-Ssssio...

Un nom qui glisse comme un cheveux sur la langue fine et fourchue. Elle semble le prononcer autant qu'elle le goutte.

-un nom délsssieux.
Enchantée. Moi c'est Liza.

Arrivé dans le clapier encombré qui sert d'appartement, elle ne se fait pas prier pour se mettre à l'aise. Elle retire son manteau et le pose sur le dossier de la chaise avant de s'assoir.

-Merci pour votre hospitalité. Il fait meilleurs chez vous que dehors.

Juste assez chaud pour qu'elle se découvre. Des écailles sur les bras et le visage, des griffes au bout des doigts, de long cheveux noirs, des yeux aux pupilles fendues, ne cillant pas, et un regard hypnotique.

Quand Sio lui apporte le verre d'eau, la lézarde saisi son poignet d'une main vive et assez ferme. Quelque chose semble l'intéresser sur la main de son hôte.

Liza ne lâche pas sa prise

-attendez... juste un instant...
je n'avais encore rien vu de pareil

Elle regarde luire les petites veines bleues, attirée comme un papillon de nuit sur un lampadaire. Elle approche le dos de la main de Sio de son visage, juste assez pour en sentir l'odeur et pour que sa langue fourchue vienne l'effleurer subrepticement.

-mmh... les esprits doivent beaucoup vous apprécier.
Je serais même étonnée qu'ils n'aient pas des projets pour vous.
Vous avez de la veine.

Elle relève le visage et desserre enfin les doigts, pour lui laisser le loisir de reprendre sa Main.

-ne vous serait-il pas arrivé quelques faits étranges ses derniers temps ? Quelque chose d'inattendu ?
Quelque chose qui pourrait bien changer le cours de votre existence...

Alors ça, qu'elle fonde en sanglot sur son épaule, c'était pas prévu.
Vous pensez que ça la touche ? A sa façon de lever les yeux au ciel, on ne dirait pas.
Toutefois, ça voix se fait douce et rassurante, toujours calme et trainante.

-allons allons... ça va aller... lui dit-elle en la prenant dans ses bras et en lui tapotant gentiment dans le dos.
Je suis certaines que de grandes choses vous attendent. Vous verrez, il y aura des jours meilleurs. L'instant présent n'est qu'une poussière dans l'Eternité, quelque soit la souffrance qu'il contient.
Il est vrai que les esprits peuvent être un peu taquin. Mais quand le courant passe bien... avec celui qui vous a pris la main, ça a du être un vrai coup de foudre ! Et il a su être présent au bon moment. Il doit être assez puissant.
Ce genre de chose n'arrive pas par hasard...

La femme aux dents pointues passe une main dans les cheveux de Sio. Elle lui replace une mèche derrière l'oreille et dégage on côté de son cou, lui effleure la nuque du bout des griffes.

Elle lui parle doucement comme s'il s'agissait d'un petit être fragile à ne pas effrayer.

-vous voulez qu'on regarde ça enssemble ? Je pourrais vous en dire plus sur ce qui vous attend. Qu'en dites vous ?

Ce que les humains normaux peuvent être émotifs.
Liza garde toujours son sang froid et une certaine nonchalance... presque toujours.

En passant ses doigts d'une caresse sur la joue de Sio, elle quelque chose de mouillé.
Une larme, là sur le bout de son doigt. La lézarde se remémore la dernière fois qu'une larme est sortie de son oeil de reptile. C'était cet après-midi en se réveillant (quand on vie la nuit, il vaut mieux se lever tard dans la journée), quand elle a baillé à s'en décrocher la mâchoire. Quant à la dernière fois qu'elle a pleuré de chagrin... elle ne sait plus. C'était il y a longtemps, quand Léo était encore vivant.

Insensible et alors qu'elle peut se montrer si compatissante
à moins que...

Elle essuie son doigt mouillé d'une caresse dans le dos de Sio. Puis elle prend sa main dans la sienne.

-Montrez-moi votre main que je puisse y lire ce qui vous attend.

En regardant dans la paume de sa main, elle fronce les sourcils un instant et retient une grimace.

