Mais pourquoi diable est ce que j'habite au deuxième étage? C'est fatiguant les escaliers, surtout chargé et après une telle journée. Et puis je viens du centre commercial quand même.
Mais j'arrive enfin au but, je peux faire une pause. Je lâche mes sacs pour avoir les mains libres et déposer délicatement le précieux colis que j'ai transporté sur mon dos. Après m'être assuré qu'il n'y avait pas de problème, en profitant au passage pour lui caresser son si beau visage, j'ouvre la porte.

-Je te préviens, ce n'est pas le grand luxe. Ça reste modeste mais normalement le ménage a été fait. Attends moi, je reviens te chercher tout de suite.

Heureusement, j'ai raison. Les femmes de ménage passent tous les mercredis et sont payées pour faire tout le bâtiment. Il fait sombre, alors je vais ouvrir les tentures.

C'est... comme avant. Les murs sont tapissés de blanc, nul besoin de photos ou de tableaux dans l'appartement d'un NOD. Le sol est recouvert d'un carrelage assorti au mur. Le tout est blanc, cela représente la pureté et la sobriété. C'est aussi le cas pour la table et le plan de travail, et même pour l'évier. La seule chose qui dénote, c'est le canapé jaune que j'avais changé illégalement histoire de dire "merde" au règlement.
Il y a trois portes, la première vers un placard tout juste assez grand pour y ranger le matériel de nettoyages, la deuxième vers ma petite salle de bain et la troisième vers ma chambre.

Je dépose les sacs sur le plan de travail et vais lui dire d'entrer. Ouf, elle est toujours là! Encore et toujours cette peur qu'elle parte et m'abandonne, qu'elle s'enfuie en me laissant seul avec ma solitude. Mais heureusement elle reste, pour mon plus grand bonheur.
Je la prends par les mains et l'amène dans la pièce principale. J'ai envie d'ouvrir la bouche, mais je chancelle, et me rattrape à elle. Elle se retrouve plaquée contre la cuisinière.

-Désolé, la fatigue. Je... je ne t'ai pas fait mal?

Je lui caresse le visage, encore. Je lui caresse sans cesse, car j'ai envie de plus. Et là... "Attrapée!"
Je l'embrasse, peut être maladroitement mais selon mes souvenirs c'est plutôt correct. Et elle ne semble pas s'y refuser.
"Attrapée, je t'ai et je te garde. Tu ne t'es pas enfuie, et maintenant tu es à moi et je vais te dévorer. Je vais te dévorer, car au final je ne suis qu'un prédateur. C'est pour ça que j'avais peur que tu partes, c'est pour ça que je suis un bien piètre chevalier servant. Le pire c'est que je n'arrive même pas à être désolé." Euh... si, je suis désolé! Et non je ne suis pas qu'un prédateur, ce n'est pas possible! J'ai ma conscience, merde!

-Si on... enfin... pas que ce soit interdit, mais tu risques d'y perdre des plumes. Je risque de te dévorer toute crue si tu n'y fais pas gaffe. Et à devoir choisir je préférerais que ce soit toi qui me dévore.

Je la serre dans mes bras, partagé. Je ne veux pas la perdre, mais je ne veux pas la dévorer et lui voler ce qu'il lui reste comme je lui ai volé ce baiser. Alors je la sers fort car c'est sa dernière chance comme la mienne. Je ne veux pas qu'elle parte, mais je ne veux pas la voler non plus.

Est-ce que j’ai eu mal ?
Je ne sais plus.
Ça n’a pas d’importance. Si douleur il y a eu lorsqu’il m’a plaquée contre la cuisinière, elle a été vite balayée d’un baisé.

En un baisé, tout à été balayé de ma tête.
Je ne sais pas par quel miracle je tenais debout, comme ça, sans même y penser. Juste pour être debout, près de lui, mon corps a su garder éveillé juste ce qu’il fallait pour rester contre le sien, alors que je me sentais glisser comme une motte de beurre trop chaud.
Son corps d’homme machine qui m’attire comme un aimant. Déjà si proche je ne tend qu’à m’en rapprocher.
Étourdie par les rouages de nos désirs, je n’entend que d’une oreille ses mises en gardes. Et si piège il y a, je me jetterais droit dans la cage avec le fauve. Je veux rester, prisonnière volontaire de ses bras de fer.

