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 Sans elle...

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Le destin bat les cartes, nous jouons

Jude
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MessageSujet: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeJeu 27 Jan 2011 - 15:17

Qu’est-ce qu’elle me manque…

C’est la réflexion que je me suis fait quand on est entré dans la faille. Elle est jolie d’ailleurs, bleue comme j’aime, comme ses yeux même s’ils ne sont pas bleus. La couleur des yeux, finalement, c’est très surfait. J’avais sa main dans la mienne et l’inverse, et puis, le trou noir. J’ai ce dernier souvenir, une image d’aspiration comme le siphon du lavabo. Mais c’était pas le lavabo, c’était mieux que ça. C’était beau et bleu et vif et tout est allé si vite… pouf.

Plus rien. Seulement le froid par terre sous mon ventre. Et le froid dans ma main vide… Blême dans ma tête et probablement dans mon regard et tout ce qui transpire de mon corps. Perdu, éperdue d’elle, je roule sur le dos pour regarder le ciel, et voir, tenter de voir si la vie est elle, non, elle l’est , ça je le sais, je m’égare. Je la cherche en vain dans un ciel qui n’existe pas. De fer et de verre, ce n’est plus le ciel mais le plafond. Un plafond haut et encombré de mille engins qui… volent ! Ce qui roulait avant, maintenant vole ! Je rêve… Non, c’est un cauchemar. Sacha…

Je crie, je hurle sous le plafond encombré d’engins qui volent. Je me débats pour comprendre, et je finis par me pincer je rêve… si ça marche, je ne rêve pas, je suis éveillé et Sacha a disparu. Je suis seul au monde malgré tout ça, ces gens qui me regardent étranger, venu d’ailleurs et seul pourtant. Sacha… où es-tu… Sacha !
Je ne comprends pas…
Pourquoi ? Comment suis-je arrivé ici ? Et Sacha, pourquoi n’est-elle plus dans ma main !
Ce n’est pas contrariant, c’est un drame. Sans Sacha, qu’est-ce qui a encore un sens ? La vie ne l’est plus, aucun sens… Sacha !

Je me redresse orphelin, assis au milieu d’un trottoir. Je reconnais certaines choses… non, je ne reconnais rien. Je suis un enfant, je ne fais pas attention à ce qui m’entoure.
Je ne connais rien, tout est différent.
Et puis, je m’en fiche. Sacha n’est plus là. Le reste n’a plus de sens, et tout ce que je ne connais pas n’a pas d’intérêt sans elle.

Je croise les bras sous mes jambes repliées, piégées contre mon torse, et je vacille d’avant en arrière, je culbute comme un culbuto ou un fou furieux camisolé au fond d’une chambre capitonnée. Que faire d’autre sans elle. La folie est mieux que tout sans elle.
Sans elle…
Ce n’est pas inscrit dans mes gènes. C’est une donnée erronée, un mensonge, une hérésie !
Mon corps ne peut fonctionner sans elle, d’ailleurs, je ressens les premiers signes de la décrépitude, la démence chromosomique, mes mains tremblent, mes yeux se rident et mouillent mes joues creusées, mon corps se voute et colle à mes jambes, je ne suis plus qu’un objet brouillé en décomposition, rouillé, érodé, qui pourrie qui gangrène et qui deviendra poussière sans elle, balayé par le prochain courant d’air.

Sans elle…
Sacha !

Je hurle comme un fou en me balançant pareil que lui.
Tout le monde me regarde.
Personne ne peut connaître le désespoir qui fait pourrir mon corps et le désosse.
Et au fond, je m’en fous. Je suis un enfant orphelin privé de son âme sœur, sa sœur, sa mère, son sein, je veux entrer dans son ventre et y faire mon nid. Je veux, je veux… je veux… Sacha…

Sacha…

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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeJeu 3 Fév 2011 - 13:21

Finalement, je me détends, je lâche la pression pour ne pas exploser autocuiseur, cocote minute, quel nom idiot. Si elle me voyait baudruche, elle me trouverait surement laid… non, je dis ça pour la forme. Elle, jamais elle ne me trouverait laid. Elle rirait de me voir ressembler à un ballon. Si elle me voyait… Seulement si, parce qu’elle n’est pas là… Sacha ? Non, c’est un pas, un talon sur le sol froid qui glace mes os jusque sous la terre de mon cercueil. Je suis mort de froid dans la rue sans elle, faute d’elle. Je n’ai plus respirer.

Ci-git, Jude tiret Z. Mort de n’avoir plus respiré. Etouffé par sa volonté sienne, par manque d’air…

Ils ont fait une faute, une erreur classée au tiret Z, il fallait écrire : Par manque d’elle.
Les journalistes sont des vautours sans cœur, le manque d’air, ils connaissent à la perfection. Comment pourraient-ils connaître le manque d’elle ? Autant demander à une fourmi de rire et de faire grève.

Ce monde… quel est-il ?

Il est temps de bouger. De se relever et de faire bonne figure. C’est ce que les gens font ? C’est ce qu’ils feraient ? Mais, je ne suis pas eux, je ne leur ressemble pas. Vous trouvez que je leur ressemble ? Je n’en n’ai pas envie. Elle le comprenait ça…
Je vais rester là. Au milieu des pas des passants, de leurs regards suspicieux, étranges et étrangers, des regards qui m’indifférent au milieu de nulle part. Parce qu’ici, c’est nulle part, et toujours partout, sans elle, sera nulle part.
Je me ronge un ongle, puis un second et un autre encore jusqu’à terminer la main complète, ongle après ongle, rage et peur dans l’ordre et le désordre. La peur au ventre, perdu, je ronge mes sangs en égorgeant chacun des ongles de l’autre main, ma main, celle qui la tenait, qui tenait la sienne plus douce, plus fine, plus fragile que la mienne. La mienne est rustre et rugueuse dans la sienne, un paysan dans un jeu de ville.

J’ai terminé ma main singulièrement veuve, plus un ongle pour écorcher ma solitude. Je pense dans tous les sens et surtout en travers, de travers, trois… c’est idiot. Puéril dans un endroit pareil. Personne ne rit, personne ne me redresse en soulevant mon menton, un doigt posé sous lui. Non, personne. Je suis cette étrange chose qui prend racine sur la chaussée des gens pressés. Je traverse le désert alors que tout autour de moi est son contraire.

Je l’imagine…

Je ne dois pas faire ça, surtout pas ! J’y verrais le pire. Comment pourrais-je y voir autre chose ? J’y verrais le pire… alors. Que le pire et rien que le pire, un cauchemar ou je serais elle, son corps, sa peau, ses lèvres magnifiques et pulpeuses juste ce qu’il faut pour aimer s’y refugier, s’y accoler pour s’y reposer et vivre ce que personne ne peux vivre même du bout des lèvres, même pas l’imaginer parce que c’est unique et qu’elle est unique et merveilleuse, et belle et je suis elle, elle qu’on bouscule, qu’on pousse, qu’on touche… j’ai mal, je suis en colère, j’ai un sale gout dans la bouche et dans la gorge, et les yeux tristes qui pleurent. Je pleure parce que je suis elle, dans son corps dans chacun de ses pores, je suis, tapi au fond, je sens, je ressens, je vibre avec elle, son souffle, je transpire dans son pore, au fond blotti pourtant j’ai froid, mal, malade à vomir, je me noierais si je m’écoute dans ce pore.

Pourtant, je ne peux échapper à ma nature, à ce que je suis et qu’ils ont fait de moi, eux, mes créateurs du laboratoire, mes Docteurs Frankenstein et Folamour. Je suis, ce que je suis. J’ai lu cette phrase quelque part. J’ai oublié. Pas elle. Elle ne s’oublie pas.
Je voudrais chasser moi d’elle. Ne plus imaginer, ressentir, voir, percevoir, entendre, crier… crier…
A en vomir sur les pieds des pas qui m’entourent sur le sol froid et vide d’elle.
Elle…
Sacha.

Sacha !
J’ai mal dans vos pores… personne ne comprend. Personne.

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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeMar 8 Fév 2011 - 13:14

Je suis l’enfant qui ne grandit pas.

L’enfant du laboratoire. Du cylindre métallique rempli de liquide amniotique. Dans l’artificiel patauge l’alinéa au tiret Z.
Jude, pour faire croire à sa réalité, grandit dans le ventre de métal aux cuisses froides, écartées coté fenêtre à rideaux, au fond du laboratoire d’expérimentation humaine.
« Humaine » est un terme générique, ici, on l’applique sur la façade extérieure, au pinceau couleur huile et gouache. A l’intérieur, l’humanité n’existe pas. On la remplace par des tubes de verre, des cylindres en métal, des gens d’habit de blouse blanche.

