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Sujet: Sad day [libre] Jeu 8 Juil 2010 - 13:18
Il y a des jours où même la meilleure walkyrie ne saurait combler le vide qui s'est immiscé dans une âme. C'était le cas pour Lester.
Bien triste jour qu'aujourd'hui. Il s'en voulait, terriblement même.
Il avait rencontré une femme exceptionnelle et elle lui avait fait découvrir des plaisirs si simples et si beaux qu'il ne les auraient même pas soupçonnés d'exister. En fait, il avait existé grâce à elle. Quelque chose s'était fendillé en lui et le plaisir y était rentré en masse. Impossible de le déloger car son souvenir reste plus fort que tout, indélébile. Et puis il l'avait jetée, comme un détritus, une ordure.
A présent, devant ses tas de déchets puants et croupissants, c'était lui le détritus. Il en avait même l'odeur tiens ! Les pieds dans une bouillasse fumante et le cul posé sur un carton moisi, il regardait le ciel gris qui ne déversait pas encore ses larmes. Il était gris. Et il avait choisi gris, comme ses yeux. Il était blanc, mais la crasse incrustée dans ses vêtements le rendait presque noir, aussi noir que ses cheveux. Il ressemblait à un clochard.
Le ciel tonna, fendit ses abysses grises et déversa un torrent de larmes, achevant de ternir le sol d'une bonne couche de glaise. Et Lester resta à attendre là, espérant que cette eau acidifiée par la pollution nettoierait son âme sale, son corps même peut-être. Il n'avait plus envie de rien. Si, il avait envie de revenir dans le passé, mais il ne pouvait. Il avait envie de n'être pas mentaliste, d'avoir connu le ventre d'une mère, de s'être blotti dans ses bras comme il s'était blotti dans les bras de cette inconnue. Il ne savait pas chanter, sinon il l'aurait fait. De toute manière il ne connaissait pas de chansons tristes.
« Sad day, sad day Laissez les civières Sad day, sad day Flotter sur nos rivières »[de larmes]
Il devait rester ici, c'était son destin. Il était un pourri, et il était dans son élément avec tous ces pourri. De toute manière, le roi des pourris c'était lui.
Et même des cons aussi...
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Sujet: Re: Sad day [libre] Jeu 8 Juil 2010 - 18:06
Des déchets. ici. Là. Partout.
Une jeune fille s'avançait. Posant un pied devant l'autre sans réellement faire attention. Son regard abyssale observant le ciel. Elle observait les gouttes de pluies qui tombaient puis s'écrasait contre la première surface qui leur faisait obstacle. Elle aimait bien la pluie. Mais cette pluie là était ... Différente. Différente de quoi ? Elle ne savait pas. Ce n'était qu'une impression enfaite. Elle soupira. Continuant son chemin, perdue dans les méandres de son esprit vide. Et puis perdue tout court. Elle ne connaissait rien ci. Personne non plus. Tout était différent du bateau où elle s'était réveillée, il y avait à peine quelques jours. Nouveau soupir. Elle avait comme l'impression de ne pas être chez elle. Elle s'était senti mieux à bord du paquebot que sur la terre ferme. C'était étrange. Son regard descendit vers le sol brusquement. Elle venait de taper dans quelque chose. Une boite. Une conserve plutôt. Elle la ramassa. Elle était vide. Nouveau soupir. Elle avait faim. Voilà trois jours que son estomac n'avait plus eu de quoi se restaurer. Trois jours qu'elle errait comme une âme vagabonde. Jamais elle n'avait imaginer un monde si ... horrible, lorsque son 'sauveur' lui avait raconté des histoires sur cette merveilleuse cité. Elle était déçue. Et dégoutée aussi. Elle s'était si bien senti avec les vents marins qui faisaient voler ses cheveux. Là, l'air était étouffant, sale, puant ...
