Taupe modèle

Ils m'ont balancé dans une ruelle sombre, au plus près des bas-fonds de la ville. J'ai ensuite erré entre les ruelles sombres et les égouts, regardant sans cesse derrière moi, bien dans mon rôle. J'avais les crocs par dessus tout, et même un peu froid.

A un moment j'ai fait une pause dans une alcôve, dormant une demi-heure environ avant de reprendre mes recherches. Je devais tourner autour du Murphy's Pub. Un endroit connu pour être un lieu de retrouvaille entre insurgés, même si on n'en savait guère plus. Et je devais me faire remarquer, d'une façon ou d'une autre.

A force de demander mon chemin et d'avancer vers les lieux les plus vivants, au hasard, j'avais fini par me retrouver devant.

C'est là que je suis encore, en ce moment même, tenant mon bide tellement j'ai la dalle, observant dans un coin sombre avec l'air d'une vraie paumée. De temps en temps je sortais et je m'approchais, ça rajoutait à mon look de paumée.
Et puis je craque, trop besoin de me mettre un truc sous la dent. Je m'approche de la porte des cuisines, vers l'arrière-boutique, j'observe et dés qu'ils ont le dos tourné, je choppe un morceau de pain grillé avec du bacon. Bien sûr ils m'ont vu, et alors j'ai couru comme un rat...

C'est ce que je suis, un rat.
Je me suis foutue dans une alcôve sombre et j'ai dévoré mon gain. Je croyais être cachée et tranquille jusqu'à ce qu'une grosse main se pose sur mon épaule.

Les travaux de notre QG avançaient à grand pas, et puis je pouvais bien me permettre une petite sortie en attendant qu'ils finissent, je leur ai simplement interdis de descendre au second sous-sol car c'était ma partie privée, pour ce qui était de mon Cossack volant aucun soucis a se faire pas moyen de le faire décoller sans ce que j'avais sur moi. J'avais rien à craindre. Par précaution je me trimbalais toujours avec le fusil à pompe automatique que Guinéa m'avait offert, il était efficace, simple d'utilisation et tellement mortel.
Je me suis promené dans les différents quartiers Insurgés avant de me retrouver devant l'endroit ou tout avait commencer. Le Murphy's Pub, non loin il y avait ma ancienne planque à vrai dire je m'en fichais d'elle il n'y avait vraiment rien à récurer là-bas hormis mon vieux matelas tout moisi. En avançant je saluais quelques types d'un geste amical, des gars du chantier, mais aussi quelques rares personnes faisant partie des WAT.

Soudain tout se passa très vite, je voyais une silhouette sortir a toute allure de l'arrière du bar et le vieux gueuler derrière elle, je me suis rapproché vers le vieux qui étais sortit pour voir ce qu'il se passait. Et d'après ses grommellements on lui avait volé de la bouffe. Putain mais depuis quand on fait ça ici ? Je veux dire chez le vieux, c'est louche.
Je me suis lancé à la poursuite de la personne tout en ayant mon arme dans le dos, le problème allait être rapidement réglé. J'ai finalement été rejoins par deux hommes qui avaient vu ce qu'il s'était passé et qui ont assisté à la scène, je ne les connaissais pas vraiment mais ils m'avaient vu lors du chantier de notre QG. Ils se sont mis à courir me passant ainsi devant. J'avais fini par les rejoindre assez rapidement lorsqu'ils avaient attrapé une jeune femme que je connaissais pas, ils ne semblaient pas la connaitre, mais c'était l'heure de faire les présentation.

- Pourquoi t'as volé chez le vieux et t'es qui ?

Deux gorilles, aussi hauts que larges et un taré en armure... en armure de pilote NOD. Étrange.
C'était pas la joie, mais ça pouvait le faire si je me débrouillais bien.

Déjà je me recroqueville sur moi-même, même si les deux gros me soulève, je mets mes mains devant ma tête, je me débats, je cris, mais de peur. Et je joue bien. C'est même plus du jeu en fait, je suis totalement dans mon personnage. Je sanglote entre chaque mot.

