Chapitre 1: Rien n’a jamais été.

Nous sommes en automnes, plus ou moins en 2020, au centre de conditionnement de la police des pensées. C’est la dernière année de formation du jeune Samuel L. Dans un an, il sera un NOD et combattra le crime. Enfin, il le fera s’il réussi ses tests psychologiques.

"-Monsieur Taylor, rappelez moi pourquoi cet enfant doit passer de tels tests? Il a la note maximum partout, et il semble très doué.

-Eh bien monsieur, durant ses tests de mise en situation, cet enfant me paraissait trop enthousiaste. Je suis même sûr de l’avoir vu sourire! Je pense que le conditionnement a échoué. Il a encore la possibilité d’éprouver du plaisir ou de la haine, et il nous le cache grâce à son pouvoir!

-Et bien, regardons l’enregistrement vidéo de son dernier test."

Dans une pièce ressemblant à une salle d’interrogatoire, un adolescent fait face à un psychologue de la police des pensées.

-Bonjour. Tu es bien Samuel L?
-Oui
-Tu ne veux pas savoir pourquoi tu es ici?
-La curiosité n’est pas nécessaire. Je finirai de toute façon par savoir ou comprendre ce que vous voulez de moi.
-Bien, bien. Tu as de bon résultat partout et tu montres un certain acharnement au travail. Pourquoi es tu si motivé?
-Je ne suis pas motivé. Je fais ce qui doit être fait, car c’est là la raison de vivre des membres de la police des pensées. Je fais mon travail car c’est mon travail.
-Oui, bien. Que penses-tu des émotions?
-J’ai appris ici que les émotions sont une faiblesse. Elles ne mènent qu’au malheur, qui est une autre émotion.
-Bien. Mais, le plaisir. N’aimerais-tu pas connaître le plaisir?
-Le plaisir est inutile. Le plaisir personnel doit s’effacer face au bien de la société.
[…]

Et ainsi de suite jusqu’à la fin de la vidéo. Des bien, bien, suivis de questions de plus en plus déstabilisantes, allant jusqu’à parler de la famille à laquelle le jeune a été arraché. Mais celui-ci se contente de donner les bonnes réponses sans rien montrer de ce qu’il pourrait ressentir, et pourtant...
Et pourtant, à la dernière seconde de la vidéo, Taylor l’aperçoit: Un sourire sur le visage du gamin. Un sourire mauvais, signe de victoire envers un faible. Samuel s’était joué du psychologue, comme il se joue de tout le monde ici. Mais Taylor n’est pas dupe, il sait qu’il doit supprimer le gamin pour le bien de tous.
Il ne peut attendre, il prend son arme et hurle qu’il va supprimer ce danger public. Il s’énerve, et court à la recherche du gamin.


Il n’avait pas pu attendre, et ça avait été là sa seule erreur. Les autres membres du centre l’avaient arrêté. Après deux mois de soins psychiatriques, il avait été démis de ses fonctions et relâché dans le civil. Son passé exemplaire lui avait évité la puce End-Vice, de peu.

Il coule maintenant des jours plus ou moins paisibles, avec un boulot minable. Mais il est loin de ce gamin. Il est a présent conscient de son erreur de jugement.
Et puis un jour, voilà qu’on toque à sa porte. C’est le jeune Samuel, qui est devenu un brave Nod. Taylor le fait entrer, et s’asseoir.

-Que puis je pour toi, Samuel ?
-Je voulais m’excuser.
-T’excuser? Mais ce n’est pas nécessaire! J’étais dans une mauvaise passe, voilà tout.
-Oh non, j’insiste. Je n’aurais pas du me jouer de vous durant toutes ces années...
-Hein mais ?

Samuel sorti son arme et empoigna son ancien formateur tout en lui collant son flingue sur la tempe.

-Et bien, voyez vous, vous aviez raison et vous vous trompiez en même temps. Les émotions, c’est génial en fait. Ne mentez pas, vous les ressentez vous-même. Tout le monde les ressent, même vos formés. Ca m’a beaucoup amusé d’ailleurs. Je jouais avec votre peur et votre méfiance, alors que j’augmentais la confiance du reste du centre. La confiance et la méfiance sont aussi des émotions, vous savez? Tout comme la peur que vous ressentez en ce moment même.
-T-tu. Non! J-je n’ai pas peur! Je leur dirai!
-Allons, allons… Ne mentez pas, toute la peur que vous ressentez, c’est autant de plaisir que vous m’offrez. Et personne ne vous croira. Ils seront aussi confiants envers moi que vous être désespéré en ce moment même. D’ailleurs, tenez.