Elle balança la boite, rageuse. Elle ne tenait pas à voler. C'était mal. Fronçant les sourcils, elle ramena son châle un peu plus autour de ses épaules. La pluie se faisait violente. Elle hésita un instant. Continuer sous la pluie ou trouver un abri ? Elle fut très rapidement trempée. Chercher un abri ne fut donc plus nécessaire et elle continua son errance. Observant autour d'elle. Où donc était-elle ? Elle leva à nouveau le nez, le ciel venait de se déchirer, déversant sa foudre sur la terre. Elle ne fit pas attention au sol, de plus en plus boueux, et glissa. Ce fût une belle chute. Belle gamelle, et tout ce qui va avec. La couverture qu'elle avait trouvée peu de temps avant et qui lui servait de châle était, non seulement trempée, mais aussi sale. Aussi sale que les ordures à côté. La jeune fille ramassa le tissu et le balança sur un des monticules de cochonneries. Elle n'allait pas remettre ça sur le dos. Elle finit par bouger à nouveau. Avançant presque à tâtons. Il pleuvait tellement qu'on ne voyait que ça. De l'eau et encore de l'eau. Un rideau d'eau. Mettant sa main en visière, elle avança. Il lui semblait voir une lumière. Elle accéléra. Non. Ce n'était que la foudre. Encore. Elle s'arrêta. Ses cheveux blonds lui tombèrent devant les yeux, elle les repoussa d'un coup de tête. Rien à faire. Dans un soupir, elle décida de ne pas rester là. Alors elle avança, encore et toujours. Sans but précis, sans destination réelle. Elle avançait rapidement. Trop peut-être. Parce qu'elle glissa encore une fois sur le boue et les déchets, se rétamant sur un truc pas spécialement très mou comme le sol actuellement, mais surtout souple. Kéçéssa ? O_O
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Sujet: Re: Sad day [libre] Jeu 8 Juil 2010 - 21:44
Peut-être existait-il une divinité qui compatissait avec lui, ou du moins, ça y ressemblait, même si Lester, en bon mentaliste, n'avait jamais cru à quelque chose du genre. En fait, c'était lui qui exploitait la croyance des gens pour... enfin bref, il manipulait bien quelques fidèles, mais il n'y avait pas à avoir de regrets ; ils avaient du plaisir en se droguant. Il ne faisait que, grâce à la bonne parole, mettre dans des mains plus sûres que les leurs ces ignobles produits qu'il consommait ensuite pour au plus vite soulager la communauté de tentations vaines. Héhé, dit comme ça tout de suite c'était mieux....
Il pensait trop, il se noyait dans ses pensées autant que l'inondation lui giflait le visage, semblant le violenter. Il avait chaviré depuis bien longtemps, et vautré dans la boue, il aurait suffi qu'il accroche sa chemise sur un bâton et il aurait fait la réplique complète du radeau de la méduse.
Même les éléments trouvaient qu'il avait eu tort, qu'il était un pourri. Ah ça oui, il avait loupé sa chance de passer du bon temps. Il avait rompu un truc, une chose qui lui avait fait tellement du bien.
Ainsi, seul, grelottant dans la boue, le torse secoué par les spasmes de ses larmes invisibles qui se mêlaient illico presto à celles du ciel, il avait vraiment l'air d'un beau con, le roi des pourris, assis sur son trône de carton rapiécé qui partait en pleins de petits bouts surnageant dans la glaise. Et voilà que le vent se mettait à hurler, à lui crier dessus. Déjà que le vent c'était pas son père, il avait pas à le sermonner ! Non mais il se prend vraiment pour quelqu'un celui là...
Il était au centre d'une tornade, d'un cataclysme. *Que le ciel me tombe sur la tête, fusillez moi je vous en supplie, achevez moi !* Et il se lève, enfonce un peu plus ses rangers dans la boue jusqu'aux genoux. Et il lance ses bras vers le ciel, comme le fou qu'il n'avait pas conscience d'être. Et l'orage retentit, violent, sauvage. Un éclair zèbre le ciel et vient s'éclater sur un tas de ferraille, une vieille mustang aux roues carrées et aux portières éclatées. La carcasse, un instant, devient aussi fluorescente que le feu pantalon blanc de l'homme. Le bruit est insoutenable et la frousse lui noue les boyaux. Y'avait combien de chance pour que ça tombe à côté de lui ? Un millionième non ?
* Merde ! Le ciel veut vraiment MA PEAU !* Finalement les idées de suicides se sont échappées et il veut vivre ; il n'a pas envie de rôtir comme un poulet loué, la peau cramée et croquante comme... *Manque plus que la farce et une plume dans l'***.* Mais il ne veut pas être un poulet lui, il est plutôt le dindon de la farce. Ah tient, la farce, qu'elle farce qu'on en reparle ! Y'avait combien de chance pour que ça revienne aussi vite ? Un centième non ?