" Je... Pardon... Pardon... Je suis désolée... J'avais trop faim... J'attendais... Je suis... Je viens... Prison... On m'a dit... Va au Murphy's... Mais je connais pas ici... "

Ma voix s'éteint sur la fin, petite chose perdue, tremblante, affamée, apeurée. Si pitoyable qu'on aurait du mal à lui en vouloit.

Elle avait faim ? Ok mais c'est pas une raison pour voler, surtout chez le vioque ici tout le monde le connait qui aurait pu lui dire va au Murphy's ? Ça sent pas bon, qui peut comploter contre le vieux, c'est trop louche. Petit à petit le ciel s'assombrissait et la nuit n'allait pas tarder, un vent fort se levait doucement avait de prendre en intensité.

- Ce qui m'interpelle, c'est qui t'as dis d'aller au Murphy's ? Ici tout le monde connait le vieux et personne n'ose le voler, si t'avais gentiment demander t'aurais eu un truc.

Je dégaine alors mon arme et la pointe vers elle, position de combat d'un vrai NOD, je continue mon questionnaire.

- Mais ça tu ne le sais pas. T'as pas répondu à ma question, t'es qui ? Et d'ou tu viens ?

Ses réponses allaient beaucoup influencer la suite des événements.

Les deux grands me lâchent alors et je me roule en boule au sol, osant à peine regarder le taré en armure.

" Je... Je suis Jynn... Je, je, je viens de la prison... m'suis échappée avec l'explosion... alors j'ai couru, j'ai pas attendu personne. Je cherche... ceux qui ont fait péter... mis les bombes... Là, on m'a dit va au Murphy's...
Ça chantait... j'ai eu peur... les cris... Et j'avais faim... "

Cette fois je pleure, pour de vrai, je me suis crue moi-même, j'ai pensé à ma fausse existence dans la prison, j'ai eu des visions, comme si j'en avais de vrais souvenirs, j'ai pensé que j'allais mourir alors que j'étais libre. Alors j'ai pleuré.

Jynn, et elle sort de la prison ? Il nous fallait tout sauf ça, putain pourquoi ça vient sur notre territoire, allez dans le quartier des Orthodoxes pas ici. Puis elle se mit à chialer, je fis un signe de tête aux deux mecs de partir, après tout je peux me démerder tout seul. J'imaginais déjà à ce que j'allais lui dire, mais il était hors de question de parler de la prison.

- Quelle explosion ? Qu'est que tu raconte y'a rien eu à la prison. Et puis je suis un agent des NOD, si il avait eu quelque chose je serai au courant.

Je relâchais pas je jouais parfaitement mon rôle, je sortais même mon ancien badge sur lequel il y avait mon nom et ma fonction pour lui montrer avant de remettre dans la poche.

- Ecoute j'ai pas envie qu'a cause d'une petite fouine comme toi ma couverture sois grillée, déjà que j'ai eu beaucoup de mal à m'intégrer ici surtout avec cette armure sur moi. Mais si tu viens vraiment de la prison et que t'as réussi à t'en échapper par un moyen ou un autre je vais devoir te ramener ou alors effacer les traces d'une fugitive. Après si tu n'es qu'une petite menteuse tu peux toujours me dire la vérité ça m'épargnera de repeindre le sol avec ta cervelle.

Je pointais toujours le fusil à pompe sur elle, munitions explosives, elle n'allait pas faire long feu.

Je recule, terrorisée. Je suis Jynn. Qu'est ce qu'il raconte ? La prison, l'explosion... Je m'en souviens très bien... tout était calme et puis c'est devenu l'enfer sur terre, encore plus que d'habitude. Ça explosait de partout. On avait beau se boucher les oreilles, mais rien n'y faisait. Et puis l'explosion avala un bout du mur et j'ai couru, couru vers la lumière, j'étais pas seule, et puis j'étais de moins en moins. Enfin y'a eu une brèche vers l'extérieur, je suis sûre qu'elle y est encore. J'ai eu de la chance, mais maintenant...

