Chez Borski

Le trajet menant à la Winston Smith Station n'était pas des plus agréables, mais il l'était encore moins dans l'obscurité totale et la tempête dont la ville entière semblait frappée.
Son walk-man continuait à jouer, infatiguable, réchauffant son petit coeur dans la froideur du matin ...
Zoltan secoua la tête en rajustant son blouson ...

"Résistance 1 - Novlangue 0 ... Balle au centre"

Bon dieu ... Qu'est ce qu'il donnerait pour assister à un bon vieux match de football. Son père lui en avait parlé. La foule, la clameur des stades, les chants, la hargne, les drapeaux par milliers battant au vent pour supporter 11 bonhommes qui courraient avec énergie après un ballon.

Dieu qu'il aurait aimé voir ça !

Il jeta un regard circulaire pour s'assurer qu'il n'était pas suivi avant de s'engager dans le seul accès qu'il connaissait à la station. Il croisa deux ou trois personnes qu'il avait déjà vu. Les saluant d'un signe de tête, il vit s'approcher un petit être sale et insignifiant. Il le connaissait bien celui ci. Il s'agissait de "Benny" ... Ce type là passait son temps à guetter tous ceux qui entraient à la station pour venir leur quemander une clope, un bout de pain, le tout en prenant cet air triste et misérable afin d'appitoyer le client.

Inutile de dire que Zoltan le dégagea à grand coup d'épaule avant de s'engager dans les dédales de couloirs, passant sans s'arrêter entre les étals du marché bruyant.
Lorsqu'il s'arrêta, il était face à une petite échoppe sans prétention dans un coin de la station. Sur les étagères, rien à vendre si ce n'est quelque vieux chiffons ... une parfaite couverture pour susciter l'indifférence générale ... Sacré Borski, c'était un sacré malin de cacher son organisation au nez et à la barbe de tous dans l'un des endroits les plus fréquentés de "l'underworld"...

Il poussa la porte, puis une seconde avant de déboucher sur un escalier rouillé le menant à une nouvelle porte près de laquelle était installé un garde armé.

"Hey, du calme Carlos ... On a pas fait son ptit rot du matin ?"

Le gros ne se donna pas même la peine de se lever ni même de répondre. Il donna un grand coup de poing sur la porte pour permettre à Zoltan d'entrer. Il déboucha alors dans une petite pièce douce et confortable. Cylindrique, on avait disposé sur tous les murs de la salle des peintures d'artistes et d'époques bien différentes. Ici on pouvait voir un Picasso, là une authentique croûte de l'ère Baroque ou la couverture de playboy, version Mai 1992...Bref ...Inutile de dire que le bureau du cher Borski était décoré avec la classe de tout recelleur d'art que pouvait encore compter ce bien joli monde ...

Comme d'habitude, Borski n'était pas là ... S'installant dans un des fauteuils, Zoltan se mit à gueuler :

"Borski !! Borski !! Quitte donc les bras de tes putains et dis moi ce qu'il te faut cette fois ?"

La tempête faisait rage depuis quelques jours, les clients restaient enfermés chez eux et je n'avais donc par la force des choses plus grand choses à faire.

J'étais retourné voir mon père il y a quelques semaines, cela faisait déjà un an qu'on ne s'était pas vu. Il était assis là dans son bureau, un cigare au bec et une de ses valkyries de bas étage sur les genoux.
Il m'avait signalé qu'il souhaitait prendre quelques jours de congés, et qu'il serait "aimable" de ma part de reprendre ses "affaires" durant sa "petite" absence...

Je n'étais pas née de la dernière pluie, je me doutais de se qu'il trafiquait dans l'ombre. Il avait toujours été assez égoïste et mon instinct me disait qu'il cherchait à ce barrer au plus vite.
Bref un léger sourire au coin des lèvre j'acceptais l'offre, je serais devenu folle si j'étais restée à attendre le client. J'avais donc troqué ma chambre confortable, contre son bureau à Winston smith station.
Notez que cela aurait pu être pire, au moins mon père avait du goût quand il s'agissait d'art donc je me sentais plutôt à l'aise là-bas.

