AccueilNovlangue 2140Dernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion

Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)

Ambiance Blade Runer, The Island, Total Recall, et tant d'autres où les libertés sont étranglées...
Chut! Big Brother... La délation est l'arme des cafards...
Bienvenue dans notre Monde!

 
Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

Partagez | 
 

 Faire enfin ce que l’on doit _ Cole

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cypher Wilde
Cypher Wilde

Masculin
Age : 45
Présentation du Personnage : Free me from this world
Mes RPs : Nouvelle Lune
Petit Poucet de Novlangue
Alouette, gentille alouette
Petit précis de manipulation
Le prisme de nos attentes
À l'ombre de nos doutes
Fan Club RP : 29

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeMar 13 Aoû 2019 - 1:02


Tu sais que j’ai vu le ciel un jour ?
Quinze fois que je lui raconte la même histoire, parce que je ne pionce pas, et que je parviens toujours à me faufiler jusqu’à cet endroit où il s’adosse à la nuit tombée. Il me regarde de son oeil sévère, et je sais que je ne devrais pas en parler. Quinze fois. Quinze putain de fois. Et quinze séances d’éducation pour m’en dissuader. Soit que j’aie la tête dure, soit que je commence à développer une sérieuse tendance au masochisme, ce qui a posteriori ne serait pas tellement étonnant vu mon état, ça ne semble pas servir à grand chose pour le moment. Il a un soupir las. Il lève les yeux un instant, vers le dôme opaque. Ça fait 7 mois que je suis ici. 7 mois que je me tape ce vieux mal luné pour tout guide dans un camp gris, froid. Morne. 7 mois qu’il me répond toujours la même chose, d’un ton qui se veut cette fois-ci quelque peu conciliant :
Je sais oui. Moi aussi. Va dormir maintenant et que je n’aie pas à te le répéter.

Je suis toujours retourné dormir. Et bizarrement, j’ai toujours réussi à trouver le sommeil après cela. Ce n’est pas pareil aujourd’hui, pas pareil. Il ne suffit pas de me dire ce que je dois pour que j’en sois éminemment convaincu. Désir de dingue pour monde en vrac. C’est tout ce que ma folie larvée cherche à sonder dans les abîmes remplis d’insomnie et de cauchemars. Qu’on me dise ce que je dois faire. Sans me poser plus de questions que cela. Sans que foutre un pied devant l’autre ne soit soudain sujet à des interrogations sans fin, qui m’emmènent sur des voies proscrites depuis l’essence. Depuis le camp. Gris et froid. Morne. Morne. Comme cette nuit insondable qui voute une ville assoupie. Naphte pleine de vapeurs toxiques. Ils ont commencé à assainir, mais les bas-fonds demeurent nocifs pour qui y élit domicile suffisamment longtemps pour s'en imprégner. Des pas, les miens, dans les gravats que l’on n’ose plus véritablement charier, pas jusqu’ici, pas à la lisière des mondes. L’un qui ignore l’autre, l’autre qui se plaît à mépriser l’un. La cité qui se redresse et cherche à piétiner le corps exsangue de ces chairs insoumises, qui n’en peuvent plus de ne savoir crever. Le nucléaire n'aura pas su en venir à bout. Putréfaction murmurée, que l’on susurre en se pinçant le nez d’effroi. On devrait inonder les bas-fonds, les ensevelir peut-être, ou bien tout cramer, une dernière fois. Tout. Mais le NOD est dispersé, et les élites trop occupées par le secteur des Affaires qu’il s’agit à tout prix de renforcer. Mais les idéaux d’hier se voient remplacés par l’aveuglement que l’on édicte pour éviter d’avoir seulement à l’injecter en sous-cutanée. Qu’ils se l’injectent eux-même désormais. L’arrogance des nouveaux panneaux publicitaires bordent le quartier des Orthodoxes, érigé en urgence, plus loin, au Nord. Barrière de métal et écrans clignotants, les générateurs peinent pour crachoter la propagande du Conseil. Des balises dans le noir pour les âmes perdues qui vomissent les ténèbres où elles se sont vues enfermer lorsque le dôme est tombé. Car le ciel étend ses infinis angoissants, et que ceux qui rêvassent comme je le fis un jour, encore enfant, finissent par se perdre dans des silences dont ils ne savent revenir qu’en rampant. La peau brûlée par l'explosion, et désormais le cerveau ravagé par cette sensation de néant. Vague de folie furieuse qui les recrache sur le sol de la ville, hagards, prostrés. Six arrestations aujourd’hui, et deux fois plus de récupérations. C’est comme cela que l’on nomme ces enlèvements aux allures de sauvetage. Le NOD patrouille, et lorsque l’on en choppe un, errant sans but, et marchant sans raison dans les quartiers les plus désaffectés de la ville, il se voit l’heureux élu d’un ticket pour un bel aller simple en camp de rééducation. Petit le camp. Surchargé. On ne peut plus vraiment fournir. Les panneaux disent vrais, on leur fait inhaler un peu de Gaïa, la came expérimentale qu'on nous a distribuée, pour la tester dit-on, et les voilà de nouveau prêts à se remettre docilement sur le chemin de leur réalité. À pas mesurés, tous en file, vers les différents centres de distribution de bouffe. Ceux qui fonctionnent encore. Toujours hagards, mais pourtant ravis. Le ravissement à petits pas, sans se presser. J’ai été tenté. Par deux fois. De prendre cette saloperie-là. D’inhaler un bon coup pour me sortir ces idées nauséabondes de l’esprit, et les voir se barrer, à grandes enjambées, pour reprendre mon pas mesuré. À mon tour. À la file. À la suite. Dans la nuit éternelle de nos défilés incessants. Mais… La putain de promesse sur le toit m’en a empêché. Et le ton qu’elle avait aussi. Éperdu. Éperdu à grandes envolées. Car elle, elle ne fait rien à pas mesurés. Et moi… Moi peut-être que je n’ai jamais trop su faire non plus.

Les gravats crissent d’ailleurs, sous les godasses cloutées, marche martiale pour destination trouble. Les bas fonds je les connais, je les fréquente, avec l’assiduité du désespoir que l’on arrache à la nuit blanche. Je les dépare de leurs secrets, j’y traque parfois quelques paumés, déviants faciles qui permettent de passer les nerfs. Cible évidente que l’on brutalise sans même y songer. La seule mesure que je puisse connaître car on me l’a inculquée jusqu’à la moelle. Violence viscérale. Violence triviale. Le goût du sang sur la langue, et l’envie de la souffrance sous les doigts. Promesse d’une éternité trop courte dans le regard de celui que l’on vient de mâter. Aux abords, la phalange Delta y traîne, il suffit de peu pour les y motiver lorsque l’intervention est de mise, dès lors qu'elle se tient loin de la zone la plus irradiée : extraction de cibles qui fomentent dans les ombres et les ruines. Après tout, les deux derniers qu’on a su trouver sont morts. Par l’entremise de mon flingue. Et pas pour les bonnes raisons, ça non. Pas pour les bonnes raisons. J’ai souvenir du petit témoignage qu’il a fallu ficeler, avec Drek, tandis que je marche. Droite. Gauche. La ruelle avec la marque verte. Puis tout droit Sud-Ouest, jusqu’à voir les égoûts se vider comme les entrailles du type que j’ai achevé. Il paraît que c’est allumé. Il paraît que c’est là qu’il a élu domicile. Il paraît que c’est ce bar miteux qu’il a su animer depuis que la ville s’est pété la tronche dans un grand déchirement. Il aura fallu 7 mois pour le trouver. Et tandis que les mots très méticuleux de Drek me reviennent sans que je n’aie très longtemps à les chercher, je me dis que c’est quand même notable, ouais. 7 mois pour me faire oublier le ciel. 7 mois pour que je vienne le lui rappeler. Maintenant qu’il nous jauge, dans des nues aussi nébuleuses que l’atmosphère empesée du quartier. Les deux orthodoxes ont été localisés dans l’ancien bâtiment de Blue Bell House. Ils ont été interpellés puis questionnés. C’est en interrogeant le sujet D54B22 que l’homme a réussi à désarmer l’agent 57808 et que le Primus a abattu les deux déviants pour empêcher leur fuite. Deux balles dans la gueule, c’est sûr… Ils étaient en train de fuir. Mais bon, au fond, le commandant ne nous a pas dans le nez, et il se tape un peu du décès prématuré de deux orthodoxes qui au final, ne savaient pas grand chose sur le réseau de résistance. Ni sur les tarés qui ont décidé de notre joyeuse apocalypse. En tout cas, Wrenn ne m’a pas dénoncé. Peut-être qu’il savait que je n’hésiterai pas alors à le balancer, voire à le charger entièrement. Sa vengeance n’a pu s’opérer et cela le rend plus hideux qu’à l’ordinaire. Un vague sourire de satisfaction sadique traîne sur mon visage, tandis que je chemine toujours, jusqu’à reconnaître les abords des lieux que l’on m’a indiqués. Il n’a pas fallu l’abattre celui-là. Il n’aura fallu qu’un mot, qu’une description pour savoir qu’enfin, c’était bien lui. Ce vieux con renfrogné qui s’est fait la malle quand notre tout petit monde s’est fait la belle. Je n’ai pu trouver que ses derniers états de service, toujours éducateurs dans nos camps gris, mornes, et hideux, vous aurez compris le tableau à force. Et la mention de sa “fin de service”. Je me suis dis qu’on l’avait sans doute liquidé, puis j'ai pensé qu'avec les bombes, il n'avait pas survécu. Oui c'est ce que j'ai voulu croire, les premiers mois du moins, avant d’avoir l’envie irrépressible de m’en assurer. De remonter patiemment des pistes, de rencontrer des écueils, puis de coincer un petit vendeur minable de came qui opérait dans les environs. Pour me fournir en fait… Il n’aurait pas fait mention du nom du robot d’assistance que je n’aurais sans doute pas percuté. Il ne me faut que cinq minutes, le temps de sortir une Rez et de la glisser entre mes lèvres pour que je ne passe le pas de l’établissement. Il est tard, les soiffards sont partout et le plastron noir, sous le trench-coat tout aussi noir indiquent ma profession sans qu’il ne soit réellement permis de douter. Certains filent. D’autres se tiennent sur leurs gardes. Un ou deux mesurent leur chance s'ils me coincent suffisamment vite pour que je n'aie pas le temps de dégainer. Un regard entendu les dissuade. Pour le moment. La plupart demeurent blasés, ce n’est certes pas le premier agent du NOD qui s’encanaille, se saoûle, ou vient chercher quelques filles dans des bouges comme celui-ci. Il faut bien fêter la déraison ambiante. Parce qu’il n’y a pas que le dôme qui s’est barré ce jour-là, les idéaux factices se sont limogés aussi sans trop se faire prier d’ailleurs. Nous n’avons jamais été des chiens bien dressés. Plutôt des fauves qu’il fallait frapper pour ne pas qu’ils mordent la main qui savait les nourrir. Je tire sur le filtre, avant d’aviser le bar, et puis son gérant derrière, tandis que je me rencogne un instant dans l’entrée. Oeil sombre et précis qui tombe sur ses allures vieillissantes. 7 mois pour le trouver. Ouais… Mais bien plus d’années sans plus nous voir. Depuis que j’ai intégré la phalange et qu’on m’a payé des augmentations aussi douloureuses que chères. Carcasse de luxe dont il ne souhaitait plus vraiment s’occuper. Ou bien c’est moi qui ne voulait plus regarder en arrière. Ni vers le ciel qui avait depuis longtemps disparu. Silence. Je marche, tranquille. Pas mesuré, mais pas apaisé, il n’y a rien de plus factice que la démarche assouplie d’un agent du NOD. Ces machins-là sont toujours prêts à bondir. J’écarte un connard qui croit bon de me couper la route, puis je viens à sa hauteur, de l’autre côté du comptoir. Je reste debout, planté-là, à le regarder avant de dire, sentencieux :
_ T’as rien trouvé de mieux comme nom ? Pourquoi pas le furet qui crache, pendant que t’y es ?
Les joues qui se creusent, puis la fumée qui s’évide avec une certaine langueur. Un ton plus railleur aussi qui franchit mes lèvres :
_ Quoiqu’après tout, le rat, c’est opportun au fond. C’est le premier à se tirer quand le navire sombre…

Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cole Schwartz
Cole Schwartz

Masculin
Age : 46
Présentation du Personnage : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Mes RPs : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Fan Club RP : 7

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeMar 13 Aoû 2019 - 15:15

Le bar du rat qui tousse n'est certes pas un établissement où l'on vient pour boire des safitg balls (sortes de mojitos des années 2200, en plus synthétique) entre filles. Si on fait abstraction des fils électriques dégainés qui pendouillent, des grosses traces de suie noire en forme d'étoiles, des vieux néons rouges et du cuistot robotique, on se croirait presque dans un vieux pub irlandais d'avant la crise. Le côté rétro plaisait beaucoup à Cole, c'est ce qui lui avait tout de suite plu dans ce bouge : son potentiel de planque miteuse qui rapporte assez pour vivoter, mais pas suffisamment pour se faire repérer. Tout cela il l'avait vu sous la poussière, les flaques d'huile et les restes de vomi qui constellaient le sol, les murs et même le plafond (certains ont atteint le plafond) du lieu. La capacité à voir sous la crasse est précieuse pour un NOD et dans ce domaine Cole avait une certaine expérience, voire du talent.
Ce qui lui avait donnée l'idée du nom était ce qui lui avait immédiatement accroché l’œil la première fois qu'il était venu : l'entrée de la cuisine. Ce trou noir dans le mur du fond qui ressemble à l'entrée du nid d'un rat géant. Le plus étonnant est qu'on en voit pas le fond, comme si une ombre avait été placé là délibérément. Imaginez qu'on puisse maçonner avec de l'ombre comme avec un parpaing et vous obtiendrez l'étrange effet que procure cette ouverture. Un trou à rat pour se planquer, voilà ce qu'il lui fallait.

