Je n'aime pas beaucoup être au temple, en fin de compte. Tout y est très calme, très froid, on se sent observé en permanence. Puis j'y ai passé pas mal de temps pendant ma formation, ce qui m'incite pas beaucoup à aimer l'endroit. Une des plus grandes craintes des mentalistes c'est la corruption, ici. Du coup on se surveille même entre nous. Je me dois hélas d'y aller souvent, pour les interrogatoires entre autre. J'oblige des gens à dire la vérité à la chaîne. Heureusement je ne suis pas en mesure de le faire tous les jours, sinon on m'aurait collé là pour l'éternité.
Donc, après quelques heures d'entraînement physique réglementaire pour bien commencer la journée, une petite visite médicale de routine, je suis prête à faire mon job.
Une salle, deux salles d'interrogatoire. Je dois faire une pause pour vomir et gérer les autres effets secondaires de l'utilisation prolongée de mon pouvoir. J'ai déjà subi plusieurs interventions médicales pour des déchirures de l’œsophage, des dents neuves et autres joyeusetés. Quant au dopage... bah je suis loin d'être la seule à y avoir recoure. La hiérarchie a plutôt tendance à fermer les yeux, sachant que ça nous permet de bosser quelques jours sans dormir si besoin – et y a souvent besoin. Bien sûr il y a des bavures parfois, mais ça augmente nettement la moyenne générale. J'ai cassé le bras d'un barman une fois, dans une crise de paranoïa. C'est passé crème.

Je décide de faire une petite pause pour bouffer. Je tombe sur une salle d'interrogatoire vide, avec un plateau repas sur la table, tout prêt. Un miracle, j'aurais pas à traverser tout le temple pour aller à la cafétéria. Comme j'ai beaucoup la flemme, je décide de bouffer ce qui me tombe là sous le nez. Pour accompagner ces succulentes rations réglementaires destinées aux cobayes, je prends des pilules de stéroïdes – oui j'en avais jamais vu sous forme de cachets non plus mais mon dealer m'a filé ça – et un p'tit rail pour me remettre de la matinée. Au final, d'ailleurs, le plateau repas est tellement immonde que je mange que l'entrée et le dessert. La bouillie marron qui sert de plat principal m'incite pas du tout à y goûter. Bon, au moins il reste à manger pour le cobaye. Je rapporte les assiettes vides sur le chariot pour la vaisselle sale qui traîne dans un coin du couloir et je retourne à mes affaires. De la paperasse, pas mal.

Par coïncidence, en regardant mon tableau à quatre colonnes et trois pages d'emploi du temps, je dois aller dans la même sale que celle où j'ai bouffé. Je fais le chemin en sens inverse, la tête un peu lourde à cause de la digestion.
J'arrive sur une putain d'embrouille de merde.
J'entends des hurlements à travers le couloir, puis je vois de petites traces de sang près de la porte. Ma migraine s'aggrave. Un collègue sort précipitamment de la pièce et ferme la porte derrière lui. A clef.

- Qu'est ce qui y a ?

- Euh... ben le prisonnier est enragé, on sait pas pourquoi... il a des neuroleptiques avec sa bouffe normalement... c'est trop le bordel. Il m'a mordu ! Le mec a l'air d'un lapin pris dans les phrases d'une voiture. C'est pour un truc trop important qu'il est là, j'vais me faire tuer !

- Ah merde.

Puis la vérité fait lentement jour dans ma tête. J'ai bouffé des cachets qui étaient sur le plateau repas. J'ai pas spécialement calculé à quoi ils ressemblaient. Du coup le mec a dû bouffer mes stéroïdes. Merde, ouais. On entend de violents chocs à travers le mur, comme si le prisonnier se jetait dessus. Je sais qu'avec la dose qu'il a pris, si il a pas l'habitude, il risque de claquer. Il risque de claquer alors « que c'est pour un truc trop important ». Et c'est ma faute. J'aime pas du tout ce qui se passe là.