J'avais rendez vous aujourd'hui avec l'un de ses bons clients, un certains Gladic Zoltan.. Jamais vu. Comme à mon habitude j'étais en retard, je pressais le pas dehors non pas car on m'attendais mais plutôt à cause de cette maudite tempête.
Je pousse la porte, accroche ma veste au porte manteau de l'entrée et passe la porte du bureau. Il est déjà là, apparemment fait comme chez lui puisqu'il a déjà prit un fauteuil. Il ne me voit pas encore.

"Borski !! Borski !! Quitte donc les bras de tes putains et dis moi ce qu'il te faut cette fois ?"

Y a pas à dire il connait bien mon père.. J'esquisse un sourire et d'une voix calme mais ferme comme je fais souvent avec mes "clients".

- Vous êtes en retard

Je fais le tour du fauteuil pour lui faire face, m'appuie légèrement contre le bureau de mon père et le fixe.

- Borski... Alicia

"Vous êtes en retard"

Sur l'instant, Zoltan avait sursauté car il ne s'attendait pas à ce qu'on le surprenne de la sorte. Toujours posé au plus profond du fauteuil de velour confortable, ses yeux glissèrent tel un serpent vers cette voix douce et fine, bien différente de ce à quoi il s'attendait en pareil endroit.

Ce qu'il vit alors le fit comme frémir ... car à la place de ce petit bonhomme gras et dur brillait désormais une jeune femme au regard doux et excitant. Il n'avait jamais eu la chance de poser ses yeux sur pareille créature jusqu'alors et trouver pareille femme dans un lieu comme celui ci ne pouvait, une fois de plus, que traduire le pouvoir et surtout les finances dont disposait le traffiquant.

Ne sachant pas comment aborder la situation, il ouvrit la bouche mais nul son ne put en sortir.

"Borski... Alicia"

Alors celle là, il ne s'y attendait vraiment pas.

Jamais il n'aurait pensé que Borski put avoir de la famille, ce n'était vraiment pas son genre. C'était plutôt le genre de gars capable de vendre père et mère pour une affaire juteuse ... Le genre de type qui ferait faire un gosse pour pouvoir disposer d'une banque d'organe en cas de pépins... Non ... il fut bien surprit de pareille rencontre.

Cependant, une idée lui traversa l'esprit ... fille ou femme ?

Il ne pouvait s'agir de sa fille ... Borski, cet immonde rat d'égout ne pouvait engendrer pareil trésor, cela était tout à fait hors de question ...

"Je ne suis jamais en retard ..."

Il se releva et passa sa main contre sa barbe de deux ou trois jours et lui lança :

"Il est où vot' mari ? J'ai pas toute la journée ... Qu'il me file la prochaine Mission et je me casse ..."

Après la surprise, Zoltan la regardait d'un regard menaçant, comme toujours dans ce genre d'affaires. Son allure parlait aussi d'elle même : Trench en cuir, tenue militaire d'avant Novlangue, écouteurs sur les oreilles, pistolet à la ceinture ... Il ne fallait pas le faire chier, ce bonhomme là !

Il paraissait moins éloquent tout à coup, je souris un peu plus. Il n'avait pas l'air d'accord sur son retard, il avait effectivement raison puisque c'était moi qui l'avait fait attendre. Je fais claquer mes talons le temps de prendre place dans le vieux fauteuil derrière le bureau, délicatement je remonte mes jambes pour croiser les pieds sur le coin de celui ci, séduction et manipulation déformation valkyrie mais utile dans ces affaires aussi...

Je ne suis jamais en retard

- Il ne faut jamais dire jamais

Je m'amuse beaucoup de son air étonné, une chose est sur il s'attendait plus à voir mon géniteur... On ne m'étonne pas facilement mais Zoltan réussi à me faire tiquer lorsqu'il émis l'hypothèse que je sois la femme de Gorski...

"Il est où vot' mari ? J'ai pas toute la journée ... Qu'il me file la prochaine Mission et je me casse ..."
Je décroise les jambes, pose les mains sur le bureau et me penche vers lui, mes yeux se pose sur son arme mais ca ne m'impressionne pas beaucoup je doute qu'il l'utilise pour le moment il a besoin de moi non?

- Sa fille... J'éssaie la plupart du temps d'en faire abstraction.. Il est parti quelques jours en "congés"

J'entre pas plus dans les détails de toute façon cela ne le regarde pas vraiment. Je me réinstalle dans le fauteuil et repose mes pieds sur le coin du bureau. Sans le regarder préférant un Van Gogh au mur.

