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Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)

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 Première leçon

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Valkyrie
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MessageSujet: Première leçon   Première leçon Icon_minitimeVen 23 Avr 2010 - 13:37

Il n’a pas respecté les règles, mais c’est peut être mieux ainsi. A l’approche du Palace, il vaut mieux qu’il soit à mes cotés, que je puisse le maitriser. Et surtout l’empêcher de parler. Car lorsqu’on va arriver devant l’entrée, le portier va nous saluer en nous invitant à pénétrer à l’intérieur. Le concierge me donnera mes messages, et me questionnera sur ma blessure. Je ne leur répondrai que par un signe de tête bref, et ils comprendront qu’ils ne doivent pas insister. Pourvu que mon invité ne se fasse pas remarquer. Ma main vient se poser au creux de son bras. A cette place, elle montre qu’il m’accompagne, et me permet par une légère pression de lui faire comprendre qu’il doit se tenir à carreau.

Je n’ai pas répondu à sa question. Je ne veux pas qu’il parle. Il n’a pas à savoir. Il n’a rien à savoir sur moi. Il veut connaître l’Art, je lui montrerai l’Art. Mais nous ne deviendrons pas amis. La belle et la bête n’est qu’une histoire pour les enfants en mal de féérie.

Nous avons passé le rempart de l’accueil du Palace sans encombre. Après quelques marches, nous faisons face à la porte de ma suite. Une dizaine de pas et il entrera dans mon domaine. Nous ne serons plus dans cette ruelle sordide où il m’a menacé avec un piteux éclat de verre. Il ne pourra plus se cacher dans l’obscurité. Je suis maitre en la demeure désormais. Je mène la danse, je décide de tout.

J’ai lâché son bras quand nous étions dans le couloir. La clé a tourné dans la serrure, permettant l’ouverture de la lourde porte de bois. J’entre sans l’inviter, sans refermer la porte. Je me dirige vers ma chambre privée. Je sais qu’il ne m’y suivra pas, qu’il restera dans la pièce principale, regardant tout autour les toiles, sculptures, livres anciens et autres richesses culturelles que j’héberge. Et pendant ce temps, je me débarrasse du masque brisé et des vêtements sales pour me rendre sous la douche.

Tu regardes, mais tu ne touches pas.

Que regarde-t-il maintenant ? Je ne me suis pas retournée, car ça ne m’intéresse pas. Qu’il me matte si ça lui fait plaisir.
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MessageSujet: Re: Première leçon   Première leçon Icon_minitimeSam 24 Avr 2010 - 0:53

Puisqu'elle n'a pas voulu me répondre, je suis retourné dans mes pensées. Et une fois les portes passées, dans la contemplation de ce lieu, comme tous ceux qui entrent ici pour la première fois à n'en pas douter. Pas de quoi être suspect, malgré ma curiosité évidente.
Je n'en sors qu'une fois dans la suite, quand elle m'ordonne encore une fois. Pas touche, compris. Mais je compte bien me remplir les yeux d'images inconnues, le nez de cette odeur si particulière qu'à le papier quand il a vécu... j'avais un livre, enfant, mais je n'en ai comme souvenir que le nom. Les Fables de La Fontaine. Et qu'il était trop usé, il manquait des pages et d'autres n'étaient plus lisibles.

Alors je m'approche des étagères après avoir pris soin de refermer la porte derrière moi, dévore toutes ces couvertures du regard en me demandant ce qu'elles peuvent bien renfermer. Des mots, des phrases, des vers même, qui font vibrer le coeur quand ils sont bien en ordre, quand ils chantent. Ma mère me l'a expliqué comme ça, et depuis je veux vibrer moi aussi.
Je tourne la tête vers la porte que Santy vient de franchir, et mes yeux s'écarquillent un instant en voyant son dos nu disparaitre, dans une autre pièce sans doute. Mon père m'a toujours dit de me "méfier des belles femmes comme de la peste" ajoutant parfois derrière le terme de "salopes". Je ne me risquerais pas à l'utiliser. En tout cas, j'ai comme l'impression que l'art n'est pas seulement dans des objets, qu'il y en a une autre forme plus humaine encore, physiqument.