Jude petit est sorti de l’un d’eux, un de ces cylindres en métal froid. Dedans, il a grandi sans voir le jour par la fenêtre avec les rideaux.
Dedans, si les caméras avaient eu un œil et un cerveau, on l’aurait vu bailler et s’étirer, remuer son petit pied et sucer son pouce.
Dehors, on a relevé son grain de beauté entre deux orteils de son pied droit, classé trié étiqueté « potentiel dégénératif ». Les capteurs ont fait le reste. Capteur de température, capteur de poids, capteur de tout.
Capté Jude tiret Z.
C’est inscrit sur l’emballage, sur la coque de métal froid. Une plaque de métal elle-aussi. Une petite plaque à peine plus grande que celles qu’on soude sur les pots dans les crématoriums.

S’il aime Mozart et Beethoven, ce sont les capteurs à tout berzingue, tout le fatras de fils et de trucs qui lui ont appris la musique et les sons, les arts picturaux et les traits, les écrits et les mots.
Jude est un truc, une chose, un machin. Jude est une erreur, un déclassé. Un protocole abandonné, obsolète.
Il a fait parti du programme. Il est devenu membre de l’Ordre. Il est aujourd’hui…

Je suis l’enfant qui ne grandit pas.

J’ai cru savoir, j’ai appris que je ne savais pas.
J’ai cru aimer la grande musique et les Arts.
J’ai joui entre les mains des Valkyries, joui des mots, des lettres, des musiques, des couleurs et des oiseaux, des paysages et de la mer, de l’eau salée sur les pieds nus, du vent iodé sur les joues.
J’ai arpenté les bibliothèques, lu et appris tout ce qui pouvait être lu et appris.
Et je ne sais rien.
Je peux plonger dans l’esprit des gens et y chasser quelques secrets de fabrication, des maux non-dits.
Je peux faire tomber un être humain de deux fois mon poids et de deux têtes de plus que la mienne.
Mais je ne sais rien.

Si. Une chose, je suis différent. Jude, tiret Z.

Ça ne veut pas dire que je suis un monstre. Ça ne veut pas dire que je vaux moins que vous ou lui, ou elle.
Ma mère… je n’en ai pas. Pas de père non plus. Ça me manque. Je crois. En tout cas, ça m’a manqué. Je ne pourrais l’affirmer et si je dodeline de la tête, il s’agit de mon embarras. Comment répondre, à ce que j’ignore.

J’ignorai l’amour encore il y a quelques jours, encore il y a cent ans, je ne sais plus, je ne sais pas, je suis perdu. Je le sais en regardant dans la vitrine d’à coté, la couverture d’un almanach qui affiche « 2140 ». Qui parle de la fin des temps. Je n’y avais pas attention. Je ne voyais qu’elle et je ne sentais que sa main. Le reste, le vent, la tempête. Je n’ai pas voulu les voir.

Je me suis levé pour lire la couverture.
C’est bien, j’ai appris à lire, mais pas à comprendre.
Sacha m’a appris ça, comprendre la gravité.

J’ai lu la page, l’histoire, la faille, la fin.
J’ai regardé en haut, au dessus de ma tête. Le verre et le fer. Le dôme.
Une prison de verre.

J’ai baissé la tête. Le sol, mes pieds, mes bras qui voulaient les toucher. En tout cas, c’est l’attitude que je devais avoir.
Et j’ai pleuré comme un enfant.
Un enfant qui ne grandit pas.
Des larmes lourdes et chaudes. Coulent et roulent sur ma joue, gouttent sur le bord du menton et tombent. La chute sur la pointe des pieds.

Etrangement, je me suis souvenu.
J’ai secoué la tête, vivement comme un chien mouillé.
J’ai relevé la tête, redressé les épaules et repris mes bras à ma taille.
J’ai grandit tout à coup sans prévenir.
J’ai souri.
J’ai même ri et éclaté de rire alors que les gens autour de moi s’écartaient pour éviter le fou qu’ils ont cru voir.

Fou. Peut-être oui, d’elle.
Son souvenir m’a fait grandir d’un doigt. J’en suis sur, enfin je me dis que ça doit être le cas parce que, parce que.
Et puis voila.
C’est si important de savoir pourquoi ?
Et pourquoi ci, et pourquoi ça, et… puis après ?
Ça n’a pas fait revenir Sacha. Alors les pourquoi ne servent à rien.
On se passera d’eux et de leur manque de réponse.

Sacha, Sacha, elle me fait rire et sourire et vivre quand tout est doute et fade.
Alors, je décide qu’elle est ici, et pas loin. Et si elle est loin, ça n’a pas d’importance. J’ai de bonnes chaussures. Et de belles chaussettes toutes neuves. Sacha les avait mises dans mon sac à dos.
Elle est belle Sacha. Elle pense à beaucoup de chose. Elle n’aurait pas pu me perdre.

C’est comme ça que je me suis mis à marcher en faisait des sauts saccadés, une démarche d’enfant. Jude tiret Z.
Tout à l’heure, je vais me raconter une histoire, celle de Sacha et de Jude. On dit pas l’inverse, c’est mal poli. C’est pas maman qui l’a dit, ni papa. Je l’ai lu.

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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeDim 6 Mar 2011 - 10:40

Seul, un peu trop seul, c’est mon nouveau destin fragile. Sans elle, c’est plus la même chose, pas pareil, pas comme avant, plus comme hier et finalement, c’est ennuyeux.
Je grandirai plus, c’est décidé. Quel intérêt sans elle ? Je n’en vois plus, plus de loin devant, plus d’après le devant. VlaN. Je décide de rester petit.
Le hic quand on est petit c’est qu’on est perdu dans le trou d’une poche. J’ai beau fouiller les miennes, je ne retrouve pas le chemin de notre poudre d’escampette.
Sacha, elle avait l’air de savoir où aller et par où passer. Sacha, elle est grande. Et moi, petit. Petit Jude.

Je suis petit Jude, ou Jude petit, et j’ai mon cartable sur les épaules. Un peu lourd pour moi, comme pour tous les écoliers. Ça m’est égal, je suis petit, je fais pas attention à ce genre de chose.
Je me vois dans une vitrine, petit. Petit Jude. Je l’avais encore jamais été. C’est amusant de me voir enfin petit. Il était temps, j’aurais pu grandir et louper ça.
Mon reflet me reflète pas trop mal, je me demande si… non, c’est bien petit, grand c’est seul. Petit, je sais pas encore. De toute façon, j’ai décidé, je grandie plus. Foi de Jude.

Quand même, je suis pas très grand. Juré, je mangerai de la soupe quand j’aurai retrouvé Sacha, la grande.
Ou bien c’est parce qu’elle met des grands talons ? M’intéresse pas. Je suis petit. Petit Jude.

J’aurais pu envisager les culottes courtes, les chaussettes écossaises et les chaussures vernies.
J’aurais eu l’air jeune, petit, mais jeune. Pas vieux.
Je me demande à quoi ressemblait Sacha en jupe et chaussettes.
On aurait pu se tenir la main sans que les grands nous disent que c’est mal.
C’est mal. C’est pas moi qui l’ai dit. Les grands disent ça.
Les grands disent beaucoup de choses. Ils font des choses étranges. Ils font des trous dans le temps et rebouchent celui dans le ciel.
Je suis petit, petit Jude, mais je trouve ça idiot. A cause des trous, j’ai perdu Sacha. La grande.
La petite, je l’ai surement caché quelque part dans mon mouchoir de poche. Pourvu qu’elle fasse pas des trous dedans, je la perdrai aussi. La petite.

Voila. Je suis prêt. Je me suis vu petit dans la vitrine. J’ai Sacha la petite dans ma poche avec le mouchoir pour pas l’abimer. J’ai mon cartable qu’elle a bourré de beaucoup de goutés. Parce que la grande, elle a tout prévu pour nous petits. Ça, c’est quand on était grands.
Maintenant qu’on est petits, on peut y aller. Les grands feront plus attention à nous.

On pourra se prendre la main sans faire semblant. On pourra se faire des bisous mous sur les joues et tout le monde trouvera ça normal.
On pourra marcher en dansant main dans la main, et si on rit, on nous trouvera mignons.