- Que puis je pour vous?

"Sa fille... J'éssaie la plupart du temps d'en faire abstraction.. Il est parti quelques jours en congés"

Une fille hein ... Sous le choc, Zoltan aurait été jusqu'à se défenestrer s'il en avait eu l'occasion.

A l'inverse, il préféra se rajuster, tombant petit à petit sous les charmes de la fille Borski. Il se mit à souffler bruyemment avant de la rejoindre auprès du bureau.

Prenant son visage de tueur en série comme il en était le cas en ce genre de transactions, il se posta face à elle, une forte odeur d'alcool lui remontant du goulot avant de lui lancer :

"Je traite qu'avec le vieux ... Question de principe ..."

Il se mit à la regarder dans le blanc des yeux, menaçant :

"Vous je vous connais pas, Lui ...Oui"

Il ajouta avec le sourire, passant la main contre la joue de la fille, doucement :

"... Même si le paternel est un incorrigible fils de pute ...Il n'ira pas me balancer à ces enfoirés de NOD ..."

Il fit quelques pas en arrière, rejoignant une statuette de bronze qu'il avait dégoté quelques mois auparavant et trônant désormais sur une étagère avec un tas d'autres biblots poussièreux.

"Pouvez vous en dire autant ?"

Il n'a pas froid aux yeux, je me retiens de laisser partir ma main lorsqu'il touche ma joue.. Il aurait été un de mes "clients" il aurait eu le droit à une gifle monumentale pour avoir osé toucher sans permission.
Je le regarde faire son numéro guère impressionnée, j'ai grandi dans ce monde. Les maffieux, les p'tites frappes j'en ai vu quelques unes défilée.
Je le regarde approcher de la statue de bronze et l'écoute attentivement.

- Je peux le dire oui. Mais vous comme moi, nous savons très bien qu'il s'agit là... de confiance mutuelle non?

Lentement mes tallons quittent le bureau pour le plancher et je me lève du fauteuil, marchant jusqu'à lui lentement.

- Écoutez, si vous êtes venu ici c'est que vous aviez besoin de lui... Libre à vous de l'attendre si vous le souhaitez..

Je pose la main sur la statuette de bronze et en suit les courbes du bout des doigts.

- Je ne sais pas si vous avez remarqué mais c'est le déluge dehors, et connaissant mon escroc de géniteur on est pas prés de le revoir dans l'coin... A vous de voir !

"De la Confiance Mutuelle ?"

La voix de Zoltan s'était adoucie ... Après tout, il avait quitté son palace et avait affronté les éléments, autant fallait il ressortir de là avec le boulot que Borski proposait à lui et à ses gars.

Il se retourna. Elle l'avait rejoint près de l'étagère. Il comprit que c'était peut être le moment de la fermer et de rompre la glace, pour de bon cette fois ci.

Il préféra faire un signe de tête vers la collection d'objets d'art qui prenaient la poussière sur le rangement avant de lui glisser :

"N'est ce pas magnifique ?"

Avant même que cette dernière n'eut le temps de répondre, le contrebandier continua :

"Vous avez devant vous des mois de collaboration fructueuse entre votre Père et moi."

Comme un grand collectionneur, fier de montrer les trésors qu'il était parvenu à récupérer, il désigna en premier lieu un objet d'apparence étrange pour des yeux non avertis. L'objet était composée de deux parties bien disctintes. La première, ronde et noire semblait recouverte de milliers de petites griffures. La seconde, trônant fièrement au dessus de la première avait la forme d'une large corne, majestueuse.

"On appelait ça un tourne disque ... Un bien bel objet, vous pouvez me croire ..."

Il fit glisser son index sur une autre pièce de la collection, celle ci reposant sous une cloche de protection en verre. On pouvait à peine donner une description de l'objet mais il semblait à première vue qu'il s'agissait d'un livre ancien, très ancien.
Zoltan prit un sourire léger avant de glisser à la jeune femme :

"Une Bible de Guttenberg ... L'objet de cette collection ... Elle vaut bien plus que votre vie, la mienne et celle de tous les habitants de ce quartier ..."

