Camilia avait croisé des automates et été passé devant bien des caméras de surveillance, c'était bien, il fallait qu'on la voit passer une quantité de temps dans la normale chez les valkyries. Toujours s'approcher de la normalité, pas trop tout de même. Être dans la moyenne pour tout c'est suspect... Dans un monde où tout le monde suspecte tout le monde et craint d'être suspecté, la paranoïa relève d'une bonne santé mentale.

Elle franchis la porte et la referma a clé avec empressement, pour connaitre les bureau du ministère de l'ordre ou l'on zappait d'une caméra l'autre, elle savait qu'aucun système ne pouvais enregistrer dans cette pièce. Elle évacua son stress dans un long souffle comme lorsqu'elle entrait dans sa salle de bain, un autre lieu ou elle se sentait en sécurité.

Un frisson dans le cou lui rappela qu'elle n'était pas totalement seule.

– Pouvez-vous payer la première moitié d'abord ?

Camilia se raidit et prit dans son une somme correspondant effectivement à deux fois une journée bien remplie pour une Valkyrie. Et se retournant la posa dans la main qui venait de lui laissé se frisson étrange qu'elle ressentait encore comme pour d'autre sens, la persistante d'un stimuli trop intense.

-Voilà le tout. Si je suis là avec vous c'est que je tâches de vous faire confiance, faites de même.

Elle remarqua que Teehee fixait le lit avec appréhension.

-Ne vous inquiétez pas, ça c'est juste ce que les gens doivent croire.

Elle se dirigea vers un petit appareil qui gérait tout les paramètres de l'air de la pièce, son éclairage et d'autres fonctions plus où moins liée à l'ambiance, le petit appareil enregistrait sa propre activité. On ne vérifiait sans doute jamais mais on était jamais trop prudent. Pour faire illusion d'une séance intime, elle augmenta un peu la température, baissa légèrement la lumière et fit diffuser des huiles essentielles synthétisés: arbre à thé et citronnelle en touche très légères. La première de ces huiles, quasi inodore servant a apaiser et à supprimer après coup toute odeur de transpiration et autres phéromones, la seconde, aphrodisiaque et euphorisante avait une odeur asses présente qui justifiait le dosage minimal.

-L'illusion est parfaite...

Voyant que Teehee s'était déchaussé, elle fit de même et elle s'assit sur le lit, les humains saufs dans des situation particulières, ou en cas d'extrême nervosité s'asseyait quand ils en avaient l'occasion.

-Par où commencer? On me dit souvent qu'il faut que j'apprenne à me faire plaisir, et même si parfois c'est une façon de dire "couche avec moi", ces gens qui disent ça ont raison il faut bien l'admettre. Quand j'essaye de parler de ce qui me fait plaisir, la seule chose qui me vient c'est le sentiment se satisfaction que je peux avoir en remplissant mes objectifs.

"Je ne peux pas non plus tout détailler sur mes objectifs, entre avoir la confiance et le reconnaissance des mieux placés, éliminer des humains gênants, rester insoupçonnable sur mon identité, il n'y a que le profit qui soit un objectif avouable..."

Elle remarqua le mini bar dans un coin et se rappela que pour ce genre de séance on s'enivrait un peu d'alcool.

-Sers toi un verre de ce que tu veux d'un peu alcoolisé et apporte moi la même chose. On va se tutoyer maintenant.

Elle tapota le lit pour que Teehee vienne s'assoir près d'elle.

-Je te laisse guider la séance, je me laisse faire et je te dirai si ça va où pas. A toi de diagnostiquer ce qui peut me faire plaisir.

Camilia était incapable de savoir si ce qu'il lui fallait c'était parler, un usage des pouvoirs de valkyrie ou une autre caresse dans le cou, elle avait deux heures devant elle pour le découvrir.

Camilia se laissa faire et prit une gorgée de ce verre. N'ayant pas toujours eue le cran de refuser les verre durant les repas d'affaire et autre réunion, cela afin de ne pas se démarquer, Camilia savais déjà que ses créateurs ne l'avaient pas renforcées face à l'alcool. Rien à voir avec les vieux whiskys dont dont lui avait servit un fond sans insister sur la quantité et qu'elle avalait comme une mauvaise médecine tout en tachant d'avoir l'air d'approuver le gout. Le mélange était original mais pas mauvais. Teehee posa la main sur le cou de Camilia.

– Oh. C'est curieux.

Son pouls fit l'effet d'un tambour à ses tempes quand elle compris que son esprit avait été sondé, superficiellement, mais avec facilité.

"Elle a l'air surprise mais pas soupçonneuse, tout va bien. Je savais que ça pouvait arriver et je l'ai laissé faire. Tout va bien Camilia"

Pour s'en convaincre, elle but machinalement une seconde gorgée et dépassa officiellement son record d'alcoolémie.

Teehee établit un contact physique rentrant dans l'espace vitale de Camilia, une chose à laquelle elle n'était pas habituée. Ses pensées et ses appréhensions filaient à toute vitesse. "Je peux dire stop dès que je le souhaite sans que ça pose problème" Un grand frisson venant d'une bouche experte sur une oreille néophyte, l'alcool aidant, relégua toutes ces pensés conscientes au second plan. Comme un bouton "off" qu'on avais jamais utilisé jusqu'à présent.