Les grands, c’est moche, ça trouve toujours ce qui est sale là où c’est propre.
Je crois que c’est ça l’amour. Mais, je suis petit, je comprends pas les choses des grands.
J’ai failli comprendre. J’ai même touché sa peau. Celle de Sacha. Quand j’étais grand. J’ai pas oublié. J’aurai du, mais j’ai pas eu envie de perdre ce souvenir de quand j’étais grand.

Maintenant, il faut partir. Le chemin des écoliers, seul.

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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeDim 17 Avr 2011 - 23:49

J'ai la mémoire qui flanche,
J'me souviens plus très bien
Qui était cet homme, ce qu'il disait ;
Quel était son nom, si je l'aimais...

Je me souviens juste de la sensation d'un sourire sur mon visage. Un sourire tout doux, qui monte aux lèvres sans que j'ai besoin de forcer. Un sourire qui peut durer longtemps, qui me fait pas mal aux joues.
Parce que, parfois, quand je souris, ça me fait mal aux joues. Je crois que c'est quand je comprends pas pourquoi je devrais sourire, mais que je le fais quand même. Pour faire semblant. Ya plusieurs semblant. Celui qui fait croire que ça va. Celui qui fait croire qu'on écoute. Des semblants de ce genre.
Mais là, pas besoin de faire semblant. Je le sens. Je sais que ce sourire, il est monté, tout seul, comme un grand. Juste parce qu'il en avait envie. Parce que moi j'en avais envie. Pour moi aussi ce sourire. Juste pour moi. Pas pour faire plaisir, ou pour faire croire des choses. Non, rien de tout ça. Juste un sourire, tout doux. Un beau sourire. Un sourire qui apparaît dans des moments comme ça. Où on me demande rien. Où je peux être moi, montrer mes craquelures, toutes ces choses en moi que je cache. Parce que tout le monde ne peut pas les voir. Ou ne veut pas les voir.
Là, je sais pas pourquoi, je me souviens pas. Mais je sens que je peux montrer tout ça. Qu'il peut tout voir.
Je sais vraiment pas pourquoi. Je me souviens plus. J'ai des problèmes de mémoire. Elle va, elle vient. Elle fait ce qu'elle veut. Parfois, elle me donne des bouts de choses. Des sensations. Des images. Des sons. Des mots dans le noir. Des choses que je comprends pas toujours. Mais c'est pas grave.
Comme là, je sais pas pourquoi je souris. Je sais même pas si je le connais. Et pourtant, je m'en moque. Je m'approche quand même. Pas besoin de me faire apprivoiser. C'est comme si c'était déjà fait. Pourtant, je me souviens pas.
Je demanderais bien à un docteur si c'est grave, mais j'aime pas trop les docteurs. Et puis, ils peuvent pas tout savoir. Et j'aime bien ma mémoire comme ça. Parce que je peux me souvenir de pleins de choses quand elle veut bien. Et c'est pas grave si je comprends pas tout. Parce que mes souvenirs, ils me mettent du baume au cœur.

Je sais pas non plus comment je suis arrivée là. Mais je m'assoies quand même, sans me poser de question. A côté de moi, il y a un enfant. Il a l'air triste. Mes jambes pendent. Dessous, il y a l'océan, qui va, qui vient. Le vent apporte doucement les odeurs de ce nouveau monde à mes narines, s'engouffre dans mes cheveux. Je me demande si je suis déjà venue au bord de l'océan. Mais, je crois que, le mieux, ce n'est pas de chercher sans cesse à retrouver mon passé, mais plutôt de profiter de mon présent.
Dans le ciel, une mouette pousse un cri. Le bruit des vague me berce. C'est joli. Je suis bien. Mais l'enfant est toujours triste. Est-ce que j'aime les enfants ? Je ne sais pas. Cet enfant là, même avec sa bouille triste, il est mignon.
Je lui jette des coups d'œil, le détaille. Je sais pas si j'aime les enfants. Mais lui, j'ai l'impression que j'ai pas besoin d'apprendre à l'aimer. C'est bizarre comme sensation. Je le regarde, encore et encore et, dans mon ventre, il y a une boule de chaleur. Elle grossit doucement. Elle me réchauffe. Alors je prends sa main dans la mienne, à l'enfant triste. Sa main aussi me réchauffe. Peut-être que je le réchauffe aussi ?
Voilà, le sourire doux est venu sur mes lèvres.

Le sourire Arlequin.
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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeLun 18 Avr 2011 - 10:12

Ah tien, une grande.
J’ai regardé plus haut pour atteindre ses yeux et voir s’ils ont des choses à dire.

C’est un peu bête, je vois au dessus d’elle, plus loin, là où se meurent les choses. L’horizon.
J’oublie toujours que je suis petit mais grand. Faut pas pousser quand même. Pourtant, je suis né grand. Je m’y fais pas encore, depuis tout ce temps.

Le temps… combien de temps à compter le temps. Je n’avais jamais eu la notion du temps avant de la voir, et qu’elle prenne ma main. A ce moment là exactement, j’ai compris tout son sens, toute la valeur du temps, celui qui passe. J’ai apprécié chaque minute et divisé les minutes en secondes. Et profité de chaque seconde. Les diviser encore, ça menait à rien, seulement à le perdre, le temps. Parce que ce qui parait à l’infini dans un sens, l’est aussi dans l’autre sens. C’est logique, mais les gens l’ignorent.
Auprès d’elle, j’ai arrêté d’égrainer le temps pour le semer et le perdre. Je n’ai plus rien éparpillé, plus rien gaspillé. J’ai tout gardé, tout compté, tout aimé, d’elle. Elle. Et sans elle, le temps n’a plus aucun sens, ni dans l’un, ni dans l’autre, et l’infini n’est plus qu’ennuyeux. Fade, et cruellement inutile.

Depuis quand est-elle partie ? L’éternité. Au moins.

Vous connaissez l’éternité ?
C’est un peu long, je trouve.

Vous n’êtes pas si grande. Vous n’avez jamais rencontré Sacha, sinon vous seriez plus grande.


Elle est belle Sacha. Elle m’a fait grandir quand j’étais petit. Aujourd’hui, sans elle, je grandis plus. Je reste haut comme vous les grands, mais petit parce que c’est pas incompatible.

On se connaît ? Je crois que oui. Je me souviens de vous dans un opéra.

C’était hier, mais j’ai cru comprendre que hier, aujourd’hui, est un peu différent. Le temps est passé.
Je ne l’aime plus le temps, pas celui de maintenant. Je suis fâché avec lui. Je n’ai pas envie de lui parler ni de le regarder en face. Je le défis seulement, et puis c’est tout. Je reste petit coute que coute.

Vous avez l’air moins libre.
Vous dansez toujours ?


Où sommes-nous. Il y a l’océan. Je ne me souviens pas qu’il était ici, avant.
En tout cas, ce n’est pas un port et ce n’est pas la nuit.
Mais l’eau sous les pieds mouille toujours. Enfin, une certitude.

Je dois la retrouver. Elle va s’enrhumer sans personne pour tenir sa main.

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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeLun 18 Avr 2011 - 10:35

Je ne savais pas qu'on pouvait rester comme ça, à ne rien faire. C'est bien. Ne rien faire. Juste regarder autours de soi. Oui, c'est bien. J'ai plus l'habitude de ne rien faire. L'avais-je seulement ? Maintenant que j'y suis, ça me paraît plus facile à faire que de loin. Qui l'eut cru ?
Je me demande si c'est pareil pour tout.
Il faut peut-être osé. Se jeter à l'eau. Mais pas en vrai. Je sais pas si je sais nager. Et comme je tiens sa main, je pourrais l'entrainer avec moi. Ce serait dommage de mourir parce qu'on ne comprend pas le double sens des choses.
Moi, parfois, je ne comprends pas tout. J'ai besoin qu'on m'explique. Les gens ils ne comprennent pas, parce que pour eux, c'est simple, il n'y a pas besoin d'explications. Mais pour moi, parfois, quand c'est simple, c'est compliqué, alors que quand c'est compliqué, je comprends. De toute façon, j'ai toujours eu des tas de problèmes.


-Oh, vous savez, j'ai toujours eu des problèmes avec le temps moi...

Et c'est ennuyant. Surtout depuis ce saut étrange dans le temps. Ça m'a tout perturbé. Déjà que c'était pas bien net... Maintenant c'est pire. Mais c'est pas grave. Les gens font pas tellement attention au temps de toute façon. Moi si, comme j'y arrive pas. Mais bon, je veux faire comme les autres parfois.
Quelqu'un m'avait demandé pourquoi je voulais être comme les autres. Et quand je pense à ce quelqu'un, je suis triste. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, je ne me souviens même pas de ce quelqu'un. Je sens juste le poids qu'il y a sur mon cœur quand je pense à lui. J'arrive même pas à me souvenir de son prénom...