J'avais du laissé ma muse dormir après la soirée des Hammond. quand j'y repense, j'ai ce rictus sur mes lèvres. Mais mes taches doivent être faites. Les ragots commencent a venir a mes oreilles. J'écoute. Les un les autres. Et je reste le connard de Velios. sans aucune émotions. L'ironie me chatouille un rire planqué. La vison de Wallas en sang sur son bureau est presque une orgie a mes sens. Je me demande ou avance les chose du coté des autres.

Moi? j'ai mon deuxième projet d'essaie clinique me concernant. Clayton XY-286-C est un dossier délicat que je coordonne avec un docteur de la clinique, Doc. Brundle. Un savant formidable en avance sur son temps. Il fait mouche dans son domaine. J'aime.

Clay est comment dire, un raté de la conception contrôlé, un cabot errant mais qui je sais pas pourquoi est le parfait cobaye pour mes talents.  Et je le prépare pour l'assaut final de la prise d'otage des mentalistes que Styx nous a nommé. Mais pour le moment, je quitte mon bureau pour  rejoindre la salle d'expérimentation. Je veux voir son nouveau jour avec  son "nouveau régime" pour le contrôler. La séance que je lui prévoie est difficile. Même un cafard aurai la trouille de ce que je m'apprête à faire. C'est comme çà dans mon monde. poussez encore et encore pour connaitre les limites a mon pouvoir.

Pas après pas je comprend que la situation ne va comme j'aime. Hors de contrôle. Mon étudiant sort au detour d'un couloir. la main en sang.  De ma grande taille je lui bloque ma route


"Ansilien... ou vas tu comme cela..."


[...]

Ansilien m'explique la situation. avant que un vent de panique déborde dans toute mon aile. Je commence a emboité le pas. Mains gantés dans le dos. un pas rapide et déterminer vers ma cible. Quand à la porte je distingue cette silhouette. Je retire un de met gant, me positionnant dans son dos. petite poupée que fait tu sur mon terrain de jeu.  attention au loup que je suis...

" je peux vous aider et puis je voir votre accréditation à cette aile je vous prie"

Ma voie résonne un peu comme un couteau sur la gorge.

Une voix dans mon dos.
Je me retourne. Oh non. Pas lui. Je le connais pas bien, de vue, mais il a pas une bonne réputation. Il prend tout ça très au sérieux, pousse loin le délire, est très compétent. Personne aime avoir un collègue comme ça. Pas les je-m'en-foutiste dans mon genre en tous cas. J'ai pendant quelques instants l'air surpris et inquiète. Puis j'me contiens.

- Oui bonjour euh... j'l'ai pas loin là...

Je trifouille mes poches. Ouais, comme je m'habille beaucoup plus décemment dans le temple qu'à l'extérieur, y en a. Après avoir trié entre différentes cartes et un pochon vide suspect, je sors un joli rectangle en plastique prouvant que j'ai le droit de me balader où je me balade. Je suis pas folle, je vais pas dans les coins où j'ai pas le droit d'aller ici, va savoir sur quoi je pourrais tomber.

- Je viens pas tous les jours ici, c'est peut être pour ça que vous reconnaissez pas ma tête.

Il est encore plus flippant de près, en fait. Ses cheveux sont tellement... propres et bien coiffés. Plein de vitamines. J'suis sûre qu'il traite son corps comme un temple sacré afin d'être plus productif pour la Cause, quelque chose comme ça. Je me sens pas de taille à lutter contre un truc pareil, j'ai plutôt envie de faire une sieste, malgré les amphet'. Ils devaient être vraiment fort ces neuroleptiques si ils arrivent à me faire effet.

- 'fin... y a un cobaye là dedans qui est devenu fou furieux, on sait pas trop pourquoi...

Ça serait moins pire si je disais la vérité tout de suite ? Et comment j'explique ça ? « Oui alors j'ai volé la bouffe du monsieur, hein, et je l'ai accidentellement drogué. » J'aimerais beaucoup ne pas avoir à faire sortir ces phrases de ma bouche. Peut être qu'en mentant plein tubes ça passera. Je compte là dessus.

