Un petit tour en ville pour faire du troc, ou autre chose.
Il est tard, les boutiques commencent à fermer.
Les gens rentrent chez eux ou cherchent autre chose.
Liza, avec un panier à provision et un grand manteau plein de poches intérieurs remplies de plein de bonnes choses ou d'autres choses moins bonnes, accoste un passant de temps en temps, celui vers qui sa main se tend selon la volonté des esprits.

Sa main froide et griffue se pose sur l'épaule de cette femme, encore dehors à la tombée de la nuit.

-Bonssoir, lui glisse-t-elle d'une voix suave assez basse, comme pour ne pas réveiller les voisins. Vous cherchez quelque chose ?
J'ai peut-être de quoi vous satissfaire.

De son autre main, elle prend une belle pomme rouge dans paniers et là lui montre à hauteur du visage, la faisant un peu tourner dans ses doigts comme on pourrait le faire avec un diamant pour en montrer la clarté.

-C'est une vraie, avec une vraie saveur. Elle a poussé loin de l'air visssié et renfermé. Sentez son délicieux parfum. Une merveille pleine de fraicheur comme vous n'en trouverez nulle par ailleurs dans cette ville.

Cette mutante reptilienne aux allures de sorcière serait juste là pour proposer une pomme à une brebis égarée ? Peut-être est-elle empoisonnée. Est-il bien prudent d'écouter une femme-serpent qui vous tend un fruit si resplendissant qu'on le croirait avoir été cueilli au jardin d'Eden ? Nous verrons bien si la femme succombe à la tentation.
M'enfin, n'en faisons pas tout un plat quand même, ce n'est qu'une pomme.

-hum... ça dépend. Qu'est-ce que vous me proposez en échange ? Vous n'auriez pas des piles par hasard ?

Avec une tête pareil, on aurait pu s'attendre à ce qu'elle lui demande son âme ou un truc du genre. Mais non, juste des piles.

-ou du papier toilette ? Un briquet ? c'est bien ça, un briquet...

Elle lui dit ça l'air dégagé, comme si c'était normal demander du PQ en échange d'une pomme. En plus tout le monde en a dans ses poches, c'est bien connu.
Toutefois, le ton de sa voix se fait rêveur quand elle parle de briquet. Voilà un objet dont elle a vraiment envie. C'est tellement pratique pour allumer une cigarette ou mettre le feu à une poubelle, faire disparaitre des preuves...

-ow, quelle générosité !
je vous ssuivrais avec plaisir.

La voix aimable un peu trainante, et le sourire qui va avec. Sauf qu'un sourire avec des canines pointues a toujours tendance à faire froid dans le dos. A moins que ce soit un petit vent frais du soir ? Ou cette main glacée qui n'a toujours pas quitté l'épaule où elle s'est posée ? Il faut croire qu'elle est bien là où elle est, avec une chaleur humaine sous les doigts. Ou peut-être qu'elle reste là pour pouvoir planter ses griffes si jamais sa proie essayait de lui fausser compagnie.

Même en marchant vers la maison de Siobhan, cette main ne quitte pas cette épaule. Liza se tient toujours proche d'elle, même un peu plus, presque épaule contre épaule, l'avant bras reposant dans le dos de celle qui la guide.

-il fait pas chaud ce soir. Vous ne trouvez pas ?

Elle lève les yeux vers le ciel, mais ne le voit pas d'ici.
C'est contrariant.
Peut-être qu'on le voit mieux du haut des immeubles, si le dôme n'est pas trop encrassé.
Liza a l'impression de marcher dans un aquarium géant, mal entretenu et sans chauffage.
Dans un dôme comme celui-là, si on allume un feu, par où s'en va la fumée ?