A part cela l'établissement a toutes les caractéristiques d'un bar des bas fonds. Sale, malodorant, empestant le mauvais alcool avec des relents aux origines douteuses de drogue de synthèse de très mauvaise qualité. La salle est petite avec seulement quelques tables desservant des chaises en métal et bois à la peinture écaillée et qui sont aux deux tiers cassées. Cole avait tout misé sur le comptoir qui lui est grand dans un matériau polymère « ineffritable », mais néanmoins plein de marques, très à la mode il y a 50 ans, un peu comme lui en fait. Les bouteilles et les dosettes flash sur le mur, les nourricubes et les nourripastilles juste à côté. Mais surtout, l'inénarrable pétoire sous le comptoir, deux pétoires même. Un pistolet automatique Dead Knight 23 à saisie rapide pour arroser la salle en cas d'attaque massive et un fusil crache fumée modèle Big Cought (ayant aussi inspiré le nom de l'établissement) pour se rendre invisible en cas de fuite. Une antiquité mais fiable comme un AK47. Il y a aussi deux grenades anti encerclement, mais ayant passé la date de péremption depuis 4 ans. Dans un coin du comptoir, juste derrière le bocal d’œufs au vinaigre (qu'il est déconseillé de manger), un petit bouton discret (digiprotégé) pour alerter Randy en cuisine sans faire de bruit.

L'enseigne du bar consiste en une image sculptée en fibre optique. L'image représente un gros rat aux yeux rouges, dont un seul brille, en train de souffler un gros volute de fumée la gueule grande ouverte. Randy s'était chargé du design et quand Cole l'avait vu, il avait dit que ça ressemblait plus à un chat en train de cracher une boulette de poil qu'à un rat en train de tousser. Ce à quoi Randy avait rétorqué qu'on pouvait toujours changer de le nom de l'établissement en « le chat qui dégueule ». L'enseigne fut donc gardée telle quelle et trône désormais au dessus de l'entrée.

Quand Cypher se pointe, Randy est toujours en cuisine. La cuisine en question consiste surtout à synthétiser la nourriture en pastille et en cube, mais la tradition avait fait garder le joli mot de cuisine. Cole est à son bar en train de siffloter tout en surveillant la salle.
Le mouvement provoqué par l'entrée du NOD, le guignol que Cypher bouscule, rien de tout cela n'échappe à Cole. Il sent les muscles de ses avant-bras se crisper comme par réflexe. Comme si la présence nerveuse d'un NOD provoquait un électrification de l'air que seul un autre NOD peut sentir.

Cole fronce le sourcil d'un air qui se veut détaché, désireux de cacher derrière sa façade d'yeux bleus la tempête qui vient de commencer sous son crâne. Il l'a tout de suite reconnu : Cypher ! Un peu plus palot et un peu plus déglingué que la dernière fois qu'ils se sont vus. Son meilleur souvenir d’entraîneur, le pire aussi. Les meilleurs éléments sont toujours les moins dociles, c'est ce qu'on apprend au NOD. Par contre ils ne font pas de vieux os. A en juger par l'état de celui-là c'est pour bientôt, pense-t-il.

Pour qu'un NOD se pointe ici, ça ne peut être que pour le buter, lui ou un des clients. Ses bras ne font même pas mine de faire un geste vers le comptoir. Il connaît le gamin : un seul muscle bouge et  goodbye papy Cole : 6ième proprio du bar, out of game. Tiens 6ième c'est marrant, un chiffre qui plairait au gouvernement ça. Une prédestination inconsciente, ou pas...

En entendant Cypher lancer sa méchanceté sur le nom du bar, Cole se détend un peu (intérieurement ? Imaginez ce que peut vouloir dire se détendre intérieurement : votre foie, votre estomac et votre rectum se mettent à souffler soulagés. Peut-être pas le rectum quand même, cela s'entendrait...).

Visiblement le gamin veut causer avant de dézinguer. Surprenant, d'habitude il n'y a pas de préliminaires. Intéressant. Toujours sans bouger d'un pouce, Cole, tout en toisant Cypher de bas en haut, répond sur un ton moqueur :


Cole : « Je voulais l’appeler « le Nain qui persifle », mais j'ai eu peur des droits d'auteur.  Toute ressemblance avec une personne existante, n'aurait pas été fortuite.»  

Toujours sans esquisser un mouvement, il ajoute :

Cole : «  Tu as raison, mais le rat c'est un survivant qui est toujours là même après la bombe nucléaire. Faut savoir ce qu'on veut être dans la vie. »

Puis plus détaché :

Cole : « Bon, tu philosophes, tu défourailles, tu picoles ? Les trois peut-être mais dans quel ordre ? »

Inutile de dire que Cole espère que le deuxième de liste passera en dernier.
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cypher Wilde
Cypher Wilde

Masculin
Age : 45
Présentation du Personnage : Free me from this world
Mes RPs : Nouvelle Lune
Petit Poucet de Novlangue
Alouette, gentille alouette
Petit précis de manipulation
Le prisme de nos attentes
À l'ombre de nos doutes
Fan Club RP : 29

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeMar 13 Aoû 2019 - 23:43


Regards circulaires, l’air de rien, en faisant mine de réajuster mon col. Les sorties potentielles, les faciès des clients, les fissures dans les murs qui pourraient être exploitées, le son singulier du réseau électrique rafistolé, le chant du gros chat qui aurait voulu être un rat sur l’enseigne dehors, le grincement de la porte lorsque quelqu’un se risque à entrer. J’enregistre, je retiens, j’inspire, j’acquiers. C’est là bien ce qu’il m’a enseigné, et ce il y a des années. C’est là une sorte d’hommage, quasiment inconscient, car ce genre d’entraînement se glisse sous l’épiderme jusqu’à venir en façonner le grain. Plus rien de naturel et tout d’acquis. Peut-être est-ce simplement là le lot de l’humanité, ou du moins ce qu’il en reste. Je m’abîme un instant dans l’ombre que semble dégueuler l’arrière-salle, opaque. Ombre moite, obsidienne implacable, on même mes regards aiguisés ne sauraient sonder davantage que la surface qui en paraît scellée. Un boyau qui mène aux entrailles de la terre, moitié effondrée. Jusqu’aux entrailles de son univers, celui qu’il a dû façonner en traînant sa carcasse dans ce bouge nauséabond. Car c’est ce qu’il fait, il façonne l’atmosphère, et quand je lui arrivais encore au garrot, c’était ce qui me paraissait être un pouvoir très particulier. Iris d’enfant qui s’écarquillent pour mieux déchiffrer la puissance qui émane de celui qui le guide le long d’un chemin escarpé. C’est sans doute l’un de ces airs qui transite un instant, alors que je quitte l’ombre pour scruter ses traits. Un soupçon de stupeur, bien que je peine, même aujourd’hui, à en être totalement certain. Il y a dans un mentor une part toujours intacte de ce mystère qui tient à la relation établie, qu’on la rejette comme je l’ai fait, qu’on finisse même par l’abhorrer, le lien est pourtant là, inflexible, vibrant. Fiché dans les entrailles pour mieux remuer ce que l’on avait juré de laisser au repos. Je maquille ces émotions impures, qui me harassent depuis des jours maintenant, je les maquille du mieux que je peux, sous le vernis de mon ironie.
_ Voilà pourtant ce qui t’a fait manquer le coche de la renommée. Un nom pareil, ça aurait eu un peu de gueule.
Une sorte de sourire en coin vient fureter, camaraderie d’antan, camaraderie factice. C’est tout du moins ce que je continue de me raconter, car cette version là est plus simple, et tient bien chaud à mes élans persifleurs. Je le toise cependant, une longue seconde, comme pour mesurer la fiabilité de sa propre fixité. Deux élans arrêtés, qui se font face, les gestes proscrits que personne ne saurait dessiner. Car alors, tout serait joué, tout serait plié, et il n’y aurait plus qu’à persifler dans les ombres sans même plus savoir les appréhender. J’opine, petitement, un peu comme ma taille vous me direz, sans trop épiloguer sur nos totems dédiés. S’il est un rat, qu’est-ce que ça fait de moi au juste ? Une sorte de souriceau malformé ? Peut-être ces musaraignes qui s’agitent jusqu’à trépasser, dans le vide. Dans le vide. Toujours. Je prends place, je ne suis pas venu jusqu’ici pour le buter. Pas tout de suite, plus tard. Ouais… Une vieillerie pareille, ce serait presque trop simple. Petite comptine rassurante. Factice elle aussi, tout comme les railleries.
_ Vu que j’ai tendance à pas buter qui il faut désormais, disons que je viens picoler. Et p’t’être philosopher. C’est à mon souvenir, une manière bien plus fiable de t’user.
Sourire mauvais cette fois-ci. De mauvais garnement. Les prunelles brillent, c’est fugace, puis absorbé par le néant dans son dos, où doit se dissimuler Randy à n’en point douter.
_ Un machin fort, j’te prie, un Over si t’as. Ou bien une Mortgage 75. Ou… Attends…
Je me penche un peu en avant et commence à faire l’inventaire de toute solution buvable à ma portée, et en vérité je serais capable de les énumérer rien que pour le faire chier, ce que je commence à faire : Nirvana Red, Nirvana Blue, Nirvana Yellow, je vois que t’as pas de Velvet ça m’étonne pas, vu que ton établissement est pourrave. Tu m’diras le Velvet on en trouve plus beaucoup ces temps-ci. C’est pas du TekZ là-bas ? Mais j’imagine que t’as plus de Mirage Noir pour aller avec ? Mouais. Et ça que tu planques derrière toi, c’est quoi ? Etc, etc, pour finalement conclure par un :
_ Non mais un Over c’est bien aussi.
Phrase balancée sur un ton princier. Je me rencogne sur le haut tabouret, pianote un instant sur le grand comptoir. La crosse d’un Dead Knight 23. Un fusil aussi, mais le modèle m’échappe, je confonds toujours le Big Cought avec le Big Sneeze, allez savoir pourquoi. C’est qu’il est équipé, pépé. On pourrait en faire une chanson, envoie la ritournelle, jouée tous les soirs dans les bars tendance des bas-fonds. C’est qu’il est équipé, pépé. On pourrait le croire cané, mais ce serait pas la vérité. Tous en choeur. Il est équipé, pépé, c’est pas un charlot, no, no. Il est équipé, pépé, c’est loin d’être un zérooooooo. Applaudissements. Saluts. Bien bas. Rideau. Je termine ma Rez, l’air de me marrer intérieurement, avant de saisir le verre et de sonder le contenu de ce qu’il voudra bien me donner.
_ Envoie aussi un nourricube. Cerise, j’aime bien ça la cerise. Mais ça… Tu le sais.
Tu le sais déjà. Mon regard lui revient, l’inventaire est terminé, et le silence s’instaure comme un autre préambule à ces retrouvailles qui n’ont rien d’hasardeux. Avoir besoin de confier le trouble, concevoir même le mal qui ne cesse de m’enserrer pulse l’amertume dans mon ventre. Je ferais mieux de le fumer, ce vieux taré, puis continuer ma traque, jusqu’à faire disparaître tout ce qui aura su me raccrocher. À la cité, à son code, à ses lois. À tout ce qu’on m’a enseigné et qui ne sert à rien. À rien. Il ne reste plus rien. Cette fois-ci c’est moi qui happe un instant le néant et semble le faire mien. Mon doigt trace une courbe inachevée sur le comptoir avant de grogner :
_ C’est fou, hein, comme tout ce qui semblait te murer dans tes foutues certitudes d’instructeur semble désuet désormais. Y a plus grand chose, Cole, y a même plus rien de qui tu prétendais être.
Y a plus grand chose, de qui tu as cru élever non plus. Y a plus rien. Et où t’étais, quand le monde s’écroulait ? Où tu étais, putain ? Quand je voulais m’y raccrocher ? C’est trop loin tout ça, c’est trop loin, c’est terminé. J’inspire avec une certaine brutalité, puis je secoue la tête, avale l’alcool comme un désespéré, puis prétends ce détachement plein de morgue, celui que j’ai toujours manipulé à loisir. Façade aussi factice que le reste. Je termine d’un ton léger, emprunté :
_ Ça me rendrait dingue, à ta place.
Je masse mon épaule, douleur résiduelle, qui ne veut plus me quitter, les augmentations qui dansent en dessous, accompagnent le mouvement sans pour autant épargner les tissus des désagréments dus à la balle qui s’y est logée. Je déserre un cran de la sangle de mon plastron, avec agacement. J’aurais aimé que ce connard de Terrence (oui c’est une façon de composer son entourage, je suis cerné par les connards, c’est un style, reconnaissable entre tous) ne me loupe pas. J’aurais préféré. Ça m’aurait épargné de devoir ramper jusqu’ici avec mes allures de paumé qui ne s’assume pas, auprès de papa. Et ça aussi, on pourrait en faire une foutue ritournelle.
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cole Schwartz
Cole Schwartz

Masculin
Age : 46
Présentation du Personnage : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Mes RPs : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Fan Club RP : 7

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeMer 14 Aoû 2019 - 21:59

La renommée c'est justement tout ce Cole veut éviter. Quand on vient dans un trou pareil, c'est plutôt pour se faire oublier. Ben visiblement c'est rappé...

