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Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)

Ambiance Blade Runer, The Island, Total Recall, et tant d'autres où les libertés sont étranglées...
Chut! Big Brother... La délation est l'arme des cafards...
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 Nytt år, siste år ? [libre]

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Lester
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MessageSujet: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeDim 26 Déc 2010 - 19:10

Nytt år, siste år ?




La pluie, la pluie, encore la pluie. Lester avait dû se racheter en vitesse un manteau à cause du froid qui mordait, qui transperçait les chairs et rentrait jusqu'à l'os, rampait dans la moelle. Il pleuvait, mais en plus, il ventait, il tourbillonnait. Un sacré tableau de fin du monde !

En ce moment même, l'homme marchait, enfin plutôt trottinait dans Winston Smith Station. Un endroit glauque, de toute manière, déjà en pleine journée, alors en plus, avec une luminosité réduite par la pluie et les gros nuages noirs, autant se cacher tout de suite. Pas un coin pour les mauviettes.

Les rangers de Lester foulaient les pavés saturés en eau, glissants. Il ralentit le pas dans le but de ne pas tomber. Quoique, vu le peu de témoins ; quelques sans domicile fixe détrempés, collés aux murs sales. Il savait ce qu'il recherchait, où il allait. Même la pluie, le gel et le vent ne pouvait venir à bout de toute la volonté d'un drogué.

Winston Smith Station, lieu de deale par excellence, surtout pour le riche consommateur qu'il était. Une aubaine, et en matière de délires psychédéliques, Lester n'était pas radin ! Pour avoir de la qualité, il fallait en payer le prix, et ce n'était pas lui qui dirait le contraire ! Ah ça, déjà qu'il testait en avant première une foule de news, mais alors il n'espérait pas non plus qu'ils le coupent à la gomme de vieux pneus. Ça non !

Cela faisait des années qu'il essayait de se persuader qu'il n'était pas accro. Non, il pouvait arrêter quand il voulait, sauf n'importe quand. En clair, JAMAIS. Il avait bien essayé, une fois ou deux, mais dès les premières sensations du manque, il n'avait pas réussi à se tenir. D'un pathétique, mais on ne le répétera jamais assez dans son cas. Il avait depuis bien longtemps appris à faire avec, à s'assumer. Déjà qu'il était con, alors pourtant l'être encore plus à se pourrir la vie. Vu le temps, pas besoin d'en rajouter !

Au coin d'une rue il croisa un affreux mannequin Père Noël. Son bonnet rouge et duveteux reposait dans la boue, foulée par des milliers de pieds, et son rimmel coulait le long du plastique de son visage. De son imposante masse graisseuse ne lui restait plus le doux charisme rassurant d'un bon vivant. Avec son sourire trop grand, trop joyeux, il passait désormais pour un obscène automate décrépi qui conservait cette immuable face de porc engraissé aux privilèges. D'un côtés, ils se ressemblaient, lui et le père Noël. Ils étaient juste à l'opposé l'un de l'autre, mais ils avaient ça en commun, l'engraissement de l'esprit par les privilèges. Peut-être que, quand il ne fouettait pas les milliers de sans papiers vietnamiens qui faisaient tourner son usine au noir, ou ne sautait pas une mère Noël importée d'Europe de l'est, se droguait-t-il ? Lester arrivait à imaginer sans peine le gros homme d'affaire habillé en rouge, un cigare entre deux canines en or, un bras tendu, la graisse pendante, le garrot enroulé jusqu'au coude. Et la cheminée, chaleureuse, où serait allongée, poupée vivante alanguie, le corps sans vie d'une pute de luxe. Denrées périssables qui ne se gardent pas...
Oui, le père Noël était une ordure, et il lui ressemblait...

Noël. Demain, hier, avant-hier ? Hier il lui semblait. Une fête au départ familiale, maintenant commerciale. A une époque comme la leur, où la structure familiale ne se résumait plus qu'au néant, où l'enfant était perverti dès le berceau, comment Noël aurait-elle pu rester Noël ? Non, évidemment. Là aussi, Novlangue avait fait son œuvre.

Lester détestait Noël. Enfant, jamais il n'avait fêté Noël, jamais on ne lui avait fait un cadeau. Jusqu'à 5 ans, les scientifiques s'émerveillaient de lui. Oui, il était un cadeau, jusqu'à ce qu'il devienne obsolète. Jouet usé, passé de mode. Alors on l'avait filé aux mentalistes. On s'en était débarrassé, aux petits voisins peu soigneux, la maison d'en face.
Et là, on lui avait branché des électrodes, on lui avait montré des images, on avait fait éclater le pucelage de son innocence. "Maintenant, tu devras voir comme les hommes voient, et plus encore" lui avait-on dit, des mentalistes jeunes, fringuant, l'air sympathiques sous leurs sourires pervers. Des enculés, comme lui maintenant.

Mais il y avait quelque chose qui avait foiré. Peut-être tout simplement n'était-il pas adapté à leurs techniques de moulages, ou justement ont-elles trop bien marchées pour lui ? Quoi qu'il en soit, il ne sera jamais un bon mentaliste. A ca aussi, il s'y est fait, comme le reste. Ça l'aurait étonné d'ailleurs, d'être doué pour quelque chose, la seule chose qu'il avait, c'était l'imagination, quand il s'agissait de s'envoyer en l'air avec cinq millilitres de narcotiques.

La porte était ouverte, et il entra sans sonner. Une horrible puanteur l'assaillit lorsqu'il pénètra dans un hall encore sale de la boue des clients qui étaient passés avant lui. Si ce connard de dealer ne lui offrait pas un bon prix, cette fois-ci, Lester ne se laisserait pas faire et lui éclaterait la tête, promis. Même avec une arme qu'il détestait, sa matraque, le temps et le manque l'avaient suffisamment mis en rogne pour que le surplus de testostérone le rende violent.
- Putain, Garry, j't'attends moi ! hurla-t-il en bas de l'escalier.
Personne ne lui répondit ; même le chien de garde n'avait pas l'air d'être là.
Lester sentait l'embrouille. Comment ne pas la sentir celle-là ? Il y était habitué, surtout à WSS !
Alors il fit le tour de la petite maison, fronçant le nez. A ce stade là, dire que cela puait était un euphémisme !
En haut, dans une chambre spartiate, il trouva un steak tartare posé sur un corps tronqué. Après un rapide examen, il s'avéra qu'il s'agissait de la personne recherchée. Son dealer, donc. Lester se contenta d'un coup de pied rageur dans la dépouille avant d'aviser les meubles.
- Vraiment un con ! T'avais qu'à baisser tes prix au lieu de péter plus haut que ton cul. Bien fait, sauf que maintenant j'aimerais m'lavoir, ton stock. Dans un bon règlement de compte, on n'oublie pas de prendre un maximum de dû avant de partir. Lester ne trouva rien, plus le moindre gramme de poudre, ou quoi que ce fut d'autres. Il fallait se rendre à l'évidence qu'il n'y avait plus rien à nettoyer dans ce trou à rats.