C’est dangereux ? Oh oui, c’est dangereux, mais tellement excitant.
Je tremble. Ses lèvres me manquent déjà. Je les attrapes à mon tour. Elles sont si douces… et lui si fort…
J’ai passé une main derrière sa nuque, l’autre dans sa crinière pour donner l’illusion de le retenir. Il est bien plus fort que moi, mais c’est par son plaisir que je veux le retenir, jusqu’à la dernière plume.

Le manteau est ouvert. Ça tombe bien. Mon autre bras, celui qui est interdit, est libre d’assurer sa prise, dans son dos, pour m’aider à enserrer le fauve, me tirer contre lui jusqu’à sentir la chaleur de son ventre.
Plus près, toujours plus près…
Je veux sentir le mécanisme de son cœur qui bat. Le sentir vibrer dans chacune de mes cellules. Je veux… je…je veux pas défaillir, merde !

Je suis me sentie tombée, alors j’ai relâcher ses lèvres, j’ai rouvert mes yeux embuées et je m’accroche toujours rassemblant les maigres forces de mes trois bras.

J’ai pas bougé d’ici, je suis restée debout, dans ses bras. Et pourtant j’ai l’impression d’avoir fait le saut de l’ange par une fenêtre imaginaire, tout droit vers le gouffre de l’inconscience.
Ça fait flipper. Mais ça me ramène aussi à la réalité.

Je voudrais tout lui donner, que cette journée soit la meilleure pour lui, comme si c’était la dernière. Mais j’ai bien peur de ne pas être à la hauteur.
Qu’est-ce qu’il pensera si je m’évanouie alors qu’il aura à peine eu le temps de prendre son pied ? Remarque il pourra peut-être quand même continuer… ouais, nan, c’est un peu glauque quand même.

Mais quelle crétine ! Je fais quoi maintenant ? Je lui dit quoi ? Bah je sais pas.

Elle embrasse.

Elle m'embrasse.

Elle m'embrasse, et même si je l'ai dit trois fois elle le fait toujours donc ce n'est pas un mauvais rêve. Elle m'embrasse et me serre dans ses bras comme jamais personne ne l'avait fait avant, ou alors je ne m'en souviens plus. Et puis pourquoi je m'en souviendrais, pourquoi je prendrais la peine de vivre dans le passé avec le présent que j'ai?

Elle m'embrasse alors je l'embrasse aussi, on s'embrasse quoi. Tout ce qu'il y a de plus naturel et de plus interdit, si ça se sait on me pourchassera mais j'en ai strictement rien à cirer. Le futur non plus ne compte pas, car j'ai pris ma décision alors tout ce qui compte c'est elle.

J'ai envie de la dévorer, mes lèvres sont folles et bougent toutes seules. Je veux m'écarter pour parler mais je replonge juste à côté de son oreille, que j'embrasse aussi. J'arrive à m'arrêter et laisse un petit rire gêné.
Merci
Bah oui, je devais bien le dire à un moment. Après toutes ces options que je lui ai laissé pour partir, tous ces petits "vas y, abandonne moi je ne t'en voudrai pas", elle est restée.
Elle est restée et elle m'embrasse alors moi je ne sais pas quoi faire et donc je l'embrasse encore sans même lui laisser le temps de me répondre. Dieu que c'est malpoli! Mais c'est si doux, si agréable... J'en oublierais presque qu'on a plus qu'une bouche pour notre corps.

Et pourtant c'est agréable de la sentir ainsi se coller contre moi et me serrer de ses trois bras. Mes bras eux ne savent que faire, j'ai envie de lui caresser les bras, les joues, le dos, mais aussi les cuisses et les hanches, le tout en même temps. Mais c'est trop, alors je partage le travail: La main gauche monte dans son dos pour la plaquer encore plus contre moi, pendant que ma main droite s'en va dire bonjour au troisième bras.

Mes lèvres, mes mains, mais aussi mes yeux, ma langue et mon nez. Elle sent bon et cela m'enivre, j'inspire comme si l'on me présentait l'un des meilleurs parfums du monde. Et faisant mon petit tour pour découvrir cette senteur j'en profite pour déposer mes lèvres partout où je passe. Sa nuque, sa joue, ses cheveux, avec un retour aux lèvres à chaque fois que c'est nécessaire.

