Conduire, ça faisait un moment, heureusement que le GPS était là. D'ailleurs, chose étrange, elle ne ferme pas sa voiture à clé. Mais bon ça à la limite, le démarrage au fil électrique par contre... Pas sûre que la carte grise soit à son nom, tant pis pour celui qui a perdu sa voiture.

Les routes sont dans un état ici, c'est pitoyable, heureusement que la voiture plane à moitié au dessus du sol, je ne sais pas exactement à combien car l'indicateur est mort, mais bon, on m'avait prévenu.

Ah ... on arrive. Je gare la voiture dans ce qui me parait une place de parking et aide Emilie à sortir. Elle m'emmène vers sa porte.

D’extérieur, on dirait une vieille atelier. C'est bizarre mais j'ai l'impression que ce bâtiment renferme une quantité monstrueuse de trucs et bidules en tout genre, mais surtout UNE DOUCHE. Je commence à me sentir mal à l'aise, elle est gentille avec moi, n'hésite pas à me filer un coup de main alors qu'elle ne me connait même pas et là je vais rentrer dans son univers alors que je suis dans un état lamentable.

Enfin, quand je serais douché et propre, elle pourra me voir sous un nouveau jour. Si elle ne dort pas à ce moment là.

- Alors c'est ici chez toi ?

Je crois que je me suis un tout ptit peu assoupie pendant le trajet. La voiture, quand c'est pas moi qui conduit, ça me berce.
Je me réveille encore ivre.
On est arrivé. Je vais pouvoir finir ma nuit dans mon lit.

-oui, c'est ici.

Et cette fois, je sort une clé pour ouvrir.
J'attends qu'il entre pour refermer.

-fais pas attention au désordre.
enfin si, fais un peu attention quand même, va pas te prendre les pieds dans quelque chose.

Newton est branché sur le secteur, au fond de la pièce.
J'aurais su que je ramenais quelqu'un à la maison, je lui aurais peut-être demandé de faire un peu de rangement.
Son œil vert s'allume quand nous approchons. Il sort de sa mise en veille.

Spoiler:

-Bonsoir Emilie. Tu rentres tard... et saoule.
Et qui est ce monsieur ?

-Je te présente Sanay. Il vient prendre une douche.
Sanay, je te présente Newton.

Ouahou, ... C'est quoi ce bordel, enfin bordel, c'est ce que ça à l'air d'un premier coup d'oeil mais en prenant un deuxième regard, on dirait que c'est quand même organisé, une organisation bien personnelle mais du moment qu'elle s'y retrouve. En fait chaque chose à l'air d'être à sa place, comme chez un antiquitaire, tout à l'air sans dessus dessous mais le propriétaire sais où est chaque objet.

On y vois de tout en terme de technologie, autant récente qu'ancienne, des trucs bricolés par ci, des bidules qui a mon avis vont bientôt passer sous le tournevis de cette experte bricoleuse. Rien sous emballage, de la récup surement.

Elle referme la porte derrière moi, une fille prudente, on ne sait jamais qui peu traîner dans le coin et elle doit sûrement vouloir protéger son trésor.

On avance dans la pièce, évitant les divers objets jonchant sur le sol.

Ma queue commence à s'exister, le mouvement habituel quand quelque chose cloche. Plus on avance plus le mouvement est intense. Elle ne l'a pas remarqué, je commence à m’inquiéter, c'est pas normal.

Je comprend quand un lumière verte s'allume au fond de la pièce suivi par un robot qui se redresse, ma queue s'agite violement, je recule de deux pas me préparant à toutes éventualités quand j'entend :

-Bonsoir Emilie. Tu rentres tard... et saoule.
Et qui est ce monsieur ?

-Je te présente Sanay. Il vient prendre une douche.
Sanay, je te présente Newton.

Fiouuu, ... putain que j'ai eu peur, en plus un NOD, il a l'air amical, ma queue se calme et je récupère mon sang-froid.

- Un NOD ? chez toi ? Il n'y a pas de danger ?