Il grommela, sortit dehors, et resta planté un moment au milieu de la route. Plus de dealer. Comment allait-il faire ? Il avait besoin de remplir ses placards ! Alors il vérifia que sa dernières plaquette de pilules était bien dans sa poche, et il se mit à errer dans WSS. Juste trouver un dealer, juste trouver un dealer.
Juste, par un temps d'appocalypse, après les beuveries de Noël, et par un froid à pierre fendre ? Il était con, rien de plus.

Bah, à ça aussi, on s'habitue.


Dernière édition par Lester le Sam 24 Sep 2011 - 23:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeLun 27 Déc 2010 - 17:09




Hier, c'était Noël. Hier, Monique lui avait offert une paire de chaussons, et Gérard, des chaussettes. Des chaussettes mauves rayées vertes. Hier, la guirlande lumineuse avait clignoté dans le sapin toute la soirée. Ils avaient mangé en silence, avaient bu une coupe de champagne à minuit, et étaient allés se coucher. Sagement.
Hier, c'était Noël, et aujourd'hui elle avait passé la journée, planquée derrière une poubelle, dans l'ombre d'une ruelle.
Garry s'était fait descendre mais elle n'avait pas levé le petit doigt. Elle avait observé. Les types étaient rentrés par devant, comme des clients habituels, sauf qu'une fois arrivés à l'étage, ils n'avaient pas sorti des billets et quémandé leur came, eux, ils avaient préféré sortir leur flingue et descendre le dealer. Ils avaient effacé leurs traces, embarqué la came tandis qu'un autre type les attendait en bas, dans une opel gris mat.

Blanche sourit. Elle s'en foutait bien que Garry se soit fait buter. Quelqu'un aurait tôt fait de lui trouver un remplaçant. Et sinon, cela ferait plus de place sur le marché pour les autres. La came, c'était pas son affaire, elle y avait jamais touché. Peut-être avant, mais elle ne s'en souvenait plus. Elle avait réussi, sans se droguer. Garry et elle jouaient dans des cours différentes; mais elle savait pourtant qu'il aurait été très déçu de s'être fait enculer par quatre types en opel.

Elle allait sortir de son trou, lorsque l'inconnu était arrivé. Il venait de WSS, un client sans doute. Il passa la porte et s'arrêta devant les escaliers. Elle voyait sa silhouette par la porte béante. La lumière de l'entrée était restée allumée. Vu d'ici, elle pouvait déjà dire qu'elle n'avait jamais eu affaire à lui. Il beugla.
Putain, Garry, j't'attends moi !
C'est ça du con, crie comme un putois. Il risque pas de se bouger ton Garry.

L'inconnu monta les escaliers, elle crut l'entendre dire quelque chose par la fenêtre ouverte à l'étage, mais n'en compris rien. Il redescendit. Il était en manque.
Blanche fréquentait les bas fonds depuis assez longtemps pour reconnaître chacun des symptômes du camé sans sa dope. Et elle en aurait mis sa main au feu, celui là en était un.
Elle sortit de derrière ses poubelles, rabattit la capuche de son imperméable et se mit à le suivre; il retournait vers WSS.

Blanche grelotta. Elle avait froid; il faisait froid. Mais ici, le lendemain de Noël, elle était bien plus à sa place que la veille.
Ici, les gens ne la regardaient pas, les gens ne la reconnaissaient, les gens ne l'appelaient pas; mais elle, elle les connaissait tous par leur petit nom. Aucun d'entre eux n'avait de secret pour elle. Elle n'était pas la reine de la pègre. D'autres s'occupaient de gérer tout ce petit monde bien mieux qu'elle, quoiqu'il en soit ça ne l'intéressait pas. Mais quand elle traversait n'importe quel endroit malfamé de Novlangue, on lui faisait un signe de la main, on disait "bonjour..." et on s'arrêtait, interloqué, parce qu'on savait que c'était elle, mais elle qui?

L'inconnu traversait la station à petit pas. Elle claquait des dents, son imper avait beau coupé le vent, la pluie, il n'empêchait pas le froid de s'insinuer sous ses vêtements.
Un regard vers le ciel chargé de nuages, et elle se rapprocha du type. Elle avait rendez-vous ce soir, un rendez-vous très important qu'elle ne pouvait pas se permettre de louper.

" Dites? Vous... "
Elle faillit dire le camé, mais comme tout le monde ici l'était, cela n'aurait pas servi à grand chose.
" Vous! "
Elle l'attrapa par le bras, se planta devant lui, et remis ses mains dans ses poches.
" C'est pas ici que vous devriez traîner pour trouver ce que vous cherchez. Tout se sait dans le coin. Et après la descente chez Garry, les pilules sortiront pas des poches ce soir.
Trois rues plus loin, sur la gauche, au deuxième étage, demandez Jim et dites lui que vous venez de ma part. "


Son regard fila à nouveau vers le ciel, et elle se retourna. Elle n'avait plus rien à faire ici.



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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeLun 27 Déc 2010 - 18:51




Lester avait abandonné l'idée de remplir ses placards en ce jour. Ne subsistait dans son esprit que l'agacement d'une journée perdue, une journée de cauchemar où le ciel s'épancherait, et où le froid mordrait. Un tableau d'apocalypse, bien qu'encore illuminé des doses qu'il lui restaient, mais qui serait tout de même assombri par la perspective, dans un avenir prochain, de manquer.