-Je vois... je vois que... que les esprits vous mettent à l'épreuve.
Ils vous testent pour savoir si vous serez digne d'accéder à l'Eternité. Mais je vois aussi certaines qualités qui vous aiderons à franchir ces épreuves. Vous avez de grandes ressources et un caractère qui plaira beaucoup à n'en pas douter.
Vous allez certainement passez quelques moments difficiles mais ce ne sera pas en vain. La récompense pourra être grande, croyez moi.
Si le passé n'a pas été des plus cléments, ayez fois en l'avenir et en vous-même.
Contrairement à ce que vous pouvez penser, ce coup de jus est peut-être une des meilleurs choses qui vous soit arrivée. Cet implant mort va vous permettre de vous révéler tel que vous êtes vraiment. C'est ce que les esprits veulent voir et ils semblent déjà aimer ce qu'ils voient. Mais ne vous étonner s'il vous arrive quelque... petits imprévus. Certains d'entre eux sont un peu malicieux.

Elle s’interrompt un instant et fronce les sourcils (ou plutôt les écailles qui les remplacent) en passant une de ses griffes sur une des lignes de la main de Sio.

-Ça par contre... ça va pas aller... il va falloir faire quelque chose...

-et bien... je ne vais pas vous mentir ni tourner autour du pot. En gros, vous avez la poisse.
Mais une poisse assez monstrueuse, voir mortelle.

Elle lui annonce ça comme d'un air dégagé, comme si c'était étonnant mais pas si grave que... qu'une chose mortelle par exemple.
Est-ce parce qu'elle s'en fiche ? que ça n'a pas grande importance pour elle ?
Est-ce des paroles en l'air pour se rendre intéressante ?
Ou est-ce qu'il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter, en fait ?
ou alors, autre chose ?

-mais je peux vous arranger ça et ainsi éviter qu'un sort tragique vous arrive. Ça peut aller loin la malchance.
C'est ça l'ennui avec des mains qui plaisent autant aux esprits. Ça en attire aussi de mal intentionnés. L'un d'eux vous aura jeté un mauvais sort, peut-être un jaloux. Mais je saurais faire en sorte qu'il cesse de vous importuner... si vous le souhaitez.

Là dessus, elle attend une approbation en la fixant droit dans les yeux d'un air plus sérieux. Ce sera "oui" ou "non", mais pas de "peut-être" ou "si ça vous chante".
Cette fois-ci, elle ne lui prend pas la main de force, et n'entame pas la moindre action sans son accord. Il est même difficile d'être plus immobile que la lézarde en cet instant. Ce n'est plus le moment de prendre ses prédictions à la légère.

-de pluss ce ne sera pas gratuit.

-et bien... une paire de pile, un briquet et un rouleau de papier toilette... deux rouleaux ! et je vous laisse une belle pomme en bonus.

le tout avec un sourire un peu commercial et carnassier.

-alors ? Marché conclu ?

Liza lui tend sa main griffus et attend une réponse. En même temps, de son autre main, elle cherche quelque chose dans une poche de pantalon.

-Bien...

La main froide se referme sur la chaude. Elle la tire vers elle et la tient fermement, en la maintenant ouverte.
Ça y est, elle a trouvé ce qu'elle cherchait dans sa poche : un objet rectangulaire. Un petit clic et c'est une lame qui en sort. Elle ne laisse pas le temps à Sio d'admirer son tranchant car elle vient lui entailler la paume d'un geste vif.
Elle rentre ensuite la lame, range le couteau dans sa poche et en sort un autre objet : un petit sac fermé d'un lacet. Elle l'ouvre avec les dents pour ne pas avoir à lâcher la main et déverse un peu de la poudre qu'il contient sur la plaie.
Ça pique ? C'est normal, ça pique toujours le sel sacré. C'est aussi très bon sur un steak.

En tenant toujours fermement la main pour ne pas qu'elle s'échappe et se fichant toujours des éventuelles plaintes de sa cliente, elle fouille dans son panier à provision.

-où est-ce qu'il est ?
Mince, j'ai du oublier d'en prendre
Vous n'auriez pas un peu de citron ?

-pas de citron ?
bon tant pis
ce sera juste moins efficace.

Voyant Sio qui se tortille, s'agite et se roule par terre comme un cochon qu'on égorge, elle la regarde avec un certain dédain et ouvre ses doigts, laissant la pauvre petite chochotte s'échapper.

-Vous n'êtes pas très coopérative.
Il aurait fallu marquer la chair un peu plus en profondeur pour permettre au maléfice de partir plus facilement. Mais si c'est trop dur à supporter...
C'est dommage, parce que c'est vraiment pas grand chose comparé à ce que vous risquez. Mais bon, espérons que ma manœuvre aura été suffisante.

