Description : c'est un obsédé, ça cabine ressemble à une boite de nuit, avec lumiere et musique sur telecommande, minibar et champ...

Ca m'a l'air plus confortable, voire même coquet, que dans la salle des machines où je viens de passer mes trois dernières années. A peine j'entre dans la cabine qu'un homme surgit sur le côté, je lui envoie direct un grand coup de hache dans la gueule, poussant un grand cri qui vient du coeur.

« AAAAAAAHHHHHH !!!! Un bruit de verre explose. Le miroir tombe en morceaux à mes pieds, des projections coupantes me cinglent légèrement le visage.

OH PUTAIN !

Je rapproche mon visage des quelques pans de miroir qui restent encore accrochés et contemple les effets du temps au travers de mes lunettes fendues.

Toutes ces années... Enfoiré ! t'as pris un sacré coup de vieux... Mais ils m'auront pas, j'suis trop malin, ma barbe n'a pas poussé à cause des drogues qu'ils m'ont fait avaler mais maintenant c'est fini ! Une grande armoire blanche dotée d'un "plus" rouge indique des réserves. Un grand coup de passe partout dans sa gueule et la voilà en libre service, je vais pouvoir "contrer" les effets de leurs drogues.

Il l'avait trouvée allongée sur le sol froid et trempé de la Cabine Grand Luxe. Elle gisait inconsciente dans la salle de bain, vêtue seulement de ses sous vêtements. La pauvre enfant avait sûrement dû se cogner en rhabillant de sa douche lorsque le bateau avait fait un tango déchaîné avec les flots quelques instants plus tôt.

Lui qui avait rechigné à aller à la recherche de survivants sous l'ordre du Captain Stupid, se voyait désormais grand vainqueur de l'expédition.

Il avait hésité...deux secondes en fait. Car son deuxième cerveau avait pris de suite le relais, passant d'une forme escargot à la forme éléphant.
Chaaaaaaaa-piteau !!!!!!
Comme un chasseur fier de sa précieuse proie, il a décidé de la ramener dans sa cabine, enveloppée dans une grande serviette de bain. Ainsi elle ne serai que pour lui. Rien qu'à lui.

Cela doit faire maintenant plus d'une heure qu'il la regarde dormir. Ses tétés ... euh !!! sa poitrine se soulève au rythme de sa respiration.
Adam rêve. Menton dans les mains accoudé à la table d'opération où sa perle dors du sommeil des justes. Bien sûr il est encore et toujours en mode éléphant. Mais pas pour longtemps.

Comme dans un mauvais film, un gars entre dans la chambre en trombe, hache à la main. Il défonce le miroir Sixties imitation "boule à facette" sur les bords et, comme s'il était seul, se met à fouiller dans l'armoire à pharmacie.
Pfiiiiiout !!!
Mode escargot.

Non mais ça va bien là ?

Quelle répartie Doc' !
Bon faut le comprendre quand même ! Mettez vous à sa place !
Oui ?
Euh non en fait.
Si !
Style vous seriez pris en flag de matage de film X. Vous faites moins le malin n'est-ce pas ?
Voilà vous voyez.

Et puis ...

CRAAAAAC !
Un bruit de porte que l'on fracasse.
Puis une voix.

Non mais ça va bien là ?

J'ouvre péniblement les yeux.

C'est open-bar ! Qu'est-ce qu'il y a au menu ? Je pose la hache sur le côté et commence à farfouiller dans l'armoire à pharmacie. Doliprane... je balance... des bandages rien à foutre... viagra ... rien à branler... acide acétyl... salci... slics... trop compliqué dégage... Stilnox ! Ca a une bonne gueule. Je sors deux tablettes de leur boîte, extrait à l'arrache la plupart des cachetons que je rassemble dans une main avant de les avaler cul sec. La moitié tombe par terre.


« Non mais ça va bien là ? Non mais ça va bien là ? Non mais ça va bien là ? Non mais ça va bien là ? Non mais ça va bien là ? »

Oh putain ça résonne. Qui est-ce qui parle ? Je me redresse, tourne la tête de droite à gauche, les images arrivent 3 secondes plus tard mais c'est pas grave. Mais y a quelqu'un là, en uniforme, avec une jeune femme allongée sur une table d'opération... Oh l'enfoiré ! Il est avec eux, il fait des expériences sordides à cette pauvre prisonnière ! Je me jette sur ma hache et me rue vers le binoclar en hurlant.

