Une autre serveuse arrive, un regard assassin dans le dos de Sydney, marmonnant entre ses dents :

-Empotée ! Quelle idée d'engager une godiche pareille !

Et regard en biais lorsqu'elle croise sont autre collègue, l'irréprochable Nell. Jalouse peut-être...
Puis l'allure droite, le maintient qui se veut élégant, elle reprend une attitude professionnelle, souriante mais pas trop.
Deux verres sur un plateau, elle les apporte rapidement la table dans un coin de la salle, celle avec la demoiselle en robe noire et le monsieur au chapeau haut de forme.

-Bonsoir.
Avez vous choisi votre menu ?

Depuis le dressing, Claudia n'avait cessé de parler encore et encore à une Samia un peu dans la lune. Elle ne prenait même plus vraiment la peine de hocher la tête pour acquiescer à l'incessant bavardage de la brune volcanique. Mais Claudia ne cessa pas pour autant ses élucubrations stériles.

Les deux femmes entrèrent dans la grande salle du Restaurant.

Ce n'est qu'à cet instant précis où Claudia se tut. Quelques secondes.

Beaucoup de regards se coulèrent vers les deux jeunes femmes habillées comme si elles allaient recevoir un prestigieux prix. Les hommes eurent les yeux qui se perdirent dans la contemplation de leur décolletés tant que les femmes les toisèrent férocement.

Regarde Samia !
Nous sommes resplendissantes.
Et ta robe n'y est pas pour rien ... lâcha-t-elle sur un ton de confidence.

Elle reprit sa divine comparse à la robe blanche par le bras et fit quelques pas en avant non sans continuer à parader comme elle sait si bien le faire.

Où veux-tu t'installer ?
Tu verra je vais te faire découvrir des merveilles gustatives.

L'endroit n'est pas trop moche, mais pas le temps de visiter avec ce genre de chevalier pas du tout servant. Il l'embarque sans ménagement, l'assoie de façon assez brusque sur une chaise, pas le temps de voir s'il y a des visages connus dans l'assemblée. Décidément elle aurait pu trouver meilleure compagnie, mais bon elle n'a pas vraiment eu le choix, elle n'avait que ÇA sous la main.

Pas le temps de regarder la carte qu'une serveuse s'approche pour leur apporter l'apéritif et leur demander ce qu'ils souhaitent prendre au menu. Mais bon elle n'est pas pressée et se moque éperdument de ce que son "cavalier" peut penser.

A vrai dire je n'ai pas encore eu le temps de regarder, que me conseillez vous?

En espérant que ça prenne assez de temps pour exaspérer ce NOD antipathique !

*Woaaaah C'te classe le resto !!! ça fait un bail que j'ai pas mis les pieds dans une piaule pareille ! Ça va nous changer de la cantine ça !!!*

ça doit bien faire depuis qu'ils sont rentrés que Mike est dans la même position. Bouche bée, les yeux écarquillés, à l'affut de la moindre touche de couleur, de son... ça ferait presque mal à la tête, tout ce beau dans la même pièce !

Miki l'a trainé jusqu'à une table, il la suivit sans même s'en rendre compte. Il a l'air perdu aussi oui, mais pas pour les mêmes raisons... d'ailleurs quand le type au bout de la table se met à leur poser des questions, c'est juste parce que Miki lui tire sur la manche qu'il y fait attention...
*J'ai franchement pas envie de parler à qui que ce soit là tout de suite, alors je te laisse faire... Parce que sinon... enfin tu vois quoi, je suis d'humeur à dézinguer le premier mioche qui passe...*
Acquiescement de la pensée, c'est lui le diplomate, enfin Conscience... Enfin eux quoi, ça dépends.

- Où sommes nous ?

*Avec toi en plus... Chez les barges à coup sûr !*
-Heu...

Regard circulaire sur la faune autochtone... Mike vient enfin de se rendre compte qu'il y a des tas de gens autour d'eux... Et pas des plus normaux apparemment...