La lézarde regarde autour d'elle, cette pièce exiguë, une légère grimace sur le visage. Puis elle ressort son couteau et remonte sa manche jusqu'au coude.

-La douleur présente est insignifiante. Le temps passe et même les cicatrices ne sont pas éternelles.

La voilà qui s'entaille la peau, de la paume de la main jusqu'à la moitié de l'avant bras. Elle trace une longue ligne de sa lame, puis deux autres petites, parallèles, au creux de la main et un cercle au niveau du poignet.

-La mort par contre, c'est la fin de l'avenir.
Ils sont rares, ceux qui peuvent vous en faire revenir.

Que les esprits vous gardent... les bien intentionnés.

15h12 - Voiture 24.

Une voiture de patrouille comme il y en a tant d'autres, mais celle-là contenait un Cyborg ... Et un petit sapin qui sent bon ... Enfin non, mais Il aurait aimé ...

" Centrale aux officiers disponibles, on a un appel concernant un Code 12 au ... Attendez. 842 Fontaine Avenue. Oui, c'est cela. Les voisins ont vu entrer un personnage inconnu d'apparence non standard avec la résidente. "

" ... Ah, les affaires reprennent ... Affirmatif Centrale, Sierra 3 en route. "

15h18 - Bas du bâtiment.

Le concierge est parti faire ses courses, les interphones n'existent plus depuis des années. Interrogations purement pratiques tandis que le Cyborg continue à fumer son cigare.

* Je te comprends pas des fois Kane, t'es le premier à vouloir cogner sur tout ce qui bouge ... *

* Roh, il va pas tarder, j'ai envie de faire les choses tranquillement ... C'est pas comme si y'avait un repaire de malades à l'intérieur. *

* C'est pas compliqué pourtant : Je transperce la porte avec un coup de poing et j'ouvre de l'autre coté. C'est qu'un modèle civil ... *

15h23 - 4ème Etage

Une ouverture forcée plus ou moins gentiment plus tard, l’ascenseur est en panne. Bien que les robots n'éprouve pas la fatigue, un certain cerveau humain se dit que c'est pas plus mal que ça ne soit que le 4ème Etage.

Elle se décide à frapper à la porte indiqué, avec calme et pondération : Là au moins, on sait qu'il y a quelqu'un. C'est donc avec autorité que la voix résonne.

" Police, veuillez ouvrir ! "

La police, ça c'est vraiment la poisse.
Mais Liza n'est pas du genre à paniquer pour si peu. Elle se fige quand même un instant, surprise sans doute. Puis elle se penche tranquillement vers Sio pour lui demander à voix basse :

-Vous n'auriez pas un placard ou un dessous de lit à le prêter ?
Oh ! et vous devriez cacher ça

elle montre la main qui brille, bien sûr
puis elle regarde par terre, deux petites tâches de sang, celui de Sio quand elle lui a tailladé la main.

-et ça aussi peut-être.
A part ça, ne vous en faites pas. Rester calme, faites comme si c'était un jour comme un autre et tout ira bien.
Ne la faites pas trop attendre.

D'ailleurs, Liza n'attend finalement pas l'accord de la locataire pour se cacher. Elle ouvre un des placards de la cuisine, en sort ce qui l'encombre (un peu plus ou un peu moins de bordel dans l'appartement, ça ne se verra pas) et se glisse à la place des casseroles. C'est assez étroit et la lézarde est assez grande, mais aussi assez mince et souple. Elle parvient à se plier en trois, la tête dans les genoux et à refermer la porte.
Elle ne bouge plus, d'un cheveux et on ne l'entend plus.

La porte s'ouvre. Une humaine comme les autres, qui la toise de bas en haut avec un air absent ... Comme tout les autres.

* Doute dissimulé. Analyse positive sur des relents de sueur, elle a quelque chose à cacher. *

* Non, en fait, c'est la réaction organique logique quand tu vois débarquer une fliquette qui aurait plus sa place dans un film porno qu'au pied de ta porte, et avec un cigare au bec. Tu manques sérieusement de psychologie Oktounette. *

Bien sûr, Oktane ne savait pas ce qu'était un "film porno", mais bon, vu les réactions employés à chaque analyse de sa part par son alter-ego, elle commençait vaguement à saisir.

En attendant, la porte n'était pas ouverte complètement. Ça, par contre, en présence de la police, c'était louche. La journée n'allait peut-être pas être si calme qu'elle le pensait. Légèrement blasé toutefois, elle répondit à la question de cette citoyenne ... innocente ? Non, l'innocence ne prouve rien, ça cachait quelque chose pour le cerveau organique !