Je recule, jusqu'à touchée le mur, je plie mes jambes, me replie sur le côté, cache ma tête entre les bras. Je pleure, sanglote, hurle. Et quand bien même, ma voix est faible.

" T'es pas NOD... TU MENS !... pas de NOD ici... on m'avait promis... Pas de NOD, ils avaient dit... Non, non, non, non... J'veux pas y r'tourner.... Ca a explosé, j'le jure...
Non, non, non, non, non, non... "

Je deviens folle et les non s'enchainent. Il ment, il ment forcément. Il ne me fera pas démentir ma version, parce que c'est la vérité.

On lui avait promis, elle pleure et hurle, que c'est mignon... Sauf que c'est pas le genre de connerie qui passe avec moi. Dommage pour elle, ça ne m'étonnerait même pas que ce soit une de ces monstruosités, une ressac ou alors pire une orgienne complètement tarée ? Elle venait peut-être vraiment de la prison mais si elle y étais c'est qu'il y avait une raison. Méfiance avant tout.

- Alors comme ça je mens ? Est bien on est deux alors.

Suite a ces mots je lui ai foutu un coup de crosse pour l'assommer, puis j'ai l'ai ramassé et ramené chez le vieux. Une fois sur place il l ligota comme une proie qu'on venait de capturer, moi j'avais commandé à boire et a manger, un bon gros steak à l'ancienne que j'avais mis devant la folle, mais la pauvre était attachée, j'attendais à présent aux cotés du vieux qu'elle se réveille et qu'elle nous dise calmement tout ce que l'on voulait savoir et puis qu'elle mente ou non peut importe elle allait devoir présenter des excuses et peut-être même bosser pour le vieux, ou alors lui faire une gâterie ? C'était pas mon problème tout ça, j'attendais patiemment son réveil.

- On aime pas trop les voleurs ici.

Je sais pas si elle m'entendais ou non.

J'ai ouvert les yeux avec une bonne douleur sur l'arrière du crâne, prise de panique, j'haletais, je regardais frénétiquement tout autour de moi, tentant de me débattre mais j'étais attachée et trépignant sur ma chaise. Un charmant filet de bave coulait du coin de ma bouche, me donnant un air encore plus folle, j'étais paumée, je ne savais plus où j'étais. Je laissais finalement ma tête retombée contre mon épaule, mes cheveux mauves sales et humides tombant devant moi et parla avec un filet de voix.

" Je suis désolée... "

Regardant la nana d'un peu plus loin je me suis rapproché de l'endroit ou on l'avait attacher. Je me suis assis en face d'elle ayant les mains croisés je l'observais sous mon casque pendant de longues minutes avant de parler.

- Alors comme ça tu débarque de la prison.

Je me suis tourné vers Moses pour qu'il la ferme et je continuais à parler à notre nouvelle invitée.

- Comment t'as fais pour t'échapper ? Je croyais que mes potes la gardaient plutôt bien.

Fallait bien la cuisiner un peu, au moins ici si elle commence à hurler on étais plusieurs à pouvoir la tabasser ! Et puis la nuit venait de tomber mon comportement n'allait pas tarder à changer.

C'est comme ça qu'ils accueillent tous les autres rebelles ?  Ça m'étonne... Ils ne peuvent pas déjà se douter... Non c'est impossible. C'est peut-être juste parce que j'ai volé... C'est sûr que voler c'est mal, un NOD, moi, aurait juste tiré une balle dans ma cervelle. En tout cas, j'y crois pas, il ne peut pas être NOD, y'a pas de NOD qui ose s'approcher de ce trou à rat.
Je regarde le sol pour pas voir son plat alléchant, ni leurs regards à tous, et y'a ma tignasse qui me cache. J'ai retrouvé un peu de voix, comme si j'acceptais mon sort.

