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Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)

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 Les tiroirs : le miracle [Pour qui trouvera les miettes de pain]

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Mentaliste
Le destin bat les cartes, nous jouons

Jude
Jude

Masculin
Age : 36
Présentation du Personnage : http://novlangue-city.forums-rpg.com/t2442-l-hopital#78347
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Fichier Edvige ♫ ♪♪
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Un peu d'histoire :

Les tiroirs : le miracle [Pour qui trouvera les miettes de pain] Vide
MessageSujet: Les tiroirs : le miracle [Pour qui trouvera les miettes de pain]   Les tiroirs : le miracle [Pour qui trouvera les miettes de pain] Icon_minitimeMar 10 Fév 2015 - 15:31

J’ai sauté Plouf!, les chaussures à mon cou et l’eau qui a voulu m’emporter au fond. Au début, j’ai trouvé ça plutôt amusant. Visiter le fond de l’eau, c’est une expérience comme une autre. Une sorte de retour aux sources. Je dis ça en pensant au ventre de maman, sauf que lui était fait d’acier et de verre. Avant, je savais boire la tasse sans m’étouffer ni me noyer. Mais, j’ai compris que c’était avant.

J’ai touché le fond, et j’ai soufflé des bulles dans l’eau en observant un poisson nager. Je n’avais encore jamais vu un poisson nager. Pas d’aussi près. C’était amusant, un joli poisson qui volait dans l’eau. Au bout d’un temps trop court, je n’avais plus de bulle. C’est là que j’ai compris que je n’étais plus un nouveau-né et que couler au fond de l’eau c’était un problème. Il m’en a fallu du temps. Mais grandir, c’est pas facile quand on n’a pas une maman pour expliquer. Mon père lui, calculait, pensait, réfléchissait, mais ne parlait pas.  J’ai souvent regardé ce vieux balai qu’on avait oublié contre le mur en pensant à lui. L’un comme l’autre avait ce trait commun, de ne rien dire.
Je suis l’enfant d’un récipient et d’un balai. C’est pas très heureux comme parentalité.

Au bout des bulles, je me suis dit qu’il fallait remonter. J’ai alors repensé à Archimède. J’ai poussé très très fort sur mes jambes, et j’ai touché le haut de l’eau.
J’ai respiré et pataugé jusqu’à la rive. Là, je me suis allongé sur le dos pour contempler le miracle.
Mais je n’en n’avais pas conscience, pas encore. Je savais seulement que j’étais bien, que le mur était devant moi, et que j’étais de l’autre côté.

J’ai du m’endormir. Et puis, j’ai marché. Ça avait l’avantage de nous faire sécher, mon baluchon, mes chaussures et moi.
J’ai tellement marché. J’ai semé des miettes de pain, un peu. J’ai respiré tellement fort  que j’ai eu le vertige. La liberté, quand on ne la connait pas, c’est enivrant.
Et puis, il y avait tout le reste. Tout ce que je soupçonnais mais que je n’avais jamais vu, écouté, touché, senti…
Alors, j’ai tout regardé, tout écouté, tout touché, tout senti. Et c’était bon.
Si bon, que je souriais seul, et je riais fort en regardant le ciel et le bleu, et le soleil qui m’obligeait à fermer les yeux.
Si bon, que je suis tombé par terre, à genoux parce qu’il ne pouvait en être autrement. La beauté, la grâce, je ne pouvais que la saluer.

J’ai couru ! Dans tous les sens, n’importe comment, de travers, en biais, sur la tête ! J’ai du grimper jusqu’en haut, dans les nuages pour les sculpter et en faire des personnages drôles qui embrassaient le ciel. Je voulais que la lune rougisse quand elle sortirait de sa cachette, tout à l’heure. J’étais coquin, espiègle comme un enfant qui découvre.
J’ai bu l’eau de la rivière. Une eau si pure, si fraiche, et vous savez quoi ? Elle avait un gout… je ne savais pas que l’eau a un gout.

J’ai marché et couru encore, encore et jusqu’au milieu d’un pré. Je crois que ça s’appelle comme ça, un pré. Et au milieu, il y avait un arbre géant. En vrai, il n’avait rien de géant, mais je l’ai voulu très grand. Pour voir encore plus loin.
J’ai grimpé dans l’arbre sur la plus haute branche !
Et là…  j’ai tout vu…
Tout…
J’ai arrêté de respirer, parce qu’il le fallait. Pour tout entendre. Tous les bruits que je connaissais. Et qui n’existait plus. Perché sur la plus haute branche, j’écoutais ce que je n’entendais plus. Et c’était magnifique. Si dieu est magnifique, alors j’écoutais dieu.

Je me suis allongé à califourchon sur la branche. La plus haute. Les jambes pendantes dans le vide.
J’ai touché l’écorce et regardé les fourmis aller et venir comme des petits Hommes. Sans me lasser.  Et puis le soleil a disparu. Je savais que ça arriverait. Mais, j’ai senti mon cœur dire ouille. Comme un pincement à l’intérieur. Je n’étais pas préparé. Le temps a passé trop vite.
J’ai enfoui mon visage dans le feuillage qui avait grimpé avant moi, et qui avait enveloppé l’arbre et puis la branche comme un grand pull-over. La nature est généreuse. Elle pense aux arbres qui pourraient s’enrhumer.
J’étais un peu triste de me retrouver seul tout à coup. Sans le soleil, les jours ne seraient plus jamais les mêmes.