* Ben Merde, me v'la tout bon à devenir fou, si ce n'est déjà fait* Et réaliste en plus !
Rapide coup d'œil à son bras pour s'assurer que l'inévitable qui arrivera à coup sûr dans les quarante huit heures n'a pas encore eu lieu.
Merde, il a une grosse seringue plantée dans son bras, tellement enfoncée qu'elle reste en suspension. Ça doit pas être la première sinon il aurait au moins eu conscience qu'il venait de se shooter. Newton doit se retourner dans sa tombe. Et voilà qu'il sent rien, qu'il se sent même... persécuté. Ouais, persécuté par les événements. Hop, on prend la seringue et on retire à la méthode Barbare. Ça pisse le sang ? Ben on verra bien si on meurt dans pas longtemps, et puis l'eau polluée ça lave l'âme, alors pourquoi pas les plaies ? Pas sûr que ce soit aussi efficace que l'alcool à 70%. Ouais, il a déjà essayé et ça décape. Parti pour jouir ? Direction 7eme ciel. La fusé décolle et... 3..2..1...0 ! Rha, à 70% c'est plutôt le 7eme enfer sous terre.
Normal que tout était incohérent ; il avait forcé sur ses délires psychédéliques, sans compter que bon, déjà avec sa radioactivité et le reste... On pouvait dire qu'il avait au moins 30 000 Becquerel dans le cerveau, de quoi le liquéfier. Si un as de la vivisection se serait amusé à faire le chaman-maya-prêt-pour-les-sacrifices-humains-pou-un-dieu-mais-on-sait-pas-lequel, alors il aurait trouvé un poumon à rayures, un cœur jaune et un cerveau qui clignotait. Si, puisqu'on vous le dit !
Et puis soudain : Splash ! Prend toi, Ô roi du monde des pourris, un bon litre de tes précieux sujets. Paraît que ça régénère les cellules et favorise la mytose et... S'en fous, l'aime pas les bains de boue. Et v'là qu'il s'en reprend, à croire qu'ya un truc qui se démène pas loin de lui, un truc qui... bouge.
C'est pas la définition d'un être vivant ?
- Qu'est-ce t'es toi ? Les formes commençaient à se déformer et il voyait en rouge. Non pas qu'il soit en colère, mais juste un effet de sa dose normalement létale pour toute personne humaine avec un génome à peu près normal.
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Sujet: Re: Sad day [libre] Sam 10 Juil 2010 - 13:35
- Qu'est-ce t'es toi ?
Une voix ? Ici ? O_O Elle se releva d'un bond, agile comme un fauve. Elle n'était plus seul. Elle avait donc un prédateur potentiel. Se méfier. Faire attention. Encore et toujours ... Pourquoi ne pouvait-elle pas se trouver un abri tout en restant seule. Ne jamais être dérangé par un fou, ou un malade mentale psychopathe ... Pourquoi ? Elle observa dans la direction de la voix. Une forme se précisait. La pluie, loin de se dire qu'il serait tant qu'elle se calme, semblait s'amuser à ôter tout champ de vision aux êtres vivants. Elle avait beau aimé la pluie, elle jura intérieurement contre elle. Son regard abyssale ne quitta pas la silhouette, de plus en plus nette. Jusqu'à ce qu'elle comprenne que cette dernière se rapprochait. Elle était tout prêt. Trop prêt. Elle fit un pas en arrière, trébucha sur un carton trempée, s'étala sur le dos, se cognant la tête au sol. Ok, le choc fut amoindrit par les déchets, mais quand même ! Affolée, elle tenta de se relevée et glissa à nouveau. MAIS BORDEL DE MERDE C'EST QUOI CE DAWA ??! èé ... L'inquiétude laissant sa place à l'angoisse, la jeune fille réussit à se redresser d'un geste rageur. A nouveau debout, elle s'inspecta. Elle était crade. Pleine de boue et ... trempée. Si avec ça elle attrapait pas la grève, c'est qu'elle était douée ... >>
Elle frotta vaguement son pantalon, mais la boue mouillée, ça part pas comme ça. Elle renonça. Se rendit compte qu'elle avait zappé la présence de l'autre je-sais-pas-quoi. Elle se souvint aussi qu'il avait posé une question, donc qu'il parlait, donc qu'il était humain. Logiquement. Cependant, qu'il aille au diable, elle parlait pas aux inconnus. De toute façon, elle connaissait personne. Donc elle parlerait à personne. Et puis asta la vista, pas de prise de tête. Pourtant elle bougea pas. Se contentant d'observer. Oui, c'est bien, ça on sait que tu en es capable ... Elle ne faisait que ça de toute façon. Observer, observer et encore ... observer. Son regard impassible, le visage placide, elle attendait. Non c'est vrai qu'attendre, c'est rien faire, donc elle regardait. Où plutôt, elle reluquait le nouveau venu. Le tordu là. L'inconnu quoi.
