Enfin ses mains se posent là où mon corps les réclament. Et pourtant, je ne peux empêcher une exclamation de surprise s'échapper de mes lèvres.
Surprise de quoi ? Que ses mains soient venues là, qu'un contact aussi simple puisse me faire autant vibrer ?
Encore une fois ma bouche trouve la sienne.
Je perds pied. Je veux tout en même temps, et je ne sais pas vraiment ce que je veux non plus.
Sa bouche ?
Ou alors son front.
Peut-être bien son épaule.

Une main glisse vers son ventre, l'autre sur la douce courbe de son épaule. Elles dérivent, vers les hanches, vers le dos. Elles s'accrochent, repartent, pour mieux revenir.

Et puis, tout à coup, je ne bouge plus, mon visage plaqué contre son torse. J'écoute. Je respire.
Je suis si bien.
Combien de temps avons-nous ?
Combien de temps avant que les souvenirs soient les seules choses que nous ayons ?
Avant la prochaine fois ?
Parce qu'il y aura une prochaine fois. Et une autre. Et encore une autre... Des tas d'autres. peu importe les gens dehors. Ils ne comptent plus.
Il y a juste Haakon. Le reste, je m'en fiche.

Je remonte vers son visage, traçant mon chemin par des baisers. Je me redresse un peu, m'appuie sur lui, passe une main dans ses cheveux.
Je cherche un appuie, un endroit qui ne se dérobe pas, qui me soutienne sans lui faire mal. Je bouge peut-être trop, mais je n'arrive plus à rester immobile. Je m'agite, emplie d'un désir à son égard si grand, trop grand. Inhabituel. Qui monte doucement depuis que je suis assise sur lui, et qu'il ravive sans cesse par ses caresses, ses baisers.

Une de mes mains est toujours perdue dans ses cheveux, elle y passe, encore et encore, sans se lasser, tandis que l'autre file au bas de son dos.

Et là ?
Plus bas...
Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle bouge et s'agite au dessus d'Haakon, si bien que la robe descend encore plus bas et laisse deviner l'étoffe de son sous-vêtements. D'une couleur claire et brodée de motifs fantaisie. Il s'empare d'un pli de la robe et le remonte pour le cacher.
Elle n'aura rien remarqué...

Depuis qu'elle est assise sur moi, l'immobilité doit la rendre folle.. Se dit-il à lui même.

Un sourire se dessine sur ses lèvres qu'il vient coller contre les siennes, entremêlant leur langue, lentement pour l'apaiser.
Puis il la saisit par la taille.
Sans prévenir il la soulève et la repose à côté de lui. En une fraction de seconde, elle se retrouve assisse contre le mur à ses côtés. La robe toujours sur ses hanches, il la regarde avec tendresse et se déplace pour venir se placer à califourchon au dessus d'elle, les genoux au sol de part et d'autre de ses jambes fines.

Il avait dorénavant une autre perspective sur le corps parfaitement dessiné de l'Insurgée.
Il avait une tête de plus qu'elle, sa bouche arrivant au niveau de son front qu'il embrassa en lui caressant les cheveux. Il se trouvait à quelques centimètres encore, d'avoir le même contact – peau contre peau – qu'ils avaient tantôt, mais ce n'était qu'une question de temps pour que le fossé ne se comble à nouveau.

Ses mains suivaient la route allant de ses épaules à ses poignets. Il s'en emparait ensuite pour venir les placer autour de son cou. Il voulait qu'elle l'enserre un peu plus, pour qu'ils retrouvent l'intimité qu'ils avaient instauré quand elle était sur lui.
Qu'importe où il se trouve, ou bien même la manière qu'ils auront de s'enlacer, il serait toujours apaisé.
C'est une chose sur laquelle il pouvait compter à présent. Lorsqu'il serait en mission, quand les balles siffleront, quand les cris incessants irriteront ses oreilles. Il n'aura plus à repenser ne serait-ce qu'un millième de seconde à la présence de Gwenaël.
Son parfum. Ses caresses.