Je m'écarte un peu et pousse une sorte de soupir. C'est agréable, mais aussi épuisant et je pense que je vais finir par tomber là. Autant se ménager, d'ailleurs ayant pu goûter à ces joies là je suis un peu moins affamé mais juste un peu, tout pile assez pour me rappeler que j'ai une autre faim, qui me tord mon estomac gueulard. Mais je ne veux pas l'abandonner, je ne peux pas.

Je l'attrape donc par les cuisses et la porte jusqu'à mon canapé tout jaune perdu au milieu de mon appartement tout blanc. Je veux attraper le sac de nourriture au passage mais le fais tomber, bah pas grave. Je la dépose sur le canapé avant de me baisser pour attraper un sachet au hasard, pourvu que ça se mange froid.

Je m'assieds à côté d'elle puis la porte pour asseoir sur mes jambes. J'ai l'impression d'être le Père Noël, sauf que ce n'est pas un petit orthodoxe mais un ange que j'ai sur les genoux. Un ange que je ne peux m'empêcher d'embrasser avant d'ouvrir le sachet et d'en fait sortir une barre. C'est brun, comme le caca, et ça n'a pas l'air solide. Bah, il est mis que ça se mange sans préparation et une amie Valkyrie me disait que ses clients en raffolaient. Je lis donc le nom à voie haute en lui tendant la barre.

"Chocolat quote dort, fondant"... Tu en veux?

Hey mais! Si elle mange... Elle pourra pas m'embrasser!! Mais je ne me laisserai pas avoir comme ça! Je met la barre en bouche avec une partie qui dépasse, sans mordre je la cale juste avec mes dents. Je sens déjà que ça se ramollit... c'est pas mauvais en tous cas.

Chi cu veu, hien chercher! (Si tu veux, viens chercher.)

Tous ses baisés, ses caresses, sa chaleur… tout ça m’a complètement étourdie. Je dois être un poids mort quand il me porte, et même un poids ivre-mort. Je peine à faire le point.
Mais c’est pas grave, il est là, il le fera pour moi.

Hey ! Mais t’en vas pas !
Ah non, c’est bon, il revient. C’était juste pour ramasser un truc.
Du chocolat ? Ca doit être un truc de riche, ça. Mais c’est bien connu que c’est meilleurs quand c’est cher. Quoi qu’un salade de billets de banque, ça doit pas être fameux, mais avec une sauce diamant.
En tout cas, son machin, ça ressemble pas à du diamant. Il est sûr que ça se mange ? Je sais pas, moi je serais plutôt tentée de m’en servir pour… nan, en fait je ne serais pas tentée de m’en servir.
Mais il le prend avec les doigts ?
Et il le met dans sa bouche ?!
Mais il le mange pas. Ca doit être dégueu, mais il ose pas le recracher.
Ah non, c’est pour jouer. Il est joueur mon NOD.

Je répond à sa provocation d’aller lui chiper le truc entre les dents. J’approche. Ca sent pas mauvais. Je mord et je tire sur le truc marron.
C’est pas mauvais en fait, alors j’en bouffe un peu. Et comme c’est vraiment pas mauvais, j’en bouffe encore un peu. Mais c’est trop bon ce machin !
Là, je ne résiste, je m’en vais lui chiper le reste, même si pour ça je dois lui mordre les dents !
C’est que j’ai les crocs en plus !

Ça fait beaucoup de questions. J'ai pas le temps de tout comprendre.
En plus il m'embrasse.
Je peux pas et embrasser, et comprendre toutes ses questions, et y répondre tout en mangeant du chocolat !

Mais je suis bien.
Un peu trop bien.
On est où déjà ? je sais pas et je m'en fout.

J'avais faim ? Je ne sais plus. Mais ça aussi, à vrai dire, je m'en fout.
Pourtant, c'est important de manger ! Surtout quand on n'a pas de quoi payer sa bouffe au quotidien.

Mais là, il y a le chocolat... et puis ses lèvres... elles ont gout aussi. On en mangerait.
Mais si je le mange je vais lui faire mal.
Je suis conne pour penser à des trucs pareils. Manger quelqu'un, non mais quelle idée !