*Han ça y est je sais ! C'est Halloween !!! Bon sang mais c'est bien sûr !! L'autre type là bas avec son haut de forme, il est déguisé en Jack L'éventreur, la petite blonde là, ça doit être Chuckie, y a le retour des morts-vivants aussi... Non mais Ok d'accord ! Ça y est c'est bon... C'est que j'aurais presque eu peur avec Robocop tout à l'heure...*
*de quoi tu parles ?*

*Non mais Mike, allez c'est bon, on a du tomber dans un espèce d'hôtel-parc d'attraction, et là en fait, on se fait mener en bateau par le personnel... C'était marrant cinq minutes mais là franchement ça devient lourd...*
*Je comprends pas...*
*Parce que y a rien à comprendre, ça va se finir avec tout le personnel en train de chanter et danser sur les tables*
Il regarde d'un air ahuri, la jeune serveuse déposant des verres sur leur table, tentant de l'imaginer, monter sur la table et exécuter une "danse". Trop compliqué pour lui... Geste impulsif de la main pour tenter de chasser Conscience de son esprit...

-Apparemment on est dans un hôtel de Chinatown... Mais ni ma sœur, ni moi ne nous souvenons de la manière dont on s'est retrouvé ici...
Maigre résumé pour une situation aussi rocambolesque... Conscience a peut-être raison après tout, ils ont mis les pieds dans un... Comment il appelle ça déjà... Parc d'attraction? Ouais un truc comme ça... De toute façon il sait pas ce que c'est, alors ça ou autre chose...

Les réflexions sont mises de coté quand deux jeunes femmes s'installent à leur table. Le type en face va pas tarder à se retrouver sous la table à le voir trembler comme une feuille... Et Miki suit le regard d'une des femmes, l'œil méfiant, prête à bondir vers la première issue de secours...

*Calme-toi... Elle a l'air de chercher la même chose que nous. On va peut être pas l'effrayer tout de suite. Elle peut ptêt même nous aider.*

Pause au milieu des discussions. C'est le moment des banalités. Ils ont assez étudié les méthodes d'infiltration, pour passer pour des gens presque normaux. Ils ont juste oublié que leurs vêtements décrépis juraient complètement au milieu de ce décor... Tant pis !
-Bonsoir !

Les grandes portes s'ouvrent sur le restaurant. Avec son manteau à la Morpheus -celui de Matrix, il jure un peu dans cet étalage de robes et de costards mais c'est plutôt en queue de liste dans ses priorités. Et à voir le regard qu'il porte sur les quelques donzelles présentes, on se doute qu'il porte peu d'intérêt à la continuité de l'espèce. Ce n'est pas son rôle, il ne sert qu'à traquer les insurgés.

En parlant de ça, il ne peut pas s'empêcher de remarquer que certains ont des attitudes étranges. En théorie, dans un hôtel comme celui ci, on ne trouve que des automates sûrs d'eux et parfois des orthodoxes haut placés qui sont invités à apprécier le luxe sans en tirer le moindre avantage. Là, il y a de l'incompréhension dans les regards, de la peur même parfois, et les gestes ne sont pas habituels... mais lui aussi est dans le flou, ça le déconcerte assez pour qu'il passe l'éponge. Pas son genre pourtant.

Finalement, il repère une visage connu. Il doute que ce soit réciproque, mais cette présence le rassure, un point de repère à ne pas négliger. Alors il s'avance, slalome entre les tables jusqu'au fond de la pièce. Il n'avait pas remarqué qu'elle est accompagnée... décidément, tout lui parait irréel. Pourquoi une mentaliste de renommée irait tenir compagnie à une gamine? Il observe le couple un instant, sans se soucier de la présence d'un troisième individu. Lui a un comportement de citoyen, il ne présente donc aucun intérêt particulier. Ah, enfin une pause dans la conversation...

Mademoiselle Green?

