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Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)

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 Êtes-vous le chat ?

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Automate
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Gwenaël
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MessageSujet: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeSam 27 Mar 2010 - 14:30

Guillaume avait disparut, la place à côté de moi était vide, froide. Rapidement, je m'étais levée et avais regardé autours de moi. Où pouvait-il bien être allé ? La peur me tenaillait, et s'il m'avait abandonné ? Non, pas lui, pas Guillaume, il me l'avait promis, et il ne faisait pas beaucoup de promesses. Mais peut-on avoir confiance en quelqu'un qui ne fait pas ou peu de promesses ? Est-ce que cela le rend plus apte à les tenir ? Mais enfin, pourquoi Gui m'aurait-il menti ? Il ne l'avait jamais fait, et il ne le ferait jamais, j'en étais sûre.
Mais alors, pourquoi était-il parti sans prendre la peine de me réveiller ? Peut-être était-il juste allé au toilette. Pourtant, je sentais que ce ne pouvais pas être ça. Et puis, il n'y avait pas que son absence qui m'inquiétait, habituellement, je n'y faisais pas vraiment attention, toute concentrée que j'étais sur mon frère, mais là... Là, il n'était pas là, et comme mes yeux le cherchaient, j'étais bien obligée de me rendre compte que les lieux étaient vides de toute présence, en dehors de moi... Et ça, c'était tout sauf normal.

Y aurait-il eu une rafle ? Non, les cris m'auraient réveillé, Guillaume m'aurait réveillé. Et ceux du dessus ne m'auraient pas laissé là, ils m'auraient emmenée, ou tuée. Je ne sais pas. Quelque chose quoi...

Rapidement, je passe une petite robe élimée, je ne sais même plus depuis combien de temps je la porte, pas de chaussures, ça fait du bruit sur les pavés, et mes pieds ont l'habitude maintenant. Ce ne sont plus de petits pieds tout doux tout beaux, tout blancs...

A petits pas je m'éloigne de notre couche de fortune. Peu à peu, mon allure devient plus rapide, j'en cours presque. Où est-il ?

-Guilhem ?

Je cri, celui-ci résonne, me revient en pleine figure.
Personne.
Je suis seule.

Une idée me vient. Si personne n'est là, personne ne saura... Je peux... Juste un coup d'œil... Un petit...
Je tourne sur moi-même, ne bouge plus, ferme les yeux, écoute. Et n'entends rien d'autre que les bruits du caniveaux, des gouttes d'eau qui s'effilochent, et ma respiration...

Alors, je recommence à courir, je connais toutes les sorties, tous les recoins. Une drôle d'échelle, avec des barreaux en métal longe le mur, va se perdre là-haut, où la lumière n'éclaire que très peu. Je me mords la lèvre, vais-je oser ?

Une inspiration.
Une autre.
Et je monte.
Un barreau.
Un autre barreau.
Je ne les compte pas, j'arrive en haut, j'hésite, je pose une main à plat, et je pousse.
La lumière entre vivement, me blesse les yeux. Je m'habitue, regarde, et ne voit aucun pied. Je soulève un peu plus. Rien. Alors, rapidement, je sors de mon trou, replace la vieille plaque d'égout, passe une main sur ma robe, puis dans mes cheveux.

Le vent s'y glisse, je respire profondément. Je me sens bien. Mais il ne faut pas que je reste sans bouger longtemps. Un regard autours de moi, et je me faufile dans un de ces étranges immeubles. Ils sont toujours aussi vides que la dernière fois que je suis venue.

Je ferme les yeux, me mets en position, comme mon père m'a appris, un bras un peu en hauteur, main vers le sol, comme si je tenais l'épaule de quelqu'un, mon autre bras écarté, paume ouverte, attendant qu'une main si glisse. Je fredonne doucement un air entendu mainte et mainte fois.
Et je tourbillonne.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeSam 27 Mar 2010 - 15:04

Un, deux, trois,...., douze, treize, quato...
Haakon traversait la rue principale qui menait au chantier à grandes enjambées. Pas un bruit autour de lui. Comme si le nettoyage des lieux avait déjà eut lieu. Et pourtant pas la moindre goutte de sang sur le goudron gris, pas un seul cadavre d'habitude entassé les uns sur les autres. L'unique son qu'il pouvait entendre provenait de ses épaisses bottes de rangers qu'il comptait consciencieusement.
Vingt-trois, vingt-quatre, vingt-cinq, vingt-six...

Après la sieste obligatoire qu'imposait le Centre chaque fin d'après midi, pour que le corps converse le même rythme que le mental des soldats, Haakon avait été héliporté jusqu'à la zone morte, comme ils l'appelaient. En plein coeur du secteur industriel, là où plus personne n'osait s'aventurer.

Étrangement, il se retrouvait seul. Bien que la seule compagnie de son fidèle 45 semi-automatique lui suffise. Il scrutait à droite, à gauche, en haut des bâtiments. Pas la moindre présence d'Insurgés. L'angoisse du silence aurait pu le rendre fou si seulement il avait un jour ressenti de la peur. Bien loin de ce sentiment inutile il continuait le repérage des blocs de ciments.
Quarante-huit, quarante-neuf, cinquante, cinquante-et-un...

Au bout d'un moment il arriva devant l'immeuble le plus grand du chantier. Uniquement bâti de barres de fer et de plaques de verre, il dominait tous les autres. Plusieurs tôles de ferrailles étaient disposées dans des bennes en métal, là où les NOD "aimaient" empiler les tas de chair et de d'os qu'ils déchiquetaient.

Haakon sortit son arme et tira trois fois dans le container.
Après le vacarme des coups de feu à nouveau le silence.
La fin de journée s'annonçait longue pour le nouveau NOD...


Dernière édition par Haakon le Sam 27 Mar 2010 - 22:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeSam 27 Mar 2010 - 15:24

Un deux trois, un de trois, un de trois.
Une volte, une autre volte, et encore une autre.

Le sol dur en béton gris et triste devient un parquet bien ciré. Les mur s'égaient de couleurs pastelles. De grandes baies vitrées les trouent, amenant une douce clarté. Ma robe toute simple se transforme en robe de bal, mes cheveux sont soudain attachés en un haut et beau chignon. Mes mains sont douces, un brin de maquillage couvre mon visage, juste un peu, pas trop. A mes pieds, de jolis petits souliers, des comme je rêverais d'en avoir un jour, qui s'accordent à merveille à ma robe, et avec lesquels il est si bon de danser.

A mon bras, un cavalier, qui s'est incliné devant moi, et qui me fait à présent virevolter dans la salle, son sourire chaud illumine son visage. Son regard est posé sur moi, ne quitte pas un instant le mien. Il mène la danse, je le suis de bon cœur. La musique nous enveloppe.
Je me sens bien.

Et le rêve se brise, se déchire. Mon cavalier se craquèle, tombe en morceau devant moi. Mes cheveux retombe sur mes épaules, mes pieds sont à nouveau nus sur le sol en béton. Tout redevient gris, triste, sale.
A cause de trois détonations.
Qui brisent la douceur de mon rêve.
Me font me taire.
Me font peur.

Les gens du dessus savent que je suis là ? Pas déjà ?

Le cœur battant à mille à l'heure, je m'approche doucement d'une fenêtre sans carreau, me mord la lèvre, hésite. Vais-je me pencher ? Risquer de montrer que je suis là ? Si ça se trouve, les coups de feu, c'était pour quelqu'un d'autre.
Et si c'était pour Guillaume ?

Vite, je me penche.
Et le vois.

Mon cœur se serre, et je me recule précipitamment. Que faire ? Partir ? rester ici en attendant que lui s'en aille ? Après tout, j'étais ici la première ! Je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller.
Mais... Et s'il n'était pas seul ?

Je tourne en rond, je panique. Je ne dois pas. Alors je ferme les yeux, inspire, et expire longuement. Ça me calme un peu. Je passe une main tremblante dans mes cheveux.

Il faut que je sache s'il est seul ou non. Mais comment ? Je regarde autours de moi, mon regard se pose sur un bout de barre en fer. Si je la jette par la fenêtre, ensuite je cours, je vais à une autre fenêtre, je regarde en essayant de ne pas me faire remarquer.

S'il est seul, je cours.
S'ils sont plusieurs... Je cours aussi.

Je m'approche de la barre, me recule, hésite, fait un autre pas, m'arrête. C'est stupide, le meilleur moyen pour dire que je suis là. Mieux que de crier... Mais tant pis, je me lance, vite, avant de changer d'avis. Je prends la barre, la jette de toutes mes forces par la fenêtre, et cours loin d'ici.
Un étage, deux.
Vite.
Vite..
Je regarde par la fenêtre.
Où est-il ?
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeSam 27 Mar 2010 - 22:09

Il fit quelques pas en direction du container pour admirer les trous que les balles avaient fait dans le métal. Trois orifices, sans éclats, parfaitement découpés. Plus que quatre balles se dit-il en admirant son chef-d'œuvre. Il nettoya, à l'aide de son gant en cuir noir, le canon du 45 et le rangea dans son étui.

Longue journ...

Il sursauta et fit demi-tour.
Une barre de fer frappait violemment sur le sol de la rue, juste à quelques mètres de lui. Les yeux grands ouverts et la main toujours posée sur l'étui du pistolet, il observait l'objet métallique danser sur l'asphalte sur la propre musique clinquante qu'elle produisait en raclant ses bouts par terre.
Il n'était plus seul !

Instinctivement il leva les yeux au ciel. Pour que l'objet produise une telle sonorité on devait l'avoir jeté depuis un des immeubles. C'est ce genre de détails qu'on apprenait aux futurs NOD dans le Centre. Savoir identifier la source du danger pour être prêt à l'affronter sans perdre une seconde.
Quinze mètres, peut-être vingt ?
Immédiatement son regard ce posa sur l'immeuble le plus haut, également le plus délabré. Rien aux fenêtres, ni sur le toit. A moins que le lâche ne se soit caché par peur, comme tout bon Insurgé qui se respecte.

Il dégaina derechef le semi-automatique et s'avança vers l'édifice. Au passage il se baissa et saisit la barre de fer, la porta à son visage et prit une grande inspiration... Une odeur presque imperceptible lui titilla les narines. Un doux parfum de sueur. Celui d'une femme, à l'occurrence. Le sentiment de peur était si fort chez les traqués que même leur propre peau les trahissait, facilitant ainsi le travail aux NOD suffisamment entrainés.

Un, deux, trois, quatre...
Haakon frappa la barre sur le sol au grès de ses pas, puis la déposa calmement à terre quand il entra dans l'édifice. Le parfum de femme était beaucoup plus fort une fois à l'intérieur. Plus de doute maintenant, elle était piégée. Il grimpa les étages à pas de courses, enjambant les marches et tapotant son arme sur sa tête. S'il y avait bien un sentiment qu'il ressentait c'était surement l'impatience. Savoir que quelques étages plus haut se trouvait un rebelle sans pouvoir l'atteindre de suite et lui mettre une balle...