" En effet m'dame. Les voisins ont signalé l'entrée dans cet appartement d'un personnage qui leur était inconnu, et vraisemblablement inquiétant. Veuillez me laissez entrer, j'ai quelques questions à vous poser et trucs à vérifier. Simple contrôle de routine ... "

Une nouvelle bouffée sur le cigare bon marché. Une exhalation un peu partout dans le périmètre du visage de la citoyenne sans vraiment y accorder une quelconque importance.

L'intérieur est en effet sacrément bordélique. Un bordel tel qu'il devrait être répréhensible ...

Le Cyborg inspecte méthodiquement la scène, tout est passé au peigne fin avec une méthodologie oculaire à vous faire retourner un Sherlock Holmes dans sa tombe.

* Éponge imbibé de sang près du lavabo. Dérangement anormalement rapproché des différentes casseroles ... Il y a anguille sous roche ... *

* Tu sais que tu as un penchant paranoïaque presque ... presque organique par moment ? Si y'avait un tel foutoir dans ta chambre, je suis sûr que tu ne manquerais de finir par te couper sans faire gaffe !... *

* Sarcasme hors-de-propos, mon interface ne tolèrerait pas un tel... *

* Ouais, ben ton interface si parfaite vient de laisser une marque de pied dans une boite en ferraille, Oktounette. Je doute que ça fasse très bel effet d'un point de vue purement professionnel. *

En effet, au milieu des innombrables babioles et broutilles gisait maintenant une boite profondément marquée par un pied lourd de robot déjà assez anormalement méthodique dans sa démarche d'inspection de l'appartement. Ne sachant pas si cela se fit entendre et profitant du dos que leur présentait la citoyenne, elle poussa doucement le cadavre sous la table ; ce serait une cachette convenable pour l'instant. La concertation intérieure portait maintenant sur la méthode d'interrogatoire. Il n'y eût pas le temps pour un consensus : Kane avait d'autres chats à fouetter que traquer des fantômes, une méthode basique fut donc utilisé à l'insu total du propriétaire légitime du corps. L'arme de service était maintenant sorti et pointé directement vers la tête de celle qui était occupée à faire sa vaisselle, mais nul doute que le sifflement caractéristique qu'émettait l'arme quand on ôtait la sécurité la rappellerait à la réalité.

" Bon, j'imagine que vous n'aimez pas être importunée comme ça pendant votre temps-libre, et j'avoue que j'ai d'autres chats à fouetter. On va donc la jouer rapide : Où est cet individu inquiétant signalé par vos voisins ? Je vous laisse 10 secondes pour répondre. "

Consternation et indignation totale d'Oktane : Évidemment qu'ils avaient le droit, mais la mise en retrait d'un citoyen totalement innocent lors d'un simple contrôle de routine et cela sans aucun motif était très nettement déconseillé. Le plus souvent un motif pur et simple de retrait pour excès de zèle. Dans le cas d'un robot infiltré sensé ne pas faire de vagues...

Il y avait de plus un rapport à remplir, et il n'était même pas dit que les voisins pouvaient avoir montés cette histoire ...

* Calmos, lui répondit son alter-ego expéditif. Soit elle est coupable et elle craque, soit elle est innocente et elle a la réaction logique " Gnagnagna, je comprends pas, gnagnagna, j'ai rien fait. " : Dans les deux cas on range le pétoire ... Je te rappelle que c'est une simple citoyenne. Elle est pucée, elle va pas cacher un Hors-Système au risque de se faire sauter le caisson aussi bêtement ... Et puis de toutes façons, tu la vois aller chialer au Central ? *

Une évaluation un peu hâtive que se voulait d'être contestée par Oktane, mais de toutes façons, elle ne pouvait plus faire grand chose maintenant que son bras pointait un revolver à la tête de son interlocutrice. Les agents du NOD n'avaient pas pour habitude de dire " Je rigole ! ".

Va-t-elle sortir d'elle même pour sauver son amie ?
surement pas
Invoquer les esprits pour qu'ils leur viennent en aide ?
en silence alors et sans bouger. Par force de l'esprit peut-être. Vous croyez que c'est possible ? Enfin, si déjà vous y croyez, à ses esprits.