En écoutant la logorrhée de  Cypher, des souvenirs remontent à sa mémoire. Il a toujours été comme ça. Il parle pendant des minutes sans interruption. A l'académie le seul moyen de le faire taire était de le faire tuer quelqu'un. Là, le chasseur silencieux prend le dessus en lui et on ne l'entend plus. Dans le contexte ce serait peu adapté...

Les muscles de Cole se détendent petit à petit, à mesure qu'il comprend que son exécution est différée, au moins de quelques instants. Il se dit :


*Cole : «  Bon j'ai un sursis. Si ça le reprend, et je sais reconnaître le sifflement du serpent qui va attaquer, il sera toujours temps de tenter ma chance. »*

Même en connaissant bien le sifflement du crotale, Cole estime ses chances à une demi sur cent (soit une sur deux cent, réviser vos fractions) et en étant très optimiste. Il détend néanmoins ses bras et se tourne vers les bouteilles derrière lui. Il dit d'une voix docte en les désignant :

Cole : « Fais attention : faut pas se fier à la couleur, ni à ce qu'il y a marqué sur le flacon. Mais l'over est buvable. »

Saisissant la bouteille, et un verre, il commence à, servir Cypher tandis que celui-ci zyeute les calibres sous le comptoir. Absolument, Pépé est équipé, « équipépé » même ! En cas de visite impromptue, il est toujours bon d'avoir quelque chose à offrir : en plomb, en acier, en laser. Savoir recevoir est une devise de la famille Schwartz. Il hoche la tête d'un air entendu.

A la requête de nourricube, il dit d'un ton presque désolé :


Cole : «Oui je me souviens, mais j'ai plus de cerise. Il me reste de la fraise. En même temps ils ont tous le même goût : je sais même pas avec quoi Randy les fait. »

Il lui prend un cube fraise qu'il pose devant lui.

Il se met à écouter le silence avec Cypher. Cela lui rappelle les séances de méditation obligatoires de la formation juste avant et juste après s'être cognés dessus. Une phase d’entraînement pour apprendre à passer rapidement de la tempête au calme et inversement. A dominer la douleur, les blessures et chasser l'adrénaline. « Faire bouillir son sang froid » voilà comment Cole appelait cela. Le plus pénible avec Wilde est qu'il prenait peu de coups, donc lui travaillait surtout l'adrénaline. C'est pour ça que Cole devait se mettre en paire de combattants avec lui de temps en temps, sinon il n'aurait jamais su ce qu'était la douleur.

Cypher, ce morpion était incroyable. Sa volonté était toujours plus forte que son corps, jusqu'à s'en déchirer les muscles. Une fois il avait demandé à Randy de se poser sur son dos pendant qu'il faisait des pompes. Wilde avait failli se faire péter les artères en essayant de se relever. Le petit gars était tellement hargneux et vif qu'il n'avait jamais eu besoin d’augmentation au cerveau, en tout cas tant que Cole était en relation avec lui. Tout l'inverse de Cole justement à qui on avait collé une assistance IA pour améliorer les réactions. C'était sans doute cela qui avait fait dérailler son conditionnement d'ailleurs.

Mais quelque chose cloche. Cypher était coutumier des numéros de cirque, mais celui-là il ne le connaît pas. C'est Cypher qui rompt finalement le silence. Cole lui réponds.


Cole : «  Petit, si tu ne l'as pas encore pigé, ce sont les certitudes qui nous font agir. Même si elles sont débiles. Surtout si elles sont débiles. Oui je t'ai entraîné et j'ai fait de toi une superbe machine à tuer. »

Se désignant.

Cole : «  Regarde-moi. Tu vois un vieux grigou tatoué qui n'a plus rien à voir avec le cracheur de mort pur jus que j'ai été autrefois. Bien tu as raison. J'ai des réflexes de grand père maintenant et des habitudes de grand-mère (je peux pas aller me coucher sans mon petit verre de Portowak). Tout ça pour quoi ? Pour une vie à flinguer des gens ou à former des tueurs. Si on comptait tous les morts directs et indirects que j'ai causés, je crois qu'on atteint la taille d'une mégapole comme Frankfurt. Tu sais le plus marrant ? Personne pourrait dormir avec ça et ben moi oui. Surtout depuis que j'ai récupéré ce boui-boui. »

Bien sûr ce que Cole ne dit pas, c'est que son sommeil est possible depuis qu'il aide à exfiltrer les insurgés. Une clé qu'il ne donnera pas à Cypher : pas si fou. Il reprend :

Cole : « Dingue tu dis ? OK, mais tu t'es regardé ?

Je vais te révéler le secret le mieux gardé sur les NOD, ce qu'on ne nous dit pas pendant la formation : pourquoi on vit que jusqu'à quarante ans en moyenne.

Parce qu'au fil du temps le conditionnement se fissure, inéluctablement, puis finit par éclater comme une pastèque sous une presse hydraulique qui descend lentement.

Donc sois plus surpris si toi aussi tu commences à avoir les mains qui tremblent. »


Causer donner soif, surtout la philosophie. Cole se sert un verre et remplit à nouveau celui de Cypher. Il jette un œil à Cypher. Le petit est vraiment nerveux. Vraiment il a un problème.
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cypher Wilde
Cypher Wilde

Masculin
Age : 45
Présentation du Personnage : Free me from this world
Mes RPs : Nouvelle Lune
Petit Poucet de Novlangue
Alouette, gentille alouette
Petit précis de manipulation
Le prisme de nos attentes
À l'ombre de nos doutes
Fan Club RP : 29

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeSam 17 Aoû 2019 - 19:36


Souvenirs éparses qui se cassent lamentablement la gueule dans le décor, les bruits se taisent, ils s’éloignent tels des importuns qui viendraient déranger la fragilité de ces impressions absconses. Il faut les excaver, si profondément, elles sont à présent aussi délicates que ces sculptures en iri-Acier que l’on découvre sur la grande esplanade du quartier des Automates. Les hurlements pourraient la faire plier, c’est du moins ce que l’on s’imagine, sauf qu’il n’y a pas plus de deux semaines, un corps a été déposé là, embroché sur les hautes flèches de la sculpture, et elle n’a pas bougé. Le corps, lui, a continué de s’enfoncer plus avant vers le sol, l’inéluctable effet de la gravité de ces chairs mortes qui ornaient l’art. La vision de Novlangue, sa fierté gravée, sous l’hémoglobine et la mort. La vision m’a déplu jusqu’à m’ôter une réplique certainement cinglante que je réservais à Drek. Il ne le sait pas, mais c’est cette contradictions aux atours de jugement qui l’a ce jour-là épargné d’un foutu mal de crâne. Il semblerait que je doive me rattraper, si blondinet n’a pas sa migraine réglementaire, alors Cole est sans doute son digne héritier. Les souvenirs font cortège à mes énumérations, la dynamique s’instaure, et si les souvenirs sont fragiles, l’impression elle n’a rien d’éphémère. Elle s’abat, avec la virulence d’un choc, sur mes épaules qui ploient plus encore. Peut-être que c’est juste ça. Peut-être qu’il m’a simplement manqué. Allons bon… Manqué, ce vieux taré et ses méthodes passées ? Et ses oeillades furibardes quand il a fallu me laisser partir vers le bloc opératoire ? Vestige du conflit, vertige de ce combat qui se renoue d’instinct, la gorgée est trop longue pour être simplement dictée par la soif, et le regard qui lui revient trop assombri pour n’être pas chargé de ces reproches que ma langue assassine se plaira à délivrer. L’Over est en effet buvable. Le verre s’assèche bien avant la colère qui continue de sourder, sous l’alcool. Je fais un geste pour qu’il me serve de nouveau, il n’a plus désormais la légitimité de me dire de demeurer sobre, et le geste en devient assez jouissif.
_ Ce sera toujours meilleur que la pâte nutritive du soir.
Tout a plus de goût que la pâte grisâtre que l’on nous balance dans notre assiette dans l’immense réfectoire de la Centrale. Mais tout le monde s’en fout, on ne bouffe pas par plaisir, même si les papilles, ça n’est pas quelque chose que l’on endoctrine. C’est chiant les papilles, ça se vautre immédiatement dans l’acide ou le sucré pour peu qu’elles y touchent. Alors mes papilles s’épanouissent plutôt bien lorsqu’un morceau de nourricube vient les flatter. La bouche pleine, j’ajoute :
_ Vaut mieux pas savoir. Laisse-lui son mystère, même si…
Je ne le regarde plus quand je dis ça, et c’est sur un ton neutre et presque anodin que je conclus :
_ Tu devrais éviter à ce que la clientèle le voie. Randy est reconnaissable.
J’appuie le mot, juste un peu, et n’épilogue pas plus. Pour ces années où il m’a fait copieusement chier, mais aussi qui ont dessiné une part de ce que l’on pourrait nommer expertise. Pour ça, j’aimerais ne pas être celui qui aura l’ordre de le buter. Même si c’est mon métier. Un tueur né, ça n’existe pas, on le destine à ces oeuvres tactiques et meurtrières grâce à un entraînement sévère et acharné. Et rien ne pouvait mieux me distraire que les entraînements très inventifs de Cole, que l’on connaissait à la centrale pour cette capacité à adapter l’exercice au sujet. Chaque être que Novlangue voulait effroyablement semblable, Cole l’a rendu unique. Je ne tue pas comme un autre NOD, parce que j’ai été un élève indiscipliné au-dehors, et très bizarrement appliqué dès lors qu’on me donnait un objectif à atteindre. Cette énergie dévorante, il fallait la fixer sur une cible, puis ensuite appendre à la canaliser. Une propension à la colère dont il s’est abondamment servi je pense, quand l’endoctrinement cherchait à la gommer. Ça a toujours été un échec, une sorte d’évidence chez moi, que l’on s’est bien gardé de formuler, parce que je tuais avec l’exactitude que l’on attendait. Alors… quoi de mieux que de bousiller tout ce que Cole avait su façonner, rendre moins brutal et beaucoup plus précis, en placardant sur chacun de mes os et de mes tendons des augmentations pour que la tuerie soit plus absolue ?

Dérive lente depuis, le masque fendillé par chaque conditionnement échoué, jusqu’à ce qu’il ne se fracture. Juste après notre Apocalypse selon Sainte Fêlée. Fracture béante, beaucoup plus difficile à maquiller. Et pour la première fois, alors que je me sens dériver, je n’ai pas su courir jusqu’au centre d’endoctrinement. Je n’ai pas cédé, et je ne comprends pas. Alors les mots sentencieux pour tenter de dériver ma colère sur celui qui est à l’origine même de qui je suis. Méthode classique. Le vieux cause, le vieux cause enfin, parce que c’est la première fois que je le pousse à le faire. Après l’opération… Je l’ai moins fréquenté. Les missions, tout ça, puis aussi parce que ça n’était plus pareil. La douleur, la subir en permanence, et l’asséner, ça avait tout changé. Les mots, chaque mot, sont effroyables car la tournure de la conversation m’échappe, et surtout ne m’apporte pas ces réponses faciles que je crois être venu trouver. Le code, notre Loi, se distille dans mon crâne comme pour étouffer le sens, le rendre moins malveillant. La Loi est notre code, et le code est la Loi. Suivre le code est ce qui protège Novlangue, et Novlangue doit être protégée. Mon visage est d’abord fermé, mais bientôt les émotions cherchent à s’y bousculer, malgré tous mes efforts. Je retiens mes traits, pas mon souffle, pas mes iris qui tremblent. Technoparade, mouvements réflexes. Qu’il puisse dormir me renfrogne alors que pourtant, dans ses discours, c’est la seule chose qui devrait me rassurer. Mais moi je ne dors pas, je ne dors pas, je ne dors plus jamais, sans m’assommer avec la came ou l’alcool. Je siffle entre mes dents serrées, la bride encore sur le cou :
_ Tant mieux pour toi.
Ponctuation purement stérile, avant que le miroir que j’ai moi-même tendu ne se retourne contre moi. Image déformée sous l’assaut de ce que je prends comme un jugement. Regarde-toi, oui regarde-toi bien. Échec d’un système, faille de tes acquis. Regarde la brèche béante où il se complaît à te précipiter. Ma nuque se raidit et ma mine se cisèle en une expression plus vipérine. Réflexe de protection, de celui qui ne veut pas entendre, qui ne veut pas voir non plus, bien qu’il ait hurlé dans le noir jusqu’à ce qu’on lui balance la vérité. La Loi nous protège et nous protégeons la Loi, comme nous protégeons Novlangue. Quiconque contrevient à ses préceptes doit être éliminé. Phalanges blêmes, le verre se fissure. Les augmentations se contrôlent. Un fil… Sur un fil, oscillation de mon désarroi. Il n’y a que la vérité qui puisse nous faire tanguer. Je secoue la tête, mais c’est trop tard, trop tard. Et le masque... le masque fracturé ne peut plus être porté, brandi pour mieux parer à une révélation qui paraît impudique.
_ Non.
C’est un murmure. Un sifflement. Presque de la même tonalité que le verre qui crisse toujours serré dans ma main, et désespérément vide. Non. Non. Non. Ça marche, ça marche forcément.
_ C’est faux, et tu le sais. Ça fonctionne sur un tas de gens, on les a vus, toi et moi. Ça fonctionne comme ça et on ne pourrait pas vivre sans. Et si sur moi c’est…
Instable. Le mot ne franchit pas mes lèvres serrées, parce que nous n’en avons jamais parlé à voix haute.
_ Il y a des anomalies, c’est tout. Et tu dois en être une.
Tout comme moi. J’applique ma paume libre sur le comptoir, pression presque menaçante, et je me penche vers lui, pour mieux mentir, sous les assauts du désespoir :
_ Mes putains de mains ne tremblent pas. Et même si c’était le cas, je te conseille vivement de ne pas balancer ce genre de fadaises, car tu connais la Loi. Tu la connais mieux que moi. Et sans elle, tout flambe. Tout flambe. Regarde dehors, bordel, regarde. Alors non… Non. Le conditionnement c’est tout ce qu’il y a. C’est tout ce qu’il y a.
Il y a de la détresse dans la précipitation de mes murmures, ce sont comme des cris rentrés, pour que l’on ne nous entende pas. Mais pour autant, mon souffle laborieux est visible, et mes prunelles figées dans les siennes portent ces messages de tempêtes où s’entremêlent les appels à l’aide. Informulables, vérités indicibles qui chantent, entêtantes, après cette révélation-là.
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cole Schwartz
Cole Schwartz