Il haussa les épaules, une nouvelle fois bien heureux de narrer ses exploits avant de se tourner de nouveau vers la fille Borski et lui glisser :

"Votre père m'a laissé un message. Il aurait un nouveau contrat de récupération ..."

Mon regard s'attarde sur la bible de Guttenberg un moment, comme perdu dans mes pensées.

"Votre père m'a laissé un message. Il aurait un nouveau contrat de récupération ..."

Je relève la tête et esquisse un sourire. J'effleure du bout des doigts la cloche de verre et me dirige d'un pas décidé vers le bureau. Dans le tiroir, une enveloppe ouverte à mon nom. Je l'avais trouvée sous ma porte quelques jours plus tôt, j'avais reconnu l'écriture de mon père.

- Mon père vous a contacté pour ceci...

Je lui tend l'enveloppe du bout des doigts et reste debout à ses cotés. D'une voix légère, je lui détail son contenu pour m'assurer que tout soit clair.

- J'ai toujours été admirative du travail effectué par Léonard de Vinci. De ses tableaux magnifique en passant par ses inventions les plus folles... Mon père savait que je recherchais l'une d'elle. Il faut croire qu'il a réussi à avoir quelques indices menant à la Vis Aérienne..

Je trouve que cela serait un parfait début pour ma collection... et notre collaboration, non?

Zoltan resta sans voix pendant un bon moment pour tout avouer. C'était du gros contrat, à n'en pas douter avec un coup ou deux comme celui ci, lui et ses gars pourraient se ranger et vivre peinard pour un sacré bout de temps.

Jusqu'ici, leurs opérations s'étaient toujours déroulées comme le dit un jour Hannibal Smith, "sans accroc" et ce à deux ou trois exceptions près où ils avaient échappés de peu aux NOD.

Question de chance ... On a jamais autant de chance que la veille, aussi, enchaîner sur un contrat comme celui ci motiverait les troupes comme il faut.

"Je trouve que cela serait un parfait début pour ma collection... et notre collaboration, non?"

"Je suis d'accord ... Une bien belle pièce, je vous l'accorde ... "

Il resta un instant silencieux, passant sa main contre l'étagère fixement accrochée au mur avant de faire volte face et lui lancer :

"Dites moi où dégoter ce bijou ?"

Cependant, avant même que cette dernière ne réponde, il était sur et certain que la mission ne serait surement pas une partie de plaisir. La quasi totalité des oeuvres de cette époque avait été perdues il y avait bien longtemps de cela, pendant les années noires qu'avaient vécues l'Europe, ou avait été détruites par les services NOD après une traque sans fin des "déviants"...Les pièces restantes, si infimes étaient elles étaient soit perdues et oubliées depuis longtemps, soit aux mains de riches et puissants collectionneurs ...

"Dites moi où dégoter ce bijou ?"

Je souris à sa question et faisant claquer mes talons sur le sol je vais lui faire face. Mon regarde le détaillant encore comme pour le défier...

- Mon père m'a signaler que vous n'aviez peur de rien.. je pense que ca va se vérifier..

Je lui tend la photographie de l'invention que je recherche, et d'une voix calme, presque douce je lui donne les quelques indices que mon géniteur à su me transmettre...

- Selon les dernières recherche de mon père elle aurait été aperçut ici à Novlangue.. Dans l'une des résidences du Quartier des Automates...

Je marque un temps d'arrêt avant de reprendre.

- Il semblerait que cette maison soit sous haute surveillance, ca grouille de NOD la bas.. Vous aurez peut être un peu de chance vu le temps de chien qu'on a ses derniers jours... Vous vous en sentez capable?

* Quartier des Automates ...Bien évidemment, comment cela aurait il pu en être autrement ...*

C'est ce que se dit Zoltan quand la jolie donzelle lui annonça la couleur. Après tout, pareille pièce, si fragile n'aurait pas pu se trouver en un autre endroit que là bas et qui plus est, bien caché à l'abri d'un coffre fort, disponibles aux seuls yeux de son propriétaire qui resterait sans doutes des heures à le contempler alors qu'il n'aurait de cesse, le matin suivant à encenser le gouvernement pour la destruction de toute expression artistique...

Il prit la photographie et l'examina un instant avant de lui répondre :

"Peur de rien, c'est une chose ... Le calcul des risques, la préparation et un salaire décent en est une autre ..."