Reste de Noël, dîner en famille. Mère, père, soeur...
Il n'avait jamais eu d'autre mère que cette paroi froide, métallique, amère, de la cuve 6767. Sa matrice n'était qu'une poche de cellules synthétiques collée à ce monstre de technologie, qui ronflait, perturbant le silence de ses paroles pensées. Par contre, il avait eu une sœur, dans un autre passé. Son père, donneur généreux, anonyme au sein des milliers d'autres.

Oui, une sœur. A leur naissance, lorsque la cuve s'était vidée et que l'air avait franchi leurs lèvres scellées, elle lui avait été arrachée. Spécimen-femelle6767, où peux-tu être maintenant ? Il n'avait jamais cherché à la retrouver. Comment aurait-il pu, lui, le cobaye, enfermé, cloîtré, entravé ? Il n'avait jamais été libre, et n'avait jamais espéré l'être un jour. Alors il s'était plié, comme tout et un chacun, il avait fait semblant d'y croire en réprimant le vide maternel sous une mère aux traits difformes, floués. Une mère, non pas de chair, mais de poudre et de substance, de grisement de l'esprit et d'excitement des neurones. Une mère artificielle. Une illusion, rien de plus.

Il gelait, frémissait, mais il fallait plus pour refroidir sa volonté. Son manteau blanc n'était pas adapté à des températures extrêmes. Le présentateur avait cessé son remue-ménage. L'électricité avait cessée de n'être plus qu'un dû, et était dorénavant réservée aux foudres du ciel. Jusqu'à nouvel ordre.

Winston Smith Station. Ses pas l'avaient ramenés en ce lieu, sans même qu'il ne s'en rende compte. Comment l'aurait-il pu, cernés jusqu'à la mâchoire et l'esprit brumeux ? La fatigue le rattrapait, son corps criait à la débandade. Il se faisait vieux. Chaque jour un peu plus sa vie s'amenuisait, se faisait grignoter de ci, de là. Il en était conscient. On ne peut pas arrêter ce train en marche, non, on ne peut pas.
Alors on fait comme tout le monde, on fait avec. Encore une fois on fait semblant d'y croire, on se borne à n'y voir qu'un reflet distordu.
« Dîtes, vous... »
Une petite voix, faiblarde, désaccordée, comme une voix de petite fille.
Lester voudrait continuer son chemin, comme si de rien n'était. Il n'était même pas sur d'avoir correctement entendu. Hallucination, encore ? Illusion parmi les illusions ? Mais l'illusion le rattrapa, le distança d'un contact sur son bras avant de se planter devant lui. « Vous ! »
La voix était devenue autoritaire et l'inconnue, femme.

Femme de monochrome. Femme de blanc au milieu du gris, grise, au milieu du blanc. Comment savoir ?
" C'est pas ici que vous devriez traîner pour trouver ce que vous cherchez. Tout se sait dans le coin. Et après la descente chez Garry, les pilules sortiront pas des poches ce soir.
Trois rues plus loin, sur la gauche, au deuxième étage, demandez Jim et dites lui que vous venez de ma part. "


Lester aimerait se pincer, savoir s'il ne rêve pas. Tout était trop fantomatique, blanc. Tout paraissait trop fantasmé. Le blanc irradiait, pur. Non, les anges n'existaient pas, et il l'avait su dès son enfance, lorsque son innocence se dissolvait à coup de substances chimiques dans les veines. Et pourtant, que croire, lorsqu'on est en manque, et que tout, tout, fait penser à de la poudre blanche ?

Mais il ne devait pas rêver. L'eau qui s'infiltrait dans ses rangers, le froid dans sa moelle et le vent dans ses cheveux en étaient les exemples criants.

Alors la réalité le rattrapa pour de bon, et il devint perplexe. Rien n'était gratuit ici, et surement pas les renseignements. Pas qu'ici d'ailleurs.
Travaillait-elle pour "Jim" ? Voire pire ; était-ce un piège ? Comment le savoir, comment être sur ?

Mais les mots avaient fait leur chemin et s'étaient campés dans son esprit. A la première énonciation des "pillules", son regard s'était allumé comme une flamme dans la pénombre. En lui, il salivait, jubilait, mais il était encore trop lucide, pas assez en manque : il avait encore ses stocks, pas tout à fait désespéré.
- Et comment je peux être sûr que vous ne me racontez pas des bobards, que c'est pas une combine foireuse ? Si vous pensez que je suis juste un pigeon comme les autres, vous pouvez aller vous rhabiller.
Son visage demeurait impassible et glacial et ses mains fermement cachées dans les poches de son pantalon. L'avait-elle vu, sa matraque, ceint à sa hanche droite ?

A ce moment, il aurait voulu pénétrer son esprit et démêler le vrai du faux. Mais il avait toujours été un mentaliste nul, il n'en était pas capable. De son job, il n'avait que l'uniforme, le maintien, la certitude. L'illusion.

En la voyant devant ses yeux, il trouverait presque qu'elle serait aussi blanche que lui, un peu comme spécimenfemelle6767. Oui, ça serait comme ça qu'il se l'aurait représenté.
- Vous n'auriez pas une appellation plus concrète de "de ma part" ?
D'un côté, des albinos, il ne doit pas y en avoir à la pelleté. Haussement mental d'épaules. Tans pis, il réfléchira plus la prochaine fois...
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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeLun 27 Déc 2010 - 20:21




Et comment je peux être sûr que vous ne me racontez pas des bobards, que c'est pas une combine foireuse ? Si vous pensez que je suis juste un pigeon comme les autres, vous pouvez aller vous rhabiller.

Elle s'immobilisa un instant. L'envie la tiraillait de se barrer sans un mot de plus. Elle avait autre chose à faire que de jouer les âmes charitables auprès d'un pauvre type camé jusqu'à la moelle. Elle n'était pas une âme charitable. Il pouvait crever, elle n'en avait rien à foutre, vraiment rien à foutre. Elle ne le connaissait pas, elle ne savait pas qui il était. S'il ne voulait pas aller voir Jim, c'était son problème; il pouvait tout aussi bien aller voir Doom, Teddy ou Jane, ça ne lui faisait ni chaud ni froid, c'était juste un peu plus loin d'ici.
Pourtant, elle se retourna. Ses yeux avaient quitté le ciel sombre, à l'abri sous la capuche de son imper, ils fixaient l'inconnu.