Samuel lâche le vieil homme et dépose un bocal rempli de gélules sur la table basse. Il part en suite, en lâchant juste un "je suis sûr que vous ferez le bon choix. Moi, je vais continuer, vivre ma vie en manipulant les gens et leurs émotions."

Nous sommes maintenant en novembre, le 21 novembre 2021 pour être exact. Et c’est ce jour que François Taylor, ancien formateur au centre de conditionnement de la police des pensées, choisit pour se donner la mort.

Chapitre 2: Peur, pourquoi peur?

Il pleut, aujourd'hui comme hier, et certainement comme demain. Il en est de ces périodes où le temps reste fixe, où on n'arrive plus à différencier un jour de l'autre car c'est toujours pareil.

Et bien entendu, c'est aujourd'hui que des insurgés ont décidé de passer à l'action. Mais quand il pleut des cordes depuis des jours, il ne faut pas s'étonner de voir les rats sortir des égouts.

L'agent Finch entre en trombe dans le bureau de la brigade des forces armées de répression et tend sa plaque sans même dire bonjour. Il réprouve faire appel à ces types: Ils sont trop violents et ont une tendance certaine à appliquer les sanctions eux-mêmes.

-Nous avons besoin de vous. Des insurgés ont pris des otages et se sont réfugiés dans un commerce illégal. Ils sont armés et nous n'arrivons pas à les déloger. Nos supérieurs nous ont ordonné de régler ça dans les plus brefs délais.

En déblatérant le discours qu'il s'était répété des dizaines de fois durant le trajet, il avait parcouru la salle du regard. Celle ci n'est remplie que d'un officier et trois agents. Est-ce là tout ce qui compose cette escouade de bras cassés?

Les trois soldats se tournent vers leur officier, qui ne relève même pas la tête. Plongé dans ses papiers, il se contente de répondre.

-Bien. Mais vous n'êtes pas doué pour donner un ordre de mission. Combien y a-t-il d'ennemis? Combien doivent survivre? L'intégrité des civils doit elle être préservée?
Finch n'en revenait pas. Il n'a fait que répéter ce qu'on lui avait dit car le reste découle du bon sens:

"-A moins de ne pas avoir le choix, il serait bien qu'il y ait des survivants oui. La préservation des civils est l'une de nos missions.
-Et combien y a-t-il d'ennemis?
-On ne sait pas exactement. Une petite dizaine mais ils ont des otages."

L'officier n'eut aucune réaction. Il prit une feuille de papier dans un tiroir et un tampon.

"-Stue, tu y vas en tant que chef d'équipe. Emmène 'Peur' et Marc avec toi."

Il tamponne le papier et le tend à un des agents. Ce dernier est frêle comme tout mais paraît sûr de lui. Il prend la feuille et claque des doigts, ce qui fait lever un deuxième homme plus... imposant.
Ils quittent la pièce en faisant signe à Finch de les suivre.

"Yoh. J'm'appelle Suart Redman, mais on m'appelle Stue. Le dernier derrière moi c'est Jack, tireur d'élite. On va chercher un pote à nous et puis on part.
-Mais vous n'êtes que trois! C'est du suicide!
Eh, on connait notre boulot. En plus avec 'Peur' ça va être facile si on a un visuel."
-Parlons en de vote 'Peur'. C'est pas un peu inhabituel comme surnom?
-Si, mais c'est pas nous qui lui avons donné. Ah, d'ailleurs on arrive, tu vas comprendre."

Ils sont à présent dans le couloir des salles d'interrogatoire. La porte pour laisser sortir un homme, qui en jette un autre par terre avant de s'adresser à un garde.
"-J'en ai fini avec lui, ramenez le en cellule. Tout est inscrit dans mes notes."
Le garde prend l'insurgé et l'aide à se déplacer. Celui ci a un regard effrayé et tremble tellement qu'il ne peut plus se déplacer tout seul.
Lorsqu'ils arrivent à la hauteur de Finch, ce dernier ne peut s'empêcher de faire un mouvement vers le prisonnier, qui s'écarte violement en poussant un cri de terreur. Tombé au sol, il balbutie:
"N-n-n-an, lais-s-sez m-m-moi... P-p-p-p... Peur!"
Le garde, visiblement habitué, force le détenu à se relever, s'excuse auprès de Finch et s'éloigne.