" Y'a eu des explosions, ils ont attaqué la prison... Le mur est partie en poussière et j'ai couru. Couru, couru. Et j'ai trouvé une brèche. J'ai eu de la chance, ils sont tous morts les uns après les autres... "

Et si c'était vrai, je te détesterais autant qu'eux, de me faire prisonnière à nouveau. T'as toute ma haine et ça commence à s'entendre.

Donc elle s'était vraiment échapper de la prison ? Je me méfie quand même. Comment se fait t-il que depuis plusieurs jours elle soit la seule arrivée ici ? Ca me parait suspect. Peut-être qu'au fond c'est qu'une tarée qui est venu se venger. On a pas vraiment pas vraiment se fier aux prisonniers certains d'entre eux vont nous en vouloir pour tout les morts.

- Une explosion ? Eh les gars vous avez entendu parler d'une telle chose vous ?

L'affaire a été étouffé malgré tout ce qu'on avait fait, mais on pouvait également se permettre de la nier dans ce cas la. Beaucoup de gens faisaient semblent d’être étonnés, certains en rigolaient et d'autres disaient simplement non. Le vieux prononça juste un "baliverne" c'était cool ici on pouvait avoir le soutien de presque tout le monde. L'ambiance générale s'était détendue et les gens présents en rigolaient.

- Bon, admettons quand même ton histoire haha, comment se fait t-il que tu sois la seule qui est arrivée jusqu'ici ? Le quartier Orthodoxe est bien plus près de la prison que le notre.

Et je continuer à la cuisiner, avec de la chance elle allait craquer très vite.

Aucun autre prisonnier n'avait réussit à s'en échapper ? Ça m'étonnait. Il devait mentir sur ça comme il mentait sur le reste. Mais qui pouvait mieux savoir ce qu'il s'était passé que quelqu'un qui y était.

Je lève un peu le regard... mais je ne vois que mon reflet dans son casque. Je vois Jynn, une pauvre tarée, paumée. Je me débrouille bien, je ne vais pas me laisser faire.

" Je sais pas... J'ai pas de maison... Pas de famille... Pas d'autres endroits où aller... Pas de NOD ici... "

Plus ça va et plus mon langage perd en sens, je n'arrive même plus à faire des phrases. A la fin, je pleure, des vrais larmes de pauvre fille, de Jynn, seule au monde et terrifiée.

Spoiler:

Soit elle évitais soigneusement mes questions soit elle était vraiment terrifiée, mais il y a bien une chose que j'ai retenu de mon entrainement en tant que NOD, pas de pitié, sous aucune forme et pour personne. On sait jamais de quel camp elle vient, et puis si c'est un déchet camée ou je ne sais quoi.
Elle se remit a pleurer, ça avait vraiment le don de m'énerver au plus haut point. Mais je pouvais pas me permettre de la cogner une nouvelle fois.
Un homme s'approcha tout en osant me critiquer.

- Oh Strazar tu ne sais vraiment pas t'y prendre avec les femmes, laisse la tranquille un peu, je vais la détacher.

Avant qu'il ne fasse une connerie j'ai ramassé un cendrier en verre qui se trouvait sur la table puis je l'ai balancé de toutes mes forces sur le mec en question qui tombait par terre et saignait à présent de la tête.

- Mais t'es vraiment un grand malade !

- Couché pauvre abruti ici c'est moi qui dit quand on détache une personne ou pas !

- Crois moi que Guinéa va en entendre parler de tes conneries.

Putain le sombre crétin, il balance des noms comme ca devant une inconnue. Si il n'y avait pas autant de monde je l'aurai déjà descendu. Je me suis contenté de pointer mon fusil à pompe sur lui puis de le menacer.

- Casse toi d'ici putain !

Le mec était partis la queue entre les jambes, mais l'ambiance générale s'était clairement dégradée, bordel manquait plus que ça... Bon fallait que j'en finisse avec notre invitée.

- Et concrètement tu compte faire quoi maintenant ? Je peux te descendre ça te facilitera la vie.

Tout les yeux s'étaient rivés sur moi, mais personne n'osait intervenir. Le vieux Moses quant à lui grommelait un truc incompréhensible, fallait pas qu'il me fasse chier, car c'est pour lui que je fais tout ça !