Vous n'auriez pas une appellation plus concrète de "de ma part" ?

Cramé le mec. Cramé comme un débutant, putain.
Vas-y qu'il essaye de faire le type qu'en a sous le pantalon, et nan, rien que dalle.

L'inconnu avait peut-être assez de réserve pour pouvoir se méfier le temps de deux phrases. Pas plus. Blanche avait pourtant cru l'espace d'un instant que c'était un caïd, un caïd camé mais un caïd quand même. Rien à faire. Les vrais caïds sont ceux qui savent faire sans la dope, sans échappatoire, ceux qui se confrontent à la réalité tous les jours et qui en redemandent. Les caïds camés n'existent pas, parce qu'être camé c'est avoir une faille, et qu'un caïd ne doit pas avoir de faille.

Ses yeux effleurèrent les contours du visage. La peau était blanche et laiteuse, elle avait rarement vu des albinos. Ce genre de "malformation" génétique faisait peur à tout le monde et la plupart d'entre eux se terraient chez eux...
... ou entraient au service de l'état, histoire de changer la donne.
Elle avait vu la matraque à sa hanche droite. Un NOD ou un mentaliste qui se drogue c'était chose courante; mais un NOD ou un mentaliste qui se sert des mots au lieu de la violence n'était pas chose courante.

" Vous ne pouvez pas... Je veux dire vous ne pouvez pas être sûr que ce n'est pas une combine ou des bobards. Comme vous ne pouvez pas non plus avoir autre chose qu'un "de ma part". "
Elle quitta des yeux la matraque, et enfonça ses poings un peu plus loin dans ses poches. Décidément, les sbires de l'état avaient bien changés.

" Mais je peux vous assurer qu'un "de ma part" est bien suffisant pour obtenir ce que vous voulez. Et si le dénommé Jim ne vous plaît pas, je peux également vous indiquer où trouver Doom ou Jane si vous préférez avoir affaire à une femme. "

Ce type ne lui inspirait pas confiance. Dans les bas-fonds c'était normal, mais Blanche avait du nez pour flairer les emmerdes et un mentaliste ou un NOD armé et camé jusqu'à la moelle c'était de toute façon une emmerde en soi. Surtout pour quelqu'un comme elle.
On n'avait jamais rien eu à lui reprocher. Elle n'avait jamais eu affaire à l'état, pas qu'elle s'en souvienne en tout cas, peut-être avant... Et elle ne comptait pas y avoir affaire maintenant. Elle avait tout de l'orthodoxe coincée, aseptisée, à ceci près qu'elle avait passé la journée dans les bas-fonds à observer patiemment le meurtre d'un homme, et qu'elle était actuellement en train d'indiquer à un camé le plus court chemin pour trouver un dealer. Rien de bien inhabituel en définitive... Mais elle ne souhaitait pas qu'on vienne bousculer sa petite vie bien rangée.

" Maintenant si vous voulez bien m'excuser, je vais devoir... y aller. "



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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeLun 27 Déc 2010 - 22:07

Il avait intercepté le léger étirement de ses lèvres, l'attitude plus décontractée. Assurément, elle riait de lui. Oui, il l'avait vu, dans ses prunelles, la lumière qui se reflétait différemment, à moins que... oui, à moins qu'il ne rêve encore et que sa réalité ne se déforme. De cela non plus, il n'était plus sur.
Lui aussi il riait intérieurement, mais jaune !
D'habitude, sa grande taille et son allure de déterré suffisaient à ce qu'on lui foute la paix, à ce qu'il instaure assez de respect pour qu'on lui obéisse. Pas besoin de taper ou de montrer sa grandeur intérieur. Ca l'arrangeait bien en temps normal, car quiconque creusait un peu sous son air de psychopathe découvrait qu'en fait, il n'était pas plus inoffensif et agressif qu'un pucé. Il n'était pas violent, ou si peu, mais il devait juste mimer les autres. A une époque, sans doute l'avait-il été, lorsque l'adrénaline de la jeunesse irriguait encore chaque cellule de son corps. Désormais la vieillesse l'avait rattrapée, et la fatigue avec, le rendant aussi amorphe qu'un chat étendu sur le canapé. Depuis quelques mois, délaissait-il les insurgés, ne frappant que rarement.

Oui, il avait compris, ou du moins il avait cru comprendre.

Illusion, tout n'était qu'illusions. Il n'était pas plus fait pour son époque que pour son avenir. Il était condamné après tout, alors pourquoi faire semblant, pourquoi non seulement se lever le matin ? Il se dégoûtait de plus en plus, vomissant mentalement ses tripes rien qu'en voyant sa face de rat. Et cette ignoble dépendance qu'on faisait planer au-dessus de lui depuis le berceau. Putain, il était enfermé dans sa propre cage ! Et ça le faisait de plus en plus chier...

Ce qu'elle ne semblait pas comprendre, c'était que le nom importait peu. Tout ce qu'il désirait c'était le produit fini, l'insatiable soulagement de sentir dans sa poche plusieurs grammes de délires psychédéliques. Qu'ils proviennent de Doom, Jane ou Jim le laissait pantelant. Juste sa substance...

Et voilà que la biche prenait la fuite. Croyait-elle vraiment qu'il allait rester là en la regardant partir ?- Hé, du calme ! la héla-t-il, presque ironiquement..
En une enjambée il était à ses côtés, et en un pas de plus, sa main s'était refermée sur son bras. Une étreinte ferme, résolue. Il avait beau ne faire que soixante-cinq kilos tout mouillé, il n'empêchait que l'entraînement mentaliste lui avait donné assez de force pour retenir une femme... ou casser son bras. Mais ne parlons pas de tels extrêmes...

- pourquoi tu es si pressée tout à coup ? C'est marrant, on dirait que tu stresses. Je ne vois pas pourquoi, s'il n'y a pas d'embrouilles. Alors ça ne te dérangeras pas je crois qu'on se promène et qu'on aille rendre visite à ton ami, ensemble ?
Après tout, c'était même plutôt étrange, qu'elle ne lui demande rien en échange, qu'elle ne prélève pas sa part de commission. Ça sentait mauvais, comme Garry avant, alors il valait mieux qu'il se préserve. Au pire, il pourrait utiliser son pouvoir mental, mais il redoutait de le faire. Les effet secondaires et le reste, sans doutes...

