Arrivés dans la décharge, parfaitement vide à cette heure, j'espère que personne n'entendra les coups de feu... Je me tourne vers Kleuska, qui m'a suivi docilement jusqu'ici.

Tu es prête? Tu as déjà tenu une arme d'ailleurs?

Je me doute de la réponse, mais on ne sait jamais...

OK, parfaite débutante donc...
J'ai pas souvent tenu de flingue dans ma vie, la dernière fois remonte à mon enfance chez les insurgés, les vieux résistants m'avaient fait tirer pour rigoler. Je connais au moins les bases, elles devraient pouvoir me revenir...

Je me place derrière elle, et pose mes mains sur les siennes, avec un peu d'appréhension toutefois. C'est toujours bizarre quand elle joue avec mon implant....

J'suis pas doué pour les explications, mais je pense qu'elle comprendra aussi bien comme ça.

Je lui fais lever les bras, le flingue à hauteur de nez pour viser, et reste derrière elle. Non car j'ai un peu peur de ce qui pourrait se passer si elle tire avec ce monstre, frêle comme elle est...

"Vas y, tire pour voir."

Je restais figé, abruti par le spectacle absurde qui m'était donné.

C'est quoi ce flingue?!

Où elle a pu choper un monstre pareil? Je pensais même pas que ça existait! Ca fait trop... trop!!

Essaye de dire un truc, essaye de dire un truc....

Au... Au moins pour le recul y'aura pas de problème...

Bieeeen, elle en a sans doute rien à faire, on sent d'ailleurs très bien que tu dis ça pour pas hurler...

Et après elle me demande comment se défendre?! Mon oeil oui!

C'est de l'auto défense valkyrienne ton machin?

Aha, une arme de mentaliste... Rien que le sortir devrait lui éviter les emmerdes, pas besoin de s'en servir, mais bon, si elle insiste.... Le seul truc que je pourrais éventuellement lui apprendre là, c'est viser, espérons que ça soit ce qu'elle voulait, parce que les combats à coups de crosse c'est quand même pas ma spécialité.

Bon, dans ce cas tout ce que je peux faire c'est t'apprendre à viser... Tirer je pense que tu as compris, il suffit d'appuyer sur la gâchette. Tu as de bons réflexes, une arme surpuissante, il n'y aura rien de plus que je pourrais faire pour toi.

Je reprend ma place derrière elle, dont je m'étais écartée précédemment. Je lui fais monter son flingue un peu plus haut, ça doit être dur pour elle, elle est si frêle, et cette arme est si lourde... Je lui explique qu'elle doit avoir le bout du canon qui masque sa cible pour savoir qu'elle peut tirer, c'est pas ce qu'on fait de plus précis mais j'entraine pas une tueuse non plus, juste une Valkyrie en fuite qui cherche à sauver sa peau.

Ca ira avec ça?

-Promenons-nous tralala

Et saute a pieds joints dans l'eau qui éclabousse de partout.
Boueuse, sale, l'eau qui éclabousse Mélusine. Elle s'en fout. Elle se lavera en rentrant. C'est la fête ce soir, la fête de la ville qui passe un sale quart d'heure... mais elle pourra pas se laver de si tôt la ville.

-Pendant que le loup lala

Et cours en riant emportée par une bourrasque trop forte pour rester immobile.
Glacé le vent qui lui emmêle les cheveux, et colle a sa peau le peu de vêtements qu'elle porte. Elle a pas froid Mélusine. Jamais. Surtout pas maintenant.

-Il vous man-ge-ra!

Et plaf un grand coup de pied dans une flaque pour éclabousser les deux la, qui restent sans bouger en regardant Jack qui joue au loup.

-Bonsoir!

Elle est polie Mélusine, toujours.
Elle touche l'épaule d'April du bout du doigt, les cheveux de Kleuska de l'autre main.

-Ils sont mignons.

Elle dit en avançant lentement vers Jack qui joue avec le flingue. Même pas peur de Jack... elle aime bien quand il fait le loup. Sauf qu'elle est un peu en retard, mais elle va se faire pardonner. Elle le regarde par en dessous, la tête un peu baissée mais les yeux fixés sur les siens. Du bout du doigt elle touche sa joue, l'eau qui coule sur sa joue.