Il lui sourit et se pencha en avant.
Une main plaquée sur le mur derrière elle, et l'autre caressant son dos nu jusqu'au creux de ses reins. Il s'avança et déposa une pluie de baisers sur sa peau, allant du cou au sommet d'un sein, dont il osa effleurer le téton du bout de la langue avant de le prendre en bouche.

Il ne veut plus de moi ? Plus de mes caresses, de mes baisers ?
Éperdue, je le regarde. Mais ses yeux m'apaisent, me disent autre chose. Et déjà il revient. Je lève le menton, me rends mieux compte à présent de ce que j'avais ressenti lorsque nous nous courions après. Il est grand, fort. Le sentiment d'être... D'être protégée me parvient. Il se dresse devant moi, de toute sa superbe, il m'entoure de son corps, comme un rempart contre le monde.
Exactement ce dont j'ai besoin.

Mes mains qu'il a porté autours de son cou se resserrent, il est mon prisonnier autant que je suis le sien. Peut-être un peu moins, mais je saurais le retenir.
Ce bref détachement a attisé la flamme qui brûle en moi. Comme si elle ne l'était déjà pas assez...

Tandis qu'une de mes mains restent sur sa nuque, pour l'empêcher de s'éloigner, pour garder le contact avec lui, l'autre repart à l'aventure le long de l'épaule d'abord. Elle en épouse le contours. Et la serre brusquement, en même temps que ma bouche s'ouvre sur une exclamation muette. Mon corps s'arque, se tend vers lui. Un frémissement s'empare de moi tandis que je me dis que c'est encore meilleur qu'avec ses pouces.
Comment fait-il pour savoir où toucher pour que mon souffle s'accélère, ou que mon corps frémisse, ou qu'un gémissement s'échappe de mes lèvres ?

Je le regarde, et glisse ma main vers son torse avant de partir vers son dos, et si je pouvais, moi aussi, avoir ce pouvoir sur lui ?
En descendant, je me rends compte que ma main peut enfin descendre plus bas, et un doux sourire étire mes lèvres. Il a du comprendre mon envie. Consciemment ou non.

J'hésite, passe mon doigt au dessus de la couture du jean, sur la peau. Je le fais aller et venir.
Puis ma main descend sur le jean, s'égare sur ses fesses. Va un peu plus bas encore, vers ses cuisses, mais remonte finalement, grandement intéressée.
Elle divague, s'égare, se perd dans une poche, ressort, palpe, caresse...
Revient sur la peau, remonte vers les omoplates.
Replonge.
Et, cette fois, mes doigts se glissent doucement sous le jean, parce que, là aussi, ya de la peau...

Quand elle balade ses mains sur une partie de son corps encore vierge de toutes caresses. Il est prit d'un frisson lorsque pour la première fois elle glisse son doigt sous la ceinture. Étonné de rencontrer sa main à cet endroit.
C'est doux, plaisant à en laisser s'exprimer un râle de plaisir.
Il remue son bassin en suivant ses mouvement. Vient se coller tout contre elle.
Puis s'éloigne pour mieux revenir.

Un coup d'électricité quand elle plonge finalement sa main directement sous le pantalon. Puis la chaleur de son corps se propageant tout autour de ses fesses. Il apprécie et veut lui transmettre cette sensation. La bouche toujours posée sur son sein, il appuie plus fort ses lèvres contre sa peau, taquine du bout de la langue, l'aspire par endroits.

Il s'avance ensuite un peu plus vers elle.
Ses genoux frottent sur le sol glacial d'un demi-pas.
A nouveau dans leur bulle, il enlève ses mains du mur et vient les poser sur les épaules de Gwenaël. Il relève la tête, relâchant le sein rougit par les succions, et repart embrasser l'autre. Ses mains redescendent le long de sa colonne en dessinant des vagues, sur toute la largeur du dos. Il finit par enserrer sa taille de guêpe.

Ce besoin de ne jamais la perdre le submerge encore.
Il remonte alors au creux de son cou, plante tendrement ses dents sur sa peau.
Puis apaise la morsure à la seconde du bout de sa langue.
A plusieurs reprises.