En parlant d'effets secondaires, il n'était pas venu ici pour le tourisme. Juste pour sa drogue, et elle, pour se calmer. Sa tête l'élançait, son ventre se contractait. La douleur qui n'était présente qu'en bruit de fond prenait petit à petit de l'ampleur, grondait sourdement. Bientôt elle allait percer.
Seul un observateur chevronné aurait pu voir le léger voile humide qui perlait au coin de ses paupières, ses respirations plus profondes ou les petites rides qui prenaient place sur son front.

Que cachait-elle sous son manteau. Avait-elle une arme ? Ca ne l'étonnerait même pas. Il faut toujours se méfier, lui avait-on dit. Son état d'esprit à lui seul était suffisamment paranoïaque pour qu'il voie une menace potentielle partout.
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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeMar 28 Déc 2010 - 0:01




Le léger sourire froid qui flottait sur son visage s'effaça lorsqu'il posa la main sur son bras. Elle ne supportait pas qu'on la touche. Cela n'avait rien à voir avec le contact en lui même, ni le fait qu'il soit un homme, ou la menace que cela représentait. Il ne fallait pas la toucher, même à travers un imperméable. Il ne fallait pas, c'était interdit, vraiment, vraiment interdit, et personne, vraiment personne n'avait le droit de poser la main sur elle, ni même de l'effleurer.
Cela ne l'énervait pas.
Cela ne l'affolait pas.
Cela aurait du, mais elle ne connaissait pas l'affolement, l'énervement une fois elle l'avait caressé et plus du tout depuis.
La toucher, c'était simplement enfreindre une loi, la seule qu'elle ait jamais édictée.

" Pas de tutoiement. Vous ne me connaissez pas, moi non plus. Le vouvoiement c'est suffisant. "

Le masque de son visage était devenu glacial. Ses yeux étaient froids et distants. Ses lèvres barraient le tout d'un trait d'union inexpressif. Elle avait levé les yeux vers ce type, plus grand qu'elle, pas beaucoup plus lourd mais qui saurait certainement lui briser le bras s'il le jugeait nécessaire.
Elle ne prendrait pas de pincettes pour autant. Elle détestait les pincettes, parce qu'elle n'avait jamais su s'en servir. C'était peut-être un NOD en mal de sensation forte, un mentaliste à la con, elle s'en foutait pas mal. Plus rien ne pouvait l'atteindre. On pouvait lui faire mal, la saigner; elle ne connaissait plus la douleur. Elle ne savait pas pleurer, elle ne savait pas implorer, elle ne savait pas se mettre en colère...

" ... Et le stress, je ne sais même plus ce que c'est. "

Elle ne connaissait plus les émotions. Lorsqu'en temps normal, elle aurait du "ressentir", son corps tout entier se glaçait encore davantage, et elle frissonnait.
Elle respira lentement. Profondément. Comme le fait le drogué quand le manque se fait ressentir.
Comme l'inconnu, à cet instant...
L'information navigua vers son cerveau: ce type était en manque, et le serait bientôt. Il tenait son bras, était certainement de nature instable. Putain, elle s'était encore mis dans un sale pétrin. 'Chier!

" Je vous emmène chez Jim avant que vous soyez complètement à court de pilules. Après vous me foutez la paix. Vous me foutez vraiment la paix! J'ai d'autres choses à faire que de traîner un NOD ou un mentaliste que sais-je, camé comme vous, jusqu'à son dealer, d'accord?! Je m'en tape de vos affaires, merde! "
Elle serra les dents.
Elle allait finir par être en retard à son rendez-vous, tout ça parce qu'elle s'était mêlé de ce qui ne la regardait pas. Encore une fois.
Elle se détestait.

" Et lâcher mon bras. Lâcher mon bras! Vous avez pas le droit de tenir mon bras. Vous avez pas le droit de me toucher, compris! "
Elle avait le ton cette fois-ci. On ne transgressait pas les règles en toute impunité. On ne la touchait pas, c'était interdit.

Une mèche argentée s'était échappée de sous sa capuche, elle la glissa derrière son oreille d'un mouvement brusque.
Elle arracha son bras de la poigne de l'inconnu, et renfonça ses poings dans ses poches. Son corps était gelé, elle passerait réchauffer ses boyaux au Murphy's avant de rentrer chez elle, et après ce foutu rendez-vous.
" On y va. "



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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeMar 28 Déc 2010 - 10:56

Elle ne voulait pas qu’il la tutoie, ok, no problem. Elle ne voulait pas qu’il la touche ? Pas de problème. Elle ne voulait pas l’accompagner ? Elle l’accompagnerait.
- Dans le pays dont je suis originaire, le vouvoiement n’est utilisé que pour la famille royale, ou pour rabaisser quelqu’un. J’ai toujours trouvé cette logique plus adaptée, mais soit, si vous le désirez…
Etrange, cette manière dont la douleur, en s’insinuant, chassait sa brume mentale, le rendait plus clair, plus lucide. Tout avait été fait pour qu’il puisse au mieux profiter du spectacle, baisser la tête et se cramponner dans le siège. Ca n’en serait que plus douloureux. Vraiment douloureux.
Parfois, Lester se demandait si une entité n’avait pas pris possession de lui et se jouait de ses sensations. Après tout, il en avait déjà vu, dans sa vie, des choses étranges…