AAAAAHAHHHAHAH ! Creêêêêêêêve !! La lame d'acier s'abat sur le tortionnaire qui l'esquive au dernier moment. Sans même bouger. Sont forts ces cons-là. J'explose l'évier situé juste à côté (à environ 2,5 mètres), libérant une gerbe d'eau sous pression qui envahit la pièce. Ebloui par la flotte, je lâche la hache qui tombe au sol. Je tombe à mon tour à la renverse dans une grande flaque qui vient de se former et ne cesse de s'agrandir.

Le bourreau se précipite derrière l'évier, et actionne un robinet qui fait taire le jeu d'eau. Cet enfoiré avait tout prévu, il m'a eu avec son bouclier psychique, sans quoi je l'aurais éclaté. Je vais sûrement passer sur la table d'opération maintenant, finir comme cette pauvre fille qui semble complètement camée... Va falloir la jouer fine. Surtout ne pas leur donner ce qu'ils veulent à ces putes de fédéraux.

« Mais qui êtes vous bordel ? Vous auriez pu nous tuer ! »
Il est malin le bougre, il masque ses questions et croit que je vais y répondre sans m'en rendre compte... petit joueur, il ne sait pas à qui il a affaire. Il veut savoir qui je suis ? Il ne va pas être déçu... Nier, nier, nier.

« C'est même pas vrai ! C'est vous qui aurez pu me tuer, avec toute cette eau, vos savez très bien que je suis allergique, révisez vos dossiers, ordure ! » Il fait la tête de celui qui comprend pas mais moi je sais. Il veut mon nom... Je cherche rapidement un objet afin d'exciter mon imagination créatrice et lui balancer un nom qui va me couvrir... ouai je suis bon !

Je regarde autour de moi... non, non pas ça, non... putain je connais aucun objet ici, je dois être à l'étranger, dans un pays lointain... ouai c'est ça ils m'ont transféré loin pour pouvoir s'adonner sans crainte à leurs agissements odieux. Utilise ton cerveau mec, utilise ton cerveau ! Tout à l'heure... oui, les flammes, la hache, le bidon qui crâme...
[clac] « Reveillez-vous ! Vous allez bien ? »

Aïe le con m'a mis une gifle, évidement que je suis réveillé, je fais juste semblant pour fuir son interrogatoire et ce blaireau tombe dans le panneau. J'ai le dessus. « Qui êtes vous ? » Donc j'étais au bidon de White Spirit... « Quel est votre nom ?
- Je... suis Mr... Mr Bidon... nan ! Mr White... Spirit, Mr White... c'est ça. »

Comment je les ai nickés. Ils sont sans voix... je les vois parler, gesticuler au ralenti, avec leurs grosses têtes, .... moi je suis bien là... il fait chaud et je les attends plus.

Oh le fou !
Le cinglé est en train de se descendre une boite de Stilnox !
Mais il barge le mec ?
La posologie est largement dépassée là. Logiquement en cas d'insomnie un seul cacheton est censé faire l'affaire. Alors là ! Deux tablettes ... Le mec risque de pioncer un sacré moment.

Le Doc' est bien dans la mouise.
Ni une ni deux il se met en mode Sauveteur En Mer lâchant des yeux pendant quelques minutes sa belle sirène.
Clac. Clac.
Torgnole. Seul remède efficace. Un aller retour bien mérité.

Le gars se détend.
Ses yeux sont moins hagards et il articule deux trois mots.

Mr White !
Et bien dites moi ce qui vous prend.
On a pas idée d'avaler une boite de somnifères comme ça.

Vous voulez en parler ?

Le Doc' nous sort son sourire le plus médical.
Moi je serai patient ben j'aurais bien les chocottes.
Sont complètement barrés sur ce bateau.

Je vois le docteur fol-dingue du FBI gesticuler et articuler des mots sans qu'aucun son de me parvienne. Je peux enfin souffler, inaccessible. J'assiste à la scène comme simple spectateur... tiens ! il vient de me mettre une grande beigne dans la tronche... marrant j'ai rien senti, pas même une caresse (ce qui n'est pas le cas de tout le monde dans cette cabine). Il y va à grands coups de pieds maintenant, ses chaussures renforcées ont l'air bien solides... ça éclabousse même un peu mais je ne sens toujours rien, pas la moindre sensation. Je ne sais pas comment je fais ça mais c'est génial... Je vais fermer les yeux un peu.