-Bonsoir.

Elle répète rien que pour lui.

Ouh, alors là ça sent pas bon, pas bon du tout...
Le type, surgi de nul part, avec l'arme de Kleuska à la main... Surtout que c'est une vraie tuerie, cette arme. Et que ce type, et bien je ne le connais pas.
Et puis sa copine, qui m'éclabousse allègrement, qui semble s'éclater sous la pluie, qui semble un peu folle aussi...

Oui, bonsoir...

Moi, nerveux? Pas du tout. Et je suis pas non plus vexé d'avoir été qualifié de "mignon" même si j'ai largement passé l'age. Et que c'est carrément infantilisant. Et que je me sens comme un mome avec ces deux zozos qui arrivent, discutent entre eux, une arme des plus dangereuses au milieu de tout ça.

Dites, je ne voudrais pas vous déranger, on peut même vous laisser si vous voulez... J'aimerais juste récupérer ça avant. C'est à moi.

J'essaye de prendre l'air décontracté, un sourire gêné aux lèvres, je ne veux pas d'ennuis... Bien sur l'arme n'est pas vraiment à moi, mais Kleuska ne va sans doute pas la réclamer, d'ailleurs sans ce joujou et frêle comme elle est, il vaut mieux que ça soit moi qui m'interpose. Je me place légèrement devant, juste au cas où. Question de politesse. Je ne suis pas un chevalier servant, mais ce serait lâche de rester derrière elle...

Elle rit.

C'est le genre de trucs qu'elle fait Mélusine, elle rit tout le temps, pour un oui ou pour un non, pour le soleil ou pour la pluie.

Alors elle rit quand April parle, se détourne de Jack et s'avance vers le jeune homme qui n'a pas l'air très a l'aise dans ses bottes, ou quoi que ce soit qu'il aie aux pieds d'ailleurs.

-Jaaack!

Chantonne-t-elle en sautillant vers April, éclaboussant allègrement autour d'elle.

-le petit bonhomme est nerveux.

Rajoute-t-elle son visage a quelque centimètres de celui du jeune homme.

-Tu sens comme il a peur du grand méchant loup?

Elle est maintenant derrière April, les deux mains sur ses épaules, et puis elle les fait glisser sur son torse jusqu'à le tenir serré dans ses bras. Il aura sans doute eu un petit mouvement pour essayer de se dégager mais elle n'en aura pas tenu compte. Et elle pose son menton sur son épaule, la gauche, avec le regard fixé sur Jack, avec son sourire un peu fou sur le visage.

-N'ai pas peur petit bonhomme, Jack est gentil, très gentil.

Elle carresse la joue d'April avec son nez puis le lâche et toujours dansante et virvelotante elle revient vers Jack, pose une main sur son bras, pas celui au bout du quel il y'a l'arme, non, l'autre, elle pose une main sur son bras et le caresse doucement en remontant vers son épaule. Puis elle caresse son cou, puis ses cheveux. Elle viens se coller contre lui, l'embrasse dans le cou, puis ses lèvres effleurent l'oreille de Jack et elle murmure.

-Pas vrai, Jack, que t'es gentil?

Peut être qu'April verra le coup d'oeil amusé qu'elle lui lance. Amusé et provocant.

Kleuska avait regarder la scéne se passer, muette. A aucun moment elle n'avait bouger, brave poupée.
Apris avais peur, elle le sentait. Les deux autre personne la laisser froide, de toute façon elle ne les connaissait pas. Pendant Qu'April jouer les héros, elle fit doucement le tour, sans étre vu, arriva a coter de l'homme qu'on appeller jack et lui pris la main. On aurai dit une petite fille qui voulais l'attention de son pére. Elle le regardais de ses grand yeux.

[Désolé pour le temps de réponse]

La fille, elle m'énerve, mais j'ai pas eu le temps de m'énerver. J'ai pas eu le temps car elle est toujours en mouvement, toujours virevoltante, que j'ai pas l'habitude de m'énerver aussi. J'avais espéré que Kleuska ferait quelque chose avec le type, quelque chose pour améliorer l'ambiance. J'avais espéré qu'en restant calme et souriant je m'en sortirais, comme toujours. J'avais tord.