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Sujet: Re: Sad day [libre] Dim 11 Juil 2010 - 22:53
Une silhouette fine lui apparaissait brouillée par la pluie, à quelque pas de lui. Elle avait des cheveux longs et l'épanouissement, pourtant touchant, mais pas encore total de ses courbes montrait qu'il s'agissait d'une très jeune femme, c'est à dire une adolescente.
Elle ne bougea pas, stoïque, presque fière, regardant dans sa direction. Et il avait l'air con, à rester lui aussi sans bouger, à se regarder comme deux chiens de faïence. Et surtout il se sentait mal, avait la tête qui tournait et voyait maintenant fushia. Un monde rose, mais toujours aussi laid.
Alors il marcha vers elle ou plutôt essaya dans son état proche du coma. Ses jambes-allumettes, plus que moulées dans le vinyle rose détrempé et collé à ses cuisses squelettiques, faisaient penser à deux frêles échasses. Il oscillait doucement, tanguant sous l'effet de vagues violettes invisibles. Qu'il faisait peur ce camé, si ce n'était pas plus avec ses yeux globuleux, son expression béate et ses cheveux qui lui retombaient comme un gros tas d'algues puantes sur son crâne d'œuf. L'odeur peut-être même qu'il l'avait avec tous ces détritus partout, elle aussi peut-être bien. A force, le nez s'accoutume et on y fait même plus attention !
Mais pour sûr, même s'il faisait peur, il n'était pas méchant, loin de là. Mais de ça, elle ne pouvait en être sûr avec tous les paramètres dont elle disposait.
En fait, il pouvait devenir méchant parce qu'il aurait bien eu envie de se la faire, même sous la pluie, même dans la boue. Juste pour voir ce que ça faisait de salir une paire de seins roses avec de la bouillasse de la même couleur, juste pour essayer.
Il avait enfreint la loi, encore une fois. Il avait eu du plaisir à imaginer un acte potentiellement immoral et indigne de son statue de mentaliste-camé.
Pas bien. Bien. Pas bien. Bien.
Il oscillait toujours vers elle, et pourtant elle restait stoïque. Il réussit par un miracle inespéré à ne pas s'étaler de tout son long au sol et arriva à son niveau. Il la voyait mieux désormais. Elle avait des cheveux long, effectivement, avec pleins de petites décorations colorées. Enfin, pour lui, tout revenait à un monde affreusement monochromatique, avec autant de saveurs visuelles que de saveurs réelles.
- Le rose ça te va bien osa-t-il lui dire d'une voix hallucinée tout en souriant bêtement. Il était presque contre elle, la dominant de son mètre quatre-vingt neuf. Elle était tellement petite, elle paraissait tellement faible à côté de lui que c'en était presque amusant, si le cadre aurait été autre comme celui de l'intimité, mais pas dans une décharge par un jour d'orage, avec un junk' une grosse seringue encore enfoncée dans le bras.
- T'es même drôlement jolie en fait Il ne se rendait pas compte à quel point il pouvait lui foutre la frousse. C'est vrai quoi, qu'est-ce qu'elle devait penser la pauvre gosse ? Un peu plus et elle prenait ses jambes à son cou, à moins qu'elle pense qu'il lui courrait après pour lui foutre sa seringue dans le dos. Pour elle c'était un vrai cauchemar. Pour lui c'était une ange déchue, les ailes éraflées par la pluie et la face souillée par la boue.