-J'ai des problèmes de mémoire aussi vous savez...
Je me souviens pas de tout. Voir même parfois de rien.

Un opéra ?
Non, ça ne me dit rien. Vous savez, j'ai des problèmes de mémoire moi. Je me souviens pas de tout.

Vous savez que j'aime danser ? Moi je ne le savais pas. J'ai des problèmes de mémoire, j'ai du vous le dire non ? C'est drôle, c'est comme quand on aime, on a des papillons dans le ventre ? Et bien, moi, les papillons, ils sont dans ma tête.

Vous pensez que je suis amoureuse ?
Moi je ne sais pas, j'ai des problèmes de mémoire. Mais je peux vous aider à retrouver Sacha. Je ne sais pas qui elle est. Je ne crois pas que je connaisse de Sacha. Mais avec mes papillons dans ma mémoire, c'est dur de savoir.
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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeLun 25 Avr 2011 - 11:16


Vous avez des problèmes de mémoires, vous aussi ?
C'est un mal contagieux.

Vous savez… je crois qu’elle ne viendra plus.
Je ne suis plus très sur qu’elle valle la peine qu’on se fait, à l’attendre. On va attraper des coups de soleil. Ça fait mal à la peau. Sous la peau, ça se voit moins. C’est encore pire. Là où on ne peut pas mettre la crème pour soulager la brulure.

Vous avez de la crème pour les coups de soleil ?
Je n’en n’ai pas. Ça va bruler sous la peau si on reste ici à attendre une image.
Vous vous souvenez d’elle ?
Son visage ?
Ses yeux ?
Son sourire a disparu de mes yeux, leur couleur espoir.
Mes oreilles ont oublié son rire, son éclat.
Je ne vois, ni n’entends. C’était hier. Pourtant.
C’est fou ce que le temps passe vite.
J’ai failli oublier.

Je crois qu’elle est partie sans sa boussole.

J’ai cru qu’elle avait oublié de m’en donner une, mais non, je me suis trompé. C’est elle qui l’a oublié.
Où va-t-on sans avoir le sens de l’orientation ? Vous croyez qu’on trouve quelque chose ? J’espère qu’elle le trouvera son quelque chose.
Elle le méritait.

Il fait un peu triste aujourd’hui. Et j’ai pas mis mon chapeau. J’aurais du. Je n’aime pas les coups de soleil sous la peau.

Ça brûle et ça pique et ça gratte. Dans n'importe quel sens. Vous m’aiderez ? Quand les chatouilles seront trop fortes ? Je n’aime pas les chatouilles sous la peau. Elles ne font jamais rire personne.

Regardez comme la mer est belle. Avant, il y avait un port et des bateaux, des voiliers plein de voiles et de cordages, des mats hauts perchés et des haubans moins perchés. La nuit, là haut sous la lune… Non. C’est impossible à décrire tant c’était enivrant. Il y avait elle, et moi. Ou bien l’inverse. A un moment, on ne savait plus dire qui est qui et dans l’autre sens aussi. C’était deux. C’était bien. C’est toujours mieux à deux. Vous savez.

Sacha. C’est un prénom Russes ? Comme les boites en forme de poupées qui s’emboitent les unes dans les autres. Chaque poupée son visage, chaque visage son humeur, chaque humeur sa poupée et son visage.
C’est amusant ces poupées. On les découvre les unes après les autres. L’une après l’autre, elle livre son secret. Jusqu’à la dernière. Et ensuite, on réalise qu’il n’y a plus rien, seulement le vide. Le vide. C’est des fois vraiment vide, et parfois c’est à remplir. Comme tout ce qui est vide. C’est un jeu dangereux les poupées Russes. Je n’aimerais pas en être une. On peut être rien, ou devenir autre chose. Ça fait peur au fond, le vide. C’est une bonne raison pour en avoir peur.

Vous avez peur du vide ?
Elle aussi, je crois.

Sacha est une poupée Russe. La Première est un peu austère, brut de décoffrage, et le coté je sais mieux que. La société du haut qui vous regarde d’en haut c’est sur et c’est ça. Mais, elle ne trompe pas grand monde. Ou les aveugles. Et les sourds.
Cette poupée n’est là que pour cacher les autres. C’est évident. Elle a peur quand même.

La Seconde est différente. Un peu fragile sur les bords, mais un peu seulement. Elle le cache bien. Elle se méfie des autres et des gens comme elle, comme de la première poupée qui masque toutes les autres. Elle est sage et posée. C’est ce qu’elle montre. C’est ce qu’elle aimerait être surement. Mais, au fond d'elle, tout enfoui, elle a peur.

La Troisième est douce et compréhensive. Délicate et tout le temps. D’une grande bonté, la plus belle qui soit. Elle comprend tout même le vent qui souffle à l’envers. Elle est patiente et se glisse sous la peau de tout le monde pour y trouver ce qu’il y a. Ce qui s’y cache. Et comprendre pourquoi. Pourquoi parce que… on est obligé de répondre toujours aux pourquoi ? Et elle s’oublie pour les autres. Et les autres se mettent à exister quand elle n’existe plus. Alors, on veut la faire exister parce qu’on se dit qu’autant de jolies choses, ça doit forcément voir le jour. Et être vu. Et aimé.
Mais, tout le monde n’a pas envie de la faire exister. Elle est un peu naïve, comme toutes les personnes trop gentilles.
C’est dommage, elle est belle aussi quand elle existe.

Elle, c’est ma presque préférée. C’est l’amie. C’était mon amie vous savez ?
L’amie que tout le monde voudrait avoir. C’est rare une amitié quand elle ressemble à la troisième poupée. Si rare, que c’est celle qu’on pleurera avant toutes autres. Si on les perd toutes.

Je crois que j’ai pris un gros coup de soleil sur la tête.

La Quatrième est passionnée, amoureuse, séduisante sans user de son charme aussi parfait. Elle est trop modeste pour ça. Un peu en retrait, c’est son coté troisième poupée Russe. Elle est belle la quatrième. Un précieux mélange entre la poupée trois et la poupée quatre. C’est là que c’est merveilleux. C’est là que j’ai rêvé et que j’ai voulu grandir. Entre ses bras, contre ses seins petits pourtant. J’ai rêvé devenir grand pour elle. Et j’ai pleuré sur son torse nu. Et ses bras refermés, serrés. J’étais bien, au chaud sans avoir froid dehors ni dedans. C’était bien sur elle, contre sa peau, dans ses cheveux démêlés en vrac, noirs et un peu de blanc parsemé.

Elle m’a emmené dans ses rêves. Ils sont beaux ses rêves. Vous devriez venir les voir.
Je l’ai pris sur mon bateau dans ma tête. Un bateau libre qui vogue et fait pour elle. Au vent, dans les cheveux défaits et les tissus envolés autour d’elle, de son visage fouetté caressé par les souffles méditerranés.
Je suis sur que si vous regardez bien, on doit apercevoir un trait sur la mer là bas, loin d’ici. Un trait de bateau sur la mer couleur papier. Comme une direction qu’il faut prendre absolument. Comme un cri dans la mer, sur un pont. Un cri d’aimer.

J’ai fabriqué un port pour elle. Vous savez, le port, les voiliers, les mats, les voiles la nuit, sous la lune. Sur la mesure de son rire et sourire, la perfection sous le regard de ses grands yeux si jolis. Et si verts. Tellement verts que je suis triste pour celles qui n’auront jamais les mêmes. Mais, ce n’est peut-être pas les yeux. C’est ce qu’il cache aux autres. Surement. Ce qu’ils m’ont dit à moi tout seul. J’ai de la chance, je trouve.

La Cinquième, c’est autre chose. A partir d’elle, tout se complique. Tout devient compliqué flou et artistique. Caustique aussi. La quatrième poupée est encore là. Elle temporise tant bien que mal. Parfois mal, parfois bien. Droite, gauche, avant, arrière, un culbuto de bois et de feutres. Un chahut étonnant, souvent déroutant.

Vous connaissez la valse à mille temps ?