-un NOD ?

euh, je suis crédible si je fais l'innocente étonnée ?
mince, qu'est-ce que je lui dis ? La vérité que j'ai toujours cachée ou je cherche un joli mensonge ?
je suis un peu trop longue à réfléchir. Merde, c'est trop tard pour mentir je crois, il a du percuter qu'il y a un truc qui cloche. Quelle nouille ! bon temps pis, je lui dis

-bravo... t'es le premier à deviner que s'en est un

S'en suis un petit rire gêné alors que j'essaie de garder l'air décontracté pour dédramatiser et ne surtout pas affoler qui que ce soit.

Comment il a deviner ? Je lui ais pourtant tout refait la carosserie et à part quelques pièces, ça n'a plus rien à voir avec les machines du NOD.

-Enfin, c'était un NOD. T'inquiète pas, il est pas méchant.
Mais promet-moi de ne le dire à personne !

Là, il a pas le choix. Il faut vraiment qu'il promette, sinon... je sais pas, je l'enferme quelque part, dans la salle de bain par exemple. N'importe quoi du moment qu'il ne puisse pas aller cafter.

Maintenant, je regrette de lui avoir dit la vérité. Quelle conne, si seulement j'avais trouvé autre chose à lui dire. C'est la dernière fois que je ramène quelqu'un ici en ayant trop picolé !

Passer des années devant un ordinateur, ça permet de faire quelques recherches, même si elle très bien modifié la carrosserie, il y a des choses qui ne trompe pas. Je ne sais pas, le feeling et la réaction de ma queue. J'ai quelques connaissances sur l'évolution robotique chez les NODs.

-Enfin, c'était un NOD. T'inquiète pas, il est pas méchant.
Mais promet-moi de ne le dire à personne !

Le dire à qui, je ne connais personne d'autre, et je ne vais surement planter un couteau dans le dos de la personne qui jusqu'à maintenant est la seule que je connaissent. Et franchement, il a plus l'air d'être amicale qu'autre chose. Je pense que si elle avait eu des problèmes avec, elle s'en serait déjà débarrasser.

- Non, ne t'inquiète, je suis une tombe.

Je m'approche tranquillement du robot. J'évite les gestes brusques histoire de ne pas non plus le provoquer. Je le regarde d'un peu plus près. J'en ai vu des images de robot mais en vrai, je n'ai pas eu cette chance ... Enfin surtout cette malchance, car les NODs robots sont plutôt efficaces dans le tâches.

C'est incroyable ce que l'homme est capable de faire avec des morceaux de métal et un peu d’énergie. Je me retourne pour demander où est la salle de bain, quand je me rend compte que son regard et son attitude détendu ont changé, elle parait plus inquiète qu'autre chose ... Ah, le NOD, ... Si tu savais combien je m'en fous que tu ai un NOD chez toi. Je tente de la rassurer.

- Sérieusement, ne t'inquiète pas, je te promet de ne rien dire à personne. Ce sera notre secret, entre toi et moi.

- (Sur un ton détendu et ironique) La seule condition que j'ai pour garder ce secret est que tu me laisse te prendre un peu de shampoing pour la douche.

-oui bien sûr, il est dans le bac à douche. Sert toi.

J'aurais bien ajouter un "copieusement", mais j'ai pas trop osé. De toute façon, il le sait qu'il est très sale.

-la sale de bain est derrière la porte, là.

Ouf
il n'a pas l'air trop effrayer de savoir d'où vient Newt et il n'en parlera à personne. Il avait l'air sincère quand il l'a dit... j'espère qu'il l'est. En même temps, pourquoi il a bien vu qu'il était pas méchant, alors pourquoi nous faire du tort ?

Et Newton, il en pense quoi ?
Pourquoi il ne dit rien ? A quoi il pense ?
Il ne lui a même pas dit bonjour. Pourtant il est plutôt poli d'habitude.
Quelque chose le tracasse ?
Je lui en parlerais mais pas devant Sanay. J'attendrais qu'il soit sous la douche ou qu'il soit reparti.

Ce petit coup de stresse m'a fait dessaouler.
Mais maintenant que la tension retombe, j'ai à nouveau sommeil. Mais je vais pas aller dormir maintenant, pas avant de savoir où lui il va passer la nuit. Il va peut-être falloir que je l'héberge. Ça m'embêterais de le laisser repartir en sachant qu'il retournera dans les poubelles.

Elle a l'air tendu, enfin, plutôt pleine de questions. En même temps, on ne se connaît que depuis quelques heures et je découvre un de ses secrets. Un secret qui pourrait la mettre en péril. Je ne serais pas à l'aise non plus.