Et Sio, est-ce qu'elle va la dénoncer pour sauver sa peau ? Il vaudrait peut-être mieux pour elle qu'on ne sache pas qu'il y a un lézard dans sa cuisine. Elle aurait surement des ennuis pour l'avoir caché, même si elle cafte.
En même temps, si elle est bonne comédienne, elle pourrait peut-être arriver à faire croire à la fliquette qu'elle l'a amener chez elle pour mieux la livrer au NOD. Ce serait fourbe, mais quand il s'agit de rester en vie...

Liza garde tout de même son calme. Tant qu'elle reste cachée, et que la NOD ne vient pas fouiller les placard, elle ne risque rien.
Et puis elle a quelques porte bonheur avec elle, dans les poches de son manteau.

son manteau... il est resté sur le dossier de la chaise et son panier à provision juste à côté.
Alors ça, c'est la mouise. La poisse de Sio serait-elle contagieuse ?
Si jamais la dame avec son flingue tombe sur les affaire de Liza, quelqu'un va certainement passer un sale quart d'heure, peut-être même le dernier.
Ses poches de manteau sont bourrées de trucs illicites et suspect : des herbes aromatiques ou autres qu’aromatiques, des champignons comestibles ou hallucinogènes, des fraises des bois, des pattes de poulet et de lapin, un pot de confiture, un jeu de carte et tout un tas de grigri en tout genre. Rien que la pomme dans le panier pourrait leur couter cher. Bien plus cher qu'un rouleau de PQ ! Une vie, c'est vraiment cher payé pour un fruit, même défendu.

A moins d'un miracle, les carottes sont cuites.
Mais Liza n'est pas aussi pessimiste. Elle attend sagement dans son placard, comme s'il n'y avait vraiment pas de quoi s'affoler.
De toute façon, qu'est-ce qu'elle pourrait bien faire d'autre ?

Soupir de satisfaction interne pour le cerveau. Indignation continu pour le Robot. Il range l'arme dans son holster.

" Et bien voilà ! Avouez que c'est tout de même vachement plus simple et moins douloureux que de péter une vitre pour vous faire gober un à un les débris ou de vous coller la tronche à la plaque chauffante ! "

Le ton était vraisemblablement des plus satisfaits, et de l’entrebâillement de la porte de la chambre, la policière se mit à faire les cents-pas dans la pièce, à la recherche d'un peu de nourriture comestible sous les aliments en décomposition.

" Bon, et bien maintenant qu'est réglé cette question, on va procéder à la description de l'individu, mmh ? " Fit-il, comme si la police avait toujours été une grande ami de cette habitante. Elle s'assit pour cela sur une chaise de la cuisine sur laquelle une fortement grossière tenue était posée, une tenue qui sentait clairement le Dehors. Il choisit toutefois de ne remarquer cela, et reporta son attention sur ce joli petit panier de provision. Un de ces modèles comme on n'en faisait plus, artisanal ... Ah, ces gens des bas-quartiers faisait des choses formidables, et les capteurs nasaux lui faisait parvenir un doux fumet de champignons et de substances à fumer plus ou moins légales ... Une véritable plaie que ce corps ne puisse plus en ressentir les effets. Qu'à cela ne tienne, il ouvrit tout de même le sac pour y piocher un grand champignon blanc d'air affable.

" Bon, bon, bon. Je vois que vous aimez faire vos courses dans des endroits mal-famés, et je me demanderais bien ce que mes supérieurs diraient du contenu de ce panier ... Voilà qui vous fait plus d'une raison de dénoncer précisément cette loque qui trainait sur votre paillasson. Allez, un petit effort ... *miomch* Hmm, vraiment pas mal ce petit champignon... "

* - Composition organique : Amanita Phalloides. Champignon Mortel. Quantité ingérée 4 fois supérieur à la dose létale pour un humain. *
* - Heeeu, c'est grave ? *
* Si j'avais un foie, j'aurais été mise hors-service dans les 12 heures. Je reprends les commandes, tu vas griller notre couverture.

La voix et l'attitude du robot sembla se durcir d'un coup, comme si son corps avait voulu exprimer une sorte d'expression signifiant " Bon, fini les conneries. "

" Donnez-moi une description détaillée de cette personne qui est passée chez vous. Je veux également connaitre le nom de votre fournisseurs en substances venant de l'extérieur, car je doute que vous ayez pu aller cueillir quoique ce soit à l'extérieur de la ville avec un EndVice dans votre boite crânienne. Réfléchissez bien aux tenants et aux aboutissants de l'affaire. "