C'est la première fois qu'il parle, ou en tout cas qu'on le voit parler. Sa voix colle au personnage, grave et sans intonation, même pour poser une question. J'aime bien ce côté mystérieux qu'il a, qu'il laisse voir. C'est involontaire en fait, il n'a aucun secret puisque sa vie est régie par d'autres, c'est seulement qu'il n'y a rien à savoir sur lui.

Pour revenir à Gabrielle... la plupart des mentalistes la connaissent, au moins de nom. Elle est souvent citée en exemple, on pourrait dire que c'est une super menta et évidement, Lloyd fait partie de ceux qui la prennent pour modèle. Forcément, la voir ici le rassure, il se dit qu'il aura une explication sensée à tout ça.

Cette place est libre?

Sourire d'avril, la serveuse prend note de la commande du monsieur mal aimable et retourne en cuisine sans les embêter plus longtemps. C'est qu'il mordrait, celui-là !

Pendant que ça s'active derrière les fourneaux, elle revient dans la salle avec un plateau charger pour déposé, table après table, l'apéritif aux derniers arrivant.
Arrivée à celle du milieu, calepin en main :

-Messieurs dames, avez-vous fait votre choix ?

Bienvenue au défilé des poules de luxe, collection "on a pas inventé l'eau chaude". C'est pas franchement mon truc, mais faut avouer que c'est pas non plus désagréable à regarder une fois de temps en temps. Content quand même qu'elles soient pas à notre table, disserter sur les derniers sacs à main à la mode ça m'aurait vide donné envie de dormir.

Bref, y a du trafic dans ce restaurant, ça arrête pas de rentrer, ça bouge dans tous les sens, ça se ballade, et même que ça vient se poser à notre table. Ah, c'est Risa ça, il a fait vite pour se changer. On en est où avec tout ça, y a le mioche qui arrive pas à se décider, la fille qui s'est plus ou moins présentée, et surtout la serveuse qui est prête à dégainer le stylo. Faisons les choses dans l'ordre...

Certainement pas, monsieur Risa, faites comme chez vous.

Enfin ça dépend quand même d'où il vient le bougre, parce que ça pourrait faire mauvais genre. Maintenant, la greluche.

Un plat du jour pour moi, s'il vous plait.

De toute façon je bite rien au menu, alors ça ou autre chose pour moi c'est pareil. Je sens que ça va être bon quand même, c'est le genre d'endroit où ils arriveraient à te faire bouffer du foin juste parce qu'il est bien mis dans l'assiette. Oups, c'est le pied de Kaÿla ça?

- Un plat du jour pour moi, s'il vous plait.

humm ouai la flème de regarder dans le menu, bon aller jvai prendre la même

- Je Pence que je vait prendre la même chose
ca te dérangerait de me laisser commander tranquillement ?

ca va c'était pas grand chose
oui bon... bref on va attendre que les autre commande aussi ... et discuter de cette "chose"

[chambre 204]

Il a fallut que ce soit au restaurant qu'il se rende. Bon bah finalement je ne vais pas y couper. Je dois savoir ce que cet homme faisait dans ma chambre.

Il y a du monde. Et qu'est-ce que c'est que ces tables rondes où tous le monde peut voir tout le monde ? A croire que les gens adorent se regarder mastiquer. Moi personnellement, ça ne m'enchante pas plus que ça de voir les aliments entrer dans leurs clapoirs baveux et y être réduis en bouillie pâteuse et informe, sans parler des éventuels bruits de mastication particulièrement irritants. Quand c'est les miens, ça me gène pas, mais ceux des autres...

Tient, mais c'est Mad que je vois là. Qu'est-ce qu'il fait ici ? Peut-être que lui même ne le sait pas.
Mais il est là, à table et accompagné d'une greluche. Qu'est-ce qu'ils font en tête à tête, à la même table ? A son allure de poule chic, on dirait une valkyrie.
Mais maintenant que j'y pense, à propos de valkyrie... mais oui, c'est bien au Bagdad café que je l'avait rencontré, ce collègue. Et il était plutôt bien amoché, comme s'il était déjà là quand ça a explosé. Mais qu'est-ce qu'il faisait dans un endroit pareil ? Si ça se trouve, c'est un habitué... nan quand même pas... et pourquoi pas ? A son allure, ce chapeau excentrique, il m'a tout l'air d'être un original. Il doit y avoir quelque chose qui a foiré dans son conditionnement. Peut-être qu'il apprécie ce genre de compagnie.