Je hurle.

J'ai rien vu venir, par contre je l'ai senti. Ah ça pour le sentir je le sens bien, je sens même que ça...
La douleur. Mon poignet.
Je tombe à genou, étouffant mon cri, le poignet serré contre ma poitrine. Comme si ça allait m'apaiser. L'espèce humaine est quand même bien conne.

J'ai mal, un mal de chien, et j'ai peur. Bien plus que tout à l'heure. Ces types sont dangereux, ils sont des prédateurs, nous on est des petits lapins pour eux.
Une seule pensée cohérente arrive à surmonter le chaos dans ma tête, et martèle désormais mon crane.

Je vais mourir.

On va mourir, ici, comme ça, bêtement.

J'veux pas mourir.

Trop de choses que j'aurais voulu faire, trop de choses inachevées ou même pas encore commencées dans ma vie, que je ne veux pas laisser en plan.

J'veux pas mourir.

Le temps semble figé autour de moi, seule me reste cette pensée, cet instinct, cet ordre presque.

J'veux pas mourir.

Tout plutot que de mourir. Même tuer.

Le regard plein de haine, je me relève, la main gauche dans ma poche, cherchant mon couteau de poche.
Trouvé.
Je le sors, et me jette sur lui, sur le lion, moi, le petit lapin.
Lame en avant, je me jette sur lui, la tête vide et le regard un peu fou, un peu désespéré. Pour ne pas mourir.

Elle rit, eh oui, encore.
Elle rit en entendant le craquement du poignet d'April, puis quand Jack l'attrape par la taille et la décolle du sol. Il n'est pas fâché qu'elle soit en retard finalement. Un baiser comme ça c'est mieux qu'un tas de long discours.
Quand il la repose elle garde ses bras autour de lui, ses lèvres sur son cou, pendant quelques secondes.
Puis elle se tourne doucement en souriant.

-Le petit bonhomme a mal... Méchant Jack, vilain loup.

Dit-elle, amusée, son dos collé sur la poitrine de Jack sa tête jetée en arrière sur son épaule et son éternel sourire sur les lèvres le regard baissé sur April a genoux.

-Je lui ai dit que tu es le loup mais il a cru que tu étais gentil quand même ... Les Hommes de la ville sont naïfs.

Et elle éclate de rire. Mais les mouvements d'April attirent de nouveau son regard.

-Il devrait fuir, pourquoi n'essaie-t-il pas de fuir?

Pourtant il fait noir comme dans un four, la pluie, le vent et les lointains lampadaires qui se sont éteint... la scène est fantomatique, mais elle le voit.

Alors quand il se jette sur eux, elle fait un pas de coté, un pas de danse virevoltante qui entraine Jack et ils évitent la lame qui leur était destinée dans un éclat de rire. Une vire et une volte de plus, riante elle entraine Jack, toujours dos a lui puis s'arrête brusquement face a la jeune femme qui est restée silencieuse.

Kleuska... Elle regarde la jeune fille qui reste la, qui ne bouge pas, et du dos de la main elle lui caresse la joue.

-Et elle ne dit rien. Pourquoi ne dit-elle rien? Elle est cassée? Si elle est cassée on peut la garder?

Encore une nouvelle... Une de leur copine? On dirait qu'ils l'attendaient. Dommage, j'aurais aimé qu'on ai du renfort, moi et Kleuska.
Serrant les dents, j'arrive à parler dans un souffle.

Mais vous êtes qui à la fin? Des NODs?

Pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt? Ces deux là sont des tarés, ils jouent avec nous, alors pourquoi pas? Certains NODs sont de vrais déséquilibrés. Si c'en est vraiment, on peut peut être s'en sortir. Je suis implanté et Kleuska une Valkyrie, on devrait au moins obtenir un sursis... Mais si ce n'en est pas...

Je sais plus quoi faire, je me contente de rester patauger dans la boue, comme un clébard, avec la douleur qui semble ne jamais vouloir s'en aller.