Euh... ah tient ! Je crois que j'ai vaguement capté ses questions. Il veut savoir ce qu'on va faire, c'est bien ça ? Alors je m'éloigne de ses lèvres juste le temps de lui dire :

-On vit
On se fait plaisir.
Tout ce que tu veux.
De quoi tu as envie, là maintenant ? Fais-le, ne te retiens pas. Aujourd'hui, on a le droit. Et si on l'a pas, le prend, hihihi !

Je suis euphorique, je sais pas trop pourquoi. L'endorphine peut-être ? Je suis complètement shootée. Je sûre, je me cognerais, je ne le sentirais même pas.
Mais ça aussi j'm'en fout. Ça va bien.

Mes deux bras autour de son cou, l'autre main qui se promène sur son torse. Je visite à travers sa chemise. Là, dur et froid, une plaque de métal. Ici, plus tendre et chaud, c'est de la peau que je caresse. Et il y a aussi des petits machins avec des trous. C'est pour quoi faire ? J'en repasse les contours, du bouts des doigts en me demandant à quoi ça ressemble, sans oser encore aller y regarder.
Peut-être que si je glisse une main en dessous du tissus, entre deux boutons, là comme ça... ah ouais, c'est étonnant. Mais je sais toujours pas ce que c'est.

On tourne en rond ? C'est beau les ronds, non ? Pour qu'il parlait de ronds déjà ? Boarf ! Je ne sais plus, alors j'acquiesce pour faire comme si j'avais tout saisi. De toute façon, il n'est déjà plus le moment de répondre.

C'est un dialogue tactile qui s'engage.
Mes mains sur son torse appellent à toujours plus de contact, celui qu'il vient chercher plus près en m'ôtant mon manteau.
C'est que je transpirais, la dessous en fait. Et l'appartement est bien chauffé. Ou bien ça vient de moi ? Quelle différence ? Ses mains aussi son chaudes dans mon dos, à même ma peau qui frissonne, qui envoie des...

-Hahhh !

... des je ne sais quoi d'électrique. Des trucs qui montent à la tête et font oublier le jour, la nuit, le sol, le plafond...

Et quand j'ai senti sa main se refermer sur ma fesse, j'ai cru un instant que c'était déjà fini, que j'allais perdre l'image et le son, englouti par la vague de jouissance. Mais non ! Je vais pas me laisser avoir maintenant, pas tout de suite.

Je m'accroche à lui, à sa chemise, avec une idée en tête : jeu de main... Je vais pas me laisser avoir comme ça. En plus j'en ai trois, soit une pour le distraire en lui caressant la nuque et les deux autres qui déboutonnent sa chemise. Une fois ouverte, je tente d'avoir ma revanche en l'assaillant de caresses. Je peux aller partout, de ses épaules à son cou, de son cou à son torse, son ventre, d'un muscle ferme à une plaque froide.
Et moi, fiévreuse, je viens me rafraichir contre l'acier. Ma peau brulante entre contact avec ses parties synthétiques, dans un soupire d'extase.

Mais ce corps de cyborg, c'est un vrai piège.
Le contact froid de l'acier me fait frissonner et me pousse à venir plus près, me blottir contre ce qu'il a de plus humain pour y retrouver la chaleur. Mon ventre contre le sien, la tête par dessus son épaule où mon souffle s'emballe. Je m'accroche à lui, de toutes mes mains, là où elles trouvent leurs prises, à son cou, son épaule, ses côtes. Je m'accroche tant que je vois encore clair.

Le pauvre, il n'a que deux main et voudrait tout faire en même temps.
Mais on ne peut pas être collées serrés l'un à l'autre et enlever les vêtements en même temps. Ce n'est pas possible !
Enfin moi je veux bien, mais ça risque de... crack... il est pas tout neuf, ce débardeur. Je crois que ça a craqué entre les deux épaules gauches, ou sous la deuxième, peut-être les deux.
Ouais bon...

-hune minute...