Masculin
Age : 46
Présentation du Personnage : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Mes RPs : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Fan Club RP : 7

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeMer 21 Aoû 2019 - 20:02

Sans broncher, Cole verse une nouvelle rasade d'over dans le verre de Cypher [pas d'ovaire dans veur; c'est nulle comme contrepetrie rolling eyes2 ]. Il fronce le sourcil en entendant évoquer Randy. C'est vrai qu'il est reconnaissable, mais Cole s'en moque. D'abord parce que le robot ne bouge pratiquement pas de la cuisine et puis parce qu'au fond qui s'intéresse à un vieux bonhomme comme lui ? A part des anciens disciples rancuniers, il ne voit vraiment pas pourquoi on pourrait lui chercher des noises. A moins qu'on ait découvert ses autres « activités », mais à écouter Cypher il ne semble pas que ce soit le cas : il n'est pas venu pour l'arrêter, ce serait déjà fait sinon.

Cole observe alternativement Cypher et le verre qui se fendillent petit à petit. Il se demande lequel des deux va céder le premier.


*Cole : «  Duralex, cède Lex ou pas »* se dit-il. [ Ce sont des vieux verres d'il y a longtemps]

Lex, la Loi, mais quelle loi ? Celle qui veut qu'à force d'exercer une pression sur un corps il finit par craquer. En somme celle de la collectivité, la nécessité de la sauvegarde générale qui impose le sacrifice des individus. Aussi sûre que les lois de la mécaniques, la politique broie certains individus. Il n'y avait rien à faire contre cela, sinon à renoncer à la société, une leçon que Cole avait fini par comprendre à force de tuer et de faire tuer.
La seule chose qu'on pouvait réclamer, exiger, était une manière d'organiser moins anarchique que celle à laquelle novlangue était parvenue, ce pour limiter la casse au strict nécessaire. C'est le sens de son  engagement actuel. Cela encore une fois, il ne peut l'expliquer à Cypher.

Touché par la diatribe de Cypher et voyant le verre de plus en plus fissuré, il répond :


Cole : « Tu as raison, je suis peut-être une anomalie. Au sens où j'ai trop bien compris ce que je suis. »

Cole ajoute d'un ton qui se veut plus professoral : 

Cole : « Le conditionnement est un moyen, plutôt primitif, pour que tu puisses dormir la nuit et massacrer le jour. Il est justement là pour que tu n'aies pas besoin de chercher le sens. Et ça fonctionne tu as raison... Sur les bœufs, sur les cons, oui... Mais pas sur les meilleurs.

Réfléchis : si le conditionnement était tout, pourquoi les NOD ne seraient-ils pas juste des robots de la génération antérieure à Randy ? Une IA faible ++ serait suffisante pour faire notre boulot, si tu le regardes uniquement du point de vue du conditionnement. Et uniquement de ce point de vue là. »


Il renifle, tente de relâcher la pression du regard de Cypher et le ressert à nouveau.

Cole : «  Sauf que... Cela marche pas comme ça. Ils ont du essayer avec des robots et ça a sûrement été une cata. Ce qui rend un NOD brillant, ce n'est pas le conditionnement, mais sa résistance au conditionnement. Il y a une lutte, celle que tu sens plus fort que tout en ce moment, une lutte entre toi et la chape de plomb qu'on t'a collé dans la cervelle. C'est la lutte, la « dialectique » ils appellent ça en mots savants, qui sécrète en toi ton efficacité.
Tant que le conditionnement domine, tu es un NOD serviable et efficace. Mais lorsque la bataille s'équilibre, là tu commences à en chier, tu as besoin de te répéter plus souvent les mantras, à te droguer aussi, à passer au reconditionnement plus souvent pour éviter que tes constantes psy s'affolent.
Tu es entré dans cette phase et il n'y a rien à y faire et tu as raison : tout flambe. Mais la meilleure c'est que tu n'y es pour rien et que tu n'y peux rien. Le seul sens auquel tu t'accroches apparaît débile : la loi. Mais c'est elle qui fait tout flamber ! Comme jeter de l'essence sur une flamme pour l'éteindre. »


Et il ajoute avec un demi sourire en désignant le verre dans la main de Cypher :

Cole : « Au fait si tu le casses, il faudra le payer aussi : c'est l'article premier de la loi du rat qui tousse. »
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cypher Wilde
Cypher Wilde

Masculin
Age : 45
Présentation du Personnage : Free me from this world
Mes RPs : Nouvelle Lune
Petit Poucet de Novlangue
Alouette, gentille alouette
Petit précis de manipulation
Le prisme de nos attentes
À l'ombre de nos doutes
Fan Club RP : 29

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeDim 25 Aoû 2019 - 20:24


Qui cède ? Qui cède ? Qui cèdera, face au trouble et face au choix, qui se dessine entre ces volutes où les pensées frayent, tels ces monstres ancestraux, qui se dévorent entre eux. Qui cède ? Qui cèdera ? La cité, le verre, la Loi, ou moi. Mes idéaux factices et mes illusions de combat, qui ôtent ce libre arbitre. Il feule, toutefois, il feule.. Animal blessé, animal frustré, il se rencogne, se tapit, acculé, il cherche à mordre, la main qui l’a nourri, la main qui l’a flatté. Qui l’a rendu plus monstrueux encore qu’il n’est né. Alors c’est le verre qui se fendille, et mes convictions qui se fissurent, dans un ballet de mots, de gestes interdits, et d’émotions néfastes. C’est ce que Cole a dit, la pression, la pression implacable que l’on ressent, que l’on subit, jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de l’appliquer sans céder. La maîtrise est plus délicate après cela, après que les mots nuisibles aient fait leur oeuvre et trouvé toutes les fissures dans lesquelles se lover, pour pourrir. Pourrir les convictions idolâtres, et les autres certitudes dont on hérite en ânonnant le code, durant des heures et des heures, des jours et des jours, en salle de méditation. Conneries, débitées sur un ton égal, placide. Conneries. Tout comme ce que le vieux se permet d’avouer, avec cette assurance pleine de fatalité. Car moi je n’ai pas compris, je n’ai pas pu encore me rencontrer à la jonction emmêlée, où les voies innombrables pourraient m’emmener à la mort, au salut, à la rédemption, ou encore à l’impuissance. Tout juste bon à regarder, regarder sans comprendre, comprendre sans agir. Jonction où s’emmêle le dégoût de soi, l’image déformée dont on hérite, les croyances que l’on a bafouées, et celles qui cherchent à naître, diaphanes, impossible à totalement déchiffrer. Je ne me suis pas rencontré, car être une anomalie ne me provoque ni fierté ni résolution, bien au contraire. Alors je le toise un instant, entre mon arrogance pâlichonne et un mépris de façade, celui que l’on brandit quand on ne parvient ni à comprendre, ni à savoir. Il est plus simple de mépriser ce qui nous fait peur. J’argue, d’un ton plus sépulcral que jamais :
_ Jusqu’à preuve du contraire, on ne nous a pas élevés au rang de NOD pour comprendre qui l’on est.
Mais son aura de mentor fait que malgré tout, je l’écoute, même si je suis toujours penché vers lui dans cette attitude menaçante. Déséquilibre de soi, quand tout tangue, tout tangue. La brûlure au dehors, la noyage au dedans. Et Cole explique, ça a toujours été son fort quelque part, cette façon de diriger ses ouailles vers la clarté absolue d’une vérité qui jadis venait en contradiction avec ce qu’il insinue. Le verre se voit de nouveau renforcé d’une très large rasade d’over, c’est sans doute ce qui l’empêche de céder. Malgré moi, peu à peu, la pression que j’applique se dissipe, parce que celle à laquelle je tente d’échapper, celle de cette vérité indigne, sape mes défenses. Je me souviens, de cette difficulté que j’avais parfois, de réciter comme les autres nos petits couplets, d’y trouver le sens que chacun semblait recevoir avec conviction, et apaisement. Une petite voix malingre, sinueuse mise en garde, m’a demandé un jour, dans le creux de la nuit, si chacun faisait semblant. Ça devait être ça, chacun prétendait, alors je me suis mis à prétendre, à forcer les croyances, à aduler le sens jusqu’à l’appliquer sur mes victimes avec une fièvre assassine. Je n’en ai pas parlé à Cole, je n’en ai parlé à personne, et la façade est devenue une enveloppe rassurante, un costume rigide à porter, tout comme l’armure réglementaire du NOD. Avec cette enveloppe, je n’avais plus à réfléchir, je n’avais pas à douter. Et les quelques félicitations que me distribuait Friedrich, dans ces rares entrevues, quand il s’est agi pour lui de financer mes augmentations ont servi de confort. Les mots hautains qui surent avec une facilité déconcertante étrangler le doute qui demeurait. Je n’avais que cela, la Loi. La Loi pour que cette lutte, dont Cole me parle désormais, ne me dévore pas. Proie déchaînée, confiée à sa voracité. J’ai la nuque raide et des pensées aveuglantes qui vrillent ma tête, je finis par me rassoir, comme un môme que l’on aura su museler. Je cherche un moyen de renier cet état qui est aussi visible qu’une Valkyrie que l’on arracherait à sa ruche pour la laisser déambuler dans les bas-fonds. Etat empli de perdition et d’amertume. Sous les gorgées d’alcool qui viennent flatter mon gosier dorénavant asséché, de mots et de certitudes. Parce qu’il n’y a plus rien à faire pour lutter, cela, je le sais, je l’ai ressenti. Je l’ai senti au moment où je cherchais à la repousser, elle. La bouteille qui heurte les pierres, fracture. Fracture. Et ces reproches que je lui assénais, pour mieux me départir de ce foutu désir, qui transcendait la chair. Je voulais la rejoindre, embrasser l’idéal sur les lèvres, et élire un destin sur son front. Et quand on en est à tisser de la poésie pour mieux s’enfoncer dans la chair d’une fille, et l’envahir, pour y déchoir, c’est qu’on est vraiment foutu. Fini. Dévoré. Par la putain de dialectique de Cole et l’envie d’être autre chose qu’un con qui brandit une arme. L’envie d’être un homme, pour Nyriss, et peut-être pour ces promesses ridicules, promesses d’enfant, qui furent confiées à Asha. Le verre cesse tout à fait d’être menacé, je le porte à mes lèvres une seconde fois, et je distribue à l’ancien une oeillade pleine de morgue, comme si je lui conseillais de la fermer :
_ J’peux aussi te faire bouffer les preuves. La loi de ton rade, elle en dit quoi, des preuves inexistantes ?
Je repose le verre avec un calme que je souhaite étudié, même si la transpiration perle sur mon front, et que… ma main tremble. Tout comme il l’a dit. Connard lui aussi. J’ai le regard mauvais d’un adolescent contrarié. Un adolescent capable de buter toute présence à la ronde et de faire flamber le bar histoire que ça soit assorti avec le reste de la cité. Mais bientôt, c’est une sorte de sourire en coin, qui profile la trêve. Il y a un silence, un silence de plus, parce que mes pensées combattent toujours les révélations, et les intègrent peu à peu. Parce que sous les airs adolescents se planquent l’esprit qu’il a su façonner. Merci papa… Ouais. Tu parles. Peut-être que je préfèrerais être un de ces gros cons sur qui ça fonctionne à jamais, un gros con comme Wrenn par exemple.
_ T’as raison sur un point, tu sais… Je commence sérieusement à en chier. Et je parviens plus à donner le change.
Je lâche de but en blanc :
_ J’ai buté deux orthodoxes déviants, cette semaine. Il arrêtait pas de la regarder, c'était pathétique, si tu l'avais vu. C’était… sa femme ou un truc du genre, il avait le bide ouvert et il arrêtait pas de la regarder. Elle hurlait, elle hurlait. Se faire passer dessus par Wrenn, faut dire que ça doit pas être drôle, non.
J’ai un rire, un rire qui sonne faux, un rire froid, presque désincarné, tandis que mon petit conte se poursuit :
_ Alors je les ai butés, tu sais, pour qu’elle arrête de crier. Pour qu’elle se la ferme enfin. Et lui aussi, pour qu’il arrête de la regarder alors qu’il pouvait pas la sauver. Non, il pouvait strictement rien faire. Ils sont morts maintenant. J’ai failli descendre Wrenn aussi, dans la foulée.
Je hausse les épaules, comme pour dire que ça n'aurait pas été une grande perte, puis je passe une main très tremblante cette fois-ci dans mes cheveux, et mes iris le sondent, avec une impression trouble. Les hurlements de la fille me collent encore à la peau, et la foutue empathie qui allait avec.
_ Je parviens de moins en moins à prétendre, Cole. Et ils vont me liquider pour ça. Et j’peux pas crever. Pas maintenant.
Parce qu'il y a Nyriss, et la promesse. Et l'idée folle de retrouver Asha.
_Il faut… Il faut que tu m’apprennes de nouveau comment échapper, à ta putain de dialectique, à ce qu’elle provoque comme folie. Parce que ça me rend dingue. Le jour, et la nuit pire encore. Il faut que tu me montres. Y a que toi qui savais me donner l’apparence qu’il fallait. Y a que toi qui savais faire ça.
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cole Schwartz
Cole Schwartz