Kleuska regarda en arrière, vide, tout le monde était concentré sur autre chose que la petite Kleuska. Elle se mit à courir et partie, flingue dans les bras.

[Désolé de partir comme ça mais j’ai peu de temps pour le forum en se moment donc je vous laisse rp a votre rythme]

Edit CD : pas de souci chaton, profite des fêtes et reviens-nous ensuite

April est a genoux dans la boue, pauvre April, qui tiens sa main cassée contre sa poitrine avec l'air de souffrir horriblement... Ça fait rire Mélusine qui l'attrape par le bras qui a une main pas cassée pour le remettre sur ses pieds sans lui laisser le choix, de toute manière il n'est qu'un Homme de la ville, elle est plus forte et plus agile, alors soit il fait ce qu'elle veut soit ... . Elle lui arrache son espèce de canif des mains et le fait passer et repasser a quelque centimètres du visage d'April en souriant.

-Tu ne doit pas jouer avec ça petit bonhomme, c'est dangereux, tu pourrais te blesser.

Elle lui caresse la joue avec le plat de la lame, puis le dos, puis le tranchant. Est ce qu'elle la fait exprès ou est ce que le couteau n'est pas assez aiguisé, en tout cas il n'y a rien sur la joue d'April qu'une fine trace rouge a peine visible dans l'obscurité. Elle rit et lance le couteau au loin. Il fait si noir qu'il disparaît rapidement et on entend a peine, au détour d'une rafale, le bruit qu'il fait en heurtant une surface métallique quelque part.

-Voila, comme ça plus de danger, dit elle avec un sourire.

Elle passe son bras sous celui du jeune homme et pose sa tête sur son épaule, en regardant de loin on pourrait presque les prendre pour un couple d'amoureux qui se promènent.

-Jack est occupé, il ne faut pas le déranger. On va s'installer pour le regarder, mais silence petit bonhomme, si on dérange Jack il pourrait se fâcher... Tu n'a pas envie de fâcher le méchant loup n'est ce pas?

Elle entraîne April d'un pas dansant vers ce qui a l'air d'être la carcasse d'une vielle cuisinière, ou quelque chose d'approchant et l'oblige a s'y asseoir. Elle reste debout, tourne autour de lui en chantonnant, passe une main dans ses cheveux, arrange le col de son vêtement tout comme elle le ferait avec une poupée. Il faut qu'April soit présentable si il veut pouvoir regarder Jack, ça ne se fait pas d'être débraillé quand on regarde les gens.

-Promenons nous tralala

Complètement figé, je me suis laissé faire. Comme si cet éclat insensé de violence avait fait de moi une vulgaire marionnette, poupée fragile pour la fée dansante et dangereuse. Alors je me suis laissé faire. La pluie emportait avec elle toute trace de mes sentiments, de ma peur, de mon instinct de survie. Tout était gris, tout était vain. Depuis le début je n'ai été que la proie, il serait stupide de vouloir encore résister.

Je sentais la lame de mon couteau se balader sur ma peau, le long de mon corps, je sentais Versa qui jouait avec moi, mais je la laissait faire. Elle a quelque chose d'envoutant qui fait qu'on ne saurait lui refuser de jouer avec la vie d'autrui...

Mais il y a eu ce sang. Eclat de couleur au milieu du gris de la nuit et de la pluie. C'est beau, cette couleur qui se répand, qui illumine la scène et la pare soudain de vie. Etrange comme la mort de certains peut donner la vie à d'autres...

Etrange comme cette couleur a trouvé un écho en moi, comme si on avait jeté une pierre dans un puits sans fond et qu'on l'entendait se répercuter indéfiniment. Je suis un puits sans fond, un triste puits vide, et pourtant quelque chose résonne en moi. Mais quoi? C'est quoi ça? Je ne sais pas, je ne sais plus.

Avec cette pierre de sang, les paroles de Versa résonnent également contre les pierres de mon être.

"Si on dérange Jack il pourrait se fâcher... Tu n'a pas envie de fâcher le méchant loup n'est ce pas? "

Non, bien sur, je n'en ai pas envie... Car Jack est méchant, il ne faut pas le déranger... Rester sage, surtout...

Je reste sage alors...