Un bruit d'eau me fait sortir de ma rêverie, et je reprends ma visite. De l'autre côté de la fenêtre, une peinture que je ne comprends pas. Je ne m'y attarde pas et file vers une autre étagère, dévorant un à un le nom des oeuvres qui défilent, essayant d'imaginer ce qu'elles racontent.
Et sur la droite, mon regard s'arrête. La reliure est impeccable, en cuir rouge. Le nom en lettres d'or me fait frissonner d'excitation... il est là, mon livre. Juste sous mes yeux. Il suffirait que je tende la main... mais non, je dois me retenir. "Tu regardes, mais tu ne touche pas".
Il faut que je lui demande, et justement le bruit d'eau s'arrête. Avant qu'elle ne revienne dans la pièce, je finis rapidement mes découvertes avant d'aller m'assoir dans un fauteuil. Entre ceux là et les tabourets du dépôt, le choix est vite fait... ce serait parfait, si j'arrivais à faire partir ce sourire de gosse qui ne veut pas me lâcher.
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MessageSujet: Re: Première leçon   Première leçon Icon_minitimeSam 24 Avr 2010 - 13:42

Me voilà prête pour la suite. Débarrassée de la poussière et du sang séché qui me recouvraient, j’enfile une tenue légère. Nuisette et peignoir en soie me serviront d’uniforme. Je dépose une caresse sur mon masque brisé comme ces mères qui soignent par magie leurs bambins blessés par une chute. Mais le miracle ne se produit pas. La fissure est bien là. Il faudra que je fasse des kilomètres pour le faire réparer. En attendant, j’en utiliserai un autre, pour cacher ce visage qui doit rester un mystère.

De retour dans la pièce principale, je ne vois pas Chad tout de suite. Il s’est installée dans un fauteuil et m’offre un visage émerveillé. Il serait presque craquant avec ses yeux qui scintillent et son sourire. On dirait un gosse qui découvre ses paquets sous le sapin le matin de Noel.

Alors ? Satisfait ?

Je me suis assise près de lui, sur l’accoudoir du fauteuil. Un bras lové sur le dossier, je laisse le peignoir révéler mes jambes croisées. Je me sens presque bien, car il n’est pas un client. Je pourrais lui montrer ce que je veux, quand je veux. Musique, lecture, peinture, photos, toutes les cartes sont dans mes mains. Il est là, jeune, frais, un véritable puceau de l’Art. Mais cet instant de grâce s’envole rapidement, effrayé par le bois de la porte qui raisonne.

Debout !

Je me suis relevée d’un bond, en rythme avec le toc toc. Des deux mains, je pousse le dossier du fauteuil pour le faire basculer et en éjecter son occupant. Je lui attrape le poignet et le conduit devant un lourd rideau. Après en avoir écarté les pans, je l’invite à se glisser derrière, où un autre fauteuil l’attend.

Tu t’assois, et quoi qu’il arrive, tu ne bouges pas, tu ne fais aucun bruit. Tu regardes, et c’est tout. Compris?

Je n’attends pas qu’il soit installé avant de secouer le tissu pour le remettre en place. Je recule de quelques pas pour vérifier que sa présence ne soit pas décelable. Un coup d’œil dans la pièce pour vérifier que tout est en place. Mes chaussures. J’enfile de hauts talons aiguilles et me dirige vers l’entrée de ma suite pour accueillir mon client.

Entrez donc mon cher. Quel plaisir de vous recevoir. Je vous en prie, prenez vos aises.

Une voix roque prend la suite.

Ma belle amie, j’ai attendu cet instant depuis le moment où je vous ai quitté la semaine dernière !

Holà holà, tout doux ! Vous savez bien que ce genre de geste est interdit ici ! Un peu de tenue où je me verrai dans l’obligation d’annuler votre séance. Allez donc vous asseoir, le temps que je vous serve votre bourbon.

Un coup d’œil vers le rideau. Il ne bouge pas. Dans cet angle là, Chad n’a pas pu voir la scène. Il n'a pas vu mon client essayant d'attraper mon visage de ses lèvres.

Après avoir rempli le verre de mon hôte avec un mauvais whisky qu’il prendra pour un véritable bourbon vieilli, je le rejoins. Cette fois, c’est un vieux ventripotent qui est sur le fauteuil. Et pourtant, je prends la même position qu’un instant auparavant. Je replie quelque peu mon bras étendu sur le dossier, pour que ma main droite puisse venir se fourrer dans sa mèche de cheveux peignée pour recouvrir le crane chauve.