Je me redresse m'écarte un peu, à regret, de son corps d'athlète cybernétique pour enlever ce haut avant qu'il ne rendent l'âme. Parce que je comprends qu'il ait du mal, moi-même je... en fait je ne me rappelle pas bien de la dernière fois que je l'ai enlevé. En fait, je crois que c'est jamais arrivé. J'ai du l'enfiler un jour, faire un trou au cutter pour laisser passer la bras gauche du bas et après je ne l'ai plus quitté. De toute façon, pourquoi je l'aurais enlevé ? Pour le passer dans la machine à lavé de ma cave ? Et après je serais allée dans mon jacuzzi, tient. Déjà que chez moi, prendre une douche ça veut dire "aller dehors quand il pleut"...
C'est vrai, c'est un chiffon crade comparé son uniforme, mais j'y tiens quand même. Alors je passe le bras droit en dedans, et après... le gauche ? non, l'autre gauche d'abord, ça passera peut-être mieux... on tire vers le haut et... grumpf ! Je suis coincée. Et je me suis mis un coup de coude dans le bras du même côté. Bon, et si je passe la tête par là ? crack aaaah là, ça passe mieux, mais j'ai agrandis la manche, je sais pas jusqu'où.
Tant pis, au moins j'ai réussi à l'enlever. Et maintenant que c'est fait, je m'attaque à sa ceinture qui me rentrait dedans et me faisait un peu mal. Voilà, une fois débouclée, ce sera plus confortable.

Cette gymnastique m'a permis de faire une pose. Ne pas craquer tout de suite et me retrouver dans les vapes. Mais le retour en est fatalement meilleurs. Et toute cette peau mise à nue... c'est encore pire qu'avant. Je frémis contre la sienne et reviens au plus près pour étouffer le frisson.

Là, je crois qu'il y a eu un blanc, ou un noir, comme un trou quelque part, quelque chose que je n'ai pas suivi entre le moment où il m'embrasse et celui où il m'embrasse encore. J'ai du lui tomber un peu dessus, mais c'est rien, juste un toute petite perte de conscience passagère.
Je m'en suis rend compte parce que j'ai du me redresser un tout ptit peu de sur son visage alors que j'avais pas vu que j'y étais tombé.
Heureusement, on était déjà pas très loin l'un de l'autre et du coup je suis pas tombée de très haut. Il a peut-être même pas remarqué... même si j'ai du un peu lui écraser le nez.

Aussitôt je reprend conscience, aussitôt mes ongles lui rentrent dans la peau derrière l'épaule. mais ça non plus, j'ai pas fait exprès.
Ce sont ses mains, sa façon de me toucher... Ça me fait comme des étincelles, dans la poitrine en partant ce cette pointe de sein lovée dans sa main, et en bas des reins, là où ça transperce, plus bas encore. C'est à peine soutenable mais ça en réclame toujours plus. Et aujourd'hui j'irais plus loin, quitte à finir dans les vapes.

Une main s'accroche d'elle même à la sienne, contre mon sein, l'autre cherche à se glisser plus bas, sous le tissus, comme il le fait. Elle se faufile entre le pantalon et la hanche mais revient plus en avant, parce que ça manque de place derrière comme il est assis.
Et la troisième ? Elle devrait peut-être le serrer moins fort, mais il faut bien que je m'accroche à quelque chose. Tant pis pour la peau de son dos. C'est ça ou je lui mord la lèvre pour supporter les étincelles.

Le plaisir et l'envie montent comme une marrée redoutable prête à engloutir conscience, raison et contrôle de soi.
Ce sont juste ses mains sur ma peau, mais s'en est presque douloureux tellement c'est bon.

Je n'ai plus les idées très claires, noyée dans un flot de décharges orgasmiques.

Je retire mes lèvres des siennes. Besoin de respirer. Ce que je ressent m'essouffle comme si je courrait un cent-mètres.

Je crois qu'il essaie de détacher mon soutient gorges. Je peux lui donner un coup de main, je n'en ai besoin que de deux pour le dégrafer.
La troisième reste prisonnière de son pantalon. D'ailleurs, elle a trouvé quelque chose. Quelque chose qui semble un peu à l'étroit. Alors une fois libérée de mon soutif, je viens le délivrer de sa braguette.
On n'est pas mieux comme ça ?

Maintenant c'est après le miens de pantalon, qu'il en a. Et comme il me caresse la cuisse, j'ai peur de faire une bêtise incontrôlée avec mes mains qui tremblent et se crispent, alors je les éloignes de ses parties sensibles et les ramènent toutes les trois de front sur son ventre, son torse, ses larges épaules, son dos que je cramponne en gémissant.
Besoin de me serrer contre lui.

J'ai ouvert grand la bouche, mais pas eu le temps de crier.
Mes yeux ont roulés vers le plafond avant de s'éteindre.

Non.