HRP:

Je gigote un peu sur ma chaise en gémissant alors qu'un autre s'approche d'un peu trop près, au final son intention était bonne, mais je ne pouvais pas le deviner. Puis je préfère autant pas qu'on me touche.
Avec mon air d'animal sauvage apeuré, je regarde la scène d'un œil distrait, toujours penchée vers le sol, j'ai entendu le nom mais je fais comme si je ne m'en étais pas rendu compte. Je suis bien au bon endroit et avec les bonnes personnes, y'a plus de doute.
Je relève un peu le regard, j'ai arrêté de pleurer depuis que l'autre s'est pris un pain dans la tête.

" ... Dire merci... Vivre... "

Tu peux descendre Jynn, oui, c'est sûr que cette miséreuse serait mieux morte, mais moi je préférerais pas.

Vivre ? La blague. Ici il faut survire. Et c'était certainement pas moi qui allait l'aider pour vivre ici. Sans ma permission une jeune femme arriva et la détacha, puis d'autres hommes se tenaient derrière moi, je devrais le prendre comment ? Comme une rébellion ? Putain de sentimentaux. Tout un attroupement se tenait autour de nous en la regardant et en lui faisant signe de manger. Personne n'osait me regarder et ils ne disaient rien. Et c'était avec ce genre d'abrutis qu'on allait faire la révolution ? Il fallait clairement changer de main d'oeuvre et faudra que j'en touche deux ou trois mots à Guinéa a propos de ces crétins. Ici de toute façon j'allais passer pour le connard vu la situation.

Je me relevais en me frayant un chemin parmi la population en rejoignant Moses. Je lui touchais quelques mots auxquels il me fit un signe de la tête puis je revenais à table.

- Tu vois ces crétins autour de toi t’apprécient bien. Mais avant tout c'est moi qui ai le dernier mot. Donc on va faire un petit test, je vais poser des images et tu vas me dire ce qu'elles représentent pour toi. Je saurais ainsi le fond de tes pensés. Tu vas choisir trois par parmi les six proposés.

Je posais à présent devant elle six images. Un chien, un chat, un soleil, une lune, un appartement, une maison. Et j'attendais à présent ce qu'elle allait choisir. Autour de nous personne ne disait rien. J'avais les mains croisés et mon arme dans le dos, au moindre faux coup je n'allais pas avoir de pitié

Après un regard vers l'armure, je me jette sur la nourriture, mangeant avec les doigts, salement. Jynn s'en fout et Kes se dit que ça rajoutera un peu de gras à ses cheveux. Elle est tellement changée, ses cheveux, son allure, sa façon d'être et de parler... Même Jaden ne la reconnaitrait pas.

Ils ont de la compassion finalement, tous ces rebelles. Ils ne tueraient pas une pauvre enfant comme elle, pas comme les NOD. Les NOD sont cruels.

Tout en mangeant je regarde les cartes, interloquée. Et puis je pousse l'assiette du revers de la main, mains que j’essuie sur mon pantalon, m'approchant des cartes.
Je les regarde, les touche, hésite. Qu'est ce qu'il peut bien pouvoir conclure de tout ça ? Je prends la lune.

" Je préfère la nuit... Le jour fait peur, le soleil brûle, trop de lumière. Même si pas vu plus la lune que le soleil. "

Puis je regarde. Jynn doit pas aimer les chiens, les chiens c'est les molosses, les chiens de garde, alors que les chats, c'est la liberté, la paresse, elle voudrait être un chat. Mais l'appartement et la maison, ça ne doit pas lui évoquer grand chose. Une grande maison vide, elle n'aimerait pas. L'appartement, ses parents, un vieux souvenir... Elle tend le chien.

" J'aime pas les chiens, molosses, méchants. Chiens des NODs, des gardes. Les chiens font peur. "

Elle tend la dernière carte, elle sourit même un peu la Jynn, c'est comme un jeu, ça l'amuse. En plus elle a le ventre plein.