Il s'amusait avec ses perles, touchaient ses cheveux, les nouant autours de ses doigts longs et maigres. Il était bête, on aurait dit un trisomique. Mis à part elle personne ne le voyait, sa réputation serait gardée, enfin normalement. Manquerait plus qu'il fasse encore une connerie. - T'as d'beaux cheveux...
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Sujet: Re: Sad day [libre] Lun 12 Juil 2010 - 11:49
- Le rose ça te va bien
Un de ses sourcils s'arqua. Kessyraconte ? o.Ô ... D'où qu'il voyait du rose lui ? Y avait que du ... Gris. Gris. Et encore Gris. Sans oublier le marron de la boue. Nan, sérieux, où il voyait du rose ? L'était daltonien ? >> ... Il se rapprochait d'elle. Trop. Elle n'aimait pas ça. Non. Pas du tout. D'autant plus qu'il était taré. Il la dépassait d'une bonne tête et demi. Tsk. Elle aimait pas ça non plus. Complexe d'infériorité oblige. Pourquoi tout le monde était plus grand qu'elle ? èé ... - T'es même drôlement jolie en fait
Il cherchait quoi là ? Elle recula d'un pas. Inutile. Lui avançait pour rester à sa hauteur. Elle se mordit la langue. Partir en courant ? Rester et ne pas bouger ? Attendre ? ... Madame la flemme la prenant par la main, elle décida de rester là. Et de ne rien faire. Pour le moment. S'il venait à devenir plus ... J'sais pas moi. Plus familier, dirons-nous, elle se fera une joie de s'en aller après s'être défoulée. Mais nan, elle n'avait pas besoin de violence non. C'est juste qu'elle sentait l'agacement monté. Juste. Puis il se mit à passer ses doigts dans ses cheveux, touchant les perles qui les retenaient en mèches. Il semblait comme un enfant en admiration devant son nouveau jouet. Et ça lui plaisait pas. Bon, ok ... Ca faisait toujours plaisir un compliment, mais là ...
- T'as d'beaux cheveux...
Il continuait à parler. Et Blah et blah et blah ... Elle ne l'écoutait plus. Son regard abyssale rivé sur la seringue dans son bras. C'était quoi ça ? O_O ... C'est ce qui la fit le plus flipper. Il avait un truc énorme planté dans le bras et visiblement, il s'en foutait comme de sa première dent. Masochiste ? Fou ? Taré ? Drogué ? Ivre ? Elle ne comprenait pas. Comment pouvait-on supporter une chose pareille ?
« Oh boy ! Ca va ? »
Tampis. Elle avait rompu sa promesse. Elle avait parlé. D'une voix claire et flutée, comme si le fait de ne ne pas avoir utilisé ses cordes vocales pendant plus d'une semaine ne changeait rien. Elle soupira. Et maintenant ?
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Sujet: Re: Sad day [libre] Lun 12 Juil 2010 - 12:26
Lester continuait son manège digne d'un protozoaire néandertalien, regardant avec des yeux-boules-de-billard les petites perles qu'il roulait sur son doigt. Elle étaient en plastiques et semblaient douces au toucher. Il les aimait bien, ces petites perles.
Et il leva la tête et constata que leur propriétaire ne paraissait pas trop aimer. Il enleva sa main, posa ses gros yeux sur elle et remarqua qu'elle regardait dans la direction de son bras. Il ne tarda pas à comprendre, même avec son esprit embrumé, que c'était la seringue qui lui produisait cet effet de répulsion. Il l'arracha d'un geste, ignorant ne serait-ce qu'un picotement désagréable. Puis il l'examina et constata qu'elle était encore à moitié remplie.
Déjà qu'il épuisait ses salaires pour des produits narcotiques, autant pas gaspiller... Il enleva l'aiguille, et se spritcha dans la bouche le reste de liquide rose. Dix secondes plus tard, ses yeux changeaient de couleurs, de gris ils étaient passés à un bleu... électrique. - C'est pas bien de gâcher ; ça pollue. Un instant de silence, et la pipelette se remit à piailler :
- Les chercheurs m'ont dit que ma radiation corporelle, et ma résistance supérieure et la régénération rapide de mes cellules faisaient que je pouvais supporter des doses quatre fois supérieures de tout ce que je voulais avant d'avoir les premiers effets négatifs
Il toucha sa poche et en sortit une boite d'allumette. En faisant coulisser sa partie supérieure, il mis à jour une myriade de pastilles de toutes les couleurs, rondes et lisses. Il aurait facilement pu faire passer ça pour des smarties...