Elle a l'air complètement nase mais son taux d'alcoolémie a l'air d'avoir descendu. Je ne pense pas la déranger plus longtemps après ma douche. Elle ne me laissera pas dormir chez et de toute manière je ne voudrais pas abuser. Je ne sais pas, je retournerai peut-être au Murphy's ou j'irai essayer de me dégoter un Squat dans le coin. Malgré tout j'aimerai bien la revoir, au moins pour la remercier plus dignement de l'aide qu'elle m'apporte.

Enfin, bref, on verra ça plus tard. D'abord la douche. J'en frétille d'impatience tout comme ma queue qui doit sentir qu'elle va pouvoir ressortir propre.

Je rentre dans la salle de bain. Repère un peu les lieux pour voir si il y a tout :

Shampoing, ok
Serviette, ok
Gel douche, ok

C'est bon. Je verrouille la porte derrière moi et jubile d'avance. Je retire ma veste, la jette par terre histoire de ne pas salir la salle de bain. J'enlève mon T-shirt. Ouah c'est incroyable comment j'ai maigri et pris des abdos depuis que je cours de partout pour me planquer.

Je vire mes pompes, mon fute, chaussettes, et boxer.

Ça me dégoûte mais il va falloir que je les remette après, des fringues salles sur un corps propre. Maintenant en tenue d'Adam, j'allume la douche et règle la temperature.

Huummmmmm ... c'est trop bon, je sens l'eau chaude couler dans mes cheveux, on commence à revoir leur couleur d'origine, un blond assez clair tandis que l'eau perd la sienne et deviens marron au fur et à fur qu'elle coule le long de mon corps. Je sens mes muscles se décontracter un à un. On peu dire ce que l'on veut mais passer deux mois sans bénéficier de ce bonheur qu'est une douche, c'est pas une vie.

L'eau commence à recouvrir la totalité de mon corps ce qui me donne une sensation de bien-être hors du commun. Chacune des parcelles de ma peau, chacun des pores de ma peau hurle au soulagement, je ne sens plus de douleur, comme une mort lente mais tellement bénéfique.

Je m'assois. Attrape de tube de shampoing, m'en met dans les mains et commence par me masser le cuir chevelu, la saleté est résistante mais part petit à petit. Je me fait les pointes de cheveux et m'attaque à mon appendice dorsal. Elle ne bouge plus, terrassé par la chaleur de l'eau et apaisé par la douceur du savon. Elle reprend des couleurs elle aussi. On peut de nouveau voir les reflets verts de son poil. Après un bon quart d'heure, j'attrape mes fringues et les faits profiter de la douche.

Ma veste noir redevient noir, mon boxer blanc. Mes chaussettes noires et mon t-shirt aussi. Quitte à être propre, autant que mes affaires aussi finalement. J'ai quand même pris le soin d'enlever ce qu'il y avait dans mes poches, briquet, couteau, portable sans batterie, etc...

C'est pas grave si c'est mouillé, ça séchera sur moi.

Trente minute, bon, il ne faudrait pas abuser. J’éteins l'eau, attrape une serviette au hasard et m'essuie. J’enroule ma serviette autour de ma taille et m’apprête à sortir.

-Newt, tu peux m'aider à déplacer ça s'il te plais ?

Je suis naze, il est tard. J'irais bien me coucher, mais il y a du travail, pas question de le laisser retourner dehors cette nuit.
J'ai des sièges de voiture qui trainent là, avec quelques trucs chopés à droite à gauche, je devrais pouvoir faire quelque chose qui ressemble à lit. Ce sera toujours mieux que les poubelles.

A deux, ça va plus vite, surtout avec Newton. Il est jamais fatigué lui et il peut bosser en s'alimentant. Avec un câble et une prise de courant c'est facile. Moi, même avec mes trois bras, j'aurais du mal travailler efficacement tout en me faisant un casse-dalle.
Quelques coups de tourne-vis plus tard, on a fini le sommier et on n'a plus qu'à arranger les coussins.

La porte de la salle de bain s'ouvre.
Il a été long en fait, mais il était très sale. Maintenant il est... c'est un autre homme... il a changé de couleur... il est pas vilain pour un clodo.
J'ai la bouche ouverte, je voulais dire un truc non ?