C’est la danse préférée de la cinquième poupée. C’est sa nature, et ses humeurs au gré du culbuto. Il faut s’y retrouver sans métronome. C’est pas facile. Ou avoir le même que le sien. Tic tac. Quand on ne sait pas danser. On trébuche, on écrase les pieds, on tombe et on se relève très maladroit. Un peu penaud. Encore plus qu’avant. A force de s’user les pieds, la tête, et la cervelle sur un rythme qui change sans arrêt. On fini par danser n’importe comment, on se trompe, on fait des erreurs. Et c’est dans l’ordre des choses. Ce désordre. Il faut en avoir conscience. Sinon, on n’ira jamais très loin.
Et comme on aime la quatrième, on s’accroche aux branches ou à ce qu’on peut. Et on trouve peu. Ou ce qu’on nous donne.
On continu sans connaître le rythme ni la danse. C’est compliqué, la valse à mille temps. Ses vires et voltes, pirouettes et cabrioles vous laissent démunie et nu comme un ver. Un pantin pauvre et désarticulé qui ne sait plus sur quel pied danser. Vulnérable et plein de failles. Il suffit d’en gratter une pour y voir la peste. Peste ou choléra. C’est Pierre et le loup. Ce n’est pas un bon choix.

Vous ne trouvez pas ?

On lui pardonne évidemment. Même les promesses et toutes les paroles si belles qu’on n’y a crues, et qu’elle ne respecte jamais. Tant pis. Parce que la quatrième vaut plus qu’une danse. Et on s’y accroche à elle, la quatrième poupée. Espérant se préserver de la cinquième.
On lui trouve toutes les excuses qu’il faut. Plus qu’il n’en faut parait-il. Mais ça ne compte pas. On aime la quatrième parce que c’est une merveille. Qui pourrait ne pas aimer ce qui est merveilleux ?
J’aime la quatrième poupée. Je crois. Encore. Malgré tout. Merveilleuse.
Elle a peur elle aussi vous savez ?

La Sixième ne ressemble à aucune autre. Celle là, je vous déconseille de l’approcher. Elle mord et griffe et pire que ça. Elle fait mal et sans le faire exprès, ou sans s’en rendre compte. Ou elle fait exprès. Je ne sais pas, et vous ?

C’est une bien curieuse poupée. Elle n’est pas attachante. Au contraire, détestable. On a envie de se détourner d’elle quand on la voit pourtant belle. Mais belle sur elle. Que sur elle. Dedans, il n’y a rien. Du moche et du vide. Noir et glauque. Beurk.
On ne rêve pas auprès d’elle. On voit le monde comme on ne savait pas qu’il pouvait exister. C’est une poupée triste ou pleine de colères et de peurs. Fade et froide, méchante, indifférente et sans cœur. Intouchable surement peut-être.

Avec elle, on apprend que l’amour fait mal. Plus que mal. Que l’amour est une arme pour asservir et plier. L’autre. Un chantage froid et sans pitié. Elle ne connaît pas l’amour au fond, seulement le mal et la douleur. Un mur de glace armé de piques. L’exact contraire des quatre premières poupées. A l’orée de la cinquième.

La sixième poupée, c’est celle qui est terrifiée. C’est celle qui a peur, plus que les autres.
La peur, vous savez, ça fait faire n’importe quoi. Elle aveugle et rend sourd, et sot. La peur fait blesser ceux qu’on aime. La peur est une raison, une explication, parfois un prétexte. Mais elle n’excuse pas tout.

Je ne sais pas ce que sont les autres poupées. Je me suis arrêté à la sixième. J’ai eu peur de la sixième poupée Russe. J'ai encore froid dans le dos.
Les poupées Russes, c'est un vrai casse-tête chinois.
Vous savez.

J’ai attrapé un gros coup de soleil, j’ai mal sous la peau tout à coup.


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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeLun 25 Avr 2011 - 18:02

Oui, oui, j'ai de la crème pour le soleil. Pour avant et pour après les coups de soleil. Parce que moi, j'ai la peau toute blanche. Comme les fromages blancs vous voyez ? Une peau qui rougit devant le soleil. Elle doit être toute gênée devant lui, ça doit être pour ça.
Alors je mets de la crème, encore et encore. Mais je rougis quand même. Parce que le soleil me frappe. D'un côté, je ne devrais pas en être étonnée. Le soleil est masculin. Je me fais beaucoup frapper par tout ce qui est masculin. Le regret. Les hommes. Des choses comme ça.

Allons, venez, allons nous assoir à l'ombre. Je vais vous passer tout doucement de la crème sur vos coups. Et, si je pouvais atteindre votre cœur, je le caresserais aussi, tout tout tout doucement, avec la tendresse fraternelle que je ne connais pas, pour que, petit à petit, les coups qu'il a pris, soit moins rudes pour lui.

C'est possible d'être tant de gens en soi ? On ne s'y perd pas à force ? Vous n'allez pas encore plus vous perdre vous hein ?
On m'a dit que quand on se perd, il faut rester là où on s'est perdu, et attendre que quelqu'un vienne nous chercher. Moi j'aime pas cette idée de rester sur place comme ça. Surtout que, en attendant qu'on nous trouver, on pense. Et quand on pense, c'est pas forcément bien. Moi, quand je commence à penser, je pense aussi à des choses auxquelles je dois pas penser, sinon je deviens triste. Alors, si un jour je me perds, je continuerais à marcher, au petit bonheur la chance. Tout droit, ou pas. Là où mon cœur me dira qu'il lui semble que se serait bien d'aller.

Je n'ai pas connu Sacha moi. Enfin, je ne crois pas. Je ne sais pas.
Vous ne voulez pas me parler un peu plus d'elle, pour que je vois si ça me dit quelque chose, si j'arrive à me souvenir ou, si, non, vraiment, je ne la connais pas ?
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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeMar 26 Avr 2011 - 9:58

Tout à commencé par une histoire de pastèque. Vous savez quel gout ont les pastèques ?

Elle a rit Sacha, quand je lui ai demandé. Et puis, elle a eu l’air embarrassé. Je sais plus si c’est avant de lui dire que j’allais l’épouser. Je me suis demandé si elle est comme moi. Peut-être qu’elle va se cacher dans ses mains et compter jusqu’à disparaître.
Non, elle n’est pas comme moi. Elle ne pourra jamais être invisible. Elle est bien trop belle.
C’est ce que je me suis dit.
Pourtant, elle a l’a fait. Plus tard.

Je ne sais toujours pas quel gout ont les pastèques. Elle n’a pas tenu sa parole. Elle a disparu.

Je l’appelais Jones, Miss Jones. Comme dans la chanson. Pour faire J&J. C’est bien J&J. C’est deux.

J’avais les pieds mouillés, et elle était pieds nus. On marchait dans l’herbe mouillée la nuit dans un parc.
Elle murmurait «
-Je ne veux plus jamais me réveiller. »
Et puis, elle a chanté cette chanson «
Hey Jude » doucement en attrapant mes mains, en fixant mes yeux, et en se balançant lentement au rythme de la chanson.

A la fin, elle a dit : «
-Elle vous plait? C'est une chanson du 20em siècle, interdite, comme tout le reste, mais elle s'appelle comme vous. »

J’avais trouvé la chanson un peu triste, mais elle me plaisait. C’est là que je lui ai dit que je l’épousais ce soir.

J’ai marché dans l’eau d’un lac pour ramasser des fleurs et lui donner. J’étais mouillé et mes pieds faisaient schlik-schlik quand je marchais. Plein de schlik. J'avais froid aux pieds, mais c'était pas important. Je la connaissais depuis déjà au moins deux heures, et je l’épousais ce soir.
Je lui ai dit.

Elle a rit et elle a dit «
-Alors marions-nous. »
Moi, j’ai répondu : « Vous ne me connaissez pas. »
C’est vrai, comment peut-elle dire ça sans me connaître ?
C’était vrai non ?
Ensuite, je lui ai demandé quand est-ce qu’on mange une pastèque. Parce que je voulais connaître le gout des pastèques.

Vous croyez que je le connaitrais un jour ?

On a couru, marché, et puis, on s’est arrêté parce que c’est pas facile de courir les deux mains serrées et les yeux dans les yeux.
Elle avait les joues roses. Je lui ai demandé si c’est ça l’amour. Elle m’a dit qu’elle savait pas. Elle voulait gouter mes lèvres et moi aussi.
Elle a dit «
-Les mariés s'embrassent a la fin, vous savez? »
Je voulais gouter une pastèque, on est repartis.

J’ai marché à reculons pour ne pas la quitter des yeux, et on s’est retrouvé chez elle à faire des grimaces devant un mur de verre.