Et celle-là à la table du milieux qui le dévore des yeux. Elle, il n'y a quasiment aucun doute que s'en est une. Regardez moi cette pintade. Elle a l'air un peu tendue. Jalouse peut-être ? Monsieur Mad serait-il un tombeur ? Eh bah c'est du beau !

M'enfin ça ne me regarde pas. Et puis il a pas fait chier quand il m'a trouvé en train de me bidonner au Bagdad, alors je vais pas trop l'embêter avec ses volailles.

Je passe mon chemin. La cible est là bah au fond en train de discuter avec d'autres personnes. Ses complices peut-être ?
A la grande table en face, je reconnais ceux qui étaient dans la salle de billard. Il ne manque que cette femme qui s'y connaissait étrangement en jeux illicites.
Je ne les regarde pas, préférant me faire discrète. De toute façon, leur table est entièrement occupée. Je ne les vois pas, ils m'ont pas vu, j'ai des choses à faire.

Peut-être que j'aurais du me changer finalement. On aurait peut-être plus de mal à me reconnaitre avec une robe... et sans le masque. Non ! mauvais plan.

Il y a une petite table libre entre celle de "mes compagnons de jeu" et celle de mon suspect. C'est parfait, je fais le tour à gauche de la table du milieu, pour qu'il ne me voit pas arriver et je vais me mettre là, fasse au mur, dans leurs dos. Je pourrais facilement entendre les conversations des deux côtés tout en tournant le dos à la plupart des personnes présentent dans pièce. Soyons discrète.

Alors qu'est-ce qu'ils manigancent à droite ?

L'homme me répond. A moi, l'inconnu sortit des égouts.
Hôtel de Chinatown... Hôtel... Un lieu où les gens peuvent dormir et manger s'ils payent ou couchent avec le patron, si je ne m'abuse. Pourtant, je n'ai pas payé et je ne me rappelle pas d'une coucherie avec un patron de quoi que ce soit. Et eux non plus ne savent pas comment ils sont arrivés ici.
Et où, bordel de cul, peut bien se situer Chinatown par rapport à mon abri dans les égouts ?
…
Je suis SUR que eux non plus, les jumeaux, n'ouvrent pas les jambes et n'allongent encore moins de monnaie pour rester ici ! Quelque chose ne tourne pas rond.
On est là, sans savoir pourquoi et sans être refoulé. Quelqu'un souhaite notre présence.
Je sens venir le mal de crâne à la mode « marteau piqueur » derrière mes sinus à cette pensée.

Une dame passe à notre table armée de son carnet, dégaine son crayon et nous prend en commande. Je panique devant la question fatidique du plat et résiste à la tentation de me jeter sous la table ou de me retourner sur moi même comme un gant de toilette pour finalement prendre un menu du jour. C'est plus simple.

- Un... Hmm... Menu... Du jour ? Et quelque chose à boire, n'importe quoi... Sans alcool...

Je bafouille, tremble devant la serveuse, et finalement m'enfonce dans ma chaise de dépit.
Au secours !!! Le monde est fou !!!

Alors qu'elle s'apprêtait à répondre à Samia, Claudia fut mouchée par l'arrivée de la serveuse qui venait déjà prendre les commandes.
Aussitôt les yeux de la jeune fille s'illuminèrent et elle porta un index à sa bouche, comme si elle réfléchissait.

Le joli brun aux yeux bleus qui se tenait sur la chaise à côté d'elle commanda un plat du jour.
Un plat du jour ?
Mais quel idiot !