Il me semble qu’on avait danse aujourd’hui. Hélas, je me suis blessée…

Joignant les gestes à la parole, j’allonge une jambe sur ses cuises. Ma main gauche vient caresser le genou écorché par la chute au Bagdad. Une brève pensée pour la hyène me lance un frisson que je retiens tant bien que mal. Il ne faudrait pas que le client pense qu’il me fait de l’effet, sinon je ne pourrai pas le maitriser.

Je vous propose un peu de lecture en remplacement. Vous préférez un compte, de la poésie, une nouvelle ?

Le visage du client se déforme tout à coup pour prendre un air lubrique. Il tente de se relever, mais mon talon aiguille vient se poser entre ses jambes pour l’empêcher de bouger.

Vous êtes bien turbulent aujourd’hui… Vous savez très bien que je n’ai pas de littérature érotique. Si vous voulez d’autres plaisirs que ceux que j’offre, descendez donc dans les bas quartiers.

Il semble calmé. Je me rapproche d’une de mes bibliothèques, la plus proche du rideau, et commence à chercher un livre, tout en énumérant à voix haute auteur et titre des ouvrages.
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MessageSujet: Re: Première leçon   Première leçon Icon_minitimeDim 25 Avr 2010 - 1:38

J'ai à peine pu penser à sa question. J'étais plus que satisfait, c'était autre chose. J'étais heureux. Vraiment heureux, comme la première fois où j'ai entendu la musique sortir de l'od, ou... non, c'est tout. Je n'ai qu'une rare expérience du bonheur, et c'est sans doute à cause de ça que je prends tant de risques pour y goûter encore.
La suite est allée très vite, d'un fauteuil à un autre sans avoir le temps d'être surpris. Effrayé par contre, je le suis, et pas qu'un peu. Je suis certain que c'est un NOD, qu'il nous a suivi depuis le Bagdad, peut-être même celle qui a tiré sur Santy. Ou un autre prévenu par le portier, qui vient récolter sa proie offerte. Dans tous les cas, je ne peux qu'attendre et écouter ce qui se passe, impossible de voir jusqu'à la porte depuis ma cachette.

J'entends qu'on l'ouvre... et à peine le premier échange prononcé, je réalise. Je ne risque rien, c'est un soulagement, mais je ne m'attendais pas à ce que l'expérience soit interrompue par ça. Un client. Automate, orthodoxe, peu importe. Un friqué qui vient se gaver de vice sans même comprendre de quoi il s'agit, seulement parce que lui peut le faire et pas les autres. Demain il n'aura qu'un souvenir de frissons, ça lui suffira, et ce qu'il aura souillé de sa curiosité mal placée se sera envolé, oublié comme toute les autres fois.

Je ne suis même pas la scène des yeux, j'ai assez observé pour ce soir et celle là me dégoûte. Je ne connais pas cet homme, et pourtant je l'exècre déjà. Alors dès qu'il s'assoit, qu'elle le rejoint dans une pose familière, je ferme les yeux. Seule la voix qui se veut envoûtante me parvient, et c'est bien ainsi.
A vrai dire, je pensais qu'elle m'avait déjà oublié pour être toute à son métier, mais force est de constater que je me suis trompé encore une fois. Quand j'entends ses pas s'approcher de l'étagère, celle que j'ai moi-même regardé juste avant, je suis certain qu'elle l'a choisit volontairement, et je m'amuse de l'écouter réciter les noms comme je l'ai fait.

Ce sera bientôt celui que je veux, mais comment lui faire savoir sans que l'autre ne s'en aperçoive? Un coup d'oeil discret pour me rendre compte qu'il est en arrêt sur la valkyrie... comme hypnotisé. C'est ça qui régit le monde alors, bravo.
Retour derrière le rideau, bien caché. Tant pis, je ne suis plus à ça près, et je suis bien obligé de ne pas respecter sa règle. A peine le nom du livre prononcé, je frappe doucement le mur de l'index. Un bruit qui paraitrait anodin pour quelqu'un n'y prêtant pas attention, et j'espère qu'elle l'a entendu. Si oui... je vais enfin me rappeler.
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MessageSujet: Re: Première leçon   Première leçon Icon_minitimeMer 28 Avr 2010 - 16:45

J’aime sentir sous ma main les reliures et les dorures des livres anciens. Ils laissent sur la peau une odeur particulière, qui pourrait ragouter les imbéciles, mais qui ensorcèle l’érudit. En prenant mon temps, j’énumère les noms des auteurs, articulant chaque syllabe comme on tourne du bout du doigt une page précieuse.