Il amène une de ses main sur la boucle de sa ceinture. Il tire sur l'extrémité et desserre son emprise autour de sa taille.
La pression qu'il ressentait s'était apaisée d'un coup. L'amplitude du vêtement était devenue plus grande, assez pour qu'elle puisse continuer son exploration aisément, d'après lui.
Et si besoin était, elle ne tarderait pas à lui ôter complètement.

Je l'écoute, je le sens. Je ne veux rien perdre de ce qu'il m'offre.
Je ne veux pas rater ces frissons qui le parcourent, tous ces petits bruits, qui font se rosirent mes joues, et me montre que ce que je fais, ça ne doit pas être si mal que ça. Un nouveau plaisir arrive, ou, du moins, je ne m'en étais pas rendue compte avant. J'aime ça, j'aime le voir apprécier mes caresses, les chercher, j'aime l'entendre exprimer son plaisir. C'est nouveau. Et c'est si fort...

Je ne sais plus quoi faire.
Il y a tant de nouvelles choses qui m'assaillent.

Un gémissement parvient à mes oreilles. C'est moi ? C'est moi qui gémit comme ça ? Si mes joues n'étaient pas déjà colorées par le plaisir qu'il me donne, elles le deviendraient, sous les délicieuses caresses que sa bouche m'offre.
Je veux m'échapper.
M'offrir plus encore à sa bouche.

Je ne savais pas. Je ne connaissais pas.

Ma tête tombe en arrière, pour lui présenter mieux encore mon cou. Les loups font comme ça, ils plantent leurs crocs dans le cou de leur victime, là où se trouve la plus grosse veine.
Mon loup...
Haakon...
C'est de plaisir que je vais mourir.

Le besoin de le sentir se fait plus fort encore, je me plaque contre lui.
Reste... reste...
Je crois que j'ai peur. Je ne veux pas qu'il parte. Et si tout ça, c'était juste un rêve ?
Reste avec moi...
Alors, pour être sûre, pour m'assurer à tout instant qu'il est bien là, je le touche. Partout. J'ai juste besoin de ça, de lui, de sa présence. Besoin de rien d'autre. Ça me suffit.

Ma main est toujours sur sa nuque. Elle a suivit son mouvement.
Il ne peut pas partir, je le tiens...
L'autre, soudain plus libre, se glisse, profite, s'arme d'audace. Elle a le droit ? S'il lui a laissé plus d'espace, ça doit sûrement vouloir dire oui... Alors elle ose, sous le jean, encore du tissus ?
Elle tâtonne.
Zone inconnue.
Elle remonte. C'est dangereux, l'inconnu...

Mon regard croise celui de Haakon. C'est plus vraiment un inconnu, c'est mon loup, mon Haakon.
Alors, doucement, elle redescend.
C'est pas une zone inconnue.
C'est Haakon.
Elle passe dans le jean, à nouveau, devine, y dessine des choses avec les doigts.
Et ma bouche revient chercher la sienne...

Elle ose s'engouffrer quitte à ne plus revenir à la surface.
Ses caresses se font plus précises. Elle marque du bout de ses ongles, la peau charnue sur laquelle elle se promène.
Il calque sa respiration sur les mouvements de sa poitrine qui vient appuyer contre lui.
Ses halètements deviennent plus réguliers.
Il les calme en l'embrassant. Sa langue parcoure à nouveau ses lèvres, sa bouche. Son torse se gonfle, se remplit d'air. De son air.

Il plie les genoux pour se mettre à sa hauteur.
Le jean se resserre alors autour de sa taille, ses cuisses. Les mains entreprenantes se retrouvent piégées un moment. Comme à l'intérieur d'un moule, il imaginait les empreintes que les doigts fins laisseraient sur sa peau, avant qu'elle ne les déplacent encore.
Pour l'explorer, et le pousser vers elle.

Il ferme les yeux et savoure. Tout ce qui lui avait toujours été interdit.
Pourquoi donc faisaient-ils ça ? Il ne comprenait pas.
La douceur qu'elle dégageait à travers ses caresses, ses baisers. Tout son être.
Cette nouvelle approche de l'autre.
…
Il priait pour que ce ne soit pas un rêve.
Il voulait rester. Encore un peu... A jamais.
Tout contre elle jusqu'à ce qu'ils soient rassasiés de leur corps. Si tant est que ce soit possible.
Non, il ne fallait pas le réveiller, pas tout de suite.