Mais voyons !!!
Pas question de prendre un plat du jour !

Elle prit aussitôt un petit air semi-outré.

Mademoiselle !!! à l'intention de la serveuse.
Mettez nous les plats les plus exquis et les plus chers de la carte !

A la façon dont elle avait parlé, nulle question de prendre autre chose.
Elle est bien décidée à vraiment profiter.
D'ailleurs le jeune homme regard des mers à ses côtés n'est pas pour lui déplaire. Certes ses vêtements ne sont pas griffés mais après tout peu importe.

Elle se penche lentement vers Samia et lui chuchote d'un air confident.

Très bon choix de table Samia.
Mon voisin est ... exquis ...

Puis d'une voix plus forte et cette fois-ci à l'intention de toute la tablée elle reprend.

Moi c'est Claudia !
Et ma voisine ici même c'est Samia.
Tout en présentant Samia, Claudia l'a prit par l'épaule comme si elles étaient amies de longue date.
Et vous ?
Regard circulaire sur les trois autres personnes. En finissant bien sûr par l'homme aux yeux azur ...

Je descends les escaliers sur la pointe des pieds, sursautant au moindre bruit. Je ne me savais pas si trouillarde... Devant l'entrée du restaurant, j'hésite, il a l'air d'y avoir beaucoup de monde... Je me tords les doigts, et me mordille la lèvre.
Oui ! Oui j'ai peur !
J'ai peur des gens, j'ai beau faire genre, au fond de moi, je suis morte de trouille. Morte de trouille ! Vous pouvez comprendre non ? Depuis que je suis toute petite on m'interdit de parler aux gens, d'aller au dessus. D'abord mon père, puis Guillaume, ils parlent à ma place, sourient à ma place, rigolent à ma place. Et moi, je reste derrière leur grande carrure, je me cache tout en me disant que si mon frère n'était pas là, ça serait pas grave ! Je gérerais ! Comme toujours, sauf que toujours, c'est Guillaume. Moi, c'est jamais. Le truc le plus fou que j'ai fait toute seule, aller sur la surface, danser dans un immeuble vide ! Bravo Gwen ! Je suis fière de toi ! Tu as même su parler à un NOD, olala, qu'est-ce que tu es forte.
Alors pourquoi là tu peux pas ?
C'est pas non plus compliqué. Un pas après l'autre, allez petite. Faut te prendre en main, y aura pas toujours Guillaume pour toi. Jusqu'ici tu y arrivais bien. Allez...

Un petit, un autre... J'avance. J'ai peur, je tremble un peu, je jette des coups d'œil furtif autours de moi. Me regardez pas s'il vous plait... J'ai un nœud à l'estomac, j'avais faim mais là non...
Au secours...
Et puis je vois Justin. Soulagement. J'ai presque envie de pleurer. Je me précipite sur la chaise en face de lui, mains coincées entre mes jambes pour pas trembler, tête baissée, pour pas qu'on voit mes yeux tous mouillés...
J'aurais pas du venir...

Il s'était abimé dans la contemplation d'un décidément fastueux lustre, lorsqu'il vit la jeune femme entrer dans la pièce. Stressée, c'était sans doute le moindre des adjectifs. Elle avait l'air complétement paniquée... Elle s'assit en face de lui, la tête baissée.

"Gwenaël ? Ah, excusez moi pour tout a l'heure, d'être parti sans rien dire, mais vous n'aviez pas l'air de réagir... Il y a définitivement quelque chose d'étrange dans cette histoire, vous ne trouvez pas ?"

Il rit un peu jaune, mais s'arrêta rapidement. La jeune femme devant lui n'allait pas bien, il n'allait pas non plus raconter des conneries.

"Gwenaël ? Vous allez bien ? Il fit signe a la serveuse qu'un verre était requis "Respirez calmement. Essayez de ne plus penser a ce qui vous entoure... Et dites moi ce qui ne vas pas..."

En attendant la serveuse, il versa un verre d'eau a la jeune femme, et poussa le verre vers elle, l'invitant a se recentrer.