Non, encore un reste de marécage de son esprit, rien de plus. Cette chose qui le torturait depuis sa naissance n’était autre qu’une « dégénérescence génétique ». Une sale bête, à n’en pas douter, on ne peut plus vicieuse, cachée sous quatre malheureuses lettres qui ne s’enchaînaient plus tout à fait dans le bon ordre. Mutation. Son corps mutait, pour survivre, avec toutes les conséquences liées aux irradiés : migraines, troubles en tout genre, nausées. Surtout des migraines, et parfois des crises d’épilepsie ou de délire. Il fallait croire que les cellules de son cerveau avaient toujours été les plus fragiles.
Et il y avait cinq ans, lorsqu’il était encore jeune, «on » lui avait fait repassé une batterie de test. Ah, il s’en rappelait encore. Des mains sur sa peau, des seringues, des électrodes. Lui, nu, impuissant face à une armée de blouse blanche. Et il s’était souvenu, enfant, dans la même position honteuse, lorsque ses journées se résumaient au cauchemar. Vingt ans plus tard, ne subsistait plus qu’une rancune meurtrière qui avait perduré jusqu’à l’âge adulte. Oui, ils l’avaient alors attachés, et drogué. Soumis, il s’était incliné.
Quarante-huit attaché, brinqueballé d’une machine à une autre, prélevant tour à tour chaque cellule différente de son corps, chaque fluide possible.
Et il s’était entendu dire, sur le ton le plus plat du monde : « D’après nos statistiques, il vous resterait entre douze et quinze ans à vivre. Vos symptômes seront de pires en pire, jusqu’à l’apothéose finale où vous pourrirez sur place. » Point final. Ni plus ni moins.
A ce moment là, pas qu’il leur en veuille de devoir mourir si tôt : il l’avait toujours su. Mais ce ton suffisant, ce vouvoiement. Voilà pourquoi il n’aimait pas vouvoyer quelqu’un, et voilà aussi pourquoi, quand elle refusait qu’on la touche, il s’inclinait.

- Oui, je comprends. Mais si vous essayez de vous enfuir, ou ne vous tenez pas tranquille, je serais dans l’obligation de réagir… Et ça ne fera pas plus plaisir à vous qu’à moi.

La femme n’était pas heureuse. D’un côté, c’était plutôt logique. Mais que faire ? Qu’aurait-elle fait si elle s’était trouvée à sa place ? Mais elle n’était pas. Il était tout de même persuadé qu’elle aurait fait la même chose. N’importe qui aurait fait la même chose…

La douleur montait par à coup, à chaque fois ne lui arrachant qu’un trouble mouvement de paupières. Peut-être crût-elle que, s’il marchait derrière elle, c’était pour mieux la surveiller ? Mais peut-être avait-elle compris, que son pas se faisait plus raide, plus saccadés et que ses muscles se crispaient ? Sa pomme d’Adam descendait lentement : il avait du mal à déglutir. Déjà, il sentait une fièvre épaisse se répartir sur tout son front et ses tempes. Et pourtant, il frissonnait.
Pas le manque, non, juste la douleur qui revenait, et peut-être avec elle, un début de crise…

Économiser les dernières pilules restantes. Faire durer la seconde… Oui, juste au cas où, si jamais au terme de son voyage, n’avait-il pas le trésor promis. Et pourtant, en temps que client, c’était une perle. Putain, le salaire de mentaliste suffisait amplement ! Surtout pour lui qui ne le dépensait que pour rien d’autres… Même l’appart, avec électricité et bouffe était à la charge de l’état. Vraiment… Parfois il s’en voulait d’être aussi malheureux.
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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeMar 28 Déc 2010 - 16:07




Elle se mit à marcher. Les pas saccadés de l'inconnu retentissaient derrière elle. Elle avait l'impression qu'on la suivait. C'était le cas mais elle détestait cette impression. Elle était épiée, regardée, observée, surveillée et elle avait horreur de ça.
Sans doute avait-il préféré rester derrière pour ne pas qu'elle s'aperçoivent des premiers symptômes du manque. L'inconnu était fier, orgueilleux sans doute; comme l'étaient tous les camés de la haute qui venaient ici le soir, comme l'étaient les sbires de l'état, drogués ou non. Elle s'en foutait, elle n'avait plus qu'une seule idée en tête, déposer ce type chez Jim et se tailler. Filer. Se fondre dans l'ombre des bas-fonds.

Elle gratta le fond élimé de sa poche droite et saisit la boîte en fer blanc. La cigarette jaillit du paquet et vint se coller naturellement à l'angle gauche de ses lèvres. Le mince filet de fumée s'éleva bientôt pour rejoindre les lourds nuages de pluie. Les bouffées de tabac naviguaient au creux de sa gorge, chatouillaient ses narines et envahissaient son champ de vision.
Fumer n'était pas une nécessité. C'était simplement un plaisir, le seul moyen efficace qu'elle ait trouvé pour se donner une contenance, une odeur surtout. Le déodorant ne tenait que quelques heures contrairement à ce que les publicités annonçaient. Le parfum, idem. Elle préférait ce léger relent de tabac froid qui lui collait à la peau, et s'enfuyait le soir lorsqu'elle prenait une douche.

Ce type ne lui plaisait pas.
C'était un courant d'air dans son dos.
Mais elle avait d'autres chats à fouetter.

Elle tourna l'angle de la troisième rue. La maison qu'habitait Jim, si on pouvait appeler ça "habiter" était la plus vieille du quartier. Elle tenait du canard boiteux, et seuls les camés savaient qu'elle renfermait un trésor de qualité.
Jim revendait l'une des meilleurs dopes de la ville, et c'était pas pour rien qu'il moisissait dans cette maison branlante. Il la tenait de sa grand-mère, elle même requin en affaires et dealeuse. Il disait toujours que "'Ma" serait fière de lui si elle le voyait de là où elle était. Blanche, pensait, elle, que si 'Ma le voyait elle devait surtout se dire qu'il était con de pas avoir revendu cette baraque à un gang d'insurgés plein aux as.

" C'est ici. "

Elle remit sa capuche en place, écrasa le mégot dans le pot de fleur prévu à cet effet et se retourna vers l'inconnu. Il avait l'air mal en point. Elle remarqua seulement à cet instant les petites rides sur son front et le voile humide aux coins de ses paupières.

" Je rentre pas là-dedans. Ça pue la merde, c'est jonché de hippies encore plus camés que vous. Vous aviez dit qu'il fallait que je vous emmène jusque chez Jim, je l'ai fait. Maintenant vous feriez bien d'aller chercher vos pilules... "

Elle sortit son briquet et flanqua une nouvelle cigarette à ses lèvres. Appuyée contre le chambranle de la porte, le visage enfoncé à l'abri de sa capuche, on ne distinguait rien de sa personne; juste sa main qui de temps en temps venait tirer sur la cigarette.