Prenant appui contre le fauteuil à ses côtés, il se mit à froter ses doigts vers le haut, lui demandant combien il toucherait pour cette opération, combien la fille de Borski allait négocier sa première mission de récupération et surtout à quel prix elle estimait sa vie et celle de tous ses hommes qui pendant des semaines auraient à planifier l'opération ...

Il continuait à la regarder, se sentant comme intimidé de la beauté qui émanait de cette femme, allant jusqu'à se demandait, un peu naïvement peut être, si elle ne pouvait pas être l'une de ses valkyries dont il avait entendu parler maintes et maintes fois par certains hommes un peu trop saouls, au pub du coin ...

Lui n'en avait jamais vu jusque maintenant, ne préférant pas s'aventurer dans les coins les plus "civilisés" de la ville de peur de se faire contrôler, reconnaître et arrêter ...

Pourtant, quelque chose de mystique semblait émaner de cette femme, un "je ne sais quoi" que les femmes n'avaient pas ici, dans la fange où vivaient la majorité des Insurgés ...

"A combien estimez vous ma vie et celle de mes compagnons ?"

Il est prudent, ca n'est pas un mal sachant l'endroit ou il ira s'il accepte la mission...
Je lève la tête et le regarde un instant pensive, puis sort de ma rêverie lorsqu'il parle d'argent.. Ça n'était pas courant pour moi, habituellement c'est moi qu'on paye.

"A combien estimez vous ma vie et celle de mes compagnons ?"

J'esquisse un sourire en coin et fixe son regard un moment. J'ouvre le tiroir juste devant moi et en sort une enveloppe prévu par mon pere pour cette mission.

- Celle de vos compagnons, pas à grand chose ne les connaissant pas.. la votre un peu plus..

Je lui donne l'enveloppe en papier craft et me lève du fauteuil.

- Un acompte.. si vous revenez en un seul morceau avec la Vis... vous aurez le double.. vous serez alors libre de le partager ou de le garder pour vous..

"Un acompte.. si vous revenez en un seul morceau avec la Vis... vous aurez le double.. vous serez alors libre de le partager ou de le garder pour vous.."

Zoltan attrape l'enveloppe kraft et la soupèse un moment avant de l'ouvrir pour compter les biffe-tons qui se tassent à l'intérieur. Il la fourra dans la poche interne de son blouson en cuir avant de lancer à la jeune femme :

"Laissez moi vous expliquer comment je fonctionne ..."

Il prit un visage fier alors qu'il prononça les paroles suivantes :

"Je connais mes gars depuis un grand nombre d'années pour la plupart. Quand mon père a été arrêté par les NOD, ils sont devenus ma seule famille et je confierais ma vie à chacun d'entre eux. Quand une mission arrive à son terme, je procède moi même à une distribution équitable à tous ceux ayant pris part à l'opération."

Il fit quelques pas, déambulant et continuant à réciter ses vers patriotiques :

"Qu'ils soient pisteurs, hackers, artificiers ou acrobates, je mets un point d'honneur à octroyer la même rémunération à tous mes hommes que celle que je toucherais ..."

Il fit alors demi tour pour lui faire face :

"Et ce n'est pas suffisant ... "

Il ajouta en venant se positionner face à elle, tapotant l'enveloppe par dessus son blouson :

"...Mais pour 50% de plus, je marche ..."

Il partagera le gain, au moins même après des années de collaboration avec le paternel il n'est pas près à vendre père et mère pour quelques billets.. Mon regard s'adoucit, en écoutant ses vers, je souris.

- Je n'en attendais pas moins de vous Zoltan

Je m'attendais également à ce que la somme dans l'enveloppe craft ne soit pas suffisant vu l'ampleur de la mission, mais j'ai ce qu'il faut pour l'objet qui me tiens à cœur, j'ai pas martyrisé certains de mes clients, à les faire payer sans avoir le droit de toucher ou même regarder pour rien...

J'avance d'un pas léger jusqu'au porte manteau près de la porte, je fouille l'intérieur de mon sac et sort une liasse de billet que je lui lance.

- Ceci en plus de l'enveloppe, et comme je l'ai dis vous aurez le double quand vous aurez la Vis. A prendre ou à laisser mon cher.