"-Samuel peut influer sur les émotions des gens. Quand il interroge les gens ou pars en mission, il agit de préférence sur la peur et le désespoir de ses cibles. Personne ne résiste à ses interrogatoires, mais la plupart finissent comme ça. Bon, on y va?"

[4 heures plus tard]

-Putain, mais c'était quoi cette merde, il s'est passé quoi?

Finch n'en revient toujours pas, et il n'est pas le seul. Après que le tireur d'élite aie descendu plusieurs insurgés, Samuel s'était avancé sans arme et avait réussi à négocier la libération des otages et la reddition des insurgés en discutant quelques minutes avec eux. "Stue" n'avait même pas bougé le petit doigt.
Mais dès que les otages furent sortis, les trois membres de la brigade des forces armées de répression avaient littéralement exécuté les insurgés, sauf leur chef.

Tout ce que Stue avait donné comme commentaire, c'était "ils n'avaient pas d'informations vitales, il n'auraient fait qu'encombrer nos cellules".

[HRP] J'en profite pour signaler que mon intérêt premier est d'étoffer le RP du cyborg ci dessus, en racontant son passé.

A moins de changement (dont je préviendrais), je ne me retrouverai pas à votre époque, mais seulement à des flashback datant d'il y a au moins un an (avant l'opération).

Interlude: Entre 2138 et 2140

L'arrivée de Samuel avait été remarquée: Un NOD qui demande à contacter les insurgés, ce n’est pas banal. Ca arrive de temps à autre, mais ce sont des retraités contrairement à lui (il n'a que 35 ans, il est jeune et t'emmerde si ça te pose un problème, c'est toi le gamin; qu'il dit). Et en plus il prétend venir de 2040, ce qui empêche de vérifier son identité. La faille était connue tout comme ses effets, mais les NOD pourraient utiliser un tel stratagème.
Ce qui a joué en sa faveur, ce sont ses armes et sa méconnaissance de la technologie. Autant citer l'un des insurgés qui devaient le juger: "Un NOD ne pourrait même pas faire semblant d'être aussi con, et il a l'air sincère."

Mais même s'il vient de 2040, rien ne prouve qu'il veuille réellement trahir ses anciens compagnons. Alors ils décident de le renvoyer chez lui, ou plutôt dans la rue. Ce n'est pas une grande perte et en tant qu'ancien NOD c'est un bon payement pour toutes les atrocités qu'il a commises.
Sauf qu'à peine a-t-il mis un pied dehors qu'il se fait interpeller par un NOD en service qui tente de l'arrêter avant de mourir d'une "crise cardiaque de la balle dans la tête", maladie mortelle et très répandue chez les membres de la police des pensées.
Malgré sa témérité et son sens du combat, Samuel tient à peine quelques heures avant de se faire embarquer vers le centre de détention le plus proche. Il n'en faut pas plus pour que les insurgés changent d'avis à son sujet: Certaines personnes le veulent dans les prisons du gouvernement, il doit donc vivre libre.

Au fur et à mesure qu'il s'intègre à la société insurgée et qu'il se familiarise à la technologie, l'ex-NOD est atterré par l'état actuel des choses: C'est un véritable fossé économique et technologique qui sépare les insurgés des fidèles du gouvernement. En plus de 100 ans il n'y a eu que quelques points positifs pour les insurgés, le report du puçage à l'adolescence et la disparition des pouvoir mentaux chez les NOD sont les plus importants.
Il décide donc d'agir et commence par voler des armes aux NOD et à aller récupérer des informations, histoire de montrer à ces gamins comment on se battait en 2040.

Cela fait maintenant deux ans que Samuel a commencé ses activités. Il est désormais à la tête d'un petit groupe d'extrémistes extrêmement actifs. Ils se battent d'arrache-pied pour voler du matériel aux hautes sphères pour les redistribuer aux insurgés. Armes, drones, médicaments et matériel médical, tout ce qui est durable y passe.

Après Robin des Bois, Samuel des Égoûts, la classe!