J'ouvre les yeux et tente de remettre mes idées en place. J'y comprend rien.
La croisière.
Le gars que je tenais par le bras.
Tout cela me reviens en mémoire.
Mais en fait c'est tout.

Je me redresse et m'assoie. La serviette de bain qui me servait de couverture glisse en même temps, révélant une tenue des plus simpliste. Soutif et culotte.
Bien ma fille !!! Qu'est ce que t'as foutu ?
Pire !!!
Je me rend compte que je ne suis pas seule dans la pièce. Je suis accompagnée de deux hommes. Le médecin du bateau apparemment et un autre gars allongé au sol en train de comater.
Mais qu'est-ce qu'ils foutent ?
Vite fait bien fait je jette un coup d'oeil circulaire à la cabine à la recherche de mes fringues. Ca tombe bien j'ai l'impression que les deux gars m'ont pas encore vue.
Merde pas de fringues en vue.
Schit !
J'vais quand même pas me balader en petite culotte non mais !
Finalement, au dos de la porte de la cabine mon regard tombe sur une espèce de veste blanche, sûrement celle du toubib.
Illico presto je saute sur mes deux jambes et courre (courir est un bien grand mot vu comment ça tourne dans ma tête) et me dirige vers la porte pour me saisir de la veste.
Au moment où je l'enfile j'entends un hurlement terrible.
Un truc à vous donner envie de gerber.
Une voix de femme.
Aigue.
Horrible.

Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
C'est quoi ça ?

J'me suis reculée à toute vitesse, et me suis rapprochée des deux gars sans chercher mon reste.
Ca y est ! J'ai le trouillo-mètre à zéro pour de bon !!!!!

Le Doc' est en plein rêve.
La sirène qu'il a sauvé des eaux lui réalise son plus grand fantasme.
EN SOUS VETEMENTS SOUS SA BLOUSE !!!!!

Là il est en transe.
Vous vous souvenez du loup de Tex Avery ?
Yeux exorbités et langue pendante ?
Et bien voilà dans quel état se trouve notre Doc' !

A n'en pas douter sa réaction est immédiate.
Chaaaaaaa-piteau !!!!!!

Ses tétés épousent parfaitement le haut de la blouse. Il ne voie plus que ça. Surtout le petit bouton qu'elle a fermé rapidement qui se tire sous la pression de sa poitrine.
Chaaaaaaa-piteau !!!!!!
Il est au bord du malaise vagal.

C'est un cri de femme qui le rappelle à la réalité.

Dilemne pour notre Doc' des mers.
Trop de patients d'un coup.
Comment gérer tout le monde ?
Surtout que le cri à l'air réellement désespéré.

Alors Doc' prend son courage à deux mains. Il range ses trucs et sa trique et se relève fièrement.

Le devoir nous appelle !
Une demoiselle en détresse a besoin de nous !
Allons y !

Il tend le bras à l'homme qui est toujours un peu dans le flou pour le relever (hors de question de le laisser seul ici, il pourrait tomber sur sa boite à trésors secrète) puis tend la main à sa sirène.

Ne perdons pas de temps !
Vite !

Par là

Avec l'aide d'Arya, je m'assoie sur une chaise et la jolie demoiselle commence à fureter un peu partout pour trouver de quoi soigner correctement cette blessure. Ca s'est arrêter de saigner mais ça lance toujours autant et je n'ai pas envie de jouer les super-héros qui souffrent en silence tout en suivant le scénario de leur aventure.
Avec la vieille, on se regarde salement parce que je lui ai soufflé la chaise sur laquelle elle voulait poser son postérieur mais désolé grand-mère, les blessés passent avent le quatrième âge!

Alors que règne cette entente parfaite entre nous, voilà qu'un gosse débarque dans la cabine. Il est pas grand. Il a encore son déguisement et semble... ailleurs. Oui, il le dit lui-même. Il est perdu. Bon. Je raffole pas de la compagnie des moins de 18 ans et avec madâââme Abolizan, nous voilà presque prêts pour une photo de magazine sur le rapprochement des générations! Je soupire. Encore un boulet. Mais il faut bien le rassurer.

Allez entre! Non, je te rassure, tu n'es pas perdu. C'est l'infirmerie, tu vois?