Masculin
Age : 46
Présentation du Personnage : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Mes RPs : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Fan Club RP : 7

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeJeu 29 Aoû 2019 - 14:18

Pendant quelques secondes, alors que Cypher le toise de son air méprisant, Cole croit voir fugacement sur le visage de son ancien disciple comme un petit air buté. Il a l'impression pendant ce bref instant d'avoir une vision l'enfant qu'il était. Une vision qui touche profondément son vieux cœur confit d'amertume. En entendant rire quelqu'un on peut parfois entendre l'enfant qu'il fut autrefois. Le rire est un écho de l'enfant qu'on a été et qui résonne jusqu'à la fin de nos jours. Cypher n'a probablement jamais ri, alors ses échos à lui ce sont ses airs butés. Cole s'en souvient. Enfin il se rend compte qu'il s'en souvient parce que jusqu'ici il ne les avaient jamais vus. Tout entier livré à sa déchéance apparente, le vieux loup n'en garde pas moins sa pudeur. S'il a été touché, il n'en laisse rien paraître, si ce n'est un éclair de passage dans ses yeux très bleus.

Un enfant, un fils, son enfant. Il en a eu beaucoup des fils et des filles, beaucoup sont morts et beaucoup ont tué. Cole est bien un vieux loup. Le vieux mâle alpha d'une meute désormais dispersée. Mais les loups tuent pour se nourrir, pas pour les parasites qui leur vivent dans la fourrure et encore moins pour nourrir des chiens.  Il y a dans l'égoïsme racial des loups quelque chose de profondément juste qui n'existe pas chez les Nod. Les loups ne sont pas des chiens. Les NOD sont des loups au service de chiens. Voilà un jeune louveteau que sa laisse démange de plus en plus.

*Cole : " Il est on ne peut plus vrai qu'on ne nous a pas élevés pour comprendre qui on est"*

Cole aime bien le mot "élevé". On élève un chien, pas un loup et pourtant c'est bien qu'ils font.

*Cole : " Ils prennent les loups pour des chiens. Cela me rappelle un vieux poème du XXième siècle. Comment c'était déjà ? Est-ce ainsi que..."*

Ils le paieront un jour, ou pas. La jeunesse de Cypher lui donne encore des capacités d'insurrection. On se rebelle quand on peut encore y croire. Cole lui n'y croit plus vraiment, moins que jamais au système des Automates, mais pas plus dans les anars qu'il aide de temps en temps. Il gère juste un petit équilibre dans son coin. Rien ne dit qu'un jour ceux qui font n'importe quoi paieront les conséquences de leurs fautes. Delicta majorum. "La faute de nos pères", elle retombe toujours sur les fils. Ou les fils des autres, enfin toujours des innocents qui n'ont rien demandé, mais qui finiront par demander aussi. Sans doute pour cela qu'on a inventé Dieu et l'au-delà. Il faut bien se dire que le balancier à un moment se remet au milieu dans ce monde ou dans un autre. On a le droit, peut-être même le devoir d'y croire, mais pour autant qu'on sache, l'équilibre n'est pas la loi de l'univers. Ou alors à une échelle si vaste, qu'elle est insensée. Qu'est-ce que ça peut foutre de devoir subir mille morts en un point A pour qu'ils soient heureux au point B ? Je les connais pas moi B, je me moque de B et de ce qui s'y passe. Ce qui compte pour moi c'est ce qui arrive autour de A. Alors Dieu, si vous êtes là, retirez un peu à B qu'on souffle. On peut toujours lui causer, ça sert à rien mais ça soulage, un peu.

*Cole : " "ça sert à rien, mais ça soulage". Cela me rappelle un vieux film du XXième siècle... Les Pompons moqueurs ? Non c'est pas ça."*

Bref les yeux trop bleus du vieux voient trop clair.  

Le môme a peut-être des preuves de ses compromissions, mais depuis quand les NOD ont besoin de preuves pour flinguer. Cole connaît les règles de la boutique : l'intime conviction du NOD fait preuve, accusation, procès et sentence. Le "quatre en un", comme on appelait cela entre instructeurs à l'académie. S'il faut un rapport, on s'arrange toujours après. Dans la plupart des cas, ce n'est même pas vraiment injuste : cela fait simplement des Nods et de leur hiérarchie des petits seigneurs de leur secteur. Arbitraire ne signifie pas systématiquement inique.
Il ne moufte pas sous la menace un peu dérisoire de Cypher, même si ce petit con est bien capable, de lui faire bouffer les preuves. Son oreille se tend lorsque le discours devient moins hargneux et plus confidentiel.
L'histoire que Cypher raconte et Wrenn qui se vide la volupté dans une proie est malheureusement un classique. Cole voudrait dire qu'il aurait tout à fait pu le tuer. Les loups alpha tuent parfois les beta qui se servent un peu trop au péril de la survie de la meute. Mais il ne dit rien, sentant que le problème est ailleurs que dans l'évènement. Et puis on n'interrompt pas un loup qui hurle dans la nuit.

La requête de Cypher laisse Cole perplexe pendant quelques instants. L'idée que cela pourrait être un piège fait plus que l'effleurer. Le genre de traquenard qu'on tend à un suspect pour que son empathie lui fasse avouer ce qu'il ne veut pas. Mais Cypher semble vraiment perdu à cette minute. De plus rien n'oblige Cole à se dévoiler trop. Il peut encore sautiller un peu sur la corde raide avant de se confier. En plus rien de ce que Cypher demande n'implique de révéler ouvertement la partie "peu orthodoxe" de ses activités.
Cole ressert un verre à chacun et prenant le sien dans sa main, commence à le siroter d'un air pensif et dit d'une voix neutre :


Cole : " Je crois que je comprends ce qui t'a fait venir ici. Ton histoire poisseuse avec Wrenn, j'en ai entendu quelques unes du même genre... Y a surement un truc que tu me dis pas. En général, on met du temps à changer, mais il y a des points de bascules. Celui là c'en est un, mais y en a forcément d'autres."

Cole renifle un coup et avale cul-sec.

Cole : " Bon écoute, parce que tu es mon meilleur souvenir d'entraineur - fais pas ton crâneur hein !- , je veux bien te faire une fleur. Mais il va falloir choisir entre deux possibilités : je peux te rafistoler, te donner quelques combines, de bonnes adresses pour retaper ta couche de vernis. Tu seras beau et l'esprit propre comme à ton premier jour de boulot. Le souci, c'est que cela ne durera pas. Au bout de six mois, il faudra remettre ça en augmentant les doses. Cela dit cela se fait. J'ai un ancien copain, on l'appelait Sulfurique Ray, si tu te souviens de lui. Il a fait ça longtemps. Il m'a tout expliqué. C'est une manie chez les gens de venir me raconter des trucs; il a fini par se faire tuer, mais disons dans les conditions classiques du métier."

Cole se ressert.

Cole : " La deuxième solution, c'est celle de bibi et là c'est un autre genre de danse, plus solide mais plus risquée..."  
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cypher Wilde
Cypher Wilde

Masculin
Age : 45
Présentation du Personnage : Free me from this world
Mes RPs : Nouvelle Lune
Petit Poucet de Novlangue
Alouette, gentille alouette
Petit précis de manipulation
Le prisme de nos attentes
À l'ombre de nos doutes
Fan Club RP : 29

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeJeu 5 Sep 2019 - 17:27


Le prisme de l'enfance dans ce regard qui s'allonge, qui s'échange, avec l'envie de rejoindre ce rêve malformé, qui chantonne une sorte de mélopée. Entêtante rengaine, qu'on ne connaît pas encore par coeur, mais qui pourrait s'apprendre avec la différence que crée ce corps d'homme, et cet esprit d'adulte. Les yeux ont trop vu d'effroi mais ils commencent à distinguer ces contours plus acérés encore, désormais que les impressions se délivrent, petit à petit, de l'orgueil et des croyances creuses. C'est une harmonie, entre Cole et moi, une harmonie bancale si on se remémore les toutes premières notes dissonantes, une harmonie implacable si l'on se replonge dans ce staccato des entraînements, une harmonie plus sourde, presque suave, lorsqu'il s'agit de se retrouver. Face à face, presque côte à côte, à tracer des perspectives pour donner à la voûte de notre destin une résonance plus ample. Elle tourne, elle tourne, sous le crâne, dans des échos encore trop agressifs pour qu'ils ne déclenchent pas des mécanismes de défense. Certaines confidences se parent de ces dessins à gros traits, qui n'ont pas le raffinement des harmonies auxquelles on commence à aspirer. Car les chemins d'une composition à deux se pavent de méfiance, surtout quand le disciple cherche auprès du mentor une figure de guide qui pourrait remplacer ses dieux menteurs. Ils ont versé une aria formatée sur la langue, pour la contraindre, pour la museler, il faut s'en débarrasser, la vomir, la rejeter. Et Cole susurre des mots nouveaux, de ceux que l'on cherchait, sans véritablement concevoir l'espoir qu'ils pouvaient exister. Alors il y a ce vide, ce vide immense après la mélodie ronflante. Il faut se réhabituer au silence, l'écouter, y entendre un sens tragique, pour remplacer tous les mots qui servaient d'étendard à une épopée des plus factices. Y foutre le feu, comme l'on crame les idoles. Acclamer un nouveau maître qui ne cherche plus à vous enchaîner. Et dans le silence... dans ce silence infini, entendre enfin les premières mesures de cette solitude qu'on nomme liberté. Dans ce silence, il faut apprendre à se regarder. Alors dans le bar aux couleurs passées, aux bruits sourds que mes oreilles ne parviennent plus à comprendre, un regard oui, et tout le silence qui reste, de moi à lui, de lui à moi. Il faudra des aveux, et d'autres confrontations, puis beaucoup de silence, pour que les loups comprennent enfin qu'ils sont capables de hurler. Et que leurs maîtres ne sont rien, que ces chairs à déchirer, que ces termes trop vides à broyer, que cette autre musique désuète que l'homme décompose pour aboyer ses certitudes et ses ordres. Ordre sans idéal. Idéal fourvoyé. Et quand la musique propagande tombe en désuétude, alors l'harmonie qui la remplace revêt le son distordant de l'anarchie. Musique dissonante. Musique dissidente.

