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 Chaque chose à sa place...

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Orthodoxe
Esclave de corps et d'esprit

Mathilde
Mathilde

Féminin
Age : 38
Fan Club RP : 0

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Chaque chose à sa place... Vide
MessageSujet: Chaque chose à sa place...   Chaque chose à sa place... Icon_minitimeLun 26 Avr 2010 - 17:58

La matinée tire à sa fin. Sur les docks, ce n'est qu'une rengaine incessante, mêlant cliquetis métalliques des lourdes chaînes qui déplacent pesamment du pont des bateaux au sol des quais, caisses et containers, cris des dockeurs dont la fatigue et la faim commencent à se faire sentir dans leurs jambes, à l'achèvement de cette longue matinée qui pour eux, commence à sept heures, ronronnement en toile de fond des cargos qui s'approchent lentement du port et fracas incoercible et confus des grues et autres monstres de métal qui aident les hommes à décharger les marchandises.

Les hommes, pardon, avec un H majuscule.

Mathilde, vêtue d'un bleu de travail, dont les bras commencent à la tirailler, brandit à deux mains, au-dessus de sa tête un panneau rond et lumineux, fixé au bout d'une longue et épaisse tige de métal. Ce n'est pas de l'acier, mais les muscles qui saillent sous la peau de ses avant-bras se contractent tout de même dans un effort tel qu'on pourrait les entendre grincer des dents et protester. De son panneau, elle indique au grutier assis au-dessus d'elle, enfermé dans sa coquille de plexiglas ressemblant à l'œil unique de son cyclope d'engin, l'emplacement où il doit déposer l'énorme chargement que le monstre semble avoir capturé dans ses crocs. Mathilde, au visage impassible sous le rideau de transpiration qui inonde ses traits et brouille sa vue, fait décrire à son panneau trois larges cercles au-dessus de sa tête. Elle a l'air de tracer elle-même une triple auréole couronnant son propre crâne d'implantée. En réalité, elle indique simplement au grutier "tu devras poser ton chargement en trois fois." "Le temps que d'autres gars débarrassent la place", comprend celui-ci, dans sa cabine. Elle poursuit ses signes afin de lui indiquer les précisions du déchargement. Parce qu'on plaisante pas avec la sécurité, ça, sur les chantiers, ils leur rabachent sans cesse. Et Mathilde écoute. Elle absorbe, puis applique.

Le monument de ferraille s'éloigne en direction de l'emplacement indiqué. Le lourd et lent véhicule promet un déplacement peu véloce. Mathilde reste donc debout, son panneau retombe le long de son bras. Elle a faim et elle transpire. Soit. Mais son regard tombe soudain sur une caisse solitaire, posée là, bêtement, une stupide caisse stoïquement plantée sur le pavé, comme tombée du ciel ( ou d'un engin de chantier, ce serait plus probable ). A cette vue, une sueur froide parcourt le dos inerte de Mathilde. Faute de travail. Faute de travail. La seule chose qui peut faire sourciller son visage de plâtre. Comme pour tous ceux qui travaillent avec elle, d'ailleurs. Bavure. Faute, manquement, erreur.

Bip, bip, bip, error 365, failure prog.E.V. was detected, bip, bip...

Une barre d'acier transperce le crâne de Mathilde, passant par une tempe, ressortant par l'autre, et vrillant au passage toute la matière qu'elle peut rencontrer. Une douleur affreuse, sourde et aigüe en même temps. Mais elle sourcille à peine, esquisse une légère grimace. Mais merde, cette caisse n'a toujours pas bougé...

Elle part d'un pas de furie vers le contremaitre affecté à la maintenance des entrées et sorties de marchandises, et lui tape sur l'épaule.

- Ecoute, toi. Je sais que c'est la fin de la matinée, qu'on a tous faim et qu'on n'est pas tous au meilleur de notre forme. N'empêche que là, il y a une caisse au contenu inconnu et en plus, elle porte le signe du gouvernement. Donc on ne peut pas l'ouvrir, ce serait si simple. Tu vas vite me retrouver l'emplacement où elle doit être livrée, sinon je sens que ça ne va pas simplement te concerner, toi.

Les moteurs, autour des deux ouvriers, se taisent progressivement. Il est l'heure de la pause.

- Ca nous concernera tous, tous...tous...


Mathilde reprend son visage morne. Elle tourne les talons. Elle sait qu'elle n'aura pas à se répéter, l'ouvrier va agir. Comme un bon ouvrier, quoi.

Elle essuie d'une main tremblante la sueur qui nappe son front comme un affreux glaçage, poisseux. Puis se dirige vers sa petite cylindrée, garée un peu plus loin. Elle l'a obtenue par commodité, juste pour pouvoir rentrer chez elle à midi. Main dans une poche à la recherche de la clef de contact, elle passe une jambe par-dessus la selle.
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