Il grimpa deux étages, trois peut-être bien, et s'arrêta au milieu d'un immense hall. Aucun doute, elle devait se trouver ici. Du moins avant de prendre la fuite. Il regarda à travers la fenêtre et aperçut en contre-bas le container criblés de balles. L'angle pour jeter la barre de fer était le bon, il le savait. Il resta un moment immobile. Perdu dans ses pensées l'espace d'un instant.

Je sais que tu es là ! Montres-toi !!

Le silence, encore et toujours. Pourtant, il pouvait imaginer l'accélération des battements du coeur de l'Insurgée, le stress qui lui serrait la gorge et ne voulait plus partir. Il passa sa main dans ses cheveux, se caressa la nuque et laissa retomber son bras le long de son corps. Sans le savoir il se tenait à l'endroit précis où elle dansait quelques minutes plus tôt. Il tapa du pied sur le sol en béton, impatient encore une fois. Trop...

Tu ne peux être que plus haut. Si tu ne viens pas j'arrive !

Il quitta la pièce et une fois revenu dans la cage d'escalier il posa un pied sur la première marche et regarda en l'air pour tenter de l'apercevoir.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeSam 27 Mar 2010 - 22:32

Une goutte de sueur glisse le long de ma tempe ; je ne prends pas la peine de l'ôter. Doucement, comme une chat, je me glisse vers l'une des fenêtres, je reste dans la semi-ombre et jette un regard en bas.
Ça y est !
Je le vois !

Je m'appuie contre le mur, ferme les yeux, et porte mon poing à ma bouche, pour ne pas crier. Qu'ai-je fait Guillaume ? Qu'ai-je fais ? Pourquoi n'ai-je pas simplement attendu ? Mon cœur bat au rythme de la barre de fer qu'il tape sur le sol.

Elle frappe, elle sonne
Un coup,
dans le ventre, qui m'assomme
Un deuxième coup,
je me pli en deux, petit bout d'homme
Un troisième coup,
j'ai besoin d'air,
Un quatrième coup,
je comprend enfin mon père...

Ce devait être dans ce genre de moment, où l'esprit divague, se tord comme mes boyaux, que les tremblements me font tomber au sol, que mon père créait ses plus beaux poèmes. Il a toujours eu un talent fou, poète déchiré, qui ne pouvait écrire qu'à moitié mort, la peur lui rongeant l'esprit, le rendant à moitié fou. Comme moi à cet instant précis.

Son cri résonne à mes oreilles, me ramène au présent. J'arrête de trembler, passe mes bras autours de mon ventre, fort, très fort, jusqu'à me faire mal. Tu sais que je suis là ? Bravo, dois-je t'applaudire ?Tu devrais plutôt me remercier de t'avoir signaler ma présence. Mais tu ne sais sûrement même pas comment on dit merci.

Je me relève, la mâchoire serrée, sourcils froncés. Tu m'as gâché mon moment de rêve. Les tiens m'ont gâché ma vie. Et tu voudrais que je me montre ? Que je te laisse me tuer, sans rien dire, rien faire ?

La peur m'excite, je ne le comprends pas, mais je m'en moque. La peur semble m'aider, je me redresse, fière, menton dressée. Viens, viens mon beau. Viens t'amuser. Je me dirige vers les escaliers, me penche pour le regarder monter.

-Viens !
Viens donc mon beau !
Viens t'amuser avec moi !


Et je rigole, d'un rire clair qui ne dur que quelques instants. Mais tu ne l'aimeras sûrement pas... Dommage, tu es le premier à l'entendre, mais tu t'en moques bien ? Mes cheveux noirs glissent sur mon épaule, se tendent vers lui. Tout mon être l'appelle. Viens donc ! Viens jouer avec moi !

Et je me recule rapidement, monte les marches avec une agilité acquise dans les sous-sols.
Je suis un chat.
Je suis un lynx.
Un lynx.
C'est beau un lynx.

Et en montant, je me mets à fredonner une petite chanson, comme le joueur de flute attirant à lui les enfants, je veux attirer à moi cet homme, lui montrer que tout n'est pas facile.

Alors je grimpe, comme un lynx, sans bruit, avec agilité, je grimpe sur le toit.
Et ensuite je serais aigle ! Je volerais de toit en toit ! Pour disparaitre à nouveau dans un immeuble.

Viens, viens jouer avec moi.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeLun 29 Mar 2010 - 0:06

On y est ! Pensa-t'il.

Le face à face tant attendu venait d'avoir lieu. Un étage d'écart entre les deux individus, et pourtant pour la première fois ils pouvaient juger l'un de l'autre. Il apercevait maintenant sa silhouette penchée en avant sur la rambarde.

L'expression de son visage se voulait dure, on pouvait néanmoins deviner un sourire forcé, entre moquerie et méfiance, se dessiner timidement. Ses longs cheveux recouvraient ses épaules et cachaient sa poitrine, tandis que ses mains tremblantes s'agrippaient aux barreaux de fer. Tout semblait s'être figer pour laisser à Haakon le temps de bien graver en mémoire les traits de la beauté fatale.

Elle était réelle. Et elle devait mourir.

Rapidement il leva son bras armé en l'air et tira un coup de feu. Celui-ci ricocha entre les barreaux sans la toucher, mais le sifflement que produisait la balle en pénétrant l'air fit sourire le NOD.

D'autres sons le marquèrent tout particulièrement. Celui de sa voix, énergique et féminine à la fois, ainsi que la sonorité de son rire, pure et cristalline, émit d'une manière presque diabolique. A tel point qu'un courant lui parcourut l'échine, faisant naître en lui une sensation qu'il ne pouvait en aucun cas expérimenter au Centre.

Face à l'ennemi, plus rien n'était comme dans les salles de simulation.

On ne s'amuse pas de toi. Tu le comprendras bien assez vite !

Puis ce fût le moment du quadrille. S'observant chacun leur tour, ils grimpèrent les étages au même rythme. Il ne fallait pas être en retard, ni prendre trop d'avance. Le but étant d'étudier les mouvements de l'autre pour savoir ou placer une attaque le moment venu.

Plus que trois balles. Se dit-il tout en posant un pieds devant l'autre.
Réflexion faite, il lui aurait fallu un peu plus que son bien-aimé semi-automatique.

Elle bougeait tel un félin et ne faisait pratiquement plus aucun bruit, excepté la mélodie qu'elle fredonnait. La seule trace forte qui restait d'elle était olfactive. Haakon prenait de grandes inspirations à chaque pas pour s'en imprégner car il fallait bien le dire cette odeur était bien différente que celle des corps en décomposition qu'il avait l'habitude de croiser.

Puis elle s'atténua quand il arriva sur le toit de l'immeuble. Là où on aura pu s'attendre à des couches de graviers et un bac à eau en cas d'inondations, on ne trouvait que des lignes de peinture :jaunes, rouges, bleues et blanches.
Des lignes oui, mais plus de traces de la jeune rebelle.

L'impatience gagna à nouveau le NOD qui tapait son arme contre sa cuisse. Elle avait été si près. Impossible qu'elle soit partie aussi vite ! Il s'avança jusqu'à un rebord et l'aperçut de l'autre côté, sur le toit de l'immeuble suivant.
Un sourire de plus sur le visage d'Haakon, puis il rangea l'arme dans son fourreau en prenant un peu d'élan.

Décidément, tu as de la ressource. J'aime ça chez une proie !

Il sauta...
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeLun 29 Mar 2010 - 8:06

Combien a-t-il de balles ?
D'armes ?
Peut-il me tuer avec seulement ses mains ?
Sait-il sourire pour autre chose que le son de son arme ?
Veut-il danser avec moi ?
Entend-il la petite chanson qui résonne ou bien est-elle uniquement dans ma tête ?
Le ciel a-t-il toujours cette teinte ?
Comment serait-il bientôt, lorsque le soleil se couchera ?

Je cours, à grandes enjambées, prenant garde à ma respiration. J'ai l'impression d'avoir couru toute ma vie. Dès que j'ai su tenir sur mes pieds on m'a appris à courir, pour sauver sa peau. Courir et vivre. Deux mots qui ont la même signification pour moi. J'ai toujours couru, dans les égouts, faisant la course avec mon frère. Il courait plus vite que moi au début, mais ce qu'il gagnait par ses grandes jambes et sa force, je le compensais par mon agilité, ma finesse, qui me permettait de me faufiler où je le voulais, et, je dois l'avouer, de tricher parfois en prenant un raccourci que j'avais découvert. Ce que je préférais, c'était courir le plus vite possible en ligne droite, ne regarder ni à gauche ni à droite, comme si on ne voulait qu'aller là-bas, tout droit, tout au bout.
Et, au dernier moment, déraper en tournant, parfois rouler bouler, se remettre sur ses jambes à toute vitesse, et partir en souriant, pendant que mon frère perdait du temps à revenir sur ses pas.

Je connais ce toit, j'y suis déjà venu, mais de nuit. Les pièces en dessous sont plus intéressantes, elles ont des formes qui me plaisent, comme un labyrinthe. Elles sont toutes ouvertes les unes sur les autres, avec au milieu une pièce un peu plus grande avec quatre gros piliers au milieu. A quoi aurait-elle servit ?
Tout ce que je sais, c'est qu'à moi, elle va m'aider. M'aider à vivre.
Je l'espère.

Je me précipite vers la porte. Jamais fermée. Ont-elles seulement une clé ? Je l'entrouvre, m'y glisse, jette un regard en arrière. Puis me précipite dans les escaliers. L'observation, se sera pour plus tard, j'aurais le temps.
Mes sourcils se froncent d'eux même, le temps ? Le temps de l'observer ? Mais allons, pourquoi réagirait-il comme je l'attends ? Mais... Tout de même, je voudrais bien savoir quelques petites choses...

Peut-être que si je joue finement, réussirais-je à satisfaire un peu ma curiosité ?

La partie risque d'être serrée, mais il ne doit pas gagner.

Je descends les marches, puis décide de me laisser glisser sur le rebord. Cela va plus vite, ça calme ma respiration, me laisse un peu de temps pour réfléchir. Je joue un jeu dangereux, je le sens bien, mais j'ai l'étrange besoin de le regarder. Regarder ces autres qui vivent différemment de nous. Qui nous traquent. J'ai besoin de comprendre. Sont-ils différent ? Jusque là, il me semble tout à fait normal. Peut-être même sommes nous pareils. Sur le plan physique.

Enfin j'arrive.
Les salles les plus au nord sont presque complètement sombres, tandis que celles au sud sont éclairées de mille feux par le soleil bas de fin d'après-midi. Combien de temps reste-t-il avant qu'il me tombe ?

J'en détourne le regard, et me poste au milieu de la salle.
Je l'attends.
Et quand il m'aura vu, j'irais me cacher dans une de ces salles. Je ne sais pas encore laquelle.

Pour le moment, ce n'est qu'un flot de questions qui se bouscule dans ma tête.

Comment vous appelez-vous ?
Savez-vous lire ?
Avez-vous des amis ?
Comment est la vie ici ?
Connaissez-vous de la musique ?
Avez-vous déjà embrassé ?
Où sont les fleurs, les papillons, les cerf-volants et les bonbons de mille couleurs ?
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Haakon
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeLun 29 Mar 2010 - 11:36

Il atterrit sur le second toit en posant un genoux à terre. Comme on lui avait apprit au Centre. Ces cascades il ne les connaissait que trop. Chaque jours ils les répétaient dans les salles d'entrainements. Bien sur la hauteur des sauts et la matière des sols pour la réception étaient différents, mais la mécanique était là. Toujours identique, sans surprise, comme il aimait.

Elle ne resta pas plus, qu'il lui fallu le temps pour se relever et déjà elle se mit à courir vers la porte au milieu du bâtiment pour rejoindre la cage d'escalier centrale. Elle aimait fuir ! Peut-être n'avait-elle jamais fait que cela ?
Haakon lui resta immobile. Il aurait voulu se précipiter sur elle, se trouver assez près d'elle pour essayer son pouvoir. Fonctionnerait-il ? C'était autre chose. Elle était doué pour prendre la fuite et provoquer, mais est-ce que son esprit était assez dur pour se battre contre lui ?

Il l'observait s'éloigner de dos, ses cheveux flottants dans le vent, les plis sur sa robe laissant deviner ses formes, les rayons du soleil couchant se refléter sur sa peau blanche. Peut-être qu'il ne devrait pas la tuer finalement ? D'ailleurs est-ce qu'il lui resterait assez de balles, si la traque durait plus longtemps ? Le Centre possédait plusieurs pièces de détention, des endroits où étaient gardé les rebelles les plus difficiles à piéger, pour ensuite les interroger et en apprendre plus sur leurs habitudes, leur repères...

Elle n'était plus là. Perdu dans ses pensées il ne l'avait pas vu ouvrir la porte, ni se faufiler à l'intérieur. Un moment d'égarement dont il était rarement sujet, exception faite des traques où il se retrouvait seul. Il porta ses mains à sa ceinture et fouilla les petites poches qui la composait. Dans l'une d'elle se trouvait des projectiles semblable à ceux qu'utilisaient les samurais japonais. Dans une autre il y avait un émetteur de position. Un petit boitier noir avec un bouton rouge en son centre. En cas d'isolement, le NOD pouvait ainsi prévenir sa brigade pour du renfort. Il scruta son boitier un moment puis le rangea sans y toucher. Elle était seule. Une jeune femme seule ne pouvait pas être un danger ?

Il enleva ses gants noir qu'il mit dans une de ses poches et avança tranquillement vers la porte entrouverte. Il la poussa complètement jusqu'à la frapper contre le mur opposé et fit ses premiers pas dans le couloir puis l'escalier. Tout était sombre, bien plus qu'à l'extérieur. Néanmoins il y avait assez de lumière pour distinguer les formes, les contours des pièces, mais toujours pas de beauté fatale.
Il s'enfonça dans l'immeuble et arriva dans un long couloir gris qu'il emprunta devinant qu'elle se trouverait à l'autre extrémité. Son odeur revenait à ses narines, bien qu'il ne puisse toujours pas la décrire. Il arriva au bout du couloir qui s'élargissait en un immense hall.
Haakon sourit.
Elle était là.
Se tenant au milieu du carré formé par les quatre piliers. Elle jouait avec lui mais elle ne le connaissait pas. Il s'agenouilla par terre et posa les mains, paumes vers le haut, sur ses cuisses. Il ne cessa de la fixer, prenant de grandes respirations, écoutant son coeur battre dans sa poitrine. Quelques dizaine de secondes lui suffirent.
Son visage se crispa.
Il n'avait aucun contrôle sur elle. Son pouvoir ne lui serait d'aucune utilité il en était maintenant sur. Malgré ses apparences, elle avait un esprit fort et résistant à toutes entraves psychiques. Il se frotta ensuite les genoux et serra les poings.

J'ai décidé de ne pas te tuer.
J'ai d'autres projets en ce qui te concerne...
Tu es chanceuse !


Il se releva et lui sourit. Il regarda ensuite à droite, à gauche. D'autres couloirs menant vers d'autres pièces. Comme la salle d'entrainement n°18. Pensa t'il. Il prit dans la poche de sa ceinture un des shuriken et le lança au pieds de l'Insurgée.

Tu es prête à jouer ?

Il courut vers la gauche et emprunta un des nombreux couloirs.
L'immeuble était un terrain de chasse idéal. Et la proie était parfaite.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMar 30 Mar 2010 - 8:06

Je le voulais, vraiment, mais je n'ai pas pu. Il ne semblait rien vouloir me faire pour le moment, et n'avait plus son arme à la main. Ce qui ne voulait pas dire qu'il n'en avait pas d'autres... Et puis, tant qu'à faire qu'il soit immobile, autant me rassasier. Il avait un beau visage, un peu trop dur, mais pas déplaisant. Surtout avec un sourire. Combien de fois l'avais-je fait sourire aujourd'hui ? Il me semblait que c'était le deuxième que je voyais, aurais-je du m'en inquiéter ?

Et là, que fait-il ? Je ne bouge pas, un homme à genoux peut-il être dangereux ? A cette distance qui plus est.

Mes yeux restèrent plantés dans les siens, ne pouvant se poser ailleurs. Que fait-il donc ? Pourquoi me fixe-t-il avec tant d'intensité ? Attend-il quelque chose ? C'est une chose de vouloir se sauver, s'en est une autre de ne pouvoir le faire. J'ouvre la bouche, mais aucun mot n'en sort. Finalement, je crois que je préfère Guillaume, moins dangereux, d'une attractivité moins forte sur moi.
Autant être franche avec moi-même, si je ne suis pas partie sans bruit quand je le pouvais, si j'ai lancé cette barre, si je l'ai attendu, si je me suis postée ici, c'est pour pouvoir profiter encore un peu de lui, avec ou sans son aval. J'aurais du mieux écouter les anciens, mieux apprendre à connaitre l'ennemi, car ce doit être une ruse, cette beauté, cette attractive qu'il exerce sur moi, et qui me ferait avancer alors que je dois reculer.
Ou peut-être le gout de la nouveauté, moi qui n'ai jamais connu que Guillaume.

Et quand son visage se crispe, je me dis que je m'avancerais bien, passer ma main sur ses joues, son front, mon doigt sur son nez, sur ses lèvres, pour le décrisper. Mais je ne bouge pas, regarder, pas toucher. Comme toujours. Rêver, pas agir. Surtout avec lui.
Je me mordille les lèvres en l'entendant parler, et me promet que, si je m'en sors, j'irais voir d'autres hommes que Guillaume, pour atténuer le charme de celui-ci. Je suis dépassée, j'ai presque peur de ce qu'il pourrait me faire, mais pas, comme je m'y attendais, peur de sa violence, peur du reste. Même sa voix me fait vibrer ! Il faut que je me protège, que je me crée une armure, contre lui, contre tout son être.
Ou que tu profites me murmure une petite voix insidieuse.
Tait-toi !

Je serre les poings et me refuse à laisser une partie de mon esprit prendre de travers ses propos. J'imagine très bien mon père, s'il le savait. Il aurait haussé les épaules, d'un air désabusé, et aurait dit "c'est la nature".

Encore un sourire.
Je vacille.

Pense à Guillaume, pense à Guillaume. Il n'est qu'un NOD, ne pense à rien d'autre. Un NOD.
Un instant, mes épaules se relâchent, un soupir s'échappe. Moi qui n'avait jamais été intéressée par qui que se soit, voilà qu'il fallait que je me sente attirer par un NOD. Un NOD bon sang !
Les choses sont mal faites...

Et quand il lance quelque chose à mes pieds, je ne bouge pas, même pas un sursaut de recul, j'aurais du, mais je ne me suis pas encore reprise. Je ferme les yeux. Et chasse Guillaume de mes pensées. Ne reste que le NOD, et moi.

Un coup d'oeil au sol, je me baisse, attrape prestement ce qu'il m'a lancé et me redresse. Un coup d'œil vers lui qui s'éloigne, vers ce que j'ai dans la main.

Je suis prête à jouer, même si je ne sais pas trop qu'elles sont tes règles. Au moins, je sais que tu ne me tueras pas, mais ce n'est pas forcément mieux. Mais, je vais aussi jouer avec mes règles à moi.
Un sourire étire mes lèvres. J'ai hâte.
Sans me presser, je me dirige contre le mur opposé, loin de l'endroit où il est entré. Je m'y adosse, ferme les yeux, écoute. Sûrement que là, ses bottes ne feront plus de bruit. Mais je crois que j'ai trouvé mieux pour savoir où il est. Bien mieux.
Autant laisser le plaisir s'ajouter à notre petit jeu.

-Je m'appelle Gwenaël, et toi ?
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMar 30 Mar 2010 - 14:41

Qu'est ce qui n'allait pas chez lui ?

Inspiration.
Haakon se trouvait dans une autre pièce. Il s'adossa contre un des murs, plaça ses mains sur le béton froid et se laissa descendre tout du long. La luminosité était la même que dans la précédente, à la seule différence de la clarté que dégageait l'Insurgée. Sans qu'il ne sache comment, la présence de la jeune femme ne le laissait pas indifférent.

Expiration.
Son comportement, les inspecteurs du Centre ne l'auraient pas tolérer. Tout aurait déjà du être fini depuis longtemps. Une balle parfaitement plantée entre les yeux de la rebelles ! Voilà ce qui était raisonnable. A l'inverse, le NOD se laissait distraire, entamait une conversation avec l'ennemi et pire encore, il se débarrassait d'armes susceptibles de l'aider à en découdre.

Inspiration.
Quelque chose en elle le perturbait. Il ferma les yeux un instant et se remémora son enfance, tout juste un an avant que sa mère ne soit tuée par un groupe rebelles. Il ne connaissait pas encore les enclaves du Centre et se laissait bercer par les doux chants et le parfum de rose de celle-ci.
Longue expiration.

"-Je m'appelle Gwenaël, et toi ?"

Son souffle se coupa. Il sentit également son cœur battre plus fort, même de manière imperceptible. Il serra les poings, incapable de comprendre ce qui se passait ! Jamais il n'avait pu ressentir quoique ce soit depuis son internement au Centre. Il était pourtant le meilleur de sa promotion, capable d'égorger des vieillard et brûler des enfants !
Qu'est-ce qui avait changé aujourd'hui ?
Le son de sa voix le laissait de marbre, non pas qu'il ne ressente rien, mais plutôt qu'il ne pouvait plus penser correctement comme il en avait l'habitude,
S'il était parti du hall c'était pour qu'elle ait une chance de fuir. Qu'ainsi son instinct ne prenne pas le dessus, pour ne pas qu'il ne soit obligé de la tuer !
Au lieu de ça elle ne bougeait pas. Elle entamait par la même occasion la conversation. Pourquoi donc ? Qu'est-ce qui l'a poussait à rester...
Si c'était là son jeu, alors il était cruel.

Inspiration.
Il ne fallait pas lui répondre. Ne pas entrer dans son jeu de manipulation. Elle était forte mentalement et son agissement ne pouvait être qu'une ruse. L'étourdir pendant que son groupe d'Insurgés envahit l'immeuble et le prenne de revers ! Il connaissait leur méthodes, et bien qu'elle ne montre aucunes de ces facettes, il savait aussi qu'il fallait être prudent.

Expiration.
Il se leva sans faire de bruit et avança dans la pièce lugubre. Il emprunta un second couloir qui contournait le grand hall et se trouva juste derrière le mur où la beauté fatale s'était adossée. Il pouvait entendre sa respiration à travers la paroi de ciment, tel du gibier prit de court voyant le chasseur poindre au bout de la foret.

Il entendit une autre voix, intérieure cette fois ci. Celle de son instructeur d'attaques stratégiques au Centre.
"Ne perds pas de vue que celui qui chasse doit toujours avoir un coup d'avance sur sa proie. Les rebelles ne sont pas si malins, ils se laissent éconduire par leur sentiments et c'est ce qui les trahit. Toi en revanche, tu maitrises tes émotions et tu sauras quelles décisions prendre le moment venu."
Haakon ferma les yeux quelques secondes. Quand il les ouvrit, il avait comprit que ce temps d'instruction était bien loin.

Haakon...
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMar 30 Mar 2010 - 20:06

Aussitôt la question posée que je me la reproche. Il faut que je garde une certaine distance avec lui, qu'il ne soit pour moi que le NOD. Un NOD parmi tant d'autre. Même si ces propos me semblent hypocrites. Un NOD parmi tant d'autres ? Sottise, il sera toujours Le NOD, celui qui, en quelques instant, m'aura appris que je ne savait rien de la vie. Alors qu'il voulait me tuer, quel paradoxe... Mais c'est déjà trop. Il n'aurait du être qu'un ennemi, un de ceux que je dois haïr. Alors, en plus, lui demander son prénom, c'est lui donner une importance. Qu'il ne doit pas avoir. Un ennemi, c'est un ennemi, juste un ennemi.
Et un prénom...
C'est un premier pas vers l'autre.

Mais il ne répondra pas. Je me le répète, il ne me répondra pas, c'est un NOD, un NOD ne parle pas aux insurgés. Un NOD tue les insurgés.

Et pourtant...
Un instant je cesse de respirer.
Si près...
Je le sens si près.

Ne t'emballe pas, ne t'emballe pas. Je serre les poings, oubliant le shuriken qui se trouve dans l'un d'eux. J'essaie de me contrôler, mais c'est trop tard. Ma raison vacille. Pourquoi m'a-t-il répondu ? Ne pouvait-il pas laisser entre nous cette barrière que j'avais franchie par imprudence ? Pourquoi vouloir la franchir aussi ? Je suis coupée en deux, une part de moi-même jubile à l'idée qu'il ne soit plus qu'un simple NOD, mais un être sur lequel je pourrais à présent apposer un prénom. Mais je suis aussi dévastée. J'aurais du garder mes distances, c'est ce qu'il faut toujours faire, en n'importe qu'elle circonstance, se tenir loin des autres, ne pas leur parler, ou peu. Et encore moins à un homme comme lui, qui peut me broyer si facilement.

C'est alors que la douleur se rappelle à moi, se propageant dans mon bras, le faisant trembler. En poussant un cri de douleur, je lâche le shuriken, qui tombe au sol. Je contemple la paume de ma main, où le sang commence à perler. Me mordant la lèvre, je ramasse rapidement ce que j'ai fait tomber de mon autre main, prenant garde à ne pas me faire mal et je me mets à courir vers la pièce opposée, loin de lui, pour qu'il ne profite pas de ma faiblesse.
Je ne sais pas trop pourquoi j'ai ramassé le shuriken, pourtant il est toujours entre mes doigts tremblants.

Dans un coin de la nouvelle pièce, je regarde ma main. Une grimace tord mon visage. je n'ai même pas de quoi me faire un bandage, à part en déchirant ma robe, mais, même si celle-ci est vieille, je n'ai pas le cœur à l'abimer.
Comment faire à présent ? Comment survivre ? Si je m'enfuie, il n'aura qu'à suivre les goutes de sang qui ne manqueront pas de tomber au sol. Je me sens si stupide à présent, mourir pour avoir voulut ne serait-ce qu'une fois profiter de cette étrange sensation, de ces frissons qui courent sur ma peau quand je le regarde, ou que je l'entends parler.

Mais je ne mourais pas sans rien faire. S'il veut me tuer, qu'il me tue, mais il ne le fera pas facilement.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMar 30 Mar 2010 - 22:30

Gwenaël.

Aussi loin qu'il puisse remonter dans sa mémoire, c'était la première fois qu'il entendait ce prénom. Il lui était plaisant, du moins il le pensait. Un savant mélange de voyelles et de consonnes. A la fois rude et sensuel, au contraire du sien à la sonorité strictement gutturale. Est-ce qu'elle le trouvait beau ? Pourquoi voulait-elle le connaître ? Comme un message subliminal, son cerveau lui répétait le prénom, un message ancré dans son esprit. Gwenaël... Gwenaë..

Soudain un cri vint rompre cette symphonie mentale et sorti Haakon de sa torpeur.
Puis le tintement d'un objet métallique tombé au sol.
Il aurait voulu passer de l'autre côté, mais il resta figé sur place. Elle serait peut-être sur ses garde le Shuriken à une main et n'attendait que sa venue pour lui trancher la gorge ! Cette Insurgée - Gwenaël - était beaucoup plus maline que les autres. C'est ce que sa raison lui dictait depuis le début, et pourtant il mourrait d'envie de courir vers elle, la revoir, l'étreind...

NON ! Il frappa sa tête contre le mur pour s'ôter cette pensée. Il ne pouvait pas. Elle n'était qu'un parasite de la société et son devoir, en tant que Défenseur de l'Ordre de Novlangue, était de l'éradiquer ! Et non de ...

Il dégaina son fidèle 45 semi-auto, d'un geste rapide et précis se retourna pour lui faire face. Le flingue pointé droit devant lui, il tira en gardant les yeux clos, sachant que lorsqu'il les rouvrait elle serait allongée par terre, inerte. Mais au lieu de ça le sifflement de la balle vint mourir enfoncée dans le mur frontal. Plus que deux balles. Elle - Gwenaël - n'était déjà plus là. Il baissa la tête par désespoir de l'avoir encore raté et aperçut sur le sol les tâches rouge. Aussitôt son visage se déforma.

Il se pencha et passa son index sur les gouttes de sang à ses pieds.
Instinctivement il le porta à ses lèvres et le goutta.
Ses yeux se dilatèrent comme s'il s'agissait d'une drogue. Cette saveur il la connaissait déjà. Au Centre il était habituel dès les premières années de faire boire aux NOD le sang de leur victime. Par petites doses bien entendu, mais à rythme régulier, afin qu'ils n'oublient jamais son odeur, son goût si particulier. Plus tard ils sauraient le repérer à des kilomètres à la ronde et ceci déclencherait leur instincts les plus meurtriers.

Sa respiration s'accéléra.
Les veines de son cou gonflaient.
Il serra les poings et se tourna dans la direction où elle – Gwenaël - s'était enfuie !
Il était devenu aveugle et sourd, guidé uniquement par son flair, et les gouttes de sang disséminées un peu partout sur le béton gris. Dans peu de temps il se retrouverait à nouveau devant elle et cette fois serait la bonne.

Un NOD et une Insurgée, l'issue était fatale...
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMer 31 Mar 2010 - 14:10

Je lève le Shuriken devant mes yeux et le regarde attentivement. Qu'en faire ? Si je le garde avec moi, je risque de me blesser à nouveau. Et je ne pourrais pas non plus vraiment me servir de ma main. Je ne sais pas lancer ce genre de chose, et pour le blesser comme je me suis blessée à la main, il faudrait que je l'approche plus. Mais je doute pouvoir arriver à lui faire du mal, une fois proche. Car, soit il m'aura déjà tué, ou m'empêchera de l'attaquer, je ne doute pas qu'il soit plus fort que moi. Soi je ne pourrais pas le blesser, pour une autre raison, qui me donne envie de fuir. Et si, une fois près de lui, je me retrouvais, comme une idiote, à ne plus pouvoir bouger, juste à le regarder. J'en serais sans doute capable, et c'est ça qui me fait le plus peur. Non pas qu'il me fasse du mal, mais qu'une fois près de lui, je ne sois plus capable de faire quoi que se soit, troublée par sa présence.

J'ai eu de la chance, c'est ma main droite qui saigne. Si je sors d'ici, je pourrais toujours écrire. je m'y vois déjà, dans les bas-fond, écrivant son prénom, ou me le murmurant. Juste pour moi. Mon secret. Un secret dangereux, si je leur disais, aux autres, que j'ai croisé un NOD, que je lui ai survécu, et que, par dessus tout, il me plait... Il verrait sûrement en moi une traitresse.

Et ce Shuriken aussi. Je l'emporterais, je le conserverais avec moi, en souvenir. Un bout de lui à défaut d'avoir plus. Un souvenir, juste ça. Mais c'est déjà beaucoup les souvenirs. Alors je prends quand même.

Mais pour le moment, je ne peux le garder, sinon je ne le tiendrais plus jamais dans ma main, car il me tuera facilement. Alors je me dirige vers une fenêtre, le cache comme je peux. Puis je pose ma main droite à plat sur le mur à côté, ne pouvant retenir une grimace. Lorsque je l'hôte, la trace rouge de ma main s'y affiche. Au moins je pourrais revenir, plus tard, le chercher, me prouver que je n'ai pas rêvé, si je m'en sors.

Ensuite, je quitte la pièce par la porte de gauche, en traverse une autre, et regarde par la porte menant à la salle principale, pour voir où il se trouve. Je sais qu'il a bougé, je sais aussi qu'il a tiré. Encore. Combien de balles à présent ? Trois alors qu'il ne savait pas que j'étais là. Une dans l'escalier. Une autre là. Cinq. Et en tout, combien en a-t-il ?
S'il doit me tirer dessus, je préfèrerais qu'il le fasse bien en face de moi, que je puisse voir son visage une dernière fois avant me mourir.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMer 31 Mar 2010 - 15:23

Les traces de sang qu'il suivait étaient de moins en moins nombreuses. Elle avait sans doute guérit sa plaie, tout du moins mit un bandage pour éviter l'hémorragie. Tout cela ne faisait pas l'affaire du NOD, bien qu'il était habitué à bien moins d'indices de la part des indésirable qu'il traquait. Il y a deux ans il poursuivait le chef de la milice souterraine dont le réseau avait été démantelé par une taupe. Ce dernier le traina jusqu'aux limites du continent, la traque dura en tout et pour tout vingt-quatre jours.

Haakon ne se souvenait plus de son prénom, malgré qu'il ait lu son dossier une bonne dizaine de fois. L'individu était plutôt bien bâti, mesurant un bon mètre quatre-vingt dix pour quatre-vingt huit kilos. Une brave bête comme l'appelait sa brigade. Il connaissait les bas-fonds de Novlangue sur le bout des doigts et savait dans quels coins il pouvait s'abriter durant la nuit sans attirer son attention.
Ce qui était différent cette fois-ci, c'est qu'Haakon se trouvait isolé... L'autre fois il avait pu compter sur l'aide des membres des quartiers Nord pour couvrir le terrain. Certes, la rebelle se trouvait aujourd'hui dans un simple immeuble délabré, mais si elle – Gwenaël - avait réussie à se soigner elle serait surement capable d'en sortir et se fondre parmi les Orthodoxes. Et là tout serait fini, d'une manière qui ne conviendrait pas au grand ténébreux.

Il courra dans un énième couloir en quittant la pièce dans laquelle il était, tourna à droite, et arriva devant l'encadrement sans porte d'une autre des pièces de l'immeuble. Il y avait une fenêtre dans celle-ci. Il pouvait d'ailleurs noter que la nuit commençait à tomber gentiment au dehors. Il ne fallait pas que cette chasse se prolonge, sans quoi la visibilité en serait impossible sans sa torche... Il grimaça car ce n'était pas le plus important dans l'immédiat. C'était les munitions qui lui manquerait bientôt. Il lui fallait trouver une autre arme et le plus vite possible !

Profitant de la lumière de l'extérieur il observa la pièce de fond en comble. Il souleva de grandes surfaces de contre-plaqué amoncelées les unes sur les autres, déchira des toiles de plastiques qui cachaient des pots de peinture en métal.
Rien de bien utile.
Il expira, dépité par le peu de chose qu'il pouvait y avoir dans cette fichue pièce et jeta à nouveau un œil à travers la fenêtre.
Ses yeux s'écarquillèrent quand il aperçut du sang contre le mur, tout près. Il s'avança rapidement, oubliant ce qu'il recherchait et respira le sang frais. Une forme de main se présenta à lui, sa main à elle. Le sang dégoulinait encore sur la paroi, allongeant la main fine de la beauté fatale. Il pressa sa main droite sur le dessin qu'il recouvrait entièrement, et ferma les yeux. Il l'imaginait se tenir là, surement à contempler par la fenêtre le monde qu'elle ne reverrait jamais. A moins que... Il pencha la tête par l'encadrement et regarda en dessous. Elle n'avait pas sauté... De toute manière à cette hauteur elle se serait tuée !

Il se retourna faisant dos à la fenêtre, et à cette idée de suicide qui lui avait traversé l'esprit. A gauche de la porte il aperçut une planche qu'il n'avait pas remarqué avant. Elle était en bois, sec et apparemment très fragile... mais entortillée tout du long se trouvait une corde, longue et plutôt large, elle permettait surement aux ouvriers d'y attacher les caisses qu'ils transportaient sur le chantier. Le visage du NOD s'illumina et il prit son temps pour défaire la corde de la poutre. Il la sectionna en deux et se retrouva avec un bout d'une longueur acceptable, parfaite pour se faire un lasso, même un fouet, au cas ou les balles viennent à lui manquer.
Il quitta ensuite la pièce et erra dans les couloirs à la recherche de sa proie.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMer 31 Mar 2010 - 16:20

Je me faufile dans les couloirs, ma main pressée contre ma poitrine. Je vais tacher ma robe. Ce ne sera pas facile à laver après. Et mon frère voudra savoir comment ce sang est arrivé ici. Comment lui expliquer ? Comment lui dire ? Je me demande s'il sera là ce soir. Et si moi j'y serais.
En passant devant une autre porte, j'aperçois la lumière du jour qui commence à faiblir. Il faut que je parte. Je ne suis plus un lynx. Je me sens comme un éphémère, vivant infiniment peu. Une passion éphémère.
Alors, je me mets à chanter, tout en me dirigeant vers la sortie.

Au revoir, au revoir mon ami,
Je vous ai tant aimé,
Mais la nuit est ici,
Et je dois m'en aller.

Au revoir, au revoir mon ami,
Mes yeux sont pleins de larmes,
Un fois partie, ma vie sera finie,
Votre beauté est votre plus belle arme...


Je me sens légère, je ne veux plus rien. Juste partir, revenir à mon ancienne vie, faire comme si de rien était, comme si rien ne s'était jamais passé, tout en ne pensant qu'à cette après-midi.

Au revoir, au revoir mon ami,
Tout ceci sera mon secret,
Au fond de mon coeur enfoui,
Seul votre prénom sera murmuré...

Haakon...


L'ai-je déjà prononcé ? Il est beau dit à haute voix, mieux encore que répété en mon esprit. Me laissera-t-il partir ? J'en doute. S'il n'avait pas tiré, j'aurais pu penser le contraire, mais là... La vie est cruelle.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMer 31 Mar 2010 - 17:54

Un pièce à droite.
Personne.
Un autre à gauche.
Toujours rien.
Il courait aussi vite qu'il le pouvait. Ses talons frappaient fortement le sol et la corde de fortune qu'il s'était fabriquée trainait derrière lui. Elle devait encore être ici. Il se devait de l'arrêter et inconsciemment il voulait revoir ce visage qui l'avait tant perturbé.

"Au revoir, au revoir mon ami..."

Il ne rêvait pas c'était bien sa voix qu'il entendait au fond du couloir. Comme si elle se livrait d'elle-même. Ses pas devinrent plus grands, il volait presque au dessus du sol pour la retrouver. La corde fermement tenue entre ses mains, il affichait un sourire qui en disait long.
Quand il l'aurait attrapé !

"Votre beauté est votre plus belle arme..."

Soudain sa gorge se serra. Cependant il ne réalisait pas ce que ces mots signifiaient. Pourquoi le trouvait-elle beau ? Qu'entendait-elle par arme ? Ces notions étaient encore floues dans l'esprit du NOD, dont les seules valeurs qu'il connaissait étaient la discipline et l'obéissance. Il avala sa salive, essayant de rester indifférent à ses mots et poursuivit son chemin. Tout le long, l'odeur du sang s'atténua laissant place à celui du doux parfum de sa peau pâle. Il cligna des yeux pour mettre de l'ordre dans sans tête et serra la corde dans sa main jusqu'à ce qu'elle lui brule la paume.

Gwenaël !


Il cria son nom au même moment qu'il desserra son emprise sur la corde. S'arrêterait-elle de courir ? Du moins ralentirait-elle ? Au fond de lui il l'espérait. Il respirait fort à présent, droit devant lui le couloir semblait ne jamais se terminer. Arriverait-il à temps, avant qu'elle ne sorte du bâtiment ?

Au détour d'un angle il aperçut un pli de sa robe.
Il accéléra sa course.
Plus vite !
Maintenant c'est sa silhouette qu'il pouvait deviner.
Encore un effort.
Ses cheveux se balançaient de droite à gauche, elle tenait son bras droit en bandoulière, surement à cause de sa blessure. Il fallait qu'il la stoppe !
Il prit la corde et fit rapidement un nœud coulissant qu'il envoya tournoyer en l'air... Il lâcha ensuite l'anneau en direction de l'Insurgée et celui-ci se referma autour de ses épaules.
Elle était piégée ! Fini.

Il tira sur la corde et elle se présenta face à lui. Trois mètres de corde les séparaient encore mais ils pouvaient très clairement voir dans les yeux l'un de l'autre. La tristesse et la peur, c'est ce qu'il lisait dans les siens, et autre chose qu'il n'arrivait pas à définir...
Hakkon resta immobile un long moment, tenant la corde fermement. Il aimait ce visage, cette voix, ce parfum, cette fille au nom de Gwenaël.
Il lui sourit. Une troisième fois.
Puis lâcha la corde.

Part si tu le souhaites, mais ne reviens plus !
Ne pars pas...
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMer 31 Mar 2010 - 18:32

Mon cœur bat si vite dans ma poitrine, comme s'il voulait en sortir, et rester ici. Même mon corps souhaite rester, s'approcher de cet autre, si près, si loin. Ou bien trop près, et trop loin. Je suis torturée. Partagée. Coupée en deux. Entre raison et... Et quoi ? Qu'est-ce que ça peut bien être que cette chose qui me ferait presque rebrousser chemin, alors que ce serait signer mon arrêt de mort ?

Résiste Naël. Résiste. Ce n'est pas comme si cette attirance était partagée. Il veut juste de tuer, ou pire, t'implanter. Au moins, j'aurais peut-être une chance de le voir plus souvent. Mais est-ce que je ressentirais ces même choses en le voyant ? Sûrement que non, et rien que pour ça, je ne veux pas. La vie est faite de sensations, de peines, d'amours, de frissons. Je ne pourrais m'en passer. Et encore moins maintenant que Haakon a entrouvert la porte de ma féminité. Parce qu'à chaque fois que je sentais son regard sur moi, que je me l'imaginais me poursuivre, je me sentais femme. Bien plus qu'avant. Et je voulais l'être encore, en gouter toutes les subtilités, toutes les effluves, toutes les sensations. Tout ce que ce sentiment avait à m'offrir.

Alors je pars, loin de lui, qui peut me tuer si facilement. Il suffirait qu'il me dédaigne, que je vois sur son visage le dégout, et ce serait pire que toutes les tortures du monde.

Son cri a faillit me faire tomber à terre. Ça été pire qu'un coup de poing dans le ventre. Doux frisson qui remonte l'échine, joie de l'entendre m'appeler, euphorie. Tristesse. J'ai envie de lui hurler de se taire, de ne plus m'appeler. Je n'aurais pas du venir, j'aurais du rester dans ma petite vie fade, sans passion. Juste celle de la musique et de l'écriture. Qui aurait du me convenir. Mais je serre les dents, pour que le cri ne s'échappe pas. Et je cours encore, à peine un petit écart, la jambe qui flanche, mais le corps qui se redresse.
Pourquoi m'appelle-t-il ? Pourquoi fait-il ça ? Tue moi, ne me torture pas. Je t'en prie...

Et je cours, comme si j'avais peur de ce qui allait me rattraper, m'arriver. Et je me rends compte que, justement, j'ai peur. Peur de lui, de ce qu'il me fera, de ce qu'il peut me faire, de ce qu'il peut me faire ressentir. Et je hais ce monde dans lequel je vis, qui me prive de la seule chose que je voudrais vivre. La passion. Ah ! Les dirigeants ont réussi, même dans les bas-fond, à m'atteindre, à me faire du mal, à me faire comprendre que je ne suis rien. Et je me sens stupide, avec mes petits rêves à la noix. Je demande trop, j'attends trop de ce que la vie peut m'offrir. J'en pleurerais presque de rage.

Soudain, je le sens. Il est là, si près. Et encore si loin. Pourquoi ne peut-il être qu'un NOD. Pourquoi ne peut-il pas être plus ? Juste une fois. Est-ce encore trop demander ? Je veux ralentir, je veux accélérer, je ne sais plus ce que je veux. Ou alors je le sais trop bien...

Et quand la corde me passe autours du corps, m'empêchant de bouger, mes yeux se ferment. Juste un instant. J'ai mal, j'ai si mal. Ma blessure me lance. Si seulement elle était la seule à me meurtrir...
Un soupir s'échappe de mes lèvres, et je me tourne vers lui, je m'ouvre à lui, je lui montre tout ce que je ressens, pour la première fois de ma vie, parce que de toute façon, je vais bientôt mourir alors ça ne sert plus à rien de me cacher. Tristesse et peur, dépit. Mais je laisse aussi exprimer tout ce qu'il me fait éprouver. Je n'arrive même plus à avoir honte d'éprouver du désir pour mon ennemi.
Je n'arrive pas à me dégager de son regard, plus que la corde, c'est lui qui me retient, je lui suis captive.
Son sourire me transperce. Sourit-il toujours avant de tuer quelqu'un ? J'aimerais croire que ce sourire là n'est que pour moi, et pour personne d'autre.

Comment partir ? Tu as lâché la corde, mais pas mes yeux. Tu me tiens plus solidement que toutes les cordes du monde. Comment peux-tu me demander de partir ? Aimes-tu tant me voir souffrir ? Est-ce mieux encore que de me tuer ? Je ne peux pas. Je ne peux plus. Je voudrais te parler, te demander tant de choses, mais je n'ose rien faire, juste rester là.
Et je te regarde, je te dévore des yeux, je veux avancer, non pas reculer et partir. Pourquoi ne le comprends-tu pas ?


Dernière édition par Gwenaël le Jeu 1 Avr 2010 - 18:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMer 31 Mar 2010 - 20:02

Elle était toujours là.

Ses grands yeux noirs se noyaient dans ceux du NOD comme si elle essayait de lire en lui. Comprendre pourquoi elle avait été épargnée ? Comment un monstre comme lui pouvait éprouver de la compassion ? Elle l'interrogeait du regard faute de pouvoir parler. Tétanisée par la peur et l'incompréhension du moment.

De l'autre côté de la corde, Haakon avait du mal à respirer. Il déglutit plusieurs fois, croyant rêver, et si c'était un rêve alors il aurait aimé ne jamais se réveiller. Comme si ses pouvoirs mentaux avaient finalement fonctionné, elle lui avait obéit et ne s'était pas enfuie du couloir étroit qui leur appartenait. Il voulait s'avancer vers elle, d'un pas tout au plus, mais elle fuirait certainement apeurée. Il jugea donc préférable de ne pas bouger.

Il avait ainsi tout le loisir de l'observer : son visage encore plus pâle que la première fois, ses épaules en arrière mimant la défensive, sa taille fine, ses jambes longues dont il apercevait les courbes à travers la robe, ses pieds nus usés par la course dans le taudis. Il remonta son regard et vit le sang couvrir son bras et sa poitrine, la vue du rouge lui était à présent indifférent, car il pouvait à tout moment perdre ses pensées dans le noir de ses pupilles.

Tiens, pour ta blessure.

Dans aucun des manuels, on ne pouvait voir inscrit ce qu'il fit à ce moment là. Il enleva sa veste en lin blanc et la jeta aux pieds de Gwenaël pour qu'elle nettoie et couvre sa plaie. Un frisson lui traversa le corps, non pas à cause du froid qui régnait dans la bâtisse et de son vieux t-shirt noir, mais parce que d'une certaine façon il s'était mis à nu devant elle, éprouvant autre chose que l'envie meurtrière qu'il avait pour elle auparavant.

On ne pouvait pas lutter contre l'Ordre.
Tel était le message que diffusait le Centre a ses initiés, que l'on voyait dans les livres d'Histoire que le nouveau gouvernement éditait chaque jour, que les troupes de NOD allant au combat chantaient en signe de ralliement. Dans ce cas, qu'est-ce qui était arrivé à Haakon ? Pourquoi une simple Insurgée arrivait à l'émouvoir de la sorte ? Lui qui n'avait jamais rien ressenti !

Rien c'était faux. Et tout en baissant son regard vers la corde il se remémora.
Il se souvint de sa mère. Celle qui la berçait chaque nuit avant d'être cruellement mise en pièce par un commando de rebelles. Elle avait les cheveux blonds d'une douceur apaisante, son teint mate ressemblait à la peau d'une pêche et son parfum envoutant comme celui de...
C'était donc cette odeur indescriptible, le déclencheur de toutes ses émotions ?

J'aime ton parfum...

Puis il y eut un autre silence entre les deux.

Il lui avait dit ça en la fixant à nouveau dans les yeux. Et bien que son visage reste impassible, ses mains le trahissaient en accrochant un revers de son t-shirt et le tirant vers le bas. On aurait dit un enfant qui se trouvait pour la première fois face à la fille qui lui plaisait. D'ailleurs, c'était bien de ça qu'il s'agissait. Comme un rappel à la réalité, douce et plaisante, qui s'écroulait doucement autour de lui. Ce qu'il ressentait pour Gwenaël avait été trop longtemps enfouit par les années de conditionnement et le façonnement du Centre. Qu'allait-il devenir de lui quand les autres l'apprendraient ? Et si tout ceci n'était qu'un test ? Il aurait échoué lamentablement !

Mais sur l'instant il s'en fichait.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeMer 31 Mar 2010 - 20:45

Mes yeux le fixent, l'apprennent. Je voudrais que mes doigts prennent le relais, mais je n'ai que ça. Et je me dis que c'est déjà beaucoup. Il ne bouge pas. Comme s'il avait compris que, pour le moment, il valait mieux rester comme ça, un peu loin. S'apprivoiser. Je ne suis plus lynx, ni éphémère, je suis une biche. Biche effarouchée devant le chasseur, biche blessée. Et lui, il est un loup. Depuis le début, il n'a jamais été qu'un loup.
C'est dangereux les loups, c'est sauvage. C'est dur à suivre, à comprendre.

Son regard fait battre mon sang plus fort dans mes veines, j'essaie de voir ce que ses yeux lui montrent. Je voudrais avoir été coquette en partant ce matin, une coiffure plus savante, une robe plus belle. Mes orteils se recroquevillent quand je sens son regard sur mes pieds. Mais je ne l'avais pas été. Nulle coquetterie, nulle poudre, nul artifice. Juste moi. En espérant que ça suffise.
Je n'ose quitter son visage des yeux mais, attirée, je le laisse se balader sur la ligne de sa mâchoire, le long de ses épaules puis de ses bras. Sur son torse où j'aurais aimé trouver ma place.
Je prends mon temps, je le dessine dans ma mémoire, pour qu'il n'en sorte jamais, même lorsqu'il sera sorti de ma vie.

Sa voix, encore. J'éprouve un tel plaisir à l'entendre que je mets un moment à comprendre. Ma blessure... Je plis les genoux, sans le quitter des yeux. Par peur qu'il ne me saute à la gorge ou qu'il ne parte ? Ma main trouve sa veste, la saisit, mais je ne me redresse pas. Je tends la droite devant moi, et le quitte du regard. Mon visage se crispe devant les dégâts. A présent, je n'ose plus le regarder, je me sens rougir et, rapidement, laisse mes cheveux cacher une partie de mon visage, pour qu'il n'en voit rien. Son attention me gêne, mais plus encore ce que sa veste a dévoilé.
Le noir lui va bien...
Un instant, je n'ose pas utiliser sa veste, mais ma main tremble, et je n'aime pas voir ce sang couler. Alors, doucement, je passe un bout de tissus sur mon bras, remontant lentement vers ma main. Serrant les dents, je pose le tissus sur la blessure. Mes épaules se crispent, la douleur afflue. Un tout petit gémissement s'échappe. J'aurais voulu ne rien faire voir de ma douleur, mais je n'y arrive pas.
Rapidement, je prend une manche, la passe autours de ma main, replie mon bras sur ma poitrine, coinçant le reste de la veste. Et j'y cache mon visage. Pour cacher la rougeur qui s'étend de plus en plus sur mon visage. J'inspire profondément. Ça aussi, je n'ai pas tellement envie de lui rendre, je crois que, comme le Shuriken , je vais le garder. En espérant que son odeur y reste...

Je m'y cache d'autant plus qu'il rajoute quelque chose. Ça me fait tout bizarre à l'intérieur. On ne m'avait jamais dit ça. Ça me fait... Plaisir... Je me sens envahir par la timidité tout à coup. Je respire une nouvelle fois l'odeur de sa veste, la sienne, et je relève les yeux vers lui.
Je me relève, dégage les cheveux de mon visage. Tant pis en fait s'il voit que je rougis... Je ne sais pas quoi lui dire, quoi répondre. Des mots se pressent dans ma bouche, mais ils n'ont aucun sens.

Sans m'en rendre compte, j'ai fait un petit pas en avant. J'aimerais bien lui prendre une de ses mains qui tire sur son t-shirt, toucher sa peau...

Merci...


Dernière édition par Gwenaël le Jeu 1 Avr 2010 - 18:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeJeu 1 Avr 2010 - 0:32

Il baissa la tête lorsqu'elle le remercia. Nullement habitué à ce qu'on prononce ce mot là devant lui, et encore moins avec autant de sincérité. Sans qu'il s'en rende compte ses yeux brillaient en retour au compliment si bien qu'il dut cligner à deux reprises pour les humidifier. Il en profita pour décrisper ses doigts et mettre les bras le long du corps. Quand il les ouvrit, il les posa immédiatement sur elle. Son teint avait étrangement changé de couleur.

Qu'est-ce que cette rougeur sur sa peau ?
Un autre signe de mal-être ?

Puis il se souvint d'une rafle dans une maison en campagne. Il avait déjà vu cette expression sur le visage d'une femme, mais sans jamais ne mettre de nom dessus. Et comme il n'éprouvait aucune curiosité, il ne demanda jamais à l'un de ses inspecteurs. Mais ceci devait avoir un rapport avec la chaleur de son corps pour que la peau passe ainsi du blanc crème au rouge pivoine. Pourtant le couloir où ils se trouvaient, donnait plein nord et avec le soleil couchant la température de l'endroit était plutôt fraiche. Surement une réaction chimique à un événement qu'elle considérait inhabituel ou imprévu dans ce cas.

Il croisa les bras sans vraiment savoir quoi faire et remarqua également qu'elle se tordait de douleur. L'entaille qu'elle s'était faite devait être plus profonde qu'il ne le pensait et une simple compresse ne suffirait pas à son confort. Il avait dans une des poches de sa ceinture un flacon de cachets, dits « miracle », par le médecin du Centre. Un seul d'entre eux vous permettait de reprendre vos forces et de cicatriser rapidement les plaies ouvertes.
Comment réagirait-elle en le voyant fouiller dans ses poches une seconde fois ? Comme un signe d'agression surement, c'est pourquoi il prit soin de la rassurer avant de bouger d'un iota.

Restes calme.
Je vais sortir de ma poche un flacon avec des cachets qui soigneront ta main.


Lentement il dirigeais sa main droite vers l'une des poches et en sortit un tube transparent contenant une dizaine de pilules marron. Il le décapsula et en fit tomber une au creux de sa main qu'il tendit en avant.
Aucune réaction de la part de la jeune femme. Mais que pensait-il ! Qu'elle allait venir picorer dans sa main comme un oiseau tombé du nid ? Elle était plus rusée que cela, et le comprimé aurait très bien pu être un somnifère, ou une drogue. Il se ravisa et porta le cachet à sa bouche.

C'est sans danger, je t'assure.

Comme à un enfant qui refuse de se nourrir, il montra l'exemple en prenant lui-même le médicament. Il en posa un autre dans sa main gauche et la tendit derechef vers Gwenaël en espérant qu'elle lui fasse confiance...
Il savait qu'elle ne lui accorderait pas aussi vite autant de crédit, lui qui en fin d'après midi voulait mettre fin à ses jours. Mais tout était différent à présent, il le sentait en lui.

Toujours la main tendue, il leva son pied droit et avança d'un pas. A cette distance elle pourrait mettre sa main dans la sienne.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeJeu 1 Avr 2010 - 18:26

Mes yeux suivent sa main, tandis que je me demande si je dois le croire. Un flacon avec des cachets... Ou bien une arme ? Et pour quoi faire d'abord des cachets ? On ne soigne pas une blessure avec des cachets, il veut me faire gober ça ? Je suis peut-être une idiote à rester là avec lui alors qu'il m'a offert la possibilité de sortir en vie de cet immeuble, mais tout de même, pas au point de le croire. Un cachet qui guérit les blessures ? Qui endort la douleur d'accord, qui la fait oublier j'ai vu. Enfin, ce n'était pas vraiment un cachet, plutôt de la poudre. Je n'avais pas eu le temps de m'approcher plus que mon frère, furibond, était apparu à mes côtés et m'avait emmené, serrant un peu trop fort mon poignet. "Je t'interdis de toucher à ça" qu'il m'avait dit. Et pourquoi pas ? Notre père en prenait bien, de temps en temps -souvent- pour mieux écrire. Enfin, pour voir ce qu'on ne peut voir sans cette poudre.
Je ne le prendrais pas, ce n'est pas la peine d'insister Haakon, je ne le prendrais pas. Tu crois donc que j'ai suffisamment confiance en toi pour prendre n'importe quoi ? Mes yeux suivent toujours sa main, et mes sourcils se froncent en voyant le tube. Je ne le prendrais pas. Je ne le crois pas, ça ne peut pas soigner ma blessure. Il faudrait que je lave le sang, que je désinfecte. Que j'y passe quelque chose dessus, puis un bandage. Et que j'attende. Avec la douleur. Alors, sa pilule, il peut se la garder. Ça ne marchera pas.
Enfin je crois.

Maintenant qu'il me tend sa main, je ne suis plus trop sûre. Il n'a pas l'air de mentir. En fait, il n'a aucun air. Mais je ne bougerais pas quand même. Tu n'as pas ma confiance. Alors ta pilule, tu te la gardes. Tu en fais ce que tu veux. Je la prendrais pas ! J'en veux pas ! Tout ça, ça doit être ton jeu encore, tu dois juste vouloir me faire du mal. Pourquoi tu aurais tant de pilules sur toi ?
Pour te soigner. Oui, bien sur. Après tout, pas besoin de pilule pour tuer un insurgé vu toutes les armes que tu as... Je ne sais pas trop. Je la prends ou pas ? Je lui fais confiance ou pas ? Je sais faire au moins ?

Mes yeux s'ouvrent tout grand quand il la porte à sa bouche. Il n'a rien à soigner, à quoi ça va lui servir ? Aussitôt je me fustige. Je croyais que je ne lui faisais pas confiance ? Que j'étais persuadée qu'il me mentait ? Choisis Naël, ou tu le crois, ou tu ne le crois pas.
J'ai l'impression de redevenir une petite fille à qui on explique les choses de la vie. Confiance ou pas confiance ? Je prends son cachet ou je ne le prends pas ?

Ah non ! Si tu t'avances tu vas trop vite ! J'ai un petit mouvement de recul, mais me force à ne pas bouger. Je n'ai pas confiance tu m'entends ? Pas confiance ! Tu m'as tiré dessus ! Trois fois ! Tu m'as attaché comme une bête avec ta corde ! Tu t'es joué de moi et tu voudrais avoir ma confiance ? Tu voudrais que, comme toi, je prenne cette pilule ? C'est votre tripe à vous c'est ça ? Pas de poudre blanche, des pilules marrons ! En combien de temps ça agit ? Tu veux que je plane avec toi ? Je secoue la tête, affolée.

Je n'ai pas confiance, je n'ai pas confiance.

...

Si je me le répète assez, peut-être que je commencerais à y croire ?
Baissant la tête, comme une enfant prise en faute, je m'avance. Je tends ma main vers la sienne. Je vais juste prendre le cachet, sans toucher sa peau. Mes doigts se tendent, me trahissent, se posent sur la peau de son poignet. C'est doux, c'est chaud, ça me fait rougir, et je n'ose plus bouger. D'ailleurs, pourquoi bouger, mes doigts sont bien là. Ils auraient même envie de se balader sur son bras. je n'ose pas le fixer, et je me force à faire glisser mes doigts non pas vers le haut comme j'en meurs d'envie, mais vers la paume de sa main, vers la pilule marron. J'aime bien la sensation de sa peau sous mes doigts... Mais trop vite ces derniers touchent la pilule. Je ne bouge plus. Je ferme les yeux.
Puis prends rapidement la pilule et ramène mon bras vers moi. Mes yeux cherchent les siens, les trouvent, s'y perdent. Je la prends ou je la prends pas ? Lentement, ma main monte vers ma bouche. Plus de retour en arrière possible, la pilule est avalée.
Plus grave encore sûrement, la confiance que j'ai en lui grandit, jusqu'à m'en faire peur.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeVen 2 Avr 2010 - 14:04

Il referma sa main doucement, à moitié seulement, pour ne pas perdre la sensation agréable des doigts que la jeune femme avaient posés au creux de celle-ci. Il n'avait pas bougé, ni tremblé quand elle caressa sa peau. Tout au contraire il profitait de chaque seconde, du moment ou elle frôla son poignet à celui ou la chaleur de sa peau s'effaçait à mesure que son bras se retirait. Si seulement il y avait eu plus de pilules, peut-être que ce court instant se serait prolongé un peu plus longtemps... Il n'avait jamais été touché par une femme de sa vie. Si l'on passait outre celles qui se jetaient sur lui en le suppliant de ne pas les abattre, ou encore celles qui tombaient raides mortes à ses pieds avant d'être mises à la décharge. Mais cette fois c'était autre chose, un sentiment qu'il ne pouvait décrire mais qui ne lui déplaisait pas. Le contact de Gwenaël le rassurait.

Il fut soulagé de la voir accepter le remède. Premièrement parce qu'il savait que sa douleur disparaitrait en l'espace de quelques heures, mais plus important encore, parce qu'elle semblait avoir fait abstraction de leur condition d'ennemis et qu'elle se permettait de voir au delà du simple NOD... Haakon sourit et hocha la tête.
En guise de remerciement très probablement, celui d'avoir cru en lui. Puis il détourna son regard, rangea le flacon transparent dans sa poche et l'observa à nouveau.

La veste blanche s'était imprégnée de son sang et prenait une teinte rosée à certains endroits. Il faudra en racheter une autre pensa-t'il machinalement. Elle était légère et résistante à la fois. Il lui arrivait même de penser que rien ne pourrait l'atteindre tant qu'il l'aurait tout proche de lui. Comme une seconde peau, douce et flexible pouvant également le renforcer. Haakon était perdu dans le noir intense des yeux de la rebelle, si bien qu'il ne savait plus si ce qu'il décrivait faisait référence à sa veste ou à … elle.

Il tourna la tête un instant pour regarder à travers la fenêtre qui se trouvait à quelques pas d'eux. Le ciel avait déjà revêtu son manteau d'étoiles, les ampoules des lampadaires dans la rue principale clignotaient jusqu'à ce fixer et le vent du soir soufflait balayant en même temps les zones sales du quartier.

Comment ce fait-il que tu sois toute seule ?

C'est vrai qu'il avait toujours vu les Insurgés en groupe, deux au minimum. Durant ses longues journées de traque il était rare pour lui d'en voir en retrait, comme c'était le cas de Gwenaël. Quand bien même ils ne se promenaient jamais dans des quartiers ciblés par les rafles du Centre. Le regard d'Haakon une fois de plus se posa sur elle, attendant une réponse.
"La curiosité est un vilain défaut", c'est ce que le Centre répétait sans cesse. Les premières années, les programmes de conditionnement n'étaient totalement au point, et certains NOD trop curieux tombaient dans des guets-apens pousser par leur vice.
Mais...Entendre sa voix à nouveau... Frissonner quand elle bougerait ses lèvres... Se nourrir de chacun de ses mots... C'est bien peut-être la seule raison qui l'avait pousser à lui demander ça, bien plus que d'expliquer sa situation.

Il se dirigea ensuite vers la fenêtre sans pouvoir se défaire de son visage. Il passa la tête à travers l'encadrement et respira profondément. Serait-ce suffisant pour qu'il retrouve ses esprits ? Pour qu'il ouvre les yeux sur ce qui était entrain de se passer en haut de cet immeuble ?
Surement que non.
Mais l'air était frais, d'ailleurs il l'aurait bien invité à le rejoindre. Au lieu de ça, il se tourna et se laissa tomber le long du mur tout en la regardant. Il s'assit par terre, une jambe tendue et l'autre repliée sur lui-même. Il passa une main dans ses cheveux et expira longuement. Les deux mains à plat sur le sol granuleux, il leva la tête et lui sourit, encore et ajouta.

Tu cours très vite.
J'ai eu du mal à te suivre.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeVen 2 Avr 2010 - 19:10

Un sourire timide monte à mes lèvres, réponse muette au sien, qui se transforme en une mimique mi-gênée mi-septique. Est-ce seulement une question désintéressée, ou veut-il faire ami ami pour recueillir des informations qui pourraient lui servir ensuite ? Que puis-je lui dire ? Je pourrais mentir, raconter que des insurgés sont non loin, mais ils auraient déjà été là, à peine ses premiers coups de feu tirés. Et puis, ce serait plutôt la vérité qui aurait tendance à vouloir sortir de ma bouche. Rien que le fait de m'imaginer lui mentir me gêne.

-Guillaume n'était pas là quand je me suis réveillée. Il ne veut jamais que je sorte seule. Mais je voulais revenir ici. C'est le seul endroit où je peux dan...

Je me sens rougir, et bafouille, gênée. Personne ne sait que je danse seule, dès que je le peux. Ils se moqueraient de moi c'est certains. Et de Gui aussi. Ça ne fera pas très crédible pour lui d'avoir une sœur qui pense plus souvent à danser, à écrire et à courir qu'à faire la guerre à ceux là haut. Quand on vient à la surface, Gui apprend à reconnaitre les lieux, à voir les sorties de secours, à repérer où frapper pour faire mal. Pour être un héros. Tuer du NOD et tous ces gens qui veulent nous tuer aussi. Moi, je rêve de ce que je ferais si j'étais libre d'aller et venir dans cette ville.

Je ne dis plus rien, et le regarde. Peut-être qu'en fait il attend des renforts, qu'il me fait parler pour que je ne parte pas ? Non, ça ne serait pas logique. Il voulait me laisser partir tout à l'heure... Je ne comprends rien.
Ou plutôt, j'ai du mal à le suivre.

Quand il s'assoit contre le mur, je suis prise d'une envie irrésistible de le rejoindre. En face à nouveau, pour pouvoir le regarder. Ou à côté, tout contre lui... Enfin, de venir vers lui, plus près, pour sentir sa chaleur autours de moi. Mais quelque chose m'en empêche, et je n'arrive pas à savoir quoi. Peut-être un fond d'instinct d'insurgé. Ou bien une simple timidité devant un homme qui me plait.

En deux courtes phrases, il réussit à me débloquer. Un sourire grandit sur mes lèvres, mes yeux pétillent de malice, puis mon rire éclate. Ça me fait du bien de rire. C'est comme si je me libérais d'un poids. Je viens vers lui, tout en rigolant, et je m'assoie à sa droite, en laissant un petit espace entre nous, que je comblerais peut-être. Mon rire se tarit, mais le sourire reste, et mes yeux se tournent vers lui.

-J'ai du temps pour m'entrainer.

Je laisse mes jambes étendues devant moi et tire un peu sur ma robe pour qu'elle les recouvre un peu plus.
On m'a toujours dit que courir, c'était rester en vie. Alors je cours, même si, souvent, je n'ai aucune raison de le faire. C'est devenue un défouloir. Parce que leur guerre, bien qu'elle soit mienne, ne m'intéresse pas. Je comprends qu'ils veuillent être libre, libre des implants, libre de vivre là haut, de sentir le vent sur leur visage et de voir la lumière du soleil et non pas celle, artificielle, des lampes. Je comprends qu'ils ne veulent plus de ces dirigeants. Mais je sais aussi que, ceux qui meurt sous nos bombes sont comme nous, des êtres humains, avec ou sans implants. Et qu'on ne peut pas en vouloir à tout le monde. Mais je me tais, je garde mon avis pour moi. Je ne dirais pas à Guillaume qu'il ne sera jamais un héros à mes yeux en tuant ces gens.

Mes bras se serrent un peu plus autours de sa veste. Je poserais bien ma main sur la sienne, mieux encore, j'aimerais qu'il prenne la place de sa veste. Mais ce n'est déjà pas si mal comme ça.
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MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeVen 2 Avr 2010 - 21:47

Elle n'était donc pas seule.
Un certain Guillaume l'accompagnait partout où elle allait. La première chose à laquelle il avait pensé c'était de savoir ce qu'il était advenu de lui ? Est-ce qu'il s'était réveillé un peu plus tôt comme elle le supposait et s'était fait abattre par une équipe de NOD qui passait dans le coin juste avant Haakon ? Dans un second temps il se demanda qui pouvait-il bien être pour elle ? Un ami, un membre de la famille, un amant...

Qui est ce Guillaume ? Ton ami.

Il l'imagina un court instant au bras de cette homme, un Insurgé, la cherchant peut-être à travers le chantier. Que ferait-il s'ils se trouvaient en face l'un de l'autre ?
Il fut coupé dans ses interrogations par le rire cristallin qui résonnait dans tout le couloir. Il frissonna et partagea son rire. Ses traits s'étaient détendus et pour la première fois il ne lisait plus aucune crainte sur son visage angélique.

Et sans qu'il s'en rende compte elle se trouvait à côté de lui. Elle avait osé franchir cette barrière invisible qu'imposait leur statut et de son propre chef. Encore une fois il réalisa qu'il n'avait pas besoin de pouvoir de persuasion quand les choses se faisaient de manière naturelles. Il sentait le rythme de son cœur s'accélérer quand elle s'approcha, sans pour autant qu'il eut à courir un marathon.

Une chaleur l'enveloppait doucement, comme si un foyer était allumé là tout près de lui, mais il n'y avait qu'elle. Assise tout comme lui, la longue robe couvrait ses jambes, les bras autour de sa taille elle tenait fermement la veste et paraissait plus apaisée. Instinctivement il ramena son bras droit contre lui même si on fond de lui il aurait préférer le contraire. Venir glisser sa main près d'elle, pour derechef la toucher et lui montrer toujours plus qu'il ne fallait pas qu'elle ait peur de lui.

Intérieurement, il bouillonnait de la savoir si proche de lui. C'est la première fois qu'il ressentait quelque chose d'aussi fort. Même son envie de tuer ne le mettait pas dans des états pareils. Il comprenait à présent à quoi servait les journées entières passées dans les salles de travail... A ne se renforcer et laver le cerveau des recrues pour qu'elles ne ressentent plus rien face à des sentiments primaires.

C'est là qu'était emmené les futur NOD dès leur arrivée. On les enchainait à une chaise en métal froid pour les empêcher de s'enfuir. On plaçait même une sangle en cuir contre leur front pour que leur tête soit fixée à l'ensemble, le regard droit devant eux, sur un immense écran de télévision, ou pendant des heures défilaient des images d'une cruauté sans nom sur un fond de musique apocalyptique... Du sang, des membres déchiquetés, des visages d'enfants broyés à coup de crosses, des montagnes de cadavres brûlant tels un incendie de brousse. Une véritable torture !

A l'inverse, la présence de Gwenaël était très appréciable. Son teint pâle rougissant à la moindre émotion faisait craquer le grand ténébreux. Son regard tantôt fuyant, tantôt insistant lui faisait perdre toute notion de réalité. D'ailleurs si tout ça n'était qu'un rêve ? Si leur rencontre n'était due qu'à l'imagination débridée de l'un comme de l'autre... Dans ce cas là, il aurait souhaiter de toutes ces forces ne jamais avoir à se réveiller.

Il tourna la tête et laissa son regard suivre la courbe que prenaient ces cheveux. Il respirait l'odeur qui s'en dégageait, s'imaginant descendre tout le long du dos en glissant ses doigts délicatement pour les peigner.
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Automate
Nous sommes Dieu...

Gwenaël
Gwenaël

Féminin
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Fichier Edvige ♫ ♪♪
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Un peu d'histoire :

Êtes-vous le chat ? Vide
MessageSujet: Re: Êtes-vous le chat ?   Êtes-vous le chat ? Icon_minitimeVen 2 Avr 2010 - 22:14

J'ai un petit pincement au cœur quand je le vois ramener son bras vers lui et pourtant, c'est un geste si simple... Ça m'attriste. Peut-être aurais-je mieux fait de me tenir loin de lui, ou de regarder ailleurs, pour ne rien en voir. Alors je regarde le mur en face, j'essaie de me concentrer, mes doigts s'agitent sur la veste. Et puis sa question...

-Guillaume...

C'est la première fois que je m'entends prononcer son prénom d'une voix si morne. Qui est-il ? Ma main gauche, nerveuse, glisse dans mes cheveux. Je pose le dos de ma main sur ma joue, et ferme les yeux. Qui est-il ?

-Mon frère.
Jumeau.


Mon autre moi. Mes yeux, ma bouche, mes cheveux en plus courts. Ou plutôt... Je suis son autre lui, ses yeux, sa bouche, ses cheveux en plus longs... Je suis une partie de lui, qui lui a été volé à la naissance. Je suis ce qu'il ne pourra jamais être. Je suis une voleuse, une voleuse de vie. Je suis plus à lui qu'il n'est à moi. J'ai même parfois l'impression d'être moins à moi qu'à lui. Parfois, ça me convient. Parfois, j'aime nous sentir un, j'aime quand il me devine, quand il me protège, quand il dessine pour moi. Mais parfois, je le hais. Parce que je ne veux pas être une voleuse, parce que je veux pouvoir vivre pour moi, et pas part lui. Parce que je veux faire des choses qui ne sont qu'à moi. Comme la danse. Il ne sait pas que je danse. Et il ne faut pas qu'il sache.
C'est à moi, rien qu'à moi ! Comme le Shuriken et la veste. A moi. C'est à moi que Haakon a donné tout ça, pas à Guillaume. C'est pour moi, pour moi toute seule. J'en tremble. C'est bizarre, c'est la première fois que je tremble comme ça. Ça part du ventre, ça tord les boyaux, et ça explose. Et quand ça explose, je tremble. Un spasme qui part du ventre, qui s'étend. Ça fait frétiller mes jambes, qui sont toutes tendues. Ça me fait serrer les dents. Et les poings. Je m'enfonce les ongles dans mes paumes, alors que je devrais pas, parce que la droite a déjà assez souffert comme ça, mais au moins elle est cachée dans le manteau, alors que la droite est à découvert. Sur mes lèvres, elle appuie, elle appuie. Comme pour empêcher tout ça de sortir.
Je suis pas lui, je veux pas être lui, je veux être moi. Juste moi. Pas Guillaume. Je suis pas Guillaume ! Tout ça ça m'étouffe, c'est pour ça que je suis venue ici. Parce que Guillaume ne vient pas là, pas besoin de bombes là, ya personne. C'est mon endroit à moi, mon coin, juste à moi. A moi Gwenaël, juste Gwenaël. Pas à la sœur de Guillaume. Combien de personnes connaissent mon prénom ? Très peu j'en suis sûre, pour eux, je suis juste la sœur de Guillaume. Et c'est ce juste le problème. Je voudrais être plus moi.

-Mais je suis pas Guillaume hein, tu me crois ? Tu le sais toi que je suis pas mon frère ? Que je suis une personne à part ? Hein Haakon que tu le sais ?

J'ai la voix toute cassée, qui supplie, qui espère. J'aimerais bien qu'on comprenne pour une fois. Juste cette fois. Juste lui. Si lui comprend, ça me suffit. Je suis pas Guillaume, je suis pas à lui, je suis à personne.
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