-je... j'ai...

J'ai imaginer que la serviette autour de sa taille pourrait glisser. Ça se fait pas ! Enfin si, c'est pas grave, je n'ai fais que le penser. Enfin se serait pas dérangeant si ça risquait pas de se voir sur ma figure. On dira que c'est la timidité qui me fait rougir et me donne l'air d'une nouille.
Vite ! faut passer à la suite, l'air de rien et arrêter de le regarder.

-je... on t'as fait ça.

Je lui montre le lit qu'on a bricolé vite fait.

-c'est du bidouillage rapide, mais ce sera toujours mieux que les poubelles. Au moins pour cette nuit.

Je pose la main sur la poignet de la porte, j'entend du bruit. Elle fait le ménage à cette heure là ? Et bien. J'ouvre la porte.

-je... j'ai...

Elle change de couleur, ... , elle rougit, pourtant c'est pas l'alcool. Ah ! Et oui, c'est vrai que je suis torse nu avec pour seul vêtement une serviette qui peine à tenir sur mes hanches. Si il se passe quoi que ce soit et que je dois lâcher le noeud de cette dernière. Je vais finir à poil en plein milieu de son salon. J'ai toujours eu un problème avec les serviettes autour de la taille. Ma queue a une légère tendance à ne pas rester calme, du coup elle la fait toujours tomber.

Elle continue à me regarder, je ne sais pas trop où ses yeux regardent mais je commence à me sentir gêné. En même, c'est un autre homme que tu découvre, celui d'avant, je suis propre et je reprend du poil de bête. Je crois que je ne te remercierais jamais.

Emilie, ouhou, ferme la bouche, je sais que je ne suis pas vraiment moche mais quand même. Je ne sais pas si c'est moi qu'il l'ai bloqué ou la transformation avant/après douche mais elle reprend ces esprits.

-je... on t'as fait ça.

-c'est du bidouillage rapide, mais ce sera toujours mieux que les poubelles. Au moins pour cette nuit.

Sérieusement, cette nana a un coeur en or.

- Merci, franchement merci pour tout. Je vais enfin pouvoir passer une vraie nuit.

Je sens l'émotion monter en moi. Depuis combien de temps, n'ai-je pas passer une vraie nuit, je ne sais pas, mais le bonheur que je ressens s'exprime en une larme qui coule le long de ma joue. La fatigue se mêle peut-être aussi à tous ça. Mais ça va faire deux mois que je me planque, ne dors que d'un oeil, me sens sale et là en une soirée, elle m'a rendu ma dignité et un repos que je ne pensais plus pouvoir trouver. J'ai envie de la prendre dans mes bras pour la remercier.

Mais je ne sais pas comment elle va réagir, ni comment Newton va réagir. C'est son protecteur. Ce n'est pas grave, je m'approche d'elle, au moins pour l'embrasser sur la joue. C'est le minimum que je puisse faire. J'espère qu'elle ne prendra pas mal, mais dans ce monde de brute. Un peu de douceur est, par expérience, toujours un moment agréable et qui permet de s'échapper pendant quelques secondes.

Je m'approche et me retrouve une vingtaine de centimètre d'elle.

Je range mes outils pour... pour faire plus ranger. Qu'il aille pas mettre les pieds dessus. Ça fait vachement mal de marcher pied nu sur un tourne-vis ou une clé à molette. Et puis pour me donner une contenance aussi, tandis qu'il me remercie chaleureusement.

Ça fait plaisir de faire plaisir. Il a l'air ému. Du moins au son de sa voix, parce que je ne le regarde pas. Je laisse pendre des mèches de cheveux devant mon visage en gardant l'air très occupée.

-hum... de rien. C'est normal.

S'il te plait, n'en fait pas trop quand même. Je sais bien que tout le monde n'en aurait pas fait autant, mais tu crois pas que je suis assez gênée comme ça ? Non pas que ça me déplaise que tu sois reconnaissant mais... mais il se rapproche ?
Qu'est-ce qu'il va faire ?
Je n'ai pas l'habitude qu'on s'approche comme ça, surtout dans cette tenue !
Il sent bon.
Je fais quoi ?!