Dumas… Baudelaire… Maupassant… Voltaire… Racine… La Fontaine… Flaubert…

Et je continue.

Zola… Rimbaud… Proust… de Beauvoir… Sade…

La situation voudrait du Sade. Mais je t’ai entendu Chad. Le léger claquement du tissu a suffit pour que mon choix s’arrête. Mais je ne pouvais m’y lancer de la sorte.

Ce sera La Fontaine mon cher ami. Non non, ne faite pas triste mine, vous savez que dans ma bouche, même une fable pourra vous… émoustiller.

En disant cela, je me installée sur l’accoudoir. Le peignoir m’a aidé à détourner son attention en dévoilant un peu plus mes courbes. Et aujourd’hui, je le laisserai toucher s’il si aventure. Pour pouvoir lire quelques lignes à mon élève secret.

Commençons par un classique. La poule aux œufs d’or.

L'Avarice perd tout en voulant tout gagner
Je ne veux pour le témoigner
Que celui dont la Poule, à ce que dit la fable,
Pondait tous les jours un œuf d'or.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable
A celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,
S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches :
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
Qui du soir au matin sont pauvres devenus
Pour vouloir trop tôt être riches ?


L’intonation ressemble à celle d’une maitresse d’école. J’aimerai développer la morale de cette fable, comparer cet homme au gouvernement. Mais qui serait la Poule ? Seraient ce les orthodoxes qui se tuent à la tache pour les autres ? Ou le plaisir lui-même, étouffé dans l’œuf ?

J’enchainerai bien avec LA TETE ET LA QUEUE DU SERPENT, mais ce serait trop politiquement incorrect pour mon client. Et je ne veux pas me retrouver accuser de traitrise ou de terrorisme.
Alors je choisis du plus léger. Avec Le Coq et le Renard, Le Rat des villes et le Rat des champs. Je ne sens même pas ces mains qui parcourent ma cuisse. Instinctivement, j’ondule légèrement pour lui interdire certains passages, sans m’arrêter de lire. Et pour finir, je choisi Le Lion amoureux. Rien de mieux pour clore la séance. Quand le minuteur sonne, au lieu de se lever et de quitter la suite, il se jette sur moi. Je ne réagis pas tout de suite, je reste allongée au sol, immobilisée par la masse dégoutante qui déchire ma tenue de travail. C’est lorsque sa main agrippe mon masque que je reviens à la réalité. Et qu’il se retrouve avec une fine lame sous la gorge.

Sors d’ici tout de suite. N’oublie pas de payer ton dû, avec des intérêts pour cette attitude inexcusable. Et ne reviens jamais.

Le client n’a pas d’autre choix que de se reculer pour que la lame ne lui plisse plus le cou. Et comme un enfant puni, il obéit et s’en va, la tête rentrée dans les épaules. Toujours au sol, je me contente de me recroqueviller sur moi-même, en position fœtale, le livre blotti contre ma poitrine dénudée.
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MessageSujet: Re: Première leçon   Première leçon Icon_minitimeJeu 29 Avr 2010 - 16:07

Je trépigne d'impatience, coincé dans cette cachette aux allures de confessionnal sans doute réservée à des clients aux envies un peu particulières, habituellement. Et puis les premiers mots brisent le silence, de la voix douce mais empreinte d'autorité de la valkyrie. C'est comme une chanson sans musique, ma mère avait raison, et plus que ça. Un voyage dans l'imagination, dans l'histoire créée par un esprit inconnu.
Je ferme les yeux pour mieux m'imprégner des paroles, laisser filer mes pensées et me replonger dans mes souvenirs. Cette fable n'en fait pas partie, je ne l'ai jamais lue, mais elle n'en est pas moins intéressante et j'ai vite fait d'associer la Poule au plaisir. Nous sommes ses enfants orphelins, nous savons qu'elle est là sans pouvoir profiter de sa présence... mais elle n'est pas morte, sûrement pas, je la fait renaître en ce moment même.

