[Libre, ouvert et accueillant] Peindre.

Sujet: [Libre, ouvert et accueillant] Peindre. Mar 14 Sep 2010 - 15:47

[Et voilà un petit essai de sujet libre ^^]

Une plaque d'égout se soulève doucement, et se glisse. Une main colorée s'en échappe. Puis une tête blonde et des yeux bleus. Dans la ruelle, Daft Chris émerge des profondeurs. Il ne referme pas la bouche des gouts, pardon, d'égout. Il en aura besoin pour s'échapper, au cas où. L'homme débarque sur une autre planète, c'est le centre commercial des endormis...
Lui, c'est un grand tablier qu'il porte, beige mais parsemé presque exprès de tâches de rouges, de bleus, de verts, de mauves,... Dans ses mains, deux pots de peintures: du blanc cassé et du bleu.

Il entre dans le centre commercial. La rumeur était vraie. Chacun s'émerveille de tout et de rien, le plaisir semble être revenu. Lui, Daft Chris, est calme. Il se balade sans aucune peur, couvert de couleurs, à travers la foule et le bâtiment climatisé, blanc et gris. Certains regards se tournent vers lui, c'est une tâche dans ce paysage morne. Les regards se font plus insistants. Qui est-il? Que fait-il? Où va-t-il? Ils se font admiratifs. Ce type détient la Couleur.

Il pose ses sceaux de peintures, devant un de ces nombreux murs blancs, toujours. Il tire un gros pinceaux de sa poche et ouvre la peinture bleue. Il trempe l'outil, et vient le coller contre le mur blanc. Le gros point bleu difforme laisse couler une larme de bonheur.

Le pinceau est replongé, et se gorge de ce bleu. Puis, d'un geste rapide, Chris balance son bras, et une trace bien droite de peinture vient apparaitre sur le mur.

Il ouvre enfin la peinture blanche. Ce n'est pas un blanc habituel, il est légèrement beige, il est doux. Il trempe sa main dans la peinture et la pose sur le mur. Voilà sa signature. Il se retourne, et sans même regarder à qui, il donne son pinceau à un des orthodoxe qui le regardait et dit:
Tiens, c'est à toi maintenant.

Sujet: Re: [Libre, ouvert et accueillant] Peindre. Mar 14 Sep 2010 - 19:18

[je viens squatter. Espère que je dérange pas]
Ce que Chris ne savait pas, c'est que la main qui se referma sur le manche du pinceau n'était pas celle d'un illuminé d'orthodoxe, grisé par l'affluence nouvelle d'une foule d'hormones, mais d'un Lester aussi mentaliste qu'une chanteuse de métro est une artiste.

Un presque-mentaliste, dans le sens de pour-plus-bien-longtemps.

La potence, encore, se montait sous ses pupilles dilatées par une dose récente (et pourtant faible comparés à celle de la veille). Ça lui prenait parfois d'essayer de rester à peu près lucide, ou du moins un peu moins con que lorsqu'il prenait sa ration quotidienne.

En tout cas ses doigts se refermèrent résolument sur le pinceau avant de contempler la couleur au bout.
Du blanc.
Un blanc fade, certes, par comme celui avec lequel il était habillée des pieds à la tête, ce blanc éblouissant, anarchique, attirant.
Tant pis, du blanc c'était du blanc, et ça suffisait déjà amplement.

- Si j'étais toi, j'aurais préférés des couleurs électriques qui attirent l'œil et l'attention, mais ce n'est qu'affaire de goût après tout, voire même de moyen.
C'était sympa quand même, le coup au centre commercial. En d'autre temps il aurait fallu avoir son paquet au fond du pantalon pour faire ça ici.

Tout comme à une autre époque, s'il l'avait choppé, il se serait gentiment posté derrière lui avant de lui dégommer une bonne balle bien à chaud qui aurait fait le plus régulier, le plus profond et le plus pratique trou de serrure de l'humanité. Et sans doute qu'en d'autre temps aussi, l'insurgé aurait été un peu moins suicidaire.

Mais tout ça ça datait de quelques semaines déjà. Vu ce qu'il s'était passé entre l'intervalle, c'était comme si Lester parlait de son avant-vie, naissance de sa conscience, ou même des années avant le totalitarisme.
Dans son esprit ça ressemblait à quelque chose comme ça en tout cas.