Je lui montre ma jambe. Mon pantalon est devenu rouge. Je m'en cogne un peu désormais, je l'avoue.

Je me suis blessé cette nuit, quand il y a eut... et bien... tu sais, l'accident dans la grande salle de soirée. Et tu viens d'où comme ça? Tu as croisé du monde en venant?

On se met tous les trois à le regarder, comme s'il allait nous rapporter des nouvelles d'un monde extérieur protégé de la folie qui s'est emparé du navire.

L’homme du groupe prend la parole pour répondre à Gaëtan. Celui-ci remarque qu’il a du sang sur son pantalon. Il s’est blessé lors du choc, explique-t-il au jeune garçon. Ca doit faire mal vu tout le sang… Gaëtan sent un frisson glacé lui parcourir tout le dos. Si cet homme est ainsi blessé, qui sait à quoi ressemble la mère de Gaëtan ?

Le jeune garçon entre dans l’infirmerie et s’approche timidement des trois inconnus.

« Et tu viens d'où comme ça? Tu as croisé du monde en venant? demande alors l’homme.
- Je… Euh… J’étais avec des gens… Je crois… Je suis pas sûr. Il y avait une femme… Maryann… Et un homme… Et Jamie, un petit garçon qui cherchait sa maman, mais il ne l’avait jamais vu. Mais je sais pas où ils sont. Je sais pas comment je me suis retrouvé ici en fait… C’est vraiment bizarre… »

Gaëtan regarde ses pieds et bouge nerveusement, conscient de l’absurdité de ce qu’il raconte. Il a envie de demander s’il ont vu sa mère mais il se retient pour une raison qui lui est inconnue.

Un autre gamin qui cherche sa mère? Décidément, c'est une épidémie! Elles ont toutes disparu ou quoi?
Pendant qu'Arya met le souk à la cabine du toubib pour trouver de quoi soigner correctement ma plaie, je nous présente au petit qui n'a pas l'air dans son assiette et on le comprend. Déjà que nous, ça va pas fort... Je lui fait signe d'entrer dans la pièce.

Ecoute petit, on est un peu tous perdus avec ce qui s'est passé cette nuit mais je suis sûr que tu vas retrouver ta maman, ok? En attendant, tu peux rester avec nous si tu veux, tu seras plus en sécurité que tout seul. Voici Liliane, notre mamie sucre, la gentille et jolie demoiselle qui me soigne c'est Arya et moi c'est Nath'.

Je lui fait un sourire et je remarque Arya qui fait des efforts pour ne pas s'étouffer de rire sur le "mamie sucre". J'avoue que là, j'en ai profité. C'est pas ça qui va la dérider la vioque mais ça va rassurer le petit. Enfin, j'espère. Arya a des doigts de fée. Elle n'a peut-être pas un brevet de secouriste mais bon sang qu'elle s'applique et qu'elle fait ça bien!

On va aller chercher quelqu'un qui a aussi disparu. Un Walter. Ca te dit quelque chose?

Liliane, Arya, Nath’… Encore des nouvelles personnes qui font irruption dans la vie de Gaëtan aujourd’hui. Et tout ça suite à un terrible événement. Ca fait beaucoup pour un jeune garçon un peu ailleurs.

Mais bon, maintenant il va devoir rester avec eux, il va donc devoir s’habituer à ces inconnus. Gaëtan affiche un petit sourire timide mais continue de fixer ses pieds.

« Moi, c’est Gaëtan... »

C’est tout ce qu’il trouve à répondre et s’en serait sans doute tenu là si l’homme n’avait pas continué. Gaëtan n’a pas l’habitude de parler ainsi à des inconnus. En général, il préfère se faire discret, mais là c’est bien différent. Il devrait donc tenter de se décoincer s’il veut arriver à quelque chose.