" L'appartement avec papa et maman. Ça fait longtemps, très longtemps. Pas beaucoup de souvenirs. "

J'écoutais attentivement ses réponses qui me semblaient bien clichés. Mais ce qui m'interpellait vraiment c'était sa façon de s'exprimer, on aurait dit un simien, ou alors un gosse attardée... Je savais à présent de quel camp elle fait partie, c'est donc une putain de !

A ce même moment je me suis levé et de mes forces j'ai soulevé la table par le coté que j'ai renversé faisant ainsi reculer les autres personnes dans le bar, la table s'écrasa lamentablement avec l’assiette de l'autre coté de la pièce, quant a moi je dégainais mon fusil à pompe sur la nana toute sale une nouvelle fois en hurlant.

- T'ES UNE PUTAIN DE RESSAC SALE SAUVAGE TU NOUS A MENTIS ! CHIALE POUR TON ÂME CHIALEEE !!

A ce moment précis la porte d'entrée fut poussée et un cri allait m'interrompre.

Qu'est ce qui lui prenait d'un coup ? Ce mec était vraiment dingue, et probablement pas tout seul dans sa tête. Ressac ? Non mais il est pas bien. Est-ce que j'ai la gueule d'un putain de ressac ? Et en plus il pointait son arme sur moi à nouveau et gueulait. Tout s'enchainait très vite en fait. Je recula, mis mes mains devant ma tête, il me disait de chialer mais je ne voulais pas cette fois. Je hurlais moi aussi.

" NON ! Non, je suis pas un ressac, juste un rat... rat de laboratoire... La prison, toujours été en prison... Ou presque... "

Ma voix était tremblante toujours, incapable de faire des phrases corrects. Y'avait de quoi angoisser en même temps.

Mais quelqu'un poussait la porte et l'interrompit dans son geste meurtrier, pourvu que ça soit un de ses chefs, quelqu'un de plus raisonnable, de moins con en fait.

(On vient de là)

L'ambiance au Murphy's est aussi bonne que dans mes souvenirs, quelque part je lui en veux un peu, il doit bien y avoir un autre bar. Enfin, c'est au moins l'occasion de revoir Moses. Moses il me décoche un sourire à faire pâlir n'importe quelle nana, et je lui rends bien. Laissant le borgne géré la situation délicate je vais voir ce bon vieux barman, commandant trois verres de whisky et m'informant rapidement de ce qu'il se passe auprès de lui. Je jette un œil à la jeune fille par terre puis un regard mauvais vers Strazar. S'il essaye de lui faire du mal, casse-noisette va devoir se fritter avec moi et malgré sa nouvelle armure il n'a aucune chance.

Tenant les trois verres dans une main, je m'approche, remets la table debout de l'autre main, ce qui répand une clameur dans la foule, ou ce qu'il en reste. Je la pousse vers une banquette, pour quand ils se décideront à s'installer confortablement. Enfin je leurs mets un verre dans les mains, à chacun. Star d'abord, puis Guinea et enfin la petite. Un petit remontant ne lui fera pas de mal.

Je me passe de tout commentaire, Guinea a l'air d'assez mauvais poil comme ça, et je commence moi-même à l'être tant l'amusement et la détente viennent de s'échapper sous mes yeux. Je m'assoies sur la banquette et je regarde la scène, prête à intervenir.

Et voilà que la cavalerie débarque. Guinéa et Nyriss, direct il s'occupa d'abord du troufion puis il me baisse mon arme c'était à lui de poser les questions maintenant. Je me suis éloigné un peu en regardant Nyriss qui semblait me lancer un mauvais regard, c'est ça range toi du coté de la Reassac. Moi j'avais pas fini avec l'autre connard. C'est ainsi que je lui parlais encore une fois en gueulant devant tout le monde.

- T'es parti balancer en plus ?

Je lui fous alors un gros coup de pied dans les cotés et un coup de crosse dans le dos.

- Tire toi d'ici pd vas !