Je la vois faire comme une empâtée de second zone. Je la lâche pas des yeux quand je la voie fouiller son petit corps de microbe de partout. Elle flippe. Je savais pas qui elle est visiblement elle si. L'avantage d'être moi. C'est que je sais ce que les gens pence de moi. Elle bafouille sérieux là? je me délecte de çà. Ici, au temple a croire qu'il on foutu tout les gènes de confiance en soi, dans ma chaine ADN. pendant qu'elle fouille encore je tapote mes lèvres. sérieux. calme.

Elle me tend son petit pass. Je le balaye de la main pour le faire defiler pour avoir le contenue de ses pass droits

" bien.. sœur Rain..."

je plongeons mes yeux ambre dans ses yeux qui me fuis un instant.

" un cobaye vous dite... il s'agit de Clay... entrez donc avec moi, nous allons voir ce qui le met dans cette fureur..."

Me penchant légèrement en avant pour lui chuchoter cela, tout en ouvrant légèrement la porte. entendant le fracas dans le pièce.

"vous avez pas peur, si?"

Le grand monsieur qui fait peur me montre la porte, l'entrouvre même. Vu son expression et sa façon de parler, j'ai l'impression qu'il m'emmène à l'échafaud. Et j'suis tellement euh... somnolente. Les paupières sont lourdes, très lourdes. Saloperies de médoc'. J'ai vraiment pas l'humeur de me balader dans la salle d'interrogatoire d'un fou furieux. Ouais, bon, faut gérer ça quand même, c'est mon boulot. Puis sa question sur la peur titille ma fierté.

- Non !

Je redresse le nez et entre fièrement dans la pièce. Je me sens toujours coupable devant ce genre de mec parce que... parce que je me dopes pour bosser moitié aussi bien que lui, mais surtout parce que j'ai eu un gosse organiquement. Je sais pas, j'ai peur que « ça se voit ». Comme je connais mal ces sujets là, je sais pas comment ça peut se voir. Oui j'ai des vergetures sur les hanches et le ventre, mais je pourrais dire que j'étais bouboule dans le temps ou... j'en ai aucune idée, ma seule option serait de rajouter du mensonge sur du mensonge si quelqu'un venait fouiller la merde. Mais je suis un peu paranoïaque, j'en conviens. Tout le monde s'en fout de mes organes internes, a priori, si j'attire pas l'attention là dessus. Tout comme ma conso de dope.

Donc, voilà le maboule. Il est en train de se mordre les mains sans me prêter attention dans une pièce nue de toute décoration, meublée seulement d'une table vissée au sol et de chaises théoriquement dans le même état. Théoriquement parce qu'il a quand même trouvé le moyen de les mettre hors d'usage, ce qui témoigne d'un état de rage assez inquiétant. Elles sont en métal les chaises quand même. Je sais bien que le Temple n'investit pas dans de l'adamantium pour le mobilier des prisonniers, mais quand même.
Donc, lire la vérité. J'suis payée à ça théoriquement.

J'arrive juste à me foutre une copieuse migraine. La seule vérité que me fournit son cerveau c'est « je veux défoncer des trucs ». Dans le fonctionnement de mon don, la vérité est subjective. La personne me donnera la sienne, ce qu'il croit savoir et pas les faits véritables. Donc là il est tellement au pays de la saute d'humeur que sa tête n'est pleine que de ça. Et les neuroleptiques doivent pas m'aider à faire le tri non plus. Il va pas être content le grand monsieur qui fait peur.

Mais du coup Clay me prête attention. Il arrête de se mordre les mains au sang pour me sauter dessus. J'esquive sur le coté et lui colle mon poing sur une esgourde, ce qui le désoriente dans son saut – y a l'oreille interne derrière, tu sais. Il se casse la gueule à la réception et... et je vais avoir du mal à le maîtriser physiquement avec mes cinquante kilos, soyons honnête. Du coup je suis un peu comme la reine des connes là. Je vais pas le tabasser jusqu'à ce que sa mort ou la mienne s'en suive, ça serait contre productif.