La suivante me fait sourire, bien que certains mots m'échappent. J'essaie d'en retenir le plus possible, j'aimerais pouvoir les réécrire une fois rentré pour ne pas les oublier encore une fois. C'est plutôt simple, les phrases vont tellement bien ensemble que ça en devient évident, comme s'il ne pouvait rien avoir d'autre à la place.
Les récits s'enchainent, une histoire de rats maintenant... pourquoi l'avoir choisie? Est-ce qu'elle nous reconnait dans les personnages, ou est-ce le fruit du hasard? Une question de plus, mais peu importe. C'est vrai que ça ressemble assez à notre rencontre, excepté la chute. Jamais Santy n'ira "dans les champs", en tout cas je ne le crois pas.

Le Lion amoureux. Je me rappelle de celle là, je l'ai tout de suite reconnue. J'ai le souvenir de ma mère qui me la lit, avant de dormir... inventant des mots à la place de ceux qui étaient illisibles. Cette fois j'ai tous les mots manquants, autant de pointes qui me piquent le ventre.
Sans que je contrôle quoi que ce soit, les émotions débordent, la tristesse en tête de file, et mes yeux ne tardent pas à s'embuer. Je ne voulais pas y repenser, je voulais tout refouler au plus profond et attendre que ça disparaisse, mais ça n'a fait que gonfler jusqu'à l'explosion. Il fallait juste un déclic. Elle est morte... partie, trop loin, une Poule de plus que ces gens ont pris plaisir à abattre. Ce sont les seuls responsables, et je comprends maintenant ma haine pour toutes ces raclures, mon envie de leur enfoncer dans le bide ce qu'ils se sont efforcés de construire.

Je n'ai même pas entendu la sonnerie de l'autre côté du rideau, seulement le bruit de lutte qui a arrêté mes sanglots silencieux. Je me lève en sursaut, une main écartant déjà le tissu pour intervenir. Mais si j'y vais, si le client me voit il n'y aura pas de seconde fois, et elle... qui sait ce qu'ils lui feront. Je reste donc où je suis, épiant le moindre son.

Elle sait se défendre, j'aurais dû m'en douter, et sa voix où ne pointe plus la moindre douceur me rassure. J'attends que l'autre obéisse, et dès que la porte s'est refermée derrière lui je sors enfin.
Toujours allongée au sol, elle a l'air abattue, malheureuse... les riches aussi ont des passages à vide, on dirait. Je m'approche et me met à genoux juste à côté d'elle, ne sachant trop quoi faire. Je n'ose pas la regarder, encore moins la toucher, peut-être que je devrais partir moi aussi. Au lieu de ça, j'attrape une chaussure qui gît sur le tapis et la fixe un instant.

Celui là tenait moins du lion que du boeuf,
Et puis... merci, de la part d'un petit oeuf.


Je sais pas pourquoi j'ai balancé ça comme ça... je me suis dit que ça lui remonterait peut-être un peu le moral d'entendre qu'on s'intéresse parfois à ce qu'elle dit plutôt qu'à ses courbes. J'ai encore les yeux rouges et des larmes sur les joues, j'espère qu'elle ne voit pas... il y a assez d'une crise à s'occuper pour l'instant et sans trop y faire attention, ma main s'empare doucement de son talon et l'autre lui passe la chaussure au pied. Regarder, pas toucher... trop tard.

Je peux faire quelque chose?
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MessageSujet: Re: Première leçon   Première leçon Icon_minitimeSam 15 Mai 2010 - 15:50

Le masque est tombé. Pas celui qui me cache le visage, non, celui là est fidèle au poste. Le masque des apparences, des attitudes, celui qui fait marcher bien droit, le menton haut alors qu’on est terrorisé. Celui qui « donne l’air ». Recroquevillée à même le sol, je n’ai plus l’air de rien. La scène sonne faux. Où est donc ma prestance, ma force, ma domination ? Elles se sont envolées, comme mon innocence lorsque j’ai opté pour cette profession je maudis au quotidien. Pourtant, j’ai choisi cette voie, sans que personne ne m’y pousse. Il fallait faire un choix. Et je l’ai fait. Je ne le regrette pas, je me déteste juste de l’avoir fait. Je sais pertinemment que je ne reviendrai pas en arrière. Jamais. Je tiens trop à ma liberté, à mes plaisirs, à ma richesse.

Lorsque mon élève me rechausse, mon pied tente de s’échapper, pour ensuite se laisser faire. Mes mains sont venues refermer le peignoir, pour qu’il n’en voie pas trop. Il ne devait pas toucher, mais comment lui en vouloir ? Je ne peux blâmer un tel geste de compassion. Compassion, ou pitié ?