Un clin d'œil charmeur, un sourire envoutant et j'attends sa réponse en prenant place dans le fauteuil ou lui même était un peu plus tôt.

Attrape et fourre la liasse avec un certain empressement à l'intérieur de son manteau, commentant ce deuxième paiement pas aussi inespéré que la situation le laissait présager. Après tout cette mission ne paraissait pas sans dangers et peut être aurait il suffisemment d'argent après cette mission pour vivre à l'abri pendant un bon moment.

Il se dirigea vers la porte de la pièce avant de se retourner une dernière fois.

"Je marche ..."

Il entre ouvrit la porte, s'assurant que personne n'écoutait leur conversation derrière celle ci, par mesure de précautions avant de la refermer.
"Je ne sais pas ce que vot' Père vous a dit pour les préparatifs... Je réunis mon équipe cet après midi même ... toujours dans des endroits différents afin d'éviter au maximum les surprises."

Il fit une pause et reprit en la regardant dans les yeux :

"Je veux que vous me fournissiez tous les renseignements dont vous disposez : adresses, plans, forces en présences, nom du propriétaire, mesures de sécurité, conditions d'accès, heuresdes rondes, enfin tout ce qui pourra nous faciliter la tâche. Je suis certain d'une chose, les conditions climatiques et les coupures de courant ne vont durer éternellement et si d'habitude nous prenons plusieurs semaines pour planifier une action, notre fenêtre n'est peut être pas très grande pour celle ci ..."

Mon visage est maintenant totalement détendu, d'ici quelques heures ou quelques jours je l'aurais... Enfin si tout se passe bien. Il veut un maximum de renseignement mais mon géniteur ne m'en a laissé que très peu.. Je me demande même encore comment il a peut découvrir ce secret...

Je me lève et je me dirige de nouveau vers le porte manteau, fouillant l'intérieur de ma veste j'en ressors une petite note sur un papier blanc plié en quatre.

- Alors des renseignements n'est ce pas? Comme je vous l'ai indiqué plus tôt j'en ai très peu..

Je me lis tout d'abord la petite note pour moi, puis je me rapproche de lui, la glissant dans la poche de sa veste avant de reprendre place dans le fauteuil derrière le bureau..

- La maison se trouve dans le quartier des résidence automate, 8 avenue Roosevelt. Il y a 5 NOD devant le portail en fer forgé qui contrôle chaque allée et venue... Sans compter leurs système de caméra... Je sais également grâce à la note que la pièce ou se trouve le coffre est gardé mais je n'ai pas le nombre et ne sais pas exactement ou elle est...
C'est de maigre informations mais je pense que vous pourrez en faire bon usage.

"La maison se trouve dans le quartier des résidence automate, 8 avenue Roosevelt. Il y a 5 NOD devant le portail en fer forgé qui contrôle chaque allée et venue... Sans compter leurs système de caméra... Je sais également grâce à la note que la pièce ou se trouve le coffre est gardé mais je n'ai pas le nombre et ne sais pas exactement ou elle est..."

Zoltan se mit à la regarder d'un air plus que songeur, sa main venant gratouiller son menton mal voire pas rasé depuis un bon moment. Il ne pensait pas que les forces en présence seraient aussi nombreuses. Quoi que vue la situation de crise actuelle, les effectifs sur place seraient peut être moins nombreux ...
L'Avenue Roosevelt en elle même, il fallait déjà pouvoir y rentrer, mais alors en sortir avec cette chose là sous le bras ... il ne fallait pas trop y compter, ou du moins, pas sans un plan en béton armé.

"C'est entendu ... Pas d'info ... Pas de plan ... Pas de couverture, bref ... une vraie partie de plaisir !"

Il fit quelques pas en direction de la porte avant de se retourner une dernière fois :

"Je vous tiendrais au courant des avancées de l'opération, cela peut prendre du temps mais pour cette mission, le temps n'est pas de notre côté. Grâce à la coupure généralisée du courant, on gagne en angle de tir, le système de camera pouvant être HS soit limité. Je pense que les NOD ont aujourd'hui autre chose à foutre que de garder la propriété privée d'un Automate ... "

Il ouvrit la porte :

"Dans l'attente, je vous prierais de rester calme et de me laisser faire ..."

Il sortit et disparut bien vite dans le dédale de tunnels ... direction la planque secrète de l'équipe ...

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