- T'en veux ? Sert toi ! Une ça peut pas faire de mal, juste te rendre plus heureuse. Plus je sais pas si c'est très raisonnable pour une première fois. Moi je peux en prendre cinq d'afilées... Et le monde devient multicolore.
Et ouais, Lester c'était le pros en matières de drogues synthétiques. Il aurait même pu passer sa vie à les tester tellement il s'y connaissait, et puis sa résistance offrait tellement d'autres avantages... autant que d'inconvénients.
Il posa une main sur son épaule avant de lui souffler gentiment : - T'inquiète, je veux pas te faire de mal. Et je crois que le temps joue contre nous, je commence à avoir l'impression d'avoir pissé dans mon froc. Faudrait p'tetre se trouver un vrai abri non ?
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Sujet: Re: Sad day [libre] Dim 8 Aoû 2010 - 23:00
- C'est pas bien de gâcher ; ça pollue.
Froncement de sourcil. Il était raide. A n'en pas douter. Elle n'avait aucune idée de la substance qu'il s'était envoyé dans les veines, mais ça ne lui plaisait pas. Étant douée d'une intelligence, au minimum normale, si ce n'est un peu plus vive que la moyenne, elle pouvait comprendre qu'il s'agissait bien là d'un drogué. Y a des jours comme ça, on tombe sur des gens. On sait pas pourquoi ça tombe sur nous. On sait pas pourquoi on est tombé sur eux. Mais on cherche pas à comprendre et on s'adapte. On avance. On se laisse pas faire.
- Les chercheurs m'ont dit que ma radiation corporelle, et ma résistance supérieure et la régénération rapide de mes cellules faisaient que je pouvais supporter des doses quatre fois supérieures de tout ce que je voulais avant d'avoir les premiers effets négatifs
Tu peux pas te taire deux secondes toi ? èé ... Engueulade muette. Et puis qu'est-ce qu'elle en avait à cirer de sa vie ? Elle était pas sa mère. Ni sa soeur, ni aucun membre de sa famille et encore moins sa compagne. Ou j'sais pas quoi. Alors pourquoi s'obstinait-il à faire la conversation ? Hein ? Surtout à elle, jeune fille totalement inconnue, paumée et seule. A moins qu'il ne soit un pervers en mal de victime. Cela dit, il risquait pas de lui faire grand mal vu l'état dans lequel il était. Ses mouvements à elle étaient bien plus vifs, précis, félins. Elle n'aurait aucun mal à s'échapper, à fuir. Si le besoin s'en faisait sentir. Pas vraiment de nature conservatrice ou prudente, elle préférait passer son ennui grâce à lui plutôt que de partir de suite. Il esquissa un mouvement. Puis sortit une boite de sa poche. Remplie de petites pilules de toutes les couleurs. Sa seringue lui avait pas suffit ? >>
- T'en veux ? Sert toi ! Une ça peut pas faire de mal, juste te rendre plus heureuse. Plus je sais pas si c'est très raisonnable pour une première fois. Moi je peux en prendre cinq d'affilées... Et le monde devient multicolore.
C'était tentant. Voir le monde en rose, vert, violet ou je ne sais qu'elle autre teinte pétillante. Tentant mais dangereux. Elle ne connaissait rien de lui, il lui proposait de 'passer un bon moment' grâce à des cachets pour le mieux suspects ... Hm, curiosité, prudence, curiosité, prudence... Curiosité.
- T'inquiète, je veux pas te faire de mal. Et je crois que le temps joue contre nous, je commence à avoir l'impression d'avoir pissé dans mon froc. Faudrait p'tetre se trouver un vrai abri non ?