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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeMar 28 Déc 2010 - 19:52

Lester crut bien que jamais, ils n'y arrivaient. Pourtant ils y étaient, devant une intrigante bâtisse grinçante. Qui aurait pu dire comment elle faisait pour rester intacte car le moindre coup de vent aurait pu la faire tomber dirait-on.
Lester eut une seconde d'appréhension en se demandant si les planches pourries du porche supporteraient son poids, pourtant peu volumineux. Devrait-il ramper, comme sur la glace, pour éviter de se rompre les vertèbres en passant par le plancher ? L'image de sa tête en s'imaginant dans cette position, à errer au milieu du manoir hanté, aurait presque pu lui redonner le sourire, s'il ne sentait pas maintenant la crise imminente.

Il avait des pilules dans sa poche, mais il ne voulait pas. Non, pas celles là, il savait qu'elles ne marcheraient pas. Des placebos, rien d'autres. De la drogue, certes, mais si peu puissantes. Au vu du goût, il se demandait si elles n'avaient pas été coupées avec du plâtre. Fréquent...

Il jeta un œil soupçonneux à la femme. Elle n'avait l'air blasée, inerte statue de marbre gris, effritée par les mouchetures de la pluie. L'air était toujours aussi glacial et le vent avait redoublé d'ardeurs. Vraiment un temps de chiens. L'homme ne se rappelait plus si un jour, il avait connu pire cataclysme. Une tempête, oui, qui avait déchaînée la campagne Novlanguaise, et où le fleuve avait un peu débordé. A part quelques noyades de clodos, rien n'avait été signalé. Bref, le club med, comparé au temps de chiottes de maintenant.

Lester se sentait trop mal pour s'occuper de son invitée, alors il la laissa devant le porche. Il lui recommanda tout de même de monter sous le perron, pour être un peu à l'abri de la pluie, mais il ne se faisait pas d'illusions quant à son attitude. Il se demandait même ce qu'elle faisait encore là, à ses côtés ? Attendait-elle une commission ?
Et bien soit, même si elle n'avait pas été d'une compagnie agréable, il lui fourrerait vite fait deux billets en sortant, histoire qu'elle ne se souvienne plus de lui. Sait-on jamais, par les temps qui courent. Un riche client, une aubaine pour certains.

Lorsqu'il ouvrit la porte, un peu d'eau se répandit à ses pieds. Il haussa les épaules et pénétra dans le vestibule et fut surpris de ne pas entendre le tintamarre habituel de pareil bordel. Ça chahute, ça fume, ça baise. Un peu d'animation quoi. Même pis : il arrivait à voir devant son nez, chose étonnante. En temps normal, ses yeux ne supportaient pas les vapeurs de joins qui l'enveloppaient tels un brouillard et lui faisaient parvenir de prometteuses effluves.

Par contre, chacun de ses pas provoquait un bruit mouillé et il se sentait glisser sur le bois humide. En baissant les yeux, il vit qu'une mince couche d'eau s'était rependue dans toute la pièce.
Alors il grommela et monta les escaliers, précautionneusement. Ses semelles en caoutchouc couinaient désagréablement tandis que l'eau s'écoulait en rivière, à contre sens de l'ascension.
- Putain... grimaçait-il tout en se tenant fermement à la rambarde.

Arrivé en haut, il visita les chambres. Les lits étaient défaits, bien évidemment, et les couvertures sales au sol sentaient encore la fumée rance et le renfermé.
Il se prit à frissonner encore plus, trouvant qu'un étrange courant d'air l'assaillait.

Lester tourna, ouvrit une porte, et se sentit happé par une bourrasque de vent. Ses pieds commençaient à prendre désagréablement l'eau. Il se retrouva à patauger dans une espèce de fange, plutôt d'eau croupie, dans une pièce vide. Un énorme trou béait du plafond d'où se rependait l'eau de pluie. Sur le sol, un seau commençait à flotter, preuve d'un essai de la part des propriétaire de s'occuper de l'inondation.

Lester était glacé, humide jusqu'à la moelle, et par dessus le tout, les rats avaient fuis ! Décidément ! La fin du monde voulait même s'insinuer dans sa vie. Maudit lendemain de Noël ! Il n'osait imaginer, quand le verglas sévirait, l'état de la baraque qui, désormais, n'était plus qu'une ruine.

Alors il sortit, dépité, brûlant de fièvre. Déjà pâle en temps normal, ses veines transparaissaient sous sa peau et ses yeux étaient bouffis. De légers tremblements animaient sa main et sa jambe droite.
- c'est insalubre là-dedans ; ils ont foutu le camps...
Remarque, il les comprend...
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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeMer 29 Déc 2010 - 2:00




La première chose qu'elle sentit fut l'odeur de l'eau stagnante. De l'eau tout court. De la flotte, beaucoup de flotte. La maison prenait l'eau, ça ne l'étonna pas, étant donné son état quoi de plus normal.
Le reste elle ne le sentit pas, et c'est ce qui lui mis la puce à l'oreille. Pas d'odeur de fumée, pas d'odeur de joint, de vomis, de merde, de sperme. Pas de sueur, pas de respirations haletantes.
Pas d'odeurs, pas de bruit. Comme si l'eau avait tout nettoyé, comme si l'eau avait tout purifié, tout effacé, et qu'il ne restait plus... rien.
Blanche rabattit sa capuche sur ses épaules et jeta un coup d'oeil à l'intérieur. Il n'y avait vraiment plus... rien.
Plus personne. Plus de camé. Plus de dealer. Plus de came.
C'était vide, et humide.

Lorsqu'elle releva la tête, le type était là.
Il tremblait. Il chancelait. Il était bouffi, encore plus pâle que d'habitude, et on voyait les veines de son cou, distinctement.

" C'est insalubre là-dedans ; ils ont foutu le camps... "

Elle soupira, et remis sa capuche. La pluie dégoulinait sur son front, et ses cheveux trempés gouttaient dans son cou.
" Je vois ça... Je vous ai sur les bras; vous allez être en manque et je vous ai sur les bras. Il ne vous reste pas quelques pilules? Parce qu'il serait temps d'en prendre une là. Allez pas me clamser entre les mains, même si c'est pas fondamentalement mauvais pour moi. Je mets pas les mains dans le cambouis moi... "

Ses paroles ne devaient pas avoir grand sens pour l'inconnu. De toute façon compte tenu de son état même des paroles censées ne devaient plus lui faire grand effet.
Le cerveau de Blanche tournait à toute vitesse. Elle ne pouvait pas laisser ce type comme ça. Elle devait trouver un autre dealer. Elle ne pouvait pas non plus rater son rendez-vous, il lui avait coûté beaucoup trop.
Que faire?