Gwenaël...

Ses mains reviennent sur son visage. De chaque côté de ses joues.
Délicatement il les frôle du bout des doigts et rouvre les yeux.
Sa respiration se coupe !
Elle était toujours là.
Un sourire sur les lèvres, son cœur s'accélère.
Il plaque ensuite les paumes contres ses tempes pour mieux la sentir.
Ses pouces dessinent le contours de ses yeux, tout doucement.
Il ne rêve pas !

Ses doigts se glissent dans ses cheveux, et s'y perdent volontairement.
Sa bouche vient embrasser son menton, continue sa course le long de sa mâchoire.
Il s'arrête et respire son odeur.
…
Ses lèvres viennent recouvrir une de ses oreilles.
De tous petits picots, avant de l'envelopper de sa bouche.
Son autre main glisse le long de son dos, et va se nicher tout en bas de ses reins.
Sous le tissu de la robe, une nouvelle barrière qu'il reconnaît.
Il glisse son index entre la peau et l'élastique du sous-vêtements et le parcoure...

J'ai pas pu empêcher le petit rire qui pétillait dans ma bouche d'en sortir.
Et puis, finalement, tant mieux si j'ai pas pu. Parce que je l'aime bien, ce rire. J'y mets ma joie, ma surprise. J'y mets tous les sentiments de passage. Tout ceux que je ne ressentirais peut-être jamais ? Qui sait ?
Mais non, il ne faut pas que je pense à ça. Pour le moment je suis heureuse, et rien ne viendra gâcher tout ça.

Pour m'amuser, j'agite mon bassin, comme pour me dérober à ses doigts. Je m'accroche à lui, et soulève les fesses, plaque mon ventre contre le sien.
J'esquive, donne mes lèvres à la place.
Les lui retire, les passe dans son cou, et murmure son prénom sur sa peau.
Une fois, encore une...
Juste pour moi.
Pour entendre son prénom à haute voix, pour le sentir frissonner, pour gouter à sa peau. Tout en même temps.

Mes yeux se lèvent vers les siens, je lui souris.
Ce dernier se fait un peu plus malicieux quand je passe mes doigts sous le dernier rempart qui se dresse entre sa peau et mes doigts.
Ils se glissent doucement.
Je dépose la paume de ma main à plat sur ses fesses et l'embrasse sur le nez.

De quoi d'autre pourrais-je bien avoir besoin à présent ?
A part lui ?
Je me mords la lèvre, et appuie mes mains sur son corps, pour le serrer contre moi. Fort.

Le jeu du chat et la souris les gagne encore.
D'une façon différente finalement, que celle à laquelle tout le monde pouvait s'attendre.
Il courait sur ses lèvres tandis qu'elle tournait la tête pour embrasser son cou. Elle plaquait ses seins contre lui et il s'en détachait pour mieux les agripper.

Leur caresses pudiques s'étaient transformées progressivement en longues promenades sur leur corps. Chaque centimètre de peau avait été franchi, embrassé, pincé, mordu.
Ils avaient dépassés leur frayeur.
Apprit à se connaître. Par delà le préjugé des classes dont ils appartenaient, ils se faisaient confiance.
Un autre code avait été instauré.
Le leur.
Ils s'appartenaient l'un à l'autre à partir de maintenant. La plus belle et douce des possessions qu'ils avaient connus jusque là.

Il riait avec elle, entre deux baisers.
Puis glisse ses mains le long des cuisses et les plaque contre les fesses qu'elle avait rehaussées.
Comme toujours, il lui sourit.
Heureux de s'être simplement trouvés en haut de cet immeuble délabré.
Seuls.

Et quoi que leur réserve l'avenir, ils se retrouveraient. Ils se l'étaient promis.
Sa tête lover contre la sienne, il l'embrasse longuement.
Il remonte ses bras et lui rend son étreinte.
Plus fort encore.