Haussement mental d'épaule.
La potence était déjà montée, et puis Kleuska lui avait volé son pistolet solaire.
Alors faut de pouvoir lui faire un trou dans sa cervelle d'illuminé avec ses ongles, il tâcherait au moins de peinturlurer ce foutu mur désespérément vide.

La drogue au moins, pas besoin de talent pour la sniffer. Juste un peu de pratique et de connaissance médicale pour s'injecter sa dose de manière efficace. Mais le talent, ça, c'était un sacré concept. Sans doute le fait que les arts soient interdits y furent-ils pour quelque chose.
En tout cas il s'avéra que peindre, ce qui, au départ était sensé représenter quelque chose de concret, se transformant bien vite en monstruosité dégoulinante, en abstraction totale.

Maintenant il savait qu'il ne savait pas dessiner de mouton...

Sujet: Re: [Libre, ouvert et accueillant] Peindre. Mar 14 Sep 2010 - 19:36

L'homme referma sa main sur le pinceau, Daft Chris sourit et se recula, lui laissant le champ libre sur ce mur. C'était intéressant de savoir ce qu'un Orthodoxe à l'implant grillé allait peindre...

Peut-être quelque chose de simple, ou alors de compliqué... De plutôt triste, mais les choses joyeuses étaient possibles... C'était ça, la pluralité du plaisir. Mais l'homme désormais en possession de l'arme ultime ne dit qu'une chose, sans bouger:
- Si j'étais toi, j'aurais préférés des couleurs électriques qui attirent l'œil et l'attention, mais ce n'est qu'affaire de goût après tout, voire même de moyen.

Daft Chris réfléchit deux secondes... Fallait-il l'insulter de tous les noms, reprendre peintures et pinceau pour se casser en claquant la porte automatique du centre commercial ou ne pas réagir?

Il se contenta d'un sourire et d'une sympathique baffe dans le dos.

L'homme s'avança enfin. Ça se voyait, il n'était pas habitué. Il tenta quelque chose, ca se voulait concret, ce n'était pas vraiment une réussite. Ou peut-être que si justement.

Chris ouvrit la bouche. Il allait le complimenter. Non. Il referma la bouche, puis l'ouvrit de nouveau. Il fallait le réconforter. Non plus. Un vrai poisson. Il ferma rien que pour ouvrir l'ouvrir de nouveau et dire la chose la plus débile et simpliste qui soit en ces temps:
Ça fait de la couleur, c'est bien.

Il se retourna de nouveau vers son public qui regardait tout ça comme un spectacle avant-gardiste qui vient titiller quelque chose que l'on ne comprend pas encore bien, et qui ne peut être dit beau, bien qu'une émotion surgisse, indescriptible mais irrépressible.
Quelqu'un d'autre?

Sujet: Re: [Libre, ouvert et accueillant] Peindre. Mar 14 Sep 2010 - 20:26

"Ca fait de la couleur, c'est bien."

J'ai pas pu m'empêcher de me marrer quand j'ai entendu l'autre illuminé dire ça. Surtout que du blanc, de la couleur... Enfin c'est vrai, ça se discute.

Quelqu'un d'autre?

Oui, moi! Mais je veux le bleu!

Je vais pas râler en disant que j'aurais bien aimé un plus grand choix de couleur moi aussi, pour pouvoir faire une vraie démonstration de mes talents artistiques pour l'instant inconnus, même de moi. Surtout de moi en fait.

Je prend le pot de peinture bleu de ses mains, le coince sous un bras tandis que de l'autre j'empoigne le pinceau et le plonge vigoureusement dans la couleur. Je le relève et me dépèche de le plaquer contre le mur pour ne pas en mettre partout. Quoique c'est joli aussi les petits points de couleur par terre. Je ne m'y attarde pas toutefois, et continue à barbouiller le mur. Je replonge, je re-barbouille, j'étale. Qu'est-ce que je fais? Un gros rond bien bleu, et des traits courbes qui en partent à intervalle régulier.

Un soleil bleu. Ca doit être beau en vrai.

Allez, c'est bon, j'ai fini, il faut partager avec les autre maintenant. Très fier de moi, je me retourne en agitant le pinceau en l'air (tant pis pour ceux que ça éclabousse), attendant le prochain artiste qui viendra nous rejoindre, moi et mes nouveaux amis le Coloré et le mec en blanc à l'esprit très... abstrait.

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