Il le sait, il l'a compris, et en souvenir des mélodies que nous avons toujours su avorter, je crois qu'il est prêt à m'apprendre ce qui se cache dans le creux de nos confidences encore muettes. Les hurlements, il n'est peut-être plus capable de les pousser, mais je peux le faire à sa place. C'est ce que j'ai toujours souhaité en un sens, le valoir, pour mieux lui ressembler. Les bêtes n'échappent pas au mimétisme de leurs aînés. Les hommes non plus. Même les hommes incomplets. Surtout ceux-là, en vérité. J'édicte de fausses menaces, je restitue uniquement les contours pour éviter de me noyer. J'aimerais demeurer l'écho de cet enfant, incrusté dans ses yeux bleus-gris, encore quelques instants. Mais ma petite histoire m'arrache une sorte de frisson qui me fait plus pâle que je ne suis déjà. Je dédaigne mon verre, il est encore vide de toute façon. Je le pousse de mon doigt squelettique :
_ Le service dans ce bar est exécrable.
Je bute sur le mot, je peine à le dire. L'enfant est encore là, quelque part, et cette langue souvent assassine qui trébuche ainsi, cela me fait sourire. Et cette fois-ci, ce sourire n'a rien d'emprunté ou de faux. Je masse ma nuque une seconde de plus, le laisse causer, puis opine doucement. Oui, il y a quelque chose que je ne te dis pas. Pas encore, pas tout de suite, laisse-moi encore un peu me replier. Pour que la musique ne meure pas. Les mots, les mots sont des cris rentrés et le désespoir est prégnant :
_ Il m'est arrivé autre chose, oui c'est vrai.
Elle est arrivée. La lumière est tamisée, ou peut-être juste trop rare dans son bouge empesé, mais mon teint trahit les mouvements étonnants d'une émotion que je n'ai jamais montrée, jamais appréhendée non plus. Il y a de quoi se paumer. Les sentiments, quelle plaie. Mon froncement de sourcil indique cependant que j'attends qu'il me fasse son argumentaire de vieux loup décharné pour que je puisse en dire davantage. Puis il y a ce petit rictus que je ne peux empêcher juste ensuite. Bien sûr que je suis ton meilleur souvenir, vieux débris ! Ce compliment qui ne se déguise pas me fait redresser la tête avec l'écho délicat de mes élans de supériorité moribonds. Sa première proposition revêt les parfums entêtants des solutions rapides. Une efficacité discutable mais un résultat qui me permettrait de m'arracher à cette souffrance pathétique. Je fais la moue mais je pèse réellement ces lendemains frappés par le sceau de drogues expérimentales. J'en conçois déjà une appétence plutôt déplacée pour un NOD, on ne pourrait guère se le cacher, mais après tout, lorsque le désespoir est constant... Songe aux allures de mirage, l'amertume d'une démission, je tente de l'avaler mais ma gorge se bloque. Les regards morts, l'apathie de nouveau bien en place, puis un quotidien en camaïeu de gris, jusqu'à la prochaine fois. Je connais cette petite ritournelle-là. L'ampleur brisée, les voûtes éventrées, un horizon troqué pour un joli mur, toujours plus proche. La bride sur le cou me démange, et je me frotte de nouveau la nuque, c'est comme un tic, qui s'assortit d'un autre frisson, puis d'un grognement assez sombre. Sulfurique Ray... On se souvient de ses allures et de ses performances dont on louait la cruauté. Brave, brave Sulfurique, loué soit ton pédigrée, sur le fronton de notre dégénérescence. Je pousse mon verre d'une façon plus péremptoire, pour qu'il me serve de nouveau, tout en tendant l'oreille, sans grande patience. Je commence à m'agiter sur mon siège et ma main pianote une rythmique agaçante. C'est l'heure du choix, mais aussi de ces confidences qu'il n'a pas encore su m'arracher. Alors je grommelle, sur le ton de cette enfance qui nous relie. Mon timbre s'amenuise sous l'assaut de la honte. De mes airs supérieurs, plus rien. Néant.
_ Tu disais qu'il y avait des basculements. Si je nomme le basculement Nyriss - et oui c'est une fille - ça te rencarde en terme de risque, papy ? Pour ta gouverne, j'suis sur la piste depuis longtemps, alors danse, te fais pas prier.
Et là j'ai besoin d'une longue gorgée, qui assèche le verre mais aussi tout le décorum dans lequel je m'empêtre depuis des années. Le silence est partout après ça, dedans, dehors, les gens flous mais cette détermination entière, comme lorsqu'on sait qu'on ne peut revenir sur ses pas. C'est un saut aux allures de chute. Létale. La danse est déjà amorcée et la musique se sature de cette seule perspective. Un élan que je viens de débuter, et qui n'attend que celui qui a su l'insuffler, un jour, un jour lointain, sans même le réaliser. Il est temps de parfaire son enseignement. Et de m'apprendre ces pas qui manquent à ma course inconsidérée.


Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cole Schwartz
Cole Schwartz

Masculin
Age : 46
Présentation du Personnage : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Mes RPs : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Fan Club RP : 7

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeDim 15 Sep 2019 - 15:41

Cole attend patiemment de mesurer l'effet de ses paroles. Il sait quelle tempête s'agite sous ce crâne et parfois dans la tempête il faut laisser aller. Forcer le chemin signifie casser, alors il laisse aller. L'important pour ne pas chavirer est toujours de faire face aux vagues, mais sans chercher à s'imposer à elles. Alors peut-être que Cypher entendra au milieu des cris du vent et du grondement des flots qui cherchent à l'engloutir, cette petite musique anormalement guillerette. Cette insolente, cette effrontée qui se donne l'air de n'avoir cure de ce drame insensé qu'est l'existence humaine. La voilà sous ses airs joyeux, masquant son harmonie sous un voile d'ironie. Comme on jetterait Rabelais au milieu du néant, comme on jouerait Mozart en pleine fusillade. Le vieux Nietzsche disait que la guerre fait cesser toute espèce de plaisanterie. En inversant la proposition on se dirait que la plaisanterie fait cesser toute espèce de guerre. Notre musique sera l'ancre à laquelle tu t'agrippes et ses accords seront les nôtres. Le service est exécrable, en voilà une bien bonne. Cole opine alors de la tête et répond sur le même ton.

Cole : "Toi aussi tu as remarqué. On se demande ce que fout le patron, il doit boire le fond de commerce. Encore une entreprise qui a de l'avenir."

Cette fois Cole ne ressert pas Cypher. La bouteille n'est pas encore vide, mais l'heure n'est plus à boire, plus tout de suite. La confession va venir, et puis "ego te dissolvo". Il suit sur le visage de Cypher le passage de l'arrogance à la fragilité. Instinctivement, Cole détourne les yeux. On ne regarde pas un loup blessé, c'est un spectacle obscène. C'est un voyeurisme qu'on ne peut pas pardonner. César voila son visage pour qu'on ne le vit pas mourir, parce que César qui meure est une obscénité.

Alors il écoute et ne tique même pas lorsqu'il évoque une fille, la fille.

Tandis que Cypher parle, Cole regarde et caresse doucement le centaure à corps de chien tatoué sur son biceps gauche. Le dessin est ancien mais à peine passé, même s'il a tendance à s'avachir un peu; une conséquence de la peau qui fripe sous les effets cumulés de l'âge et du manque d'entraînement. Mais le type qui l'a fait était un véritable artiste, un tatoueur génial qui ne se contentait pas de faire de beau dessin. Ses créations étaient faites pour durer, anticipant les outrages du temps que ne manquent pas de faire subir à ces oeuvres leur support vivant.  Parfois cela pouvait même aller très loin, le tatouage changeant même ce qu'il représente à mesure que le temps avance. Sous ses aiguilles magiques, ce qui était un  majestueux étourneau au premier jour pouvait devenir un aigle impérial au bout de cinq ans et un vautour cacochyme dix ans plus tard. Pour le coup, au stade actuel celui de Cole représente toujours le même animal mythique avec juste un air plus solennel et moins emporté; le mouvement a fait place à la sérénité.

Laissant sa main sur son tatouage, Cole inspire mais toujours sans servir Cypher, laissant néanmoins la bouteille sur le bar devant lui. Il lui dit en observant les doigts de Cypher:


Cole : "J'aimerais te dire qu'c'est original et qu'c'est du jamais vu, mais en l'occurrence… Une fille c'est plutôt commun, mais ça veut dire surtout : jauge d'emmerdement au maximum."

Il va peut-être lui falloir boire un coup quand même au morveux, mais Cole se contente de laisser la bouteille sur le bar. Il ajoute :

Cole : " J'imagine que selon tes attributions la "fille" en question devrait déjà être "retirée" mais qu'elle est toujours en service.
Bon… Nyriss hein, ça sonne pseudonyme ça. Quelle genre de fille c'est ? Belle, cela va de soi, on se déroute rarement pour une moche. Vicieuse ? Futée ? C'est une Auto ?
[une Tesla au moins, autonome et qui pollue au recyclage en plus Very Happy ] Une Ortho ?

Parce que selon les cas, on n'aborde pas le problème de la même façon…"


La dernière phrase est prononcée sur un ton docte forcé et un peu ridicule.
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cypher Wilde
Cypher Wilde

Masculin
Age : 45
Présentation du Personnage : Free me from this world
Mes RPs : Nouvelle Lune
Petit Poucet de Novlangue
Alouette, gentille alouette
Petit précis de manipulation
Le prisme de nos attentes
À l'ombre de nos doutes
Fan Club RP : 29

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeLun 23 Sep 2019 - 18:04


Et si le vaisseau, dans l'oeil du cyclone, se voit ainsi tanguer vers le fond des abysses, les songes gonflent ses voiles, apportent ce secours que les marins prostrés croyaient déjà perdus. La tête ouverte sur les récifs et les paroles si vaines portées aux cieux. Ou quelque chose du genre, avec beaucoup de froid, et une foutue tempête. Sous le crâne, il y a des échos de ce que l'on devrait être, de ce que l'on ne sera plus. L'on a cru s'attendre quelque part, sur le bord de la route, et l'on s'est effroyablement manqué. C'est comme ça, c'est comme ça. L'ombre que nous sommes devenu salue de la main les quelques rêves éparpillés. Des éclats d'un autre monde, pour faire pourrir celui qui nous porte désormais. Je regarde Cole, et je suis perdu un long instant, un instant aux accents de millénaire. Une éternité de souffrance, qu'il faut subir et ravaler, pour mieux concevoir ce que je veux exprimer. Ca n'a rien d'évident, ça n'a rien de facile, c'est s'improviser maître des échos pour étrangler les hurlements. Je compte. A l'intérieur je compte, les secondes éternelles et les rendez-vous manqués. Comme celui-ci, qui nous réunit autour d'un comptoir, face à face. Les rendez-vous manqués et les opportunités en fuite. Et à mon tour, je choisis. A mon tour, je choisis de m'arrêter, et plutôt que d'échapper aux ombres, je tiens avec une once d'orgueil mais aussi d'inconscience, à les embrasser. Alors le langage reprend des atours familiers, la perdition n'est rien face à ces traits d'esprit qui nous octroient toute notre humanité. Et rappellent ces liens qui n'ont pas su céder. J'ai une légère exclamation, entre le glapissement d'un petit animal et l'ironie d'un enfant avant de balancer :
_ Ca explique donc tout le baratin que tu me sers depuis tout à l'heure. Tu peux te foutre de la gueule de Sulfurique Ray, lui au moins il carburait à autre chose qu'à l'Over frelaté. Un homme de goût.
Mine fière pour désillusion qui surnage dans les yeux, le verre demeure vide, parce que pépé veut se la jouer. Ou bien l'alcool et l'âge lui font perdre le fil. Esprit à trous signifie bien souvent qu'on ne pourra pas picoler tranquille. Un vrai scandale, en effet, qui se noie rapidement dans une autre forme d'ivresse. Celle dont on hérite après des nuits à se perdre contre la peau de quelqu'un. Cole détourne sa mine, et moi je sonde les temps immémoriaux qui se sont gravés sur le comptoir, au hasard des habitudes, et des détours de quelques âmes vagabondes. Je n'ai plus trop le coeur à vagabonder, car après tout l'évocation d'un sentimentalisme gênant (même mon esprit renâcle à le nommer sentiment) m'ancre dans la réalité brutale de ce qui occasionna bien des combats. Et bien des écueils. J'ai la mine toujours aussi basse quand j'acquiesce avec lenteur. Je souffle, en mesurant les emmerdements qu'il évoque :
_ Et encore t'as pas idée.
De qui elle est. De ce qu'elle représente. De ce dont elle rêve. De ce qu'elle a fait, ou presque fait, qu'importe si elle y a vraiment participé, les morts la hanteront autant que son idéal navré. Car l'on oublie pas le visage des morts, et encore moins l'idéal qui les a enterrés. C'est comme le tatouage de Cole, ça reste ancré, dans la peau, dans la chair, dans le bide. Ca constitue une part de ce qu'elle devient, et ça lui rend des airs célestes, ça lui crée des envies dévorantes. Je me souviens des confidences sur le toit, et de ce putain d'amour qu'elle a versé dans mon oreille. Alors que je ne sais pas ce que c'est. Je ne sais pas ce que c'est. Le vieux mentor tire des conclusions, qui n'ont absolument rien de hâtif, et je le regarde de nouveau, regard profond, celui que creuse la honte. La honte de ne pas avoir suivi ce devoir qui continue de peser, plus encore en sachant qu'elle pourrait menacer ce qui ne s'est pas encore effondré, ce qui demeure de cette société qui m'a enfanté. Regard noir donc, le bleu fonce dans des abîmes remués, même si la légèreté qui fit que l'embarcation n'a point sombré tout à l'heure sauve la face, de la jeunesse et de l'âge avancé :
_ Qu'est-ce que t'en sais toi, de la beauté ou des filles, tu ressembles plus à grand chose, hormis à un vieux radoteur. Je sais même pas ce que je fous là.
Soupir. Long soupir. Exagéré. Du môme qui renâcle et se fait prier, ou peut-être cherche à peser les mots qu'il va prononcer. Je ne devrais même pas le dire, même pas y songer. Je me presse contre le bar, comme si je cherchais à y fusionner, mais c'est l'ombrage accueillant du vieux radoteur que je recherche. Il y a toujours l'espoir de la paix pour l'âme, à l'ombre des paysages sans âge. Hors d'âge en ce qui le concerne. Un peu comme son Over...
_ C'est pas une Automate. C'est pire.
Pire que ça, pire que tout. Pire pour moi et pire pour elle. Je regarde par-dessus mon épaule, mais le temps passant, et mes allures de NOD toujours bien en place, ont fait fuir les pauvres hères du quartier. Je reviens à Cole et finis par confier :
_ C'est une Orgienne.
Le mot se suffit à lui-même. Aussi belle que létale, aussi vieille que lui si ça se trouve, ça n'est pas trop le débat. Je fronce du nez, renfrogné par mes propres aveux :
_ Ah ça te la coupe, ta chique, vieux sénile. Celle-là, tu l'attendais pas. Alors quand tu baragouines sur des emmerdements, tu peux placer le curseur plus haut, tu vois. Parce que je fais rien à moitié. Ce qui devrait pas du tout t’étonner d’ailleurs.
Il y a l'orgueil encore, qui ne s'est pas totalement émoussé, parce que ma condamnation est à la hauteur de mes exactions sans doute. Et parce que j'ai quand même l'art de tuer et d'aimer les gens dont il vaudrait mieux se garder. Une nuance, encore une, dans la palette multicolore de mes errements.


Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cole Schwartz
Cole Schwartz

Masculin
Age : 46
Présentation du Personnage : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Mes RPs : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Fan Club RP : 7

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeMer 2 Oct 2019 - 21:24

Cole lève un œil à l’évocation de sulfurique Ray. Il sourit sans rien dire. Personne ne savait d’où venait ce surnom, à part Cole. Il le lui avait dit. Il pense :

*Cole : « Remarque, l'acide sulfurique dans le whisky c'est pas mal non plus. Vu ta gueule de maintenant tu devrais essayer Cywi. »*

Cole écoute Cypher faire son numéro et le traiter de vieux radoteur, ce qu’il est en effet. Mais quand on est effectivement vieux et qu’on radote, cela est toujours blessant de se le faire rappeler. Il se vengera, il se le jure à lui-même.
Mais avant même d’avoir le temps d’inventer une réplique destinée à remettre à sa place un petit merdeux. La révélation tombe. Une orgienne. En effet Cole reste coi pendant plusieurs très longues secondes. Dans une carrière de NOD, des orgiennes on n’en croise pas beaucoup et quand cela arrive, il est rare qu’on survive assez longtemps pour s’en vanter. Cole lui-même n’en avait croisé qu’une fois. Une histoire de mécaniciens chauffagistes dont les outils disparaissaient en série dans plusieurs secteurs de la ville. Cela ne relevait pas du travail de NOD, mais Cole avait été rencardé par un type de la police de district qui trouvait cela bizarre. Il se souvenait avoir enquêté longtemps et mit un temps considérable à faire les recoupements entre les affaires. Une botte souillée de boue avait finalement trahie la voleuse. Lorsqu’il avait trouvé son repère, il se souvenait avoir tiré sur une silhouette qui s’enfuyait. Les nettoyeurs spéciaux avaient débarqué juste à ce moment là lui avaient gentiment demandé de circuler. Il n’a jamais su s’ils l’avaient éliminée ou pas. Les orgiennes sont un peu des légendes, même chez les opposants. Cole n’en a pas croisé non plus depuis qu’il aide un peu, ou alors il ne l’a pas su.


Cole : « Une orgienne. Ben mon salaud... Remarque maintenant que tu le dis, la lumière apparait, derrière la cataracte du vieux. »

Cole saisit la bouteille et la pose devant Cypher.

Cole : «  Sers toi, j'ai mal au coude. Cadeau de la maison. Corruption de fonctionnaire si ça t'amuse. »

Ce qui contrevient à la politique du Rat qui tousse, mais le principe des situations exceptionnelles est précisément l'exception. Là on peut dire que Cypher a un grand besoin d’une surdose d’over [Que l’on pourrait traduire par surdose de surdose, mais ne chicanons pas].

Cole : «  C’est marrant en fait. J’ai du mal à t’imaginer avec une intello, même en titane. Remarque, la belle et la bête version heavy metal, c’est vrai que c’est spécial. Le Nod soupe au lait et la synthétique au cerveau quantique, cela sonne presque comme un conte.  Autrefois on disait des trucs sur le mariage des poissons et les lièvres. Ou c’était peut-être les lapins, je ne sais plus. »

Cole inspire et gratte son code barre de Nod tatoué derrière l’oreille et que ses longs cheveux cachent. Il dit en se voulant rassurant :

Cole : «  Bon une fille ça reste une fille, même si elle poivre son bloody Mary à la limaille de fer. On dit qu’elles sont d’une intelligence supérieure. En même temps vu l’état de l’humanité la performance est à relativiser... Mais il faut bien qu’elle ait quelque chose de particulier celle-là, pour te tourner la tête pas vrai ? Et me dis pas qu’un grand garçon comme toi s’est arrêté à la fonction de base de ces diablesses en polymère..."

Sa dernière phrase est prononcée en fronçant le sourcil. Tout en disant cela, Cole pense que vu qu’on entre dans la cybernétique, Randy aurait peut-être des trucs à dire sur le sujet. Il est bien tenté d’appuyer sur le bouton d’appel… Ou de hurler au robot de se pointer tout de suite.


Dernière édition par Cole Schwartz le Jeu 31 Oct 2019 - 15:54, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cypher Wilde
Cypher Wilde

Masculin
Age : 45
Présentation du Personnage : Free me from this world
Mes RPs : Nouvelle Lune
Petit Poucet de Novlangue
Alouette, gentille alouette
Petit précis de manipulation
Le prisme de nos attentes
À l'ombre de nos doutes
Fan Club RP : 29

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeMar 15 Oct 2019 - 14:21


Parfois tout flanche, les certitudes se barrent en même temps que les apparences, elles glissent dans un ensemble répugnant sur la carcasse de ceux qui ne savent plus comment les porter. Les supporter serait plus juste, surtout que si tout flanche, au fond, le support ploie, alors plus rien ne tient debout et nous voilà à palabrer dans un néant à la gueule grande ouverte, prêts à se faire dévorer. Je n'aime pas les retours en arrière, et depuis quelques temps, je ne semble plus mu que par cette déraison qui me fait reculer, face au doute et à cette colère qui m'étreint tout entier, les yeux qui sondent la nuit sépulcrale de notre cité. Un pas, un autre, toujours plus en amont de ce qui a été. Les rêves où Asha me sourit, les souvenirs où Cole me façonne, les espoirs de Friedrich et sa vision du monde qu’il fallait dompter, l’éclat du sang sur les mains, et l’engouement pour une violence encouragée, enfin les saveurs iniques dérobées sur les lèvres de Nyriss. Mon enquête au passé simple de mes errances, le futur incertain pour celui qui ne parvient plus à l'affronter. Alors ouais, tout flanche, se pète lamentablement la gueule, et l'alcool semble le remède et la fin, la déchéance et l'absolution dans un seul verre. Jusqu'à... Jusqu'à ce qu'il n'emprunte cette stupeur aux ingénues pour en faire son masque une seule seconde qui me fait quasiment m'étouffer. Ce n'est pas une exclamation, c'est un rire plein, moqueur, celui du sale gosse qu'il a élevé et qui s'accomplit dans l'ombre qu'il estampe sur sa vie et ses idées. Je finis par hausser les épaules, les mains ouvertes vers le ciel, ou plutôt le plafond grisâtre de son bouge, pour illustrer cette fausse fierté qui me fait relever la tête comme si tout le poids de mon mal être s'était estompé. Accalmie trompeuse. Mon caractère oscille toujours sur une corde de plus en plus raide.
_ Je sais, je sais, tu me féliciteras plus tard.
Je fais mine de chasser une poussière sur le tissu du trench-coat, ouvert, qui laisse désormais deviner la rigidité du plastron que je ne quitte jamais lorsque je me laisse divaguer dans les rues à des heures inavouables. Je ne me fais pas prier pour remplir le verre et en écluser ensuite une bonne moitié dans une gorgée avide, presque maladive. Il y a le manque qui tambourine sous ma tempe, de sang, d'action, de came, un manque sinueux et vorace qui commence à contraindre ma gorge. Je dois déglutir avec plus de brutalité pour faire passer la vague qui grimpe mon échine trop maigre. La fatigue se mélange à l'alcool, combinaison qui chez moi peut s'avérer explosive. Mes allures de prédateur pointent leur nez tandis qu'il discutaille de notre très curieux assemblage, qui crisse... dans la tête, dans les muscles, dans cette foutue épaule qu'elle a rapiécée. Sur mes traits, les instincts disputent à la fureur des ombres acérées un champ de bataille où les songes entrent en contradiction. Bruit de chairs et d'acier. Sous la boutade, il y a cette conclusion que je ne cesse de repousser. Ce qui fit de cette nuit-là une chimère aussi sirupeuse qu'amère. Contre son corps s'est glissée l'envie de succomber et la répugnance de frôler des abîmes où la félicité pourrait devenir un nouveau maître. Un maître plus exigeant que le précédent, car inconnu, et trompeur. Dans l'écrin du plaisir l'on rencontre le vide qui nous constitue et qui nous ronge. A chaque coup de reins. Alors j'observe mon mentor, et j'apprivoise ses mots, je les laisse danser aux côtés de ceux qui me pèsent. Le prédateur souffle :
_ Un conte qui finit forcément mal.
J'aurais peut-être dû la précipiter depuis ce toit. Et la suivre après ça. Je précipite l'alcool à défaut de Nyriss, tout contre la rage qui éclôt, bulle d'acide contre les côtes, qui fait battre mon coeur plus fort. Je repose le verre avec des précautions infinies qui trahissent mon désarroi. J'entends encore la pluie tomber tout autour, et l'envie de crever, mes hurlements face à Terrence, et la balle qui perfore les augmentations. Sans y songe, je masse mon épaule encore une fois, douleur résiduelle qui ne rivalise guère avec celle que je renferme depuis qu'elle a ainsi osé dévier le destin et arrêter la fin que j'avais su provoquer.
_ J'étais en mauvaise posture, et désarmé…
Je regarde dans le vague parce que ce petit mensonge ne convainc personne en réalité. Doucereux petit mensonge, étoffe soyeuse aux atours de baillon. Terrence ne me valait pas en combat rapproché, j'aurais très bien pu choisir de me relever. Je serre ma mâchoire avant de continuer :
_ Elle a sauvé ma peau. Sûrement parce qu'elle n'avait pas vu que j'étais un NOD. Qu'est-ce que ça peut foutre de toute façon.
Je secoue la tête et renifle avec dédain.
_ J'ai buté Terrence ce soir-là, et puis elle m'a rafistolé, vu que ce con m'avait eu à l'épaule. On a bu un verre, et elle parlait de ce en quoi elle croyait. Putain de princesse artificielle avec ses idéaux à la con... Sur qui je dois être, sur qui je peux être.
Sur qui je veux être. Je me renfrogne à chaque mot qui franchit mes lèvres parce qu'il y a dans son action purement gratuite l'affront d'une dette qui plonge ses griffes acérées dans des sensations bousculées et des sentiments trop neufs. Bêtes farouches, impossibles à apprivoiser, le prédateur se cabre face à elles. Je me mets à taper du pied contre le tabouret du bar dans une rythmique de plus en plus saccadée :
_ Qu'est-ce que tu veux toi aussi, hein ? Qu’est-ce que je dois dire ? Putain, qu'elle est belle à crever et qu'elle croit voir en moi je ne sais quelle foutue lueur d'espoir à la con dans un monde complètement déviant et qui aurait mieux fait de cramer ? Qu'elle m'a fait don de la vie, de cette vie dégueulasse où il me faut encore ramper, ramper pour la couvrir, ramper pour me dédouaner, mentir à celui qui m'a tout donné, m'aplatir devant Wrenn et ses méthodes de psychopathe alors que je devrais le buter comme Terrence, et les autres après ça, histoire d'avoir de l'air un peu. Juste un peu d'air, par l'enfer !
Les jointures sont blèmes et j'inspire désormais très difficilement par le nez, avant de fermer les paupières pour tenter de me concentrer. Les buter tous, puis Cole, puis elle, puis moi. Jusqu'au dernier. Je souffle longtemps après mon petit discours hystérique, qui démontre avec éloquence pourquoi je parviens de moins en moins à feindre face à tous ceux qui cherchent à me faire tomber. Je m'en veux d'avoir évoqué Friedrich avec cette métaphore pompeuse. Comme si je lui devais tout alors qu'il n'a fait que me charcuter pour me doter de ces augmentations qui m'ont rendu dingue. Je me remets à battre nerveusement du pied, parce que Cole n'a jamais trop apprécié de voir l'Automate débouler et voler son poulain sous son nez. Je prends la bouteille, me sers d'abord, puis avec maladresse je le sers lui aussi.
_ Toi et ton foutu besoin d'entrer dans ma tête.
Je la secoue, ma tête, justement avant d'ajouter, le timbre rauque et la mine morne :
_ Y a pas d'issue. Pour elle et moi. C'est pas un conte Cole, c'est pas mon salut, et la lumière qu'elle croit distinguer, elle est foutrement pas là.


Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cole Schwartz
Cole Schwartz

Masculin
Age : 46
Présentation du Personnage : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Mes RPs : [url=LIEN vers le RP]Nom du RP[/url]
Fan Club RP : 7

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeJeu 31 Oct 2019 - 15:53

Cole écoute pensivement Cypher raconter son histoire. Les NOD ont toujours dans leur histoire personnelle un moment de rupture. Cela tient à ce qu'ils font et à ce qu'on a fait d'eux. Elle survient en général suite à un événement qu'on pourrait qualifier de traumatique. La mort de son partenaire ou d'un chef direct. Une succession trop rapide d'exécutions les unes à la suite des autres sont de nature à la déclencher. Mais la rupture n'est pas toujours d'origine homicide. Parfois c'est une crise de larmes devant un parterre d'enfants qui jouent, ou une trop vive émotion suite à l'assimilation de véritable nourriture [certain plat épicé à base de porc et de tomate serait fortement soupçonné d'un tel pouvoir].
Après la rupture, les NOD deviennent irrémédiablement instables. L'esprit systématique des autorités a bien compris l'existence de la rupture, même si elle n'en a jamais rien révélé. Quand elle est repérée de façon explicite chez un NOD, celui-ci n'a en général plus beaucoup d'heures à vivre au sein de son unité. La mise « à la retraite » suit assez rapidement.
Cole n'ignore rien de cela parce qu'il a été suffisamment près des gens importants pour le comprendre. C'est ce qui explique qu'il soit toujours en vie. Des gens haut placés, pas forcément d'accord avec la tournure actuelle des choses, prennent soin d'extraire des broyeuses mécaniques implacables de la bureaucratie, les éléments dont ils pourront plus tard constituer un réseau qui les soutiendra.
Cole, les yeux bleus dans le vague, murmure tout bas, mais suffisamment haut pour que Cypher puisse l'entendre :


Cole : «  Quand on est né pion, on ne cesse jamais de l'être. La seule liberté du pion est de choisir pour qui il va mourir. C'est déjà énorme quand on y pense... »

Puis il regarde Cypher et sans quitter son ton badin :

Cole : « Dans un sens, heureusement que ce sont tes augmentations qui ont pris et qu'elle avait pris l'option électronique de précision à l'université.  Imagine que le pruneau t'ai touché le gras du bide ou que ta chérie ait fait géologie, tu serais frais... »


Cole prend un ton plus sérieux.

Cole : «  Une idéaliste d'après ce que tu dis. Et si tu dis vrai, alors tu te trompes… Elle t'a sauvé d'autant plus que tu es un NOD. Je connais bien cette race là : pour les idéalistes, leurs ennemis sont plus importants que leurs amis. C'est leur conception de la conquête.
Qu'elle soit belle ou pas c'est pas mon problème. J'ai lu des trucs là dessus, l'avantage de la retraite : on a du temps pour lire. Depuis le vingtième siècle, la beauté s'est fragmentée. Elle a cessé d'être absolue pour devenir relative. Au passage on a perdu le sublime. On s'est cru malins, alors qu'on a fait le malin. On s'est pris pour des esprits très forts sans se rendre compte qu'en fait on tuait l'esprit. Dure fatalité humaine : l'industrie et sa stipendiée, j'ai nommé la science, ont détruit l'idéal, le sublime que l'humanité s'efforçait de toucher depuis son origine. Quel égarement titanesque ! Regarde nous, regarde où on en est : la science et l'industrie ne nous auront jamais autant ramené vers l'animal, et peut-être moins que ça encore, que l'esprit ne nous en avait arraché. »


Cole ajoute, après s'être jeté un verre aussi, plus apaisé.    
 
Cole : « Bon assez déconné. Ton histoire m'inquiète et me rassure à la fois. Elle m'inquiète parce que je ne te cache pas que si tu continues sur cette pente, avec Wrenn et tous les autres, ils vont finir par s'en rendre compte. On ne passe éternellement sous les radars quand on a la tête qui enfle. « Ils » ne savent pas tout, mais ils ont les moyens de savoir. Le jour où « ils » savent, c'est fini pour toi.
Ce qui me rassure c'est que... tu n'es pas venu pour me buter, même si tu peux encore changer d'avis c'est déjà un bon point. Mais surtout tu n'es pas seul. Ta super copine qui m'a l'air calée en bioelectronique a sûrement de quoi tromper les indicateurs de l'administration pendant un certain temps.
Mais au bout cela va être à toi de choisir : la flinguer et tout oublier, si tu le peux encore (mais à t'écouter j'en doute) ou t'évanouir dans la nature avec ou sans elle, mais ce qui veut aussi dire entrer en guerre contre ta famille. »


Cole inspire un coup et ajoute dans un souffle :

Cole : « En d'autres mots : pour qui vas-tu mourir ? »
Revenir en haut Aller en bas

N.O.D
La mort vous va si bien...

Cypher Wilde
Cypher Wilde

Masculin
Age : 45
Présentation du Personnage : Free me from this world
Mes RPs : Nouvelle Lune
Petit Poucet de Novlangue
Alouette, gentille alouette
Petit précis de manipulation
Le prisme de nos attentes
À l'ombre de nos doutes
Fan Club RP : 29

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitimeMer 13 Nov 2019 - 14:59


Lecteur, toi qui survoles ces quelques lignes perdues, paumées, dans les sphères numériques où tu frayes, sache-le. C’est un adage qu’il te faudra retenir, jusqu’à la tombe et au-delà, car il pourrait te servir dans les moments les plus sombres. Ceux qui pourraient venir te cueillir à la sortie du cercueil : Oui, les plats épicés à base d’une succulente sauce tomate, surtout s’ils sont savamment préparés par des doigts maladroits mais bien intentionnés, ont le pouvoir de te rendre déviant. C’est d’ailleurs sans doute ce qui s’est produit pour un androïde non moins célèbre que Nyriss, j’ai nommé Connor. Voyons si Cypher succombera lui aussi… Avant la tombe, ce serait mieux. Je t’abandonne à d’autres aventures culinaires, et referme l’aparté.

Les mots tournent et s’enfoncent sous mon crâne saturé par l’alcool. Mon métabolisme boosté aux divers stupéfiants que je consomme sans plus trop y regarder fera bientôt ses miracles. La sobriété fondra immanquablement dans la gangue d’un sursaut de cruauté. Cet appétit qui dessine des sourires avides et défigurent les principes les mieux ancrés. Mes mains tremblent, parce qu’elles se souviennent de ce que cela fait. D’étreindre ou de tuer. Le plaisir arraché à son corps synthétique s’est dangereusement allié à celui que j’ai depuis longtemps trouvé dans la violence la plus crue. Les deux impressions convolent depuis et menacent d’accoucher d’une monstruosité différente. Un combat acharné que je ne suis plus très sûr de vouloir ou de devoir mener. Alors mourir, oui mourir. Pour qui. Pour moi, pour elle, pour lui. Je n’en ai foutrement pas la moindre idée, et le regard venimeux que je renvoie à mon ancien mentor porte ma frustration et ma mauvaise volonté face à ce genre de questionnement. Quand je dis qu’il faut qu’il arrête de jouer… Avec ma tête, comme il l’a toujours fait. L’humour ne parvient cette fois-ci pas à dérider ma mine devenue fermée, l’agressivité y dessinant des contours de plus en plus saillants. Mais derrière il y a ces allures renfrognées auxquelles Cole est plus qu’habitué. J’ai dû porter les mêmes depuis mes 8 ans, alors il n’y a que ce masque que l’âge adulte a su rendre plus animal. Reflets acérés pour troubler les échos de l’enfance. Le vieux doit avoir raison, l’animalité nous guette, nous possède même presque en totalité, et le sublime s’est fracassé depuis des lustres, dissout dans des concepts triviaux qui mettaient pourtant en exergue une toute nouvelle vertue. Les brisures de nos anciens reflets sont désormais enchâssés sous le glacis bien lisse d’une société piégée par les idéaux tordus qu’elle a adoptés. Mais dans ma tête, la beauté de Nyriss demeure gravée dans la courbe de son geste. Divine indulgence qui n’a rien à disputer avec sa conception que l’on a souhaitée idéale. Elle est sans doute l’exacte reproduction du fantasme d’un automate, mais ses actes l’ont modelée et sous mes regards elle revêt les traits que la mansuétude est seule à graver. Au front des statues et dans les marges de nos textes oubliés. Dissous, dissous, aux côtés de notre moralité dévoyée. Et le problème du dévoiement, c’est qu’il faut bien que quelqu’un puisse l’assumer. Ma bouche se tord, mes actes innommables doivent toujours et encore se raccrocher à des enseignements, même si depuis mon arrivée Cole se plaît à en déchirer la trame déjà largement usée :
_ Tu parles d’égarement mais tu oublies bien vite que sans le secours du EndVice, ce serait pire. T’as sorti le nez dehors, histoire de voir de tes yeux délavés ce qui se passait dans les rues ? Oh j’te rassure, t’as que quelques pas à faire sur tes cannes usées, vu que tu vis déjà en Enfer. Suffit de regarder… Les gens se déchaînent. Les NOD, c’est vrai, mais aussi les Orthodoxes. Ceux qui ne pleurnichent pas après leur petit carcan préfèrent se livrer à l’animalité que tu dénonces. Et cette animalité-là, la plus laide qui soit, elle était tenue par la science.
Je referme le poing pour illustrer le propos, et le carcan que j’avais choisi d’arborer avec fierté.
_ Toi, moi, ça ne compte pas, on a accumulé suffisamment d’horreurs qu’on va nommer expérience pour savoir juger. Mais eux, en bas, ils savent pas qui ils sont. Tu parles de mourir hein ? Eh bien eux ils ont choisi pour qui ils le feraient. Pour leur gueule, et leurs quelques secondes de jouissance dégueulasse. Dont on les avait privés, et force est de constater qu’on avait bien fait. C’est trop tard pour convoquer l’esprit. Il a crevé avec la beauté, ça je peux pas te contredire. Mais y a plus rien à y faire.
Mon discours n’est pas agressif, il est absolu. Presque fanatique, devant cette masse grouillante qui ne m’attire que la compassion que j’ai narrée tout à l’heure. La seule solution qui reste c’est de les abattre pour leur déviance. C’est un autre idéal que celui de Nyriss, c’est sûr… Celui qui m’a été si longtemps murmuré par Friedrich, même si le conseiller a des mots plus élégants pour qualifier la population de Novlangue. Je relève le menton, rasséréné par nos discours qui se complètent et ne s’opposent pas totalement. Sauf que Cole y dessine une liberté quand je n’y vois que des murs.
_ J’ai pas encore dit que tu vivrais.
Et l’espace d’une seconde, la vérité sourde entre les mots froids. Plus froids encore désormais qu’il a évoqué le dilemme qui me possède depuis des jours. Car si je choisis de la tuer, alors lui aussi devra y passer. Pour que la paix puisse me revenir, et que le sommeil viennent m’étreindre tout entier. Que je m’abandonne à l’idée de demeurer le loup enchaîné, au pied de son maître en costume. La main large qui flatte la bête ou qui chasse les traces de la bestialité sur la soie. La bête apprivoisée que j’ai toujours été, même si le conditionnement ne fonctionne plus. Peut-être qu’ils accepteraient de me reprendre, déformé, et encore plus animal qu’avant. Non. Non. Les pensées se brouillent, parasites dans la tête. Pour qui vas-tu mourir ? Pour eux ? Pour lui ? Pour elle ? Ou pour toi ? Je sais pas, je sais pas. Ou plutôt j’aimerais ne pas le savoir. Je répète, fatigué :
_ C’est trop tard.
Je le lui ai murmuré, cet amour, ou peut-être ce serment pour le remplacer. Je ne peux pas t’abandonner. Tu es tout ce que j’ai. Elle est tout ce qui demeure, ce qui fait sens. C’est trop tard. La réponse est délicate entre mes lèvres, ce n’est pas un aveu pour moi, c’est une compromission. Et tout ce qui reste d’espoir :
_ La solution que tu évoquais… Ta solution… C’est quoi, Cole ?
Pour qui vas-tu mourir ? Tu sais que j’ai choisi. Tu le sais. Parce que c’est trop tard désormais. J’ai choisi ma première allégeance, et la dernière qui soit. Elle et toi. Le choix s’ancre, sombre. Et il fait mal. J’ai le regard qui s’éclaire d’une once de candeur, qui cherche à se raccrocher à lui, ce vieux mentor qui m’a tout appris. Et qui m’a menti aussi. La seconde s’allonge, et la porte du rade grince pour lui tenir lieu de symphonie au point d’orgue représenté par mon choix. Deux pas, deux croches sur la partition, raffinée comme lui. Cette démarche qu’il a toujours eue, qui contraste avec le pas martial que j’adopte bien souvent. Balthier, primus de la phalange Sigma. Terrence est… était son second, comme Drek est le mien. Je le reconnais, rien qu’à sa présence, sans avoir besoin de jeter un regard en arrière. C’est trop tard, trop tard, trop tard. Le souffle s’accélère. Le choix me scarifie. Mes doigts frôlent déjà mon arme de poing, un mouvement qui ne déclenchera pas les hostilités, rien de bien étonnant entre deux NOD sur-entraînés.
_ Tiens. Il y a comme une résurgence du passé, soudain.
Balthier est fier, musculature sèche, visage faussement ouvert, déplacements félins. Il marche souplement jusqu’au bar, et ne parle qu’à Cole, en m’ignorant très ostensiblement :
_ T’as toujours pas ouvert les yeux, Cole, sur ton clébard mal éduqué ? Tu sais qu’il mord la main qui le nourrit maintenant ? Je te l’ai pourtant toujours dit… Qu’il était pas tenable. C’est triste d’avoir su anticiper, ça me navre vraiment.
La morgue de son timbre qui s’évide dans le vide abandonné par son manque d’empathie. Musique doucereuse, musique dangereuse. Je compte, les respirations et les aspérités de mon choix. Qui sombre toujours, tandis que mes prunelles sont toujours aimantées à Cole. C’est quoi ta solution, dis-moi ? Dis-moi...
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé


Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Vide
MessageSujet: Re: Faire enfin ce que l’on doit _ Cole   Faire enfin ce que l’on doit _ Cole Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Faire enfin ce que l’on doit _ Cole
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

+
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell) :: Novlangue -§ Zones libres
[ Forum RP - Cité de Novlangue ]
 :: Les bas-fonds :: Les Minguettes
-
Sauter vers: