Alcoolisme public [Ouvert, si vous en avez le courage, et si vous parvenez à me reveiller]

[precision: Oui, c'est la fin du monde, mais Fritz est totalement barré et l'alcool arrange rien. Si il y a encore quelqu'un de sain d'esprit pour sauver Fritz, je dis pas non ]

J'avais plus d'alcool. Alors j'ai bu du parfum. Puis quand le parfum fut fini, je mis la main sur une vieille bouteille de désinfectant ayant échappé à ma fouille minutieuse.
Il faut croire que les temps sont dur pour tous.
Pour une raison que j'ai oublié, je suis sorti, bouteille à la main. Pendant quelques heures, j'ai erré en titubant, agressant verbalement la moitié de la population de novlangue, chantant des chanson paillarde et d'autres plus axés sur la guerre, les meurtres et d'autres trucs réjouissant.

Merde. J'ai fait quoi ensuite ? Je me souviens plus.

Ah, en tournant à droite, je reviens sur mes pas. Ou à gauche. Ou encore à droite ? Et encore ? Et à gauche ? A moins que ce ne soit tout droit ?

Zurtre, je suis perdu. Totalement bourré, perdu.

Nouvelle rasade de désinfectant. A redonne du courage !

Droite ? Gauche ? Gauche ? Droite ?

Je me suis pris les pieds dans un arbuste qui n'avait définitivement rien à faire là, et je me suis étalé de tout mon long dans l'herbe.
Où suis-je ? Un parc ?
Merde, je suis où ?
Peu importe. J'avais justement besoin d'un arbre pour vomir !

BWEAAR

Voila, je me sens plus léger. Maintenant, que c'est fait, où suis-je ?
....

Un arbre, de l'herbe, un buisson, un autre buisson, un autre arbre...
Prrrrt ! J'en ai aucune idée... Tant pis.

Cuvons, me dis-je à voix haute en braillant, avant de m'écrouler sur le sol, bouteille d'antiseptique à la main. Et dormons. Un peu.
Je me sens vraiment pas bien, pas bien du tout...

Alcoolisme public [Ouvert, si vous en avez le courage, et si vous parvenez à me reveiller] 24742

Scarlett inspire bien fort et noue rapidement la ceinture de son imperméable qui lui descend jusqu'au dessus du genou. Certes sa tenue n'était pas de circonstance mais ce matin lorsqu'elle est est partie travailler, le ciel n'avait pas la couleur noire qu'il arbore maintenant.
Il faudra qu'elle courre vite.
Tout d'abord quitter le hall d'entrée surchauffé, puis traverser en grandes pompes le parc qui la mènera à sa voiture personnelle.
C'est bien joli la verdure et l'espace public, mais lorsqu'il pleut à torrent, le traverser n'est pas spécialement une partie gagnée d'avance. Fichu ingénieur qui n'a pas pensé à faire l'entrée des véhicule adjacent à l'entrée du hall. Il a fallu qu'il décide de faire traverser ce foutu parc avec des arbres immenses et des bancs à perte de vue. Ah c'est bien joli quand il fait beau et que les oiseaux chantent, mais aujourd'hui Scarlett n'est pas d'humeur bucolique. Le temps non plus d'ailleurs. Le vent souffle tellement fort que les arbustes commencent à lécher le bitumes des allées. Et il pleut tellement que des flaques immenses s'étalent par ci par là.

Scarlett expire.
Et elle fonce.

A peine sortie de trois secondes, elle est déjà totalement trempée. Elle descend prestement les quelques marches de l'entrée et se dirige vers le grand espace vert. Elle courre quasiment et ses talons claquent sur l'asphalte détrempé. Son chignon tiré à quatre épingles commence à se défaire et des mèches lui tombent de chaque côté du visage. Intérieurement elle peste. Saleté de temps. Jamais elle n'a connu un tel déluge. Déjà sa journée avait été merdique, ajoutez à ça ce déluge et vous obtenez un mélange déprimant.
Elle courre droit devant puis bifurque vers la droite au premier croisement. Elle sait que son chauffeur l'attend à trois cent mètres plus loin.
Plus que trois cent mètres.
Elle souffle, halète un peu et ... aie !
Son talon craque. Elle manque de chuter et se rattrape de justesse à un banc.

Aouch ...

Elle n'arrive plus à courir. Elle s'agrippe au banc et se masse la cheville en haletant de plus belle.

Bon sang !
Ça n'en finira pas !!!

Alors qu'elle se redresse, cheveux dans les yeux, elle remarque une présence dans l'herbe, juste à un mètre d'elle. On dirait ... un corps ?
Elle se frotte le menton et replace ses mèches de cheveux détrempés derrière ses oreilles. Elle essaie de voir un peu mieux mais c'est peine perdue. Une pensée lui traverse l'esprit. Celle d'un clochard raide mort au milieu du parc. Et si elle faisait comme si elle n'avait rien vu ?
Non. Impossible. Quoique ...
Non ! Il faut qu'elle aille voir. Sait-on jamais.

Elle se redresse, laisse là sa chaussure, n'y porte plus la moindre attention et marche dans l'herbe vers le corps. Après tout, elle est déjà dans un état lamentable alors trois minutes de plus ou de moins n'y changeront rien. Au pire elle constatera le décès et appellera les secours une fois au sec.

Monsieur ?

Elle s'agenouille près de l'homme et lui prend le poignet pour tenter d'y trouver un pouls.

Dormir dans une telle position, ca donne des courbatures. Et des douleurs. Et des rhumatismes.
Je mourrais probablement d'une cirrhose du foie dans peu de temps, de toute manière.

...

Oh, un son.

...

Mon bras semble se lever de lui même : Je proteste dans un grognement, et le ramène contre moi, dans une position encore plus inconfortable.

En tendant bien l'oreille, un autre bruit se découpe derrière cette voix... Comme... De légères percutions, régulières et harmonieuse... Comme... La pluie...

La pluie qui mouille mes vêtements, imbibe le tissu et... Forme des flaques, comme celle dans laquelle ma tête et mes cheveux se trouvent.

Urg.

Je me suis redressé, ai jaugé la femme ( car c'est visiblement, à la première lecture faciale et corporelle, une femme ), et j'ai remis mon masque de docteur en place. Il pendouillait vulgairement à mon cou, et je me sens nu quand je ne le porte pas.
Qu'est ce qu'un docteur sans masque ni gant, après tout ?

Bon, il faudrait lui répondre.

« J'sss... J'sss... Euh.... »

Qu'est ce que je fais là, déjà ?
La bouteille dans ma main me donne la réponse, qui s'égraine dans mon cerveau à mesure que mes yeux détectent la présence de celle ci. C'est pas clair, tout ca.

« Ah... Ah ah... Oui !... Je sss... J'suis encore... Un peu soul... »

Vite, reprendre contenance. Se relever, sans tituber ni chanceler, et se recoiffer ( car, non seulement c'est une femme, mais c'est en plus un sacré canon, avouons le ! ).
Je ne suis pas très beau, mais mon charme naturel devrait suffire.

« J'v... J'ss... Vous... Vous êtes.... Vous voulez... Être la mère de mes ma... Ma... Ma... Ahahah, je sss plus... »

Zut. Je me sens vraiment pas bien.... Et cette pluie....

Le poignet de l'homme en main, elle attend. Totalement immobile. Et elle compte ses battements de cœur. Certes son pouls est lent mais le cœur bat. Il n'y aura donc aucun décès à déclarer. Elle respire déjà un peu mieux parce qu'un mort sur le dos n'aurait rien arrangé à cette fichue journée.
La minute est passée et elle sait qu'il n'y a pas à s'inquiéter pour cet individu. En plus il commence à s'agiter et veut récupérer la liberté de son bras. Elle le lui rend bien sagement.

Il balbutie des bribes de mots incompréhensibles. Des sons incohérents qui ne veulent absolument rien dire. En plus ils sont maintenant trempés jusqu'à la moelle. Scarlett sent que ses vêtements lui collent désagréablement au corps. Elle redresse le buste et s'assoie sur les fesses sans se soucier de ses bas nylon qui viennent d'expirer leur dernier souffle de vie sur cette herbe humide.
Ses yeux rencontrent l'objet que l'homme tient dans sa main.
Elle soupire.
Il s'agit d'une bouteille d'alcool vide.

L'homme se redresse lui aussi et reprend ses esprits. Fait étrange, il se met sur le visage un masque médical. Scarlett fronce les sourcils et remonte sa mèche de cheveux rebelles à nouveau vers ses oreilles pour se dégager le visage qui dégouline.
Et maintenant il se relève ! Il titube et continue à délirer des paroles illogiques. A la prochaine bourrasque il va tomber comme une feuille morte à ce train là.
La jeune femme se relève elle aussi, ne tente même pas de partir à la recherche de "feu sa chaussure" et s'approche de l'homme.

Vous ne devriez pas rester ici. Vous allez attraper la mort.
Vous ... Ça va ?

Un coup d'oeil au loin, par dessus l'épaule du gars. Des phares au loin. Il est là !
Il faut qu'ils bougent. Enfin qu'elle bouge ! Mais elle peut pas laisser le type comme ça. Il faudrait qu'elle le dépose à l'hôpital ou dans une pharmacie. Et puis s'il ne veut pas il n'aura qu'à rester là.

Venez ! Il faut vous soigner.

Et même vite ! Parce que le vent monte de plus en plus et dépouille désormais les arbres de leurs feuilles. Même les arbustes comment à danser et à les fouetter de leurs branches griffues.
Sans lui demander son reste, elle lui attrape le bras et le tire pour qu'il se mette en marche. Direction : Pablo et sa voiture à quelques mètres de là maintenant.
Le bout de chemin le fera cuver !

Elle m'a trainé vers la voiture. Je titube, mais la pluie m'aide à faire surface.
C'est difficile....

Mes chaussures sont pleines d'eau, et à chaque pas, mes chaussettes sont aspiré dans un bruit de succion affreux.
Mais il faut tout de même voir le bon coté des choses : Bientôt, j'aurais plein de clients pour pneumonie et rhume en tout genre, chouette !

« Dites... C'est normal, autant de pluie en cette saison ? »

Ça y est. Je parle comme une petite vieille. Une de ces petites vieilles à qui je prescrit des laxatifs pour qu'elles maigrissent plus vite. On ne possède qu'une vie, autant être attirante et anorexique.

« Y'a plus de saison, ma bonne dame... »

Et on se rapproche... Encore... Et encore... De la voiture....

« Au fait... Où sommes nous ? »

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