Non non non ! C'est pas le moment de défaillir ! Pas maintenant. Pas tout de suite.

Oh tient, un poney rose...
Et des étoiles.
Et... Samuel, il est toujours là, et moi aussi. Il est flou, mais il est là.
Mais lui, il a vu que pendant un moment (je ne sais absolument pas combien de temps), je n'étais plus là ?

Mais ça va pas de me faire des trucs pareils ?!
Il va me tuer !
C'est pour ça que je dois lui rendre la monnaie de sa pièce maintenant, tant que j'en suis encore à peu près capable.

Le pire, c'est que je risque vraiment de crever. Mais je suis trop camée pour que ça m'inquiète. Je reviens des étoiles, vers l'infini et au delà. En avant toute capitaine Spock ! J'ai un cyborg pour vaisseau spatial. Je vois plein de loupiotes qui clignote genre surper hight-tech et qu'est-ce qu'il se passe si j'attrape le manche, là comme ça ?

J'ai fais quoi ?
Je suis où ?
J'ai mal... j'ai affreusement mal... et j'ai peur.

Je suis sous une couverture, dans un lit.
Je referme les yeux. Je voudrais me rendormir mais ça aussi ça me fait peur. Peur de ne pas me réveiller. Alors je les ouvre aussi grand que je peux.
Ça pique.

Je me souviens... je crois... oui, c'est bien ça... c'était trop. J'aurais pas du. J'aurais du arrêter avant. J'aurais du l'arrêter.
Mais pourquoi j'ai tellement mal ? J'ai l'impression d'avoir été rouée de coups.

Je me sent mal.
C'est pas la première fois, c'est déjà arrivé après quelques excès. Mais cette fois c'est pire.
Il faut que je bouge, que je me relève.
Je me redresse, assise sur le lit, la couverture froissée dans mes mains qui la serre.

Je me sent... comme si je n'allais plus jamais être heureuse. Comme si je n'allais connaitre plus que la misère de mon existence. C'est comme un parpaing qui me casse le dos.

Samuel est là. Je le regarde et mes yeux s'emplissent de larmes. Les lèvres tremblantes, je veux l'appeler. Je veux qu'il m'aide, mais je ne sais pas comment. Je ne sais pas ce qu'on peut faire.
J'ai mal, des bleus pleins les bras, mais c'est pas ça le plus terrible.

Je cherche du réconfort en serrant plus fort la couverture. Je la ramène contre moi, mais ça ne change rien. Une belle couverture chaude et propre, qui ne gratte même pas. Mais ça ne me fait rien du tout. C'est même presque désagréable. Je me sent emprisonnée dedans, elle me colle à la peau. Et de la bave m'irrite les coin des lèvres. Je l'essuie avec ma main moite. Une main sale, abimée, noircie sous les ongles. Une main dont je répugne le contacte sur mon visage. Ma propre main, pourtant la même que ce matin.

Les larmes roulent sur mes jouent et j'avale ma salive avec peine.
Tout me dégoute, même lui, alors que je me sentais si bien dans ses bras.
Il n'a pourtant pas changé, juste que dans ses yeux où j'aimais me perdre, je ne vois plus qu'un machin et une bille molle et visqueuse qui me regardent avec la laideur de l'inquiétude.
J'ai beau insister, chercher ce que j'aimais dans ce regard, je n'y trouve plus rien de plaisant...

... plus rien de plaisant... si ça doit durer, j'aime encore mieux mourir.

Il... il s'en va ?
non... reste.
enfin je sais pas. C'est dégoutant, mais reste !
me laisse pas comme ça... ou bien... si... part...
Je ne sais plus !

Le temps que je me décide, il a déjà franchis la porte.
Ça présence était devenu oppressante depuis mon réveil, mais son dépare est une déchirure. Ces mots qu'il me laisse sont autant blessures, des plaies remplies de désespoir.

Mon cœur accélère, ma respiration s'emballe. Je cherche de l'air frais mais ça pue ici. L'odeur de renfermé et celle de ma propre sueur, ma salive, une mèche de cheveux gras trop près de ma bouche, les larmes trop salées. Je vais vomir ! Je me sent si mal...
Je crois que je préférais encore être inconsciente. Je veux m'évanouir. Mais je peux pas et ça fait trop peur de toute façon.