Je ne l’ai pas vu venir. Pourquoi ? J’aurai du le voir venir ! C’est à chaque fois la même chose. Je vois, sauf quand la situation me concerne.

Ces mots lui sont ils destinés ? Je ne crois pas. Pourtant, je m’adresse à lui. Comme s’il était mon miroir, ou qu’il pouvait me donner la réponse à mes interrogations.

Maintenant à genoux face à lui, je remarque ces yeux rouges. J’entends comme un écho ces mots qu’il a prononcés juste avant. Il a entendu. Il a compris. Il a ressenti. Ma main vient se poser machinalement sur sa joue, et mon pouce parcourt sa peau encore humide.

Bien.

Cet instant de proximité entre lui et moi prend fin au moment où ma voix retrouve son autorité. A nouveau droite sur mes jambes, je le laisse là et me dirige vers mon secrétaire. Il ne me faut que très peu de temps pour en sortir quelques billets.

Prends ça. Et à toi de choisir. Soit tu garde l’argent pour toi, et le concierge te considèrera comme un paria, soit tu les payes, et tu pourras à nouveau mettre les pieds dans ce palace. Tu peux prévoir un rendez vous, ou revenir à l’improviste, à toi de voir. Maintenant, débarrasse moi le plancher.

Une fesse posée sur le plateau du secrétaire, je lui tends la liasse. Et pour que le mouvement accélère, je secoue légèrement les billets en lui montrant la porte.

Tu peux garder le bouquin. Par contre, si tu en désires une nouvelle lecture, tu devras l’apporter avec toi, je n’en ai qu’un exemplaire. Alors ne le perd pas. Et surtout, pas un mot à quiconque sur ce qui vient de se passer. Tu ne me connais pas, je ne te connais pas.
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MessageSujet: Re: Première leçon   Première leçon Icon_minitimeMer 26 Mai 2010 - 17:45

Je ne comprends pas ses mots. Ils ne sont pas pour moi, même si elle me regarde en les prononçant, et de toute façon je n'aurais aucune réponse à lui offrir. Ce serait passer le mur qu'elle s'efforce de construire autour d'elle et qui s'est effrité l'espace d'un instant, je ne suis pas là pour ça. Pourtant il y a tellement de questions que je voudrais lui poser, pourquoi elle a choisi cette voie, pourquoi elle sert ce gouvernement, comment peut-elle être heureuse ainsi... j'ai au moins une réponse, elle ne l'est pas.

Perdu dans mes pensées, je ne fais pas attention à son geste... j'aurais sans doute eu un mouvement de recul sinon, je n'ai pas l'habitude qu'on me touche. Une seule l'a fait jusqu'à maintenant, et c'est comme si Santy venait d'effacer sa trace du pouce. Je ne lui en veux pas, non, mais ça me laisse une sensation étrange que je ne m'explique pas, comme tout le reste.

Tout prend fin quand elle se relève. Le mur est là à nouveau, bien droit et sans le moindre petit trou pour regarder à l'intérieur. La valkyrie, fière et un rien arrogante est de retour. Ca me rassure presque et j'en souris, cette situation me mettait mal à l'aise. Il fallait trouver les mots, faire juste ce qu'il faut pour qu'elle se reprenne, je ne suis pas doué pour ça.

Devant son air sévère et l'assurance qui se dégage d'elle comme s'il ne s'était rien passé, je sais que je dois seulement me taire et faire ce qu'elle dit. Je regarde les billets en me relevant, et mon visage retrouve son sérieux. Tout le monde ne frétille pas au premier froissement de bouts de papier. Je n'ai pas besoin de ça pour vivre. Ca je voudrais lui dire, mais je risquerais de tout foutre en l'air, alors je me contente de me baisser pour ramasser le livre et la rejoindre.

Merci...

J'ai trop peu de choses à moi pour le perdre, c'est toute mon enfance et la partie de moi la plus joyeuse. Pourtant, dans cette tour de verre où tout n'est qu'apparence, elle en aurait plus besoin que moi. J'hésite un instant à le déposer à côté d'elle, puis finalement me ravise et prends les billets.

A bientôt.

Je suis déjà à la porte, l'ouvre et m'arrête un instant. Je regarde une dernière fois la pièce, et mes yeux se posent sur elle.

Et prenez soin de vous.

Un léger sourire étire mes traits avant que le battant ne se referme. Sacrée soirée...
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