En chemin, on a croisé une statue, mais je ne me souviens plus très bien ce qui s’est passé.


Quand ils sont passés à coté de cette grande statue de femme, une femme bâtie sous le sceau des dirigeants, une statue représentant la femme parfaite et épanouie dans un système parfait selon eux, Jude a escaladé son socle pour aller se lover sous le bras tendue de la femme statue. Il a bien essayé de s’entortiller avec ce bras de fer mais sans succès, le bras est resté tendu, érigé droit devant sans faille et sans chaleur. Il a essayé de la prendre dans ses bras, de passer son bras autour de ses épaules, la femme parfaite, mais elle est restée froide et sans saveur, de marbre et inintéressante. Fade et froide, c’est ce que Sacha aurait pu lire sur son visage surpris. Celui de Jude.

Je suis fatigué, je ne connais pas le gout des pastèques.

Vous voulez connaître la suite ?


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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeMar 26 Avr 2011 - 20:57

Je le regarde, je l'écoute. J'ai un petit sourire aux lèvres à mesure qu'il parle, qu'il explique. Qu'il se dévoile. Alors comme ça, il s'appelle Jude ? Je crois que ça me dit quelque chose... Une impression de déjà vu. Je ne sais pas d'où, mais, à mesure qu'il parle, ça se précise.
Et puis, je sens l'amour dans ses propos, et l'impression que j'avais de le connaître disparaît, remplacée par autre chose. J'ai déjà connu l'amour moi ?

J'ai l'impression que je suis en train de me souvenir de quelque chose d'important, mais je le laisse filer. Je me concentre sur le petit garçon à côté de moi.


-Le début de l'histoire est belle.
Que c'est-il passé pour qu'elle disparaisse ?

C'est possible de disparaître comme ça ? Les gens ont une bonne raison de le faire au moins ? Ils nous disent toujours leur raison ? Non, sans doute que non, s'ils disparaissent, on ne peut pas les voir, et ils ne nous laissent pas le temps de leur parler, de leur demander.
Je crois que je n'aime pas les gens qui disparaissent. Pourtant je ne me souviens pas avoir connu des personnes de ce genre. Alors pourquoi je pense que je ne les aime pas ?
Je fronce les sourcils, serre sa main. Je n'aime pas les gens qui disparaissent. Non, vraiment, je ne les aime pas.
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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeJeu 28 Avr 2011 - 15:14


J’ai voulu repeindre le ciel. Pour qu’elle le voit et qu’elle sache que je ne l’oublie pas. Ça aussi, c’est pas facile. Je me suis sali. J’ai reçu la peinture sur la tête. C’est embêtant la gravité. Tout ce qui monte, redescend. C'est inévitable. J’ai voulu croire que la gravité n’existe pas. Je ne suis pas un magicien, j’aurais du le savoir. Pourtant, avec elle, je me suis pris au jeu de la magie, j’ai voulu faire des tours que je ne connaissais pas.
Je ne peux pas tout savoir, ce n’est pas écrit dans les livres. Et les étoiles ne sont pas très bavardes.

Je suis petit. Tout le monde l’oublie sans arrêt. C’est fatiguant.

J’ai voulu dessiner sur la lune. Je voulais qu’elle sourit pour Sacha. Un sourire dans la nuit, c’est pratique. C’est comme un phare dans la mer pour retrouver son chemin. Surtout quand on a oublié sa boussole.
Je voulais dessiner un sourire géant pour éclairer toute la nuit. Un sourire haut et loin, là haut, hors d’atteinte pour que personne ne l’efface. Je crois que je ne suis pas doué pour le dessin. J’ai raté son sourire, la lune n’a pas souri. Et Sacha n’a pas retrouvé son chemin.
J’aurais du apprendre à dessiner. C’est facile à dire.

Alors, j’ai voulu peindre le jour pour qu’il se lève avant les autres. Qu’il surprenne Sacha dans sa nuit. Parce que la nuit, c’est sombre. C’est un peu triste comme couleur, le sombre. Et comme je ne suis pas un bon dessinateur, et que la gravité ne m’aime pas. Je me suis dit qu’il fallait essayer de peindre le jour. Chacun son tour.
Il m’a pris de cours. Il s’est levé trop vite et trop tôt. J’ai du m’endormir. Et quand je me suis réveillé il pointait déjà son nez.

C’était perdu d’avance, vous croyez ? Ou c’est mon réveil qui n’est pas très à l’heure.

Je devrais changer de réveil. Je crois qu’il me joue des tours.
Il veut faire bien et donner l’heure juste, justement parce qu’il est sincère et honnête, parce que donner c’est ce qu’il sait faire, comme tous les réveils. Mais, il se trompe parce que sa pile est usée. Un réveil, ce n’est pas très malin, ça ne sait pas quand sa pile est usée. Et quand il se trompe, c’est déjà trop tard. Ses aiguilles tournent toujours dans le même sens. Jamais à reculons. Les gens l’oublie, ça. Le réveil n'est pas parfait.

Quand il se trompe, on lui tape dessus. C'est très méchant. Ça doit lui faire mal. Ça doit lui faire mal parce que ce n’est pas sa faute si sa pile est usée. Quand ce n’est pas sa faute, ça fait vraiment mal. Mais, il faut bien qu'il soit responsable. Sinon qui ? Et puis, c'est lui qui donne l'heure. Alors, voila.

On devrait inventer un réveil solaire. Il tomberait en panne la nuit, quand le soleil joue à cache-cache et que les gens dorment. Personne ne lui taperait dessus. Les gens ne se réveilleraient pas, ils seraient contents, et reposés. Le réveil n’aurait pas mal au crane. Sa pile se rechargerait pendant qu’ils dorment avec le soleil et une belle journée pleine de rêves en verts et bleus. Ou l’inverse.

Quand les gens se réveilleraient, ils regardaient le réveil à l’heure. Ils se diraient que c’est leur faute s’ils ne sont pas réveillés.

Je n'ai pas répondu à vos questions ? J'ai aussi des problèmes de mémoires.

C’est une belle histoire, oui. Le début, et puis la fin, je ne la connais pas. Elle a disparu, Sacha, c’est un peu bête.

Comment on termine l’histoire de Sacha sans Sacha ?
Ça ne me parait pas possible.

Sacha, c’est une histoire de peur. L’histoire des poupées Russes.
Les gens se trompent. Les poupées Russes ne sont pas telle ou telle personne. Mais une seule et même personne. Mue par les émotions. Joie, tristesse, surprise, peur, colère, mépris, amertume. Tant de chose.

La sixième poupée est terrifiée.

Je ne suis encore pas grand. Je ne sais pas grand-chose. Mais, je sais pourquoi les gens changent. La peur les fait changer et devenir ce qu’ils ne sont pas. C’est elle qui les pousse à faire des choses qu’ils regrettent. Ces choses pas très belles, qu’on ne comprend pas toujours. Ces choses qui font mal parce que… parce que. C’est comme ça. Une fois qu’on le sait, on peut continuer à sourire, et à croire en les gens. Parce que la vie est belle. Et que je crois en les gens.

C’est ça, le véritable sens des Poupées Russes.

«
La peur est insensée, elle craint même les choses dont elle attend du secours »

C’est une phrase que j’ai volé dans un livre. Je suis un voleur de phrase. Mais, c’est une jolie phrase, elle parle de la sixième Poupée. C’est forcément une bonne raison.




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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeVen 29 Avr 2011 - 9:32

Vous ne dites rien ?
Vous avez raison, j'ai tant de choses à dire.


Quand j’étais grand, j’avais un chat. Je ne connaissais rien. J’étais né déjà grand. Jude, Tiret Z. Né d’un bocal la tête vide. Ensuite, ils l’ont rempli.

Vous connaissez le penseur de Rodin ? Je l’ai vu dans les livres. Cette statue soulève une question : que faut-il avoir, la tête pleine, ou la tête bien faite ? Moi, j’avais la tête vide, et puis ils l’ont rempli. Je savais beaucoup de choses, mais aucun moyen de m’en servir. Je n’avais pas les clés.

J’avalais ce qu’on me donnait. Dans tous les sens, en vrac. J’ai appris. Enregistré comme un disque dur High Tech. Le tiret Z fonctionnait à merveille. Une excellente série. C’est eux qui le disaient. Moi, je regardais par la fenêtre. Le ciel. Dehors. La pluie s’il pleuvait, le soleil s’il faisait beau. L’oiseau sur la branche, et la feuille qui s’envole entrainée par le vent. J’observais dehors, tout. Et à force.
J’ai eu la réponse à la question de la sculpture de Rodin, en regardant dehors par la fenêtre.

