l’adolescente tremblait.

- Voyons Lili, tu ne ferais pas de mal à ton vieux père, pose donc ce couteau.

Elle le voyait arrivé, mais ses membres refusaient de lui obéir, toujours très lentement il attrapa les bras de Lili et la tint fermement, approchant son visage du sien. Avec un petit rire il murmura.

- Tu as eu tort, Lili, tu aurais du en profiter. Maintenant c’est à mon tour et quand j’en aurais fini avec toi, tu n’auras plus jamais envie de t’envoyer en l’air.

Elle le regarda dans les yeux, sentant sa rage montés en elle. Non pas cette fois, il ne profiterait pas d’elle encore une fois. Dans un cri de rage, elle s’appuya de tout son poids sur le couteau, les renversants tous les deux.

En pleure sur lui, ses bras faisais un mouvement de va et vient d’une manière automatique, elle ne sait pas combien de coup elle lui a assené avant de lancer le couteau loin d’elle. Elle regarda le visage de l’homme à terre, les yeux grands ouvert et le teint livide, un mince filet de sang coulant de sa bouche.
L’adolescente se recula en rampant jusqu'à ce qu’elle atteigne le mur, elle s’y colla, comme pour entrer en lui, sans quitter des yeux le corps de ce père.

Elle pouvait déjà entendre les sirènes qui s’approchaient, mais elle s’en fichait. Il est mort, plus jamais elle ne souffrirait.

Bon après y a les deux chapitres sur le pourquoi du comment elle se retrouve dans ce monde futuriste.. mais ça on s'en fiche

Wooow...Respect.

merchi