Une subite envie de plaquer mes mains sur mes oreilles me prend, pour ne pas entendre ses paroles, autant que j'ai envie de lui crier que oui, bien sur que oui je trouve qu'il y a quelque chose d'étrange ici ! Tout à commencé dans la ruelle, il sait bien que j'ai trouvé ça étrange, j'étais avec lui quand ça a commencé. J'ai toujours été avec lui en fait, sauf en arrivant à l'hôtel, et en entrant ici. Pourtant, j'ai bien vu qu'il était plus petit que moi, je pourrais pas me cacher derrière lui, alors pourquoi rester là ? Pourquoi ce soulagement en le voyant ?
Mais je ne plaque pas mes mains sur mes oreilles, pas plus que je ne lui hurle dessus. Je me contente de me balancer un peu d'avant en arrière, les yeux fixés sur je ne sais trop quoi.
Quand il me demande si je vais bien, je ne suis pas vraiment surprise. Je devrais l'être pourtant. Que quelqu'un n'ignore pas hypocritement le fait que j'aille mal et étrange. Rare.

J'ai presque envie de rire en l'entendant. Il ne veut plus que je pense à ce qu'il y a autours, et il veut que je lui dise ce qui ne va pas. C'est un peu contradictoire puisque c'est justement à cause de ce qui m'entoure que je me sens comme ça.
Je prends le verre d'eau qu'il approche de moi avec la main qu'il a bandé et murmure un petit merci sans le regarder. Alors, pourquoi je vais pas bien ? Je bois une gorgée, soupir, bois encore.

-Je crois que j'ai peur.

Oué, voilà, j'ai peur. C'est dit.

Spoiler:

La jeune femme pleine d'entrain arrive à leur niveau, se place entre l'ami de Kaÿla et le jeune androgyne venu prendre place le place le dernier. Elle dépose devant chacun un cocktail de bienvenue puis, plateau sous le bras, calepin en main, attend patiemment les commandes.
Les deux hommes de part et d'autre restent sobres et se contenteront d'un plat du jour. On peut lire sur le visage d'Éric un léger pincement.

Spoiler:

_ Hreum... Bonsoir.
Nous allons, quant à nous, prendre une entrée puis plusieurs desserts que nous nous partagerons.
Je vous donne tout maintenant, cela sera plus commode pour vous.
Donc en entrée, une queue de homard et saumon fumé avec fettucce à la printanière et basilic thaï et le filet de rouget, fenouil confit à l’orange et artichauts, jus de bourride.
Et pour les desserts... Les framboises en millefeuille meringué, sorbet framboise, un macaron autour du citron jaune sorbet citron, mmm, un crumble de mangue et sorbet noix de coco, un dôme passion, thé vert, sorbet framboise et... Le gratin d’ananas frais relevé au gingembre, glace de thé vert et perles du Japon. Merci beaucoup.

Je repose le verre sur la table, et le regarde attentivement. Il a pas l'air d'avoir peur lui. Peut-être que je ne devrais pas ?
Je n'en sais rien, je ne veux pas trop y réfléchir pour le moment.

Le menu dans la main, je le fixe encore, étonnée par son sourire.

-Vous devriez sourire comme ça plus souvent vous savez...

Puis je plonge rapidement dans le menu, faisant comme si je n'avais rien dit. Est-ce que j'ai faim ? Tout à l'heure, dans la chambre, oui, très. Après non, j'avais l'estomac tout noué... Maintenant... Je sais pas, ça à l'ait de revenir tout doucement.

Un autre soupir s'échappe de mes lèvres, comment choisir ? Il y a tellement de trucs là deudans..

-Je ne sais pas plus que vous on dirait. On va faire autrement...

Posant le menu à plat sur la table je me cache les yeux d'une main et pose mon index de l'autre main un peu n'importe où sur la carte. Je regarde alors. Heurk...

-Je suis tombée entre deux lignes, je recommence...