« On va aller chercher quelqu'un qui a aussi disparu. Un Walter. Ca te dit quelque chose?
- Mmmh… Non. On devait aussi le chercher, avec l’autre groupe, mais… Personne ne savait qui c’était… Ils nous ont rien dit tout à l’heure… Il a quoi de si spécial ce Walter ? »

Pour la plus grande surprise de Madame, Ginette trébuche contre le pied d’un fauteuil et s’étale de tout son long, laissant échapper son fardeau.
Madame se relève précipitamment. Par chance, elle n’a rien de casser, mais certainement elle aura des bleus suite à cette chute. Une femme de son âge est bien plus fragile qu’une petite jeunette.
Avant que Ginette ne se relève, Madame ramasse vite son arme, récupère celui qu’elle prend pour son Bichon et prend la fuite.
Presque tout le monde a quitté le petit salon par petit groupe pour rechercher quelqu’un. Elle va donc essayer de rattraper des personnes, ainsi elle risque moins gros si l’autre la poursuit.
Madame parcourt donc le peu de distance qui la sépare d’un des groupes. Elle traverse vite les coursives tribords et suit les voix jusqu’à ce qui semble être l’infirmerie. Avant de rentrer, elle vérifie que son arme est bien dissimulée sous son gilet, étant donné que son sac est resté au dressing, elle se forge un magnifique sourire faux, et c’est partie.
Ils ne sont pas très nombreux, remarque-t-elle immédiatement. En fait ils sont quatre. Un homme, une jeune femme, une vieille et un gamin qui n’a pas l’air très normal. Avec ça, Madame est peu aidée. Ce ne sont pas eux qui vont la protéger contre Musclor au féminin…
Mais bon… Tant pis.

Bonjour ! Je suis contente de trouver quelqu’un. Je commençais à me sentir… oppressée, disons, dans le petit salon. Mais c’est bon. Tout est réglé maintenant. J’ai cru comprendre que nous recherchions quelqu’un mais je n’ai pas eu l’occasion d’entendre qui. Si vous pouviez me le dire…

[Me voilà donc de retour et pour de bon cette fois. Je promets de ne pas vous frêner, et si au pire je prends vraiment trop de temps, zigouillez moi ]

Nous devons trouver Walter, ou au moins des indices... apparemment il a disparut depuis un moment... Et si ça inquiète le capitaine je dirais que ça devrait nous inquiété aussi...

C’est la jeune femme qui lui répond. Seulement avec ça, Madame n’est pas très avancée. Qui est donc ce Walter recherché par tous les survivants opérationnels ? Il y tellement de personne disparues, c’est donc quelque peu insensé d’en rechercher une en particulier. Enfin bref. Le capitaine a sans doute ses raisons. Et comme l’a si bien dit la jeune femme, si le capitaine s’inquiète pour ce type, c’est qu’il y a quelque chose d’important lié à lui.

Walter… Walter… Ce nom ne me dit rien. Si jamais quelque chose me revient, je vous ferais signe.

Madame fait un petit sourire qui se veut amical.
Dans ses bras, le faux Bichon se commence à se débattre. Elle profite de cette occasion pour baisser le regard vers le chien et en même temps vers l’endroit où elle a planqué son arme. Tout va bien, elle est encore bien dissimulée.

Allons Bichon ! Qu’est-ce qui te prend ?

D’un coup, Madame relève la tête et s’exclame :

Oh ! Que je suis sotte ! Je ne me suis pas présentée. Madame de France. Et voici Bichon. Tu dis bonjour Bichon ?

Pour toute réponse, le bichon se débat encore plus.

La reine de la crème anti-rides, dès son arrivée dans la pièce, s'est jetée sur un tabouret. Elle boudait et ronchonnait dans son coin depuis un moment, accueillant le gamin par un regard de haine pure et la mémère à chienchien par un reniflement méprisant. Même le miel dans les paroles de Nathanaël ne parvient pas à lui redonner un air moins rogue.

C'est ça, allons voir ailleurs si nous y sommes, finit-elle par décréter.

Oui, c'est vrai qu'il se fait tard... Et mon ventre crie famine! A force d'avoir mal, j'ai zappé sur l'impression de faim c'est donc avec entrain que je me mets debout sur les béquilles, que mon sang se retrouvant propulsé trop vite vers le cœur s'emballe, que la tête me tourne en conséquence et que je m'affale sans distinction aucune sur le fauteuil, le regard un peu hagard.

Hola... ça va pas du tout moi... Attendez... on va aller aux cuisines... oui, bonne idée, on pourra trouver de quoi manger. Mais laissez-moi deux minutes...

Le tournis se calme et cette fois je prend appuie sur les deux cannes et je me relève tranquillement. Ca va beaucoup mieux. On peut y aller.

Mesdames, jeune homme... après vous.

[direction les cuisines si vous le voulez bien!]