J’étais encore très grand, et je grimpais sur le toit. Je marchais pieds nus sur le gravier qui le recouvrait. J’ai eu mal la première fois. La suivante aussi. C’était étrange. Agréable et pourtant douloureux. Plus ça piquait sous mes talons, et plus je souriais. J’avançais comme ça, pas à pas dans le gravier qui me faisait sourire, jusqu’au bord du toit. Là où il n’y avait plus de gravier. Où il ne restait que le vide. J’ai eu peur. J’ai failli tomber la première fois, j’ai reculé. Paniqué. J’avais peur du vide, et je ne le savais pas. Ce n’était pas écrit dans les livres, comme le gravier qui fait mal sous les pieds nus.
Tant que je n’avais pas conscience du vide, je n’avais pas peur. Je n’avais jamais eu mal sous les pieds non plus. Mais, je ne vivais pas, je n’avais aucune sensation. J’avais seulement la tête remplie.

C’est sur ce toit que j’ai croisé le chat. Un chat pas très propre mais c’est si important la propreté quand on marche pied nus ?
Je l’ai approché avec ma tête remplie. Trop vite, très mal, il m’a griffé. On est devenus copains. Il ne m’a plus griffé.
Je passais des heures à le caresser sous le ciel sans toit, et la beauté du monde. C’était un chat gentil.

Sur le toit, il y avait une grande pièce sombre qui servait de débarra. Il n’y avait aucune fenêtre, aucune issue en dehors de la porte d’entrée.
Un jour, je suis entré parce que.
J’ai entendu des grognements et des feulements. Il faisait noir et je ne voyais rien avec mes yeux plein de lumière de dehors.
Mes yeux se sont habitués et j’ai vu le chat perché recroquevillé sur une poutre, les poils hérissés dans un coin de la pièce. Il ne me reconnaissait pas, j’étais pris dans la lumière du dehors et lui dans l’ombre ébloui. Il était acculé, écrasé dans un recoin, pris au piège. Il n’y avait qu’une seule issue et c’est moi qui la bouchais.
Terrifié, par mon arrivée, sans me reconnaître, il était prêt à bondir, et m’attaquer avec ses griffes. Il m’aurait mordu surement et fait très mal. Mon copain.

J’ai parlé à voix haute, il a reconnu ma voix, mais il a filé entre mes jambes. Il avait eu si peur qu’il lui fallait du temps pour me reconnaître, et ne voir en moi que le copain qui ne lui ferait jamais mal.

On n’a jamais arrêté d’être copain, nos liens étaient bien trop fort pour qu’une simple peur puisse les briser. Il aura suffit que la peur disparaisse.

Un jour, il a disparu lui aussi. Je ne sais pas ce qu’il est devenu. Il me manque vous savez. C’était mon copain. Ça m’a brisé le cœur de ne plus le voir tous les jours et de caresser sa tête avec tous ses poils noirs et un peu blanc quelques fois ça et là.

C’est ce que racontent les Poupées Russes. Il suffit de les écouter.
Les gens sont faits de plein de choses. Ce sont ces choses qui le rendent si intéressants.
Elles racontent qu’il ne faut pas se fier aux apparences, qu’il faut aller au-delà sans voir une seule poupée, mais toutes les poupées. Que rien n’est noir ou blanc, mais de toutes les couleurs. Ce sont les couleurs qui font les arcs-en-ciel. Et qu’ils sont si beaux.




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MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeVen 29 Avr 2011 - 20:54


Non.. Non, je ne dis rien. Je crois que j'ai arrêté de réfléchir quand vous avez parlé de début. Ça a fait un étrange son dans mes oreilles. Un sorte de bourdonnement horrible, qui mouille les yeux. Le genre de bourdonnement où ça sert à rien de se plaquer les mains sur les oreilles, parce que le bruit, il vient de dedans, pas de dehors.
J'ai remarqué que certaines personnes tristes mettaient leur main sur leur bouche, paume vers l'extérieur. Pourquoi ? Est-ce que ça a une quelconque utilité ? C'est pour empêcher quelque chose de sortir ? Ou de rentrer ?

Je suis désolée pour votre ami le chat. Là aussi, j'arrête de penser. Je suis désolée. Je ne peux pas penser. Parce que vous avez dit qu'il a disparut. Et moi, ce mot, « disparut », ça me serre la gorge, fort, très fort. J'ai même l'impression que si je me regardais dans un miroir je verrais une trace rouge sur mon cou pâle, comme si quelqu'un avait serré très fort, pour m'empêcher de respirer. J'ai l'air triste, je sais. Alors que c'est vous qui l'êtes, parce que c'est vous qu'on a abandonné. Je crois que je n'aime pas quand on abandonne. D'ailleurs je voudrais vous le dire, mais j'arrive juste à respirer, alors parler...
Je vais attendre de pouvoir penser à nouveau. Quand les mots tabous seront partis, oubliés. Vous pensez que les amnésies peuvent être volontaire ?
Chut...
Je n'ai rien dit. Vous n'avez rien entendu. Je ne me souviens pas. Je n'ai pas de larmes dans les yeux. Pas de trace sur la gorge. Je respire normalement. Je vous dirais bien d'oublier comme moi. De tout oublié. Pour pas avoir de gorge serrée, d'oeil qui se mouille. De pas avoir un sourire dans le mauvais sens aussi. Je vous le dirais bien. Mais ce sont les lâches qui font ça. Et vous, vous ne l'êtes pas.
Et puis, les souvenirs du début sont toujours beaux, alors ceux là au moins il faudrait sans souvenir. Mais moi je suis pas assez forte, alors j'ai tout occulté. Parce que les souvenirs du début, ils ont beau être magnifiques, ils ne sont pas aussi fort que les souvenirs de la fin. Et ce sont toujours ces derniers qui reviennent. Encore et encore. Même que j'ai l'impression que certains de mes nouveaux débuts sont entachés par ces souvenirs de fins. Parce que je me rends compte que ça commence pareil. Et si ça commence pareil, ça finira pareil aussi. Alors je me souviens plus. Je commence plus. Je ne commence plus rien. C'est plus facile. Même si c'est douloureux aussi.
Il pleut non ?
Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

Vous savez pourquoi je suis ici ?
Vous pouvez me dire comment rentrer chez moi s'il vous plait ? Avant que je sois toute trempée par ma pluie.

N'oubliez pas … Vous, n'oubliez pas.
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Mentaliste
Le destin bat les cartes, nous jouons

Jude
Jude

Masculin
Age : 36
Présentation du Personnage : http://novlangue-city.forums-rpg.com/t2442-l-hopital#78347
Fan Club RP : 42

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Sans elle... Vide
MessageSujet: Re: Sans elle...   Sans elle... Icon_minitimeLun 2 Mai 2011 - 9:44

Vous vouliez connaître la suite de l’histoire ? J’ai pris quelques liberté, j’ai brodé, raconté des choses et d’autres, pour le plaisir de faire durer l’histoire. C’est une belle histoire vous savez. Je suis un peu seul à le savoir. C’est pas si grave, les autres se trompent parce qu’ils ne savent pas regarder. Et Sacha, elle a du oublier. Ou elle ne sait plus que ça a existé. Elle a perdu la mémoire vous croyez ?

Il y en a qui ont du dire qu’elle a ce qu’elle mérite. Je ne crois pas qu’on puisse mériter d’être malheureux. C’est le bonheur qui se mérite.

Elle avait un bel appartement Sacha, plein de couleurs et de murs en verre. Ou bien, j’ai inventé les couleurs. Je les ai vu quand je l’ai porté pour franchir la porte. Comme des jeunes mariés. On ne l’était pas. Mais, c’était ce qu’il fallait faire. Elle a sourit, j’ai aimé la regarder sourire. Alors, c’est ce qu’il fallait faire.

J’ai dessiné un sourire et deux grandes oreilles de lapin sur son reflet sur le mur de verre, entre moi et la ville dehors.
Elle est venue sur mes pieds sans les écraser, je ne voyais qu’elle, elle, elle, elle…, et c’est là que j’ai voulu devenir grand.
Je l’ai regardé longtemps. Elle aussi m’a regardé. Et j’ai glissé des lettres dans son oreille, sept lettres, et des mots, deux mots seulement.