Elle piocha une pilule de couleur bleue, l'observa un instant puis la posa sur sa langue avant de l'avaler. Bon. Le saut était fait. Y avait plus qu'à espérer que le parachute était en bon état et qu'elle ne raterait pas son atterrissage. Elle savait que l'alcool avait des propriétés pour le moins acerbes et et douloureuses lors du réveil le lendemain. Pour les drogues, n'y ayant jamais touché, ce serait la découverte. La surprise. La 'Grande Aventure'. Youhouuu. « La pluie ne me dérange pas le moins du monde. »
Un air de défi brillait dans son regard abyssale. Du moins, jusqu'à ce que le monde comme à tanguer. D'un coup elle se dit que c'était peut-être une mauvaise idée, et la peur s'insinua en elle. Rien de visible non. Sa carapace de flegme gardait le dessus. Fallait conserver les apparences, non ?
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Sujet: Re: Sad day [libre] Lun 9 Aoû 2010 - 16:23
Et voilà que, comble du bonheur, la mioche prend dans sa boite une petite pastille qu'elle avale. *Eh, cul sec Maurice !* Mais elle en a mis du temps. D'abord elle l'a regardé étrangement, a semblé ennuyé puis intriguée. Ses doigts qui glissaient vers lui tremblaient, comme près à se retirer au moindre de ses mouvements à lui. Elle ne lui faisait pas confiance ?
Ben finalement quand même un minimum.
Les secondes s'égrenaient, l'eau acide s'imiscait un peu plus dans les vetements de Lester et la boue sur ses cheveux dégoulinait imperceptiblement. Vraiment un beau tableau.
« La pluie ne me dérange pas le moins du monde. » La pluie ? A la voir ainsi, presque dans le même état que lui, ça ne devait pas être que la pluie qui ne la dérangeait pas. - Et la boue aussi, et l'odeur ? Rha, t'es pas une vraie fille alors, parce que j'ai jamais connu de filles qui aimaient la boue, sauf en masque mais c'est une autre histoire. Et une fille normale aime pas non plus que ça pue, c'est que c'est sensible... C'est pour ça que les claudos, ben c'est que des hommes... Les femmes on en voit jamais
Elle paraissait franchement ennuyée la petite, et il ne la voyait qu'à moitié. Quand bien même il en avait à foutre de comment qu'elle se sentait, il aurait continué. Tout ce qui l'intéressait, c'était de penser à autre chose, de se sentir un peu écouté et d'avoir une présence. Peu lui importait qu'il soit face à un soulard vomissant ses tripes derrière un sex-shop ou face à une jeune donzelle aspergée de boue. Mais il avouait avoir plutôt un faible pour la donzelle. C'est que, même camé, Lester demeurait perspicace.
Et là arriva quelque chose qu'on attendait plus.
Une question intelligente
- Mais dis, à ton âge, tu devrais pas être avec des parents dans un bel immeuble HLM, tu fais quoi ici toute seule ? Ou c'était une pauvre orpheline pas encore retrouvée par le gouvernement -et donc une insurgée potentielle-, ou c'était une délinquante de pure souche et il avait intérêt à vérifier si elle ne cachait pas un couteau de boucher sous son débardeur. C'est qu'avec les jeunes d'aujourd'hui, pas facile de savoir...
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Sujet: Re: Sad day [libre] Jeu 2 Sep 2010 - 22:38
- Et la boue aussi, et l'odeur ? Rha, t'es pas une vraie fille alors, parce que j'ai jamais connu de filles qui aimaient la boue, sauf en masque mais c'est une autre histoire. Et une fille normale aime pas non plus que ça pue, c'est que c'est sensible... C'est pour ça que les claudos, ben c'est que des hommes... Les femmes on en voit jamais.
Théorie intéressante. Mais dans la mesure où son quotidien ressemblait à ça, elle pouvait pas franchement dire quelle avait connu autre chose. Plusieurs semaines qu'elle avait amérit ici, et toujours la pluie. Plus ou moins forte. Plus ou moins sauvage. Comme là. Étrangement, les paroles de l'inconnu mirent un certain temps à arriver au cerveau et à être décryptées. Une fois le message compris, un fin sourire étira ses lèvres. Il n'y a pas de femmes sans domiciles fixes, parce que tout simplement, les femmes sont trop intelligentes pour tomber si bas. Enfin ... Ca, c'était sa version à elle ... - Mais dis, à ton âge, tu devrais pas être avec des parents dans un bel immeuble HLM, tu fais quoi ici toute seule ?