- T'es complètement taré je vais me venger.

Sur ces mots je l'ai attrapé par la jambe et l'ai balancé en dehors du bar en hurlant.

- Si je te revois je t'arrache ta mère pauvre trou du cul !

Je revenais aux cotés de Guinéa en rangeant mon arme dans le dos et en pliant les bras, j'avais pas envie de whisky je regardais Nyriss de lui et grognais comme un canard énervé. Je voulais voir ce que Guinéa allait faire avec la sauvage.

Je n'y croyais pas, c'était lui, celui que je cherchais. Jackpot. Je ne pensais pas le croiser de sitôt. Et vraisemblablement c'était le chef. J'étais pas bien en le voyant, déjà le type en armure ne m'avait pas cru, et maintenant je n'avais d'autre choix que d'être convaincante. Mais en plus de ça il était suivit par une de ces femmes robots... Une orgienne. Une Orgienne qui rejoignait les insurgés, ça c'était pas bon. Et ça laissait envisager qu'ils avaient peut-être réussit à en convaincre d'autres... Une armée de femmes en colère et surpuissante... Ça sentait mauvais. S'ils n'avaient pas été aussi con à fabriquer de telles choses aussi...

Encore des questions, toujours des questions, toujours les mêmes. Ils n'auraient pas pu se passer le mot ? Ça serait plus simple pour tout le monde.

J'inspire et j'expire bien fort, plusieurs fois, de façon bien visible devant lui, montrant que j'essaye de me calmer. Je ferme les yeux une seconde et un verre arrive dans mes mains. Je ne me pose pas de question je le bois d'une traite, puis grimace... Ça fait partie du rôle. Je regarde le sol, inspire une dernière fois avant de répondre, montrant bien que je fais un effort pour faire des phrases corrects.

" J'ai déjà tout dit... Je suis Jynn... Je... je viens de la prison. M'échapper pendant l'explosion et courir, jusqu'à trouver une brèche et courir encore. Tous morts autour de moi... Après je suis venue dans les bas-fonds pour échapper aux NOD. Et puis j'ai demandé, les rebelles... On m'a dit de venir ici, j'ai cherché le chemin... J'avais faim, je suis désolée. "

Le début fut difficile, mais au fur et à mesure je reprenais confiance en parlant, restant tout de même un animal sauvage et apeuré, avec une petite voix, relevant un peu le regard sur la faim. Parfaite dans mon rôle, j'oubliais même Keseenia. J'étais Jynn et je me souvenais de tout ce que je racontais.

Strazar ne bu pas le verre que je lui avait offert mais c'était pas grave. J'écoutais la jeune paumée qui répéta ce que Moses m'avait déjà dit. Son histoire me paraissait crédible, sauf peut-être la façon dont elle est arrivée en prison. Mais Guinea avait dit lui-même qu'il se passait des trucs étranges là-bas. Et puis ça m'avait étonné qu'aucun prisonniers ne se présentent à nous encore, y'avait eu plusieurs explosions, puis les tirs de l'aéronef avant le grand boum, certainement que quelques uns avaient pu s'échapper et s'enfuir.

Je me détendis quand il l'assit sur la chaise et la mit à table avec une assiette et un verre. Enfin un peu de gentillesse. De toute façon elle était prise au piège ici. Guinea vint s'asseoir à côté de moi en me lançant un regard lourd de sens sans doute, mais pas pour moi. Je n'avais aucune idée de ce qu'il essayait de me dire avec ses yeux. Je lui répondis juste par un autre regard qui voulait dire " tu te souviens ce que tu m'as dit plus tôt, sur ce qui se passait dans la prison. Peut-être qu'elle vient de là. "

J'attendais ses réponses, en silence, n'ayant guère envie de subir les foudres du pirate, puisqu'il menait la danse. Son test m'interloqua, j'imaginais que si elle montait le chargeur trop rapidement, c'était pas bon pour elle. Je restais tout de même vigilante, j'avais de meilleur réflexe que Casse-noisette.