Mais… c’était hier. Ou avant-hier. Aujourd’hui, je ne sais plus rien. Je ne sais plus si sa peau est aussi douce qu’un pétale de rose. Je ne sais pas si elle sourit là où elle se trouve. Je ne sais rien, sans nouvelle et sans parole, sans pouvoir toucher sa voix et son oreille. De cris de loin, de là, de loin, de part la bas et encore plus à l’ouest, je n’entends plus aucun son, plus aucun sourire, ni de rire ni de larme, rien, le néant souvenir, la voix des maudits, le chemin de croix des ardoises magiques.

Aveugle, je le deviens en devenant plus petit chaque jour. Demain, je serais si petit que j’aurais tout oublié. Le temps, la nuit, le jour, l’arc-en-ciel et ses couleurs, les poupées Russes et la septième poupée. La septième… vous savez qu’elle existe ?
Moi, je le sais, je l’ai rencontré dans une autre vie, hors des boites à chromosomes. Dans la mélasse d’une existence de paille.

Je sais qu’elle a peur, je l’ai senti dans le souffle d’un ailleurs que je ne connais pas. Il y avait un vent de liberté à l’origine, mais je ne sais pas ce qu’il reste de l’eau coulée sous les ponts.
Elle doit loucher pour voir par-dessus les épaules ce qu’il reste des miettes sur la table d’hôtes. D’hier.

Tiens, j’ai grandi d’un coup, je parle comme les grands. Vous tous. Je parle et je bouge comme vous. Je râle et je peste ? Je peux marcher sur les mains pour voir si je tiens la route. Juste pour voir. Parce que, parce que… j’ai le droit, je fais ce que je veux, je joue avec le sol et le ciel, je le modèle à ma volonté, j’en fais des histoires drôles, de la magie d’armoire et de totem, et je sais que personne ne comprends ce que je dis. Ça ne veut rien dire, juste des mots sans queues ni têtes. Des phrases jetées ça et là pour meubler la nuit et les chats sont gris.
Je suis libre. Je vis. Je respire. Je veux être ivre et l’oiseau sur la branche, au lieu d’un Bazin la tête contre les murs.
Je suis. Et je pardonne si je le décide.
Je condamne parce que c’est mon choix, qu’il m’appartient et que personne ne me prend.
Je dis, liberté.

Tout ça ne veut rien dire. Tant mieux, c’est ma mélasse. Mon histoire, celle de Sache et de Jude, une femme et un homme.
Je tends la main aux rongeurs, je la retire sous le menton d’une jolie brune, une blonde écervelée c’est ce qu’on dit, tant pis, ça ne change rien, je me fiche de l’ordre et du désordre, du rangé et du mélangé, des bonnes consciences et des conseils d’appoints.
Je vis.
Je prends
Je donne
Je dis pardon s’il vous plait, et si ça me plait pas, je dis.
Ce que je veux.

Je pardonne à la terre entière
Je suis Jude !

Sincère, et honnête. Un enfant bancal, meurtri qui le sait sans le dire à personne.
Grandi dans un bocal à cornichons, ou dans la fange des nuits d’argents
Au creux d’un bras de fer aiguisé au couteau maman, merci.
Au vol de l’oiseau de fer et de plastique, là haut, le jour et la nuit, dans le fond d’un lit aux barreaux trop hauts, la main tendu vers l’interrupteur trop loin. Bonjour mon copain l’avion à moteur, mon frère, ma sœur, ma mère, merci maman couteau et fil d’acier.
Au son du radiateur et de l’enclume, chevillée pour ramper, je vis dans le placard. Plié en dix, recroquevillé, écrasé comme un mouchoir dans la poche, terré, enroulé, serré sous le lit, caché dans le fond d’un placard au mur noir, sous la terre, et les vers.
Derrière les volets clos, où la vie bat mon coeur.

J'excuse tout pour mon intime conviction
Je pardonne au monde entier
Je suis Jude.
Petit.
Si petit.
Qu’on pourrait m’écraser sans le faire exprès.

Il faut fermer les yeux, pincer les paupières...
Et tout disparaît
Parait-il.

Rien n'a existé, rien n'a été vrai, et les mensonges s'envolent et s’étiolent, réduit en poussières d’étoiles, d'or et de verre, de coton et de plume, de vert et de bleu aile, fleur et papillon, colchique et prince ailé, fanée et déchu, la chute...
Inexorable, sans faille vers le muselage, le silence imposé sans appel, le monde des injustices renaît des fonds qui explose au visage et griffe, déchire, arrache la chair qu'on disait appartenir, à soi, à l’intérieur, rivé, soudé, gravé... Tu es dans gravé dans ma chair...
Parole violée comme un corps laissé là, à moitié nu, allongé souillé sur un lit de draps de soie, des pétales ça et là, éparpillés, à la volée jetés, sans pitié, sans justice, sans rien dire.
Le silence
Plus assommant que les pires révélations
Plus bruyant que les pires insultes
Plus effrayant que les pires justifications
La loi du silence, elle qui condamne à l'échafaud, jugé, tricher !
Duper, tromper, mentir, fuir... Lâcheté peur et... c'est là qu'il faut pleurer
Encore, encore encore ! Jamais assez ! Alors, encore, encore, encore !
Encore...
Et verser les larmes de son corps sur son âme parjurée, sur les langues tranchées à vif
Rien
Non rien, ne justifie pareille injustice
Alors pleurez ! Il est temps de verser ces larmes pour qu'on les console, une fois et pour toutes les autres !
Mais...
La loi du silence
Imputrescible
L'ignorance du droit élémentaire de l'Homme, de l'humain qu'on dit respecter et aimer, aimer...
Le droit à la parole
Le droit au deuil
Le droit de vivre libre sans l'injustice du silence, la négation de l'existence, le suicide des souvenirs dans un bocal à ordures.
La pire punition brandie par la peur, encore, toujours
La peur... la peur viscérale, celle qui conduit les Hommes aux meurtres groupés, organisés, industrialisés, le commerce de la chair au savon sous plastique à l’étalage des belles idées dans les fumées noires de Treblinka
La bonne conscience, la même qui guide Mengele et son chant Wagner, la même qui guide la main qui signe Laval, mille enfants au trépas.

La peur...
Il faut le savoir
En prendre conscience
Les conséquences
Dire les assumer ? Mensonges et compagnie, on n’assume pas, on ment à soi
Un leurre qui sera le poison de l'existence, une engeance de plus.

Alors, il faut chercher, trouver la force des mots, trouver le sens du mot courage, la valeur du mot affronter, la brillance du mot humilité, et l’incroyable du mot pardon
Pour défier la peur et sa substance… tout juste un épouvantail à moineaux, de chiffons et de paille.

Mais... je suis Jude !
Je pardonne au monde entier
Parce que.... parce que.
Je suis Jude.
Et c’est tout.

Ça ne marche pas. Je n'ai rien oublié. Rien n'a disparu.
Les souvenirs et elle, ma chair et la sienne, gravée, le silence et la peur. D’effet à cause.
Non, ça ne marche pas dans la vraie vie.


Bonjours vous. On se connaît ?
Vous avez l’air triste.
Mais je ne vais pas vous oublier, au contraire, je ne perds pas la clé des cœurs, je ne laisse jamais dans le doute et l'ignorance, jamais, ce serait trop cruel. N'est-ce pas ?




Arm Your Eyes (Arme tes yeux)

J'ai besoin de marcher jusqu'à demain
Jusqu'à ce que l'aube saisisse ma main
Où nos ombres étendront leur peine
Lorsque nos âmes prendront le vent,

Savais-tu que le soleil
était fait de nos pleurs
Chaque larme que nous versons est faite d'or
C'est pour cela qu'il brille,

Le monde se penche dans un sens où je ne peux suivre
Trop de règles pour un seul homme
J'aimerais savoir
Comment s'adapter à un endroit que nous ne connaissons pas
La vie n'a pas de maître pas de plan,

Hey étranger.
Savais-tu que le soleil
Etait fait de nos pleurs
Chaque larme que nous versons est faite d'or
C'est pour cela qu'il brille,

Ma peau est jeune, Et mes yeux étaient pleins d'espoirs
Mais j'ai vu l'obscurité du jour,
J'ai besoin d'un rivage, juste d'un chemin que je pourrais suivre,
Loin du brouillard dans ma tête,

Hey étranger.
Savais-tu que le soleil,
Etait fait de nos pleurs,
Chaque larme que nous versons est faite d'or
C'est pour cela qu'il brille,

Arme tes yeux, pour voir à travers les miens,
Arme tes yeux, pour voir à travers les miens.


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