Nouveau moment de réflexion, ponctué par des moments des vides soudain où il lui semblait que le monde chavirait. Elle se rattrapait alors au col de la chemise de l'inconnu, clignant des yeux quelques fois avant de percuter ce qui lui arrivait. Elle se maudit d'avoir acceptée si facilement. Ce qu'elle pouvait être stupide parfois. Alors que progressivement, les couleurs semblaient se mélanger autour d'elle, elle finit par aligner deux pensées, histoire d'en faire une phrase potable à répondre.
< I'm alooooooooone, toujours ! ... Et j'ai nulle part en aller, dooooooonc ... Si tu veux m'emmener dans le tiens, yapadsouci. J'te suiiiiis .... 8D >
Elle se recula d'un pas. Tenant moyennement sur ses jambes, elle renonça à se décrocher de sa chemise pour marcher. Les yeux dans le vague, elle observait avec effarement l'état dans lequel elle se trouvait, comme une spectatrice extérieur à la scène, totalement impuissante, son corps n'était plus directement contrôlé par le cerveau, qui, probablement en cet instant était en mode veille.
Mentaliste Le destin bat les cartes, nous jouons
Lester
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Fan Club RP : 32 Fichier Edvige ♫ ♪♪ Particularité : Un peu d'histoire:
Sujet: Re: Sad day [libre] Jeu 2 Sep 2010 - 23:06
< I'm alooooooooone, toujours ! ... Et j'ai nulle part en aller, dooooooonc... Si tu veux m'emmener dans le tiens, yapadsouci. J'te suiiiiis .... > Mais qu'est-ce qu'elle lui chantait là ? Mode traduction language inconnu : 0% ...10%...20%...25%...05,85%...-87%.........100% ! Ah, alors elle ne voulait dire que ça ? Un petit sourire malin s'afficha sur ses lèvres bleuies par le froid qu'il ne ressentait plus. - Ben s'tu veux pas de problème. C'est pas grand mais c'est plus sec et propre qu'ici... Puis il ajouta dans sa barbe : - Même si j'fais jamais le ménage... Ben quoi, vous voyez, vous, un mentaliste qui passe l'aspirateur ? Mais non, ça casse de l'insurgé, ça prêche de beaux discours flamboyants, ça dissèque des souris de laboratoire. Mais ça sait pas passer la serpillère un mentaliste. En plus ça ne fait même pas parti de son vocabulaire...
La théorie sur l'intelligence féminine était à revoir, mais le gros était là. De tout temps les femmes avaient tirés, toujours facilement, les vers du nez de leurs compagnons masculins. Ce n'était pas vraiment une question d'intelligence, juste de technique ancestrale et infaillible contre le sexe faible. Au pire, on pouvait toujours la combiner avec la seconde méthode de séduction : grand sourire jusqu'aux oreilles, yeux profondément profonds et cuisses légèrement entre ouvertes. Ca marchait à peu près à chaque fois. En dernier recours ne subsistait plus que les gémissements mélo-dramatiques, les cris hystériques et les larmes de crocodiles. Tout pour faire culpabiliser l'interlocuteur et/ou faire naître en lui un sentiment de redevance qu'il ne devrait jamais avoir. Finalement celui-ci hausse les épaules et se dit « pourquoi pas, et puis ça sera que temporaire». Sauf que le temporaire devient permanent et la fille en question se tape l'incruste. Son ventre gonfle, vous lui offrez une bague. Et c'est le cycle de la vie qui recommence encore et encore... De toute manière vous n'avez pas vraiment le choix : elles vous tiennent par les couilles et elles, au moins, elles savent cuisiner ! Tout était une question de technique...
Lester arrêta ses pensées philosophie à l'image de l'épouse qui sourit sadiquement, tenant dans ses mains le bout d'un noeu coulant qu'elle a passé autour du cou de son mari. Et il réalisa qu'il venait de se faire baiser comme un bleu, dès la première proposition qu'il avait cru innocente. Bon, de toute manière il n'arrivait pas à plus réfléchir, déjà totalement grillé des neurones. Il se consolerait avec une petite pastille en plus, et demain, tout serait oublié.
Au moins un balais passerait le seuil de la porte. Ca faisait un an quand même, ça commençait à manquer...
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Jeu 8 Juil 2010 - 13:18