Je me suis réveillé un peu en sursaut. Un bruit étrange qui semblait venir de partout et pas loin. Comme un grondement presque animal.
Un peu effrayé, je me suis redressé appuyé sur mes coudes. Pour voir, comprendre. Quel est ce bruit étrange ? Et puis, encore ce même bruit. Mais diffèrent.
J’ai compris. Je n’avais rien mangé depuis des heures. Et mon ventre qui résonnait contre l’écorce venait de me le rappeler.

Et j’ai vu. La lune.

Je crois que mes yeux m’ont joué un vilain tour. Comme si quelqu’un faisait pousser une tour de Pise dans les chutes du Niagara.
J’ai perdu beaucoup d’eau. Des larmes épaisses et chaudes qui voulaient absolument couler. J’ai bien essayé de les contenir. J’ai serré fort les paupières ! Mais, ça n’a pas suffi. Les larmes coulaient et coulaient et mes joues se mouillaient. J’ai ri quand elles ont glissé sur mon cou. J’ai eu un fou-rire. Dans la nuit, j’ai ri aux éclats en contemplant la plus belle chose que j’avais vue. La lune.
Il y a longtemps, j’ai voulu dessiner un sourire à la lune. Je venais de comprendre que c’était idiot. Comment dessiner un sourire à la lune ? C’est impossible. Il suffit de savoir bien la regarder pour savoir. La lune est un sourire. On ne peut pas dessiner un sourire à un sourire. Ce serait inutile. Et on pourrait le gâcher.

Je me suis retourné pour m’allonger sur le dos et voir… tout ! Je voulais tout voir, tout le ciel, toutes les étoiles qui le remplissaient comme un océan de couleurs qui brillent partout en vrac. Je les ai comptés ! Oh pas toutes… non, c’est impossible. Il y en a tant. Et j’ai compris ! Et j’ai joué à saute-mouton toute la nuit, jusqu’à tomber de fatigue, les yeux lourds et le regard comblé. Et puis des rêves plein la tête.
Mes tiroirs n’avaient plus besoin d’être remplis. Les jolies choses  étaient là, partout, sur la terre, et dans le ciel. Et perché sur ma branche, je me remplissais d’elles.  

Au matin, les premières lueurs m’ont réveillé et rendu encore plus heureux. Le soleil n’était pas parti ! Il était là, et il brillait ! Mes yeux pleuraient encore. Sans doute parce que j’étais ébloui.
Parfois, j’oublie que la terre est ronde.
C’est idiot quand on n’a pas de maman pour nous dire l’essentiel.

Je respirais fort, j’aspirais la vie, les odeurs, les lumières, le chant de mon ami l’oiseau sur la branche d’à côté, et puis le souffle du vent qui me décoiffait, et la chaleur du premier soleil, et les étoiles qui brillaient encore dans ma tête, les yeux plein d’étincelles, le regard apaisé. C’est à ce moment-là, que j’ai compris le sens du mot liberté. C’était ça, le miracle.

J’étais heureux.


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Les Ressacs
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MessageSujet: Re: Les tiroirs : le miracle [Pour qui trouvera les miettes de pain]   Les tiroirs : le miracle [Pour qui trouvera les miettes de pain] Icon_minitimeMer 23 Sep 2015 - 19:52

C'était une matinée comme une autre.

La créature plus complètement humaine régnait sans conteste sur son territoire, son monde même pourrait-on dire.
Elle avait décidé qu'il ferait beau, alors le soleil brillait dans un magnifique ciel bleu.

Elle répartie les feuilles mortes à sa convenance, anima quelques temps des poupées de mousse et brindilles.
Elle occupait ses journées ainsi, feignant de contrôler un monde à la fois inventé, imaginaire et réel dans une nature plutôt coriace et difficile au quotidien. Mais sans doute qu'elle y croyait dur comme fer.

C'était un moyen de survie, un échappatoire, une façon de combler la solitude, mais aussi un besoin de tout contrôler. Peut-être que dans une autre vie, elle aurait été la dictatrice implacable d'un grand pays.

Elle connaissait tellement bien son petit monde que chaque mouvement non-soumis à sa volonté était très vite repéré. Chaque brin d'herbe qui avait quitté son rang, chaque branche cassée... Elle savait aussi si c'était le vent ou la pluie, mais le vent ou la pluie, c'était elle.
Et c'est souvent comme ça que la nourriture lui arrivait entre les mains ou tombait dans un de ses pièges.

Quand son espace était perturbé, cela faisait comme une petite cloche dans sa tête. Elle observait, repérait, enquêtait jusqu'à ce que le mystère soit résolu. Elle détestait tellement le moindre petit changement.

Et aujourd'hui, quelqu'un avait semé des miettes de pain. Le pain elle ne connaissait pas. Après avoir mis la zone en quarantaine, elle étudia longuement la chose puis suivant tout un tas de procédures et d'analyses, elle finit par le toucher, le sentir, puis le gouter. C'était à la fois nouveau et connu, comme un lointain souvenir très flou. Elle trouva cela agréable quoique frustrant par sa taille et prit le deuxième, puis le troisième et ainsi de suite. le chemin fut long pour une courte distance.

Elle les mangea jusqu'à ce que...

Debout devant une ligne invisible, elle ne bougeait plus. A quelques pas, un autre bout de pain. A portée et pourtant si loin.

Elle suivit la ligne de miettes du regard, zigzaguant jusqu'au pied d'un grand arbre, dans cette même prairie où elle se trouvait.
Elle était très en colère qu'on ait osé déranger son univers mais elle avait aussi très envie de manger tout ce pain.

Elle restait plantée là, coincée par une barrière mental. Un dôme imaginaire.
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