– Tu me retires ma robe ?

Camilia déboutonna d'une main la robe en effleurant à peine chaque bouton, elle avait oublier de s'empêcher d'avoir des gestes trop parfaits. Elle s'arrêta là, hébétée et silencieuse, ne sachant pas comment s'y prendre et n'osant pas improviser.

Depuis sa renaissance, quand l’une de ses consœurs l’avait réanimé, le masque qu’elle s’était forgé à partir d’une identité volée s’était sans cesse perfectionné épaissit, intégré à elle même. Pour la première fois ce précieux masque était ébréché. Durant quelques secondes, elle avait cessé de penser et elle s’était laissé faire, en quelque seconde, elle avait perdu son éternel combat pour garder le secret.

Elle n’avait pas l’envie d’inventer un mensonge pour justifier cette singularité physique. Plus étrange, elle se sentait incapable d’attenter à la vie du témoin. Il lui restait à abréger les questions et les doutes inévitables. Doucement elle se dégagea de Teehee et lors d’une série de mouvements bien trop rapides et parfaits elle se déshabilla et tous ses vêtements atterrirent sur une autre chaise parfaitement pliés et empilés. Debout elle se tourna pour que Teehee puisse contempler ce corps étrange, parfait mais inhumain, magnifique mais asexué comme une poupée d’enfant.

-Voilà pourquoi notre séance doit rester confidentielle.

Elle marqua une pause.

-Mon apparence te fait-elle peur ? Moi mon apparence est ma peur, un jeu dangereux auquel je doit jouer tout les jour et a la fois mon arrêt de mort sur une durée incertaine.

Elle vient se rasseoir serrée contre Teehee.

- Peux-tu me dire, toi qui t’y connais en émotion pourquoi alors que ma pire peur vient de se réaliser j’ai un sentiment de libération ? Enfermé dans ma salle de bain je me sentait libre d’avoir mon secret. J’ai maintenant l’impression que c’est mon secret qui m’enfermait.

L’alcool lui faisait dire tout ce qui lui passait par la tête…

-Je ne t’ai pas menti, j’ai besoin d’apprendre les plaisirs, certains ont une puces pour les empêcher de ressentir, je viens de m’apercevoir que mon secret était ma puce… Je vais t’expliquer ce que je suis, une orgienne, tu n’as sans doute pas entendu parler de cette expérience raté. En voulant créer des esclaves parfaits, des scientifiques nous on crée trop parfaites pour être contrôlées. Même par le bazar électronique intégré à nos cerveaux. Comme tout ce qui gène, ils nous ont éliminés et traquent les rares survivantes. Je peux faire tout ce que peut faire un humain y compris ressentir mais ce n’est pas une fonction, c’est le résultat de ma par d’humanité. De quel côté te ranges-tu ? Tu m’aides à porter mon secret ? Ou rejoindras-tu le côté de ce qui veulent m’éliminer pour crime d’existence et de pensé ?

Durant sa tirade elle avait pris les mains de Teehee dans les siennes et leur visage étaient très proches. Camilia souffla souriante, prise d’un immense et inexplicable sentiment de légèreté. Puis attendit que Teehee se remette et lui rende son verdict.

Camilia vit a la réaction d'animal piégé de Teehee qu'elle voulait faire machine arrière. Elle perçut le regard furtif en direction de la porte.

-Ne pense même pas à ça. Tu n'as aucune idée d'où peut être la clé. Je ne te ferai pas de mal et je suis en vie avec ce secret depuis longtemps tu ne crain rien si dans deux heures au sortir de cette pièce il n'existe aucune preuve de ce qui se passe à présent.

Puis teehee fit un effort pour être rationnelle:
– De quoi es-tu exactement capable ? Ton adresse est impressionnante mais je doute qu'elle te permette de faire quoi que ce soit qui mette en danger la société...

-Je peux calculer aussi vite qu'un ordinateur, enregistrer à la perfection tout ce que je vois, j'ai la force physique d'un sportif surentrainé. Mais surtout je suis capable de me faire passer encore pour une automate, de faire tout ce que l'argent permet. De tuer ou gracier d'une simple signature. Je suis dangereuse autant que n'importe quel automate qui peut sombrer dans l'avidité. Je suis dangereuse pour la société car je peux la façonner au prix de mon labeur.


Camilia laissa Teehee lui parler des émotions qui la submergeaient. Puis vient le moment du marchandage.

– Je pense à quelque chose, fit Teehee d'une voix faible. Une solution qui pourrait nous avantager toutes les deux.

Camilia ne comprenait pas se sentiment qu'elle avais envers Teehee, elle aurai été capable de lui faire du mal pour la faire taire. Y'avait-il un sentiment similaire qui empêcherai Teehee de la dénoncer? Camilia en doutait. L'une face à l'autre elles sondaient sur des paramètres que le cerveau conscient ne peu nommer, la confiance qu'elle pouvaient avoir en l'autre.

-Proposes toujours.