Tout me semble si sombre. La lumière est allumée, mais je me sent enfermée, coincée sur ce lit moite.
Je devrais bouger. Je ne dois pas rester là à me regarder perdre la tête. Mais pour aller où ?
Où est-ce qu'il fait meilleurs souffrir ?
Je ne sais paaaaas !
Je ne sais plus rien et je veux pas savoir. Je suis perdue. J'ai peur.

Quelqu'un entre.
Enfin quelqu'un !
Erk ! Quelqu'un. Il me regarde. Je suis toute nue. J'ai honte, mais je ne peux pas bouger. Je voudrais au moins tirer ce drap dégueulasse pour couvrir ma poitrine et le reste. Je trouve que j'ai la peau moche, salle, poreuse, pleine de sueur.
Mais si je bouge, si même je respire autrement, que je capte une odeur ou quoi, j'ai peur de me sentir encore plus mal.

Il dit que je ne risque rien, il connait Samuel.
Et il demande s'il peut faire quelque chose.

Je fond en larmes.

J'ai pas réussi à lui dire que je ne sais pas ce qu'il peut faire. Pourtant j'aimerais vraiment qu'on m'aide.
J'ai perdu le plaisir
J'ai perdu Samuel
et je ne sais pas combien de temps ça va duré ce calvaire, je me sent si mal.
Ça va passer hein ? Je le sais que ça va passer. Ça passe toujours.
Mais là, j'aimerais vraiment qu'on me le dise, que ça va allez. Je ne suis plus sûre de rien.

Alors rattrapant un peu de courage entre deux sanglots, je lui demande d'une petite voix inquiète à moitiés étranglée par la peine :

-ça va aller... hein ?

Il me parle. Et tant qu'il me parle je reste aussi attentive à ce qu'il dit que je le peux. Ça m'évite de penser que ça va mal.

Il dit que ça va aller. C'est vrai, je le sais, mais c'est bien qu'il le dise.
Ça va toujours. Ça va passer. J'espère... Oui, ça va passer ! C'est même pas la peine d'y penser maintenant, ça passera sans même que j'y pense.
Mais c'est plus difficile à ignorer qu'une bête écorchure.

A part ça, je n'aime pas spécialement ce qu'il me dit. Sa voix ne m'est pas agréable et s'il parle juste une peu plus fort, je sens que je vais avoir envie de me planquer plus loin sous le drap mais en même temps j'oserais pas parce qu'il me débecte, ce drap.
Il n'y a aucun échappatoire à mon malêtre.

J'évite aussi de trop regarder son visage de peur qu'il me dégoute aussi. Rien que le nez... c'est moche un nez humain en fait. Pourquoi faut-il qu'il soit en plein milieu de la figure ? Bah, il faut bien qu'il y ait quelque chose à cet endroit là, non ? Et puis on s'en fout, c'est qu'un nez, mais berk quoi.

-J'ai pas très faim.

La seule idée de mettre quelque chose dans ma bouche, j'en ai des haut le cœur. Je ne pourrais rien avaler bien que mon estomac soit tordu par la faim.
J'ai mal au ventre.

Et il me parle de Samuel...

-mmmi... Samuel...

Et là je me remet à pleurer comme une madeleine. Je suis tellement triste...
C'est épuisant de pleurer, faudrait que j'arrête un peu, mais je me sent tellement malheureuse...
C'est comme si tout s'arrêtait, comme si je restais coincée dans ma douleur. Je le sais pourtant que ça va aller, que ça ne va pas durer éternellement, mais c'est maintenant que je voudrais aller mieux. Le temps est long quand on souffre, l'impression que ça ne s'arrêtera jamais.
Mais il faut pas que je me laisse couler. Je suis vivante, c'est l'essentiel, non ? Il reviendra, le plaisir de vivre. Sinon... ce n'est pas le moment d'y penser.
Je fait mieux de m'occuper de ce que le monsieur me dit et il veut connaitre mon prénom.
J'essaie de me calmer un peu pour arriver à l'articuler :

-Éh...Éh... miii... Émiliiie...

Les larmes me coulent dans la bouche. C'est dégoutant. Et c'est pas que des larmes en plus. Je renifle un bon coup et manque de dégueuler. Beurk !

Ça va aller. On respire... pas trop fort parce que ça pu ma propre sueur et on n'y pense plus.

-Par... parlez moi encore... s'il vous plais.