Le plus simple, le plus rapide, et le plus arrangeant aurait été de le planter là...
" Bien écoutez, (si vous le pouvez encore). Je dois aller à ce rendez-vous, vous devez trouver de la dope. Vous êtes dans un sale état... Alors voilà ce qu'on va faire, je vous emmène chez Doom, c'est le dealer le plus proche du lieu de mon rendez-vous... "

Pas de pitié, pas de compassion.
La froideur du raisonnement.
Elle n'avait jamais tué personne, ce n'était pas son truc...

" ...On achète votre dope, je récupère mon paquet. Après... Vous avez sans doute un chez-vous? Un endroit où vous dormez? Un truc quoi. Pour que je vous y emmène. Je vous déposerais là, voilà, comme ça on ne pourra pas dire que je vous aurais lâchement abandonner. "
Elle avait une réputation.
Une ombre qui la précédait et derrière laquelle elle aimait se tenir.
Lâcher ce type dans la nature, avec ou sans sa came, c'était ôter un peu de cette ombre qui lui seyait si bien.

" Y a un juste un truc que je préfère dire maintenant. Vous me devrez rien, d'accord? J'en ai rien à foutre de votre gueule de camé. Vous et moi on se connaît pas, et ça me va très bien, et à vous aussi je vous assure.
Maintenant si jamais ça va pas, si vous sentez que ça va pas, vous avez le droit de me toucher, de vous appuyer sur moi. Mais vous prévenez. Avant. "


Elle écrasa sur le trottoir le reste de sa cigarette humide, et remis ses mains dans ses poches. Doom créchait quelques rues plus loin, ils y seraient vite si l'autre voulait bien avancer jusque là.



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MessageSujet: Re: Nytt år, siste år ? [libre]   Nytt år, siste år ? [libre] Icon_minitimeMer 29 Déc 2010 - 14:57

Elle lui parlait comme à un enfant, un putain de gosse qui ne pouvait pas s’assumer tout seul ! Le prenait-elle pour si peu pour qu’elle se sente obliger de s’occuper de lui. Elle lui avait dit qu’elle s’en fichait de sa gueule (c’était réciproque d’ailleurs), et maintenant elle l’obligeait presque à la suivre, comme si elle aurait des regrets de le laisser se débrouiller. Il n’était pas un animal, pas un sale bâtard, ni elle une grand-mère attendrie. Qu’elle lui foute la paix…

Pourquoi se donner bonne conscience en imitant des sentiments qu’elle n’avait plus ? Elle s’amusait à feindre l’humanité ou quoi ?
- Je ne suis pas en manque, et mon état ne vous regarde pas. J’ai l’habitude de me prendre en charge. Occupez-vous simplement de vos affaires, donnez-moi cette dernière adresse, qu’on en finisse. Je suis encore très lucide, même si l’effet de la drogue s’amoindrie. J’ai mes raisons comme vous avez les vôtres d’aller à votre rendez-vous. Point.

Il était mentaliste, il avait survécu à l’entraînement et au reste. Il se droguait depuis, en gros sa naissance. D’abord c’était les médicaments dans son sang : anti-douleurs, morphine, banal quoi. Jusqu’à ce qu’ils ne lui fassent plus rien, alors il avait commencé à se droguer, au bout d’une dizaine d’années. Juste pour ne plus souffrir, ou faire baisser cette souffrance. Chaque jour, chaque minute, il sentait son corps se plaindre, sans interruption. Juste faire baisser la douleur, entendre les supplications de ses cellules de manoirs moins fortes, les ignorer. Oui, qu’elles deviennent inaudibles. Si seulement.
Lui, son trip, ce n’était pas de voyager ou de vivre un plaisir illusoire, c’était avant tout pour arrêter de sentir. Et elle, cette orthodoxe, sa puce le lui rendait bien. Paralysée des nerfs. Pfuit, zéro. Et elle se permettait de lui faire la morale. Oui, à cet instant même, il la jalousa.

- Si vous croyez que je suis fier d’être dans cet état, que j’aime ça. Pas du tout. Ne me jugez pas hâtivement.

Alors il rassembla ses forces, respira un grand coup, et serra les dents. Ses mains s’étaient enfouies profondément dans le repli de son manteau duveteux qui ne parvenait pas à les réchauffer. Paradoxalement, il était brûlant de fièvre. La souffrance venait par vague, de plus en plus forte. Mais l’habitude aidant, il restait impassible, ou presque, de l’extérieur. Il n’était qu’un barrage qui se remplissait doucement. Un vieux barrage plus tout à fait étanche : quelques fuites ici ou là, mais rien de bien méchant. Il ne fallait pas que l’eau s’échappe, jamais.

- Qu’est-ce que vous faîtes encore là-bas, puisque votre rendez-vous est si urgent !
Il ne lui laisserait pas le ramener jusqu’au Temple, non. Et il n’avait pas envie de rentrer. Il traînerait, derrière une poubelle ou n’importe quoi. Il zonerait, comme d’habitude, mais il ne voulait pas rentrer, tourner en rond entre ses quatre murs blancs. Surtout pas. Juste s’asseoir dans un coin sombre, et fermer les yeux, en entendant le vent rugir. Oui, avec ses dernières pilules, pour trouver le sommeil.

- Je connais le chemin du Temple.

Lester ne savait pourquoi, mais il ne sentait pas du tout ce Doom, mais pas du tout. Il avait l’impression que son mauvais karma lui jouait encore des tours, et que, comme s’il devait être puni pour ses années de mauvaises actions en ce jour précis, il ne trouverait rien. Oui, peut-être finalement qu’on avait envie de le voir souffrir ? Haussement mental d’épaules. Pour ce qu’il avait déjà fait, qu’il souffre. Il le mériterait sans doute, comme tous les autres enculés de sa race…
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