Une clé à molette dans une main, un tourne vis dans une autre et une scie à métaux dans la dernière, je me décide à tourner la tête vers lui pour me rendre compte que sont visage n'est qu'à quelques centimètres du miens.
Mon cœur bat la chamade. Je reste figée en le regardant dans les yeux. Rien que sa proximité commence à me tourner la tête... alors le moindre contact... j'en frémis rien qu'à l'idée. Il osera pas hein ?

Elle a l'air surpris lorsqu'elle redresse la tête, en même temps, il est vrai que je suis proche. Elle est armée jusqu'aux dents, au moindre faut mouvement, je prend au choix : un coup de tournevis, de scie ou de clé à molette.

Son regard s'enfonce dans le mien, je ne sais pas si elle a peur, en plus la couleur de ses joues s’amplifie de plus en plus. Je peux voir le battement de son coeur dans sa carotide. Ne t'inquiète pas, je ne te ferais pas de mal.

Je penche la tête sur le côté, ferme les yeux et écarte délicatement les mèches qui couvre ses joues. En m'approchant, j'ai pu sentir les retours d'alcools ainsi que la transpiration que lui a coûté le fait de me préparer de un lit. Cette odeur, il y a une demi-heure c'est moi qui sentait mauvais et moi qui n'avais plus confiance. Maintenant, je la sens tendue, gêné, n'oublie pas que tu as toujours le dessus sur moi. En tout cas, tu as toute
ma confiance et à partir de maintenant, je te serais redevable.

Sans un mot, je viens délicatement poser mes lèvres sur sa joue chaude. Elle a la peau douce bien que légèrement collante. J'espère que ce baiser la détendra et lui montrera que je ne lui aucun mal. Bien au contraire.

Et bah si, il a osé.
Il est venu poser ses lèvres toutes douces sur ma joue toute chaude.

Ça faisait combien de temps que c'était pas arrivé ? Je ne sais plus. Quel jour on est ?
Peu importe, ça devait faire trop longtemps que j'ai pas eu ce genre de contact, parce que j'en ai la larme à l’œil et le sourire qui tremble.
Ça a l'air de rien comme ça, un petit bisou sur la joue. Mais pour quelqu'un comme moi, à fleur de peau et au plaisir exacerbé, c'est... pas facile à décrire. Mais c'est beau ! Cette délicatesse, cette légèreté, juste un peu plus qu'un effleurement, qui a pourtant l'effet d'un raz de marrée. La vague a du embarquer la moitié de mon cerveau et ma force, parce j'ai lâché la clé et la scie, et je me sent particulièrement bête. Je ne sais plus du tout ce que j'étais en train de faire et je m'en fout royalement.
Je vais juste m'assoir un peu sur le lit en sièges de voiture. J'ai les jambes en coton. La fatigue et les restent d'alcool ne doivent pas aider.
Je me sent... heureuse... et émue aussi, sans trop savoir pourquoi.

En tout cas, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. On n'est encore bien loin de l'évanouissement et des convulsions avec un réveil atroce (pourvu que ça ne se reproduise jamais) qui m'ont un jour dissuadé de laisser approcher qui que ce soit.

Oh tient, j'ai encore un tournevis dans une main. Je l'aime bien, mon tournevis.
Je l'invite à se mettre à l'aise (Sanay, pas le tournevis)

-fait comme chez toi
je vais te chercher une couverture
et si tu as besoin de quoique ce soit, je serais dans la pièce à côté

où je vais pas mettre longtemps à m'endormir.

Mon baiser à l'air de l'avoir toute retourné.

Elle laisse tomber quelques outils, tout son corps à l'air d'être parti pendant ces quelques micro-secondes et j'avoue qu'avec la fatigue et la situation actuelle c'est bien agréable de pouvoir montrer un petit bout de sentiments. Ce contact m'a aussi fait partir ailleurs, au delà de ce monde de tordu. C'est bon, extrêmement agréable. En reculant, je peux voir sur son visage un sentiment de soulagement et étrangement une certaine plénitude. Comme si elle n'avait pas reçu d'affection depuis un petit moment. Sous son air sérieux et rebelle, on peut voir, à cet instant précis, son joli minois.

Je suis sûre que sous cette carapace, il n'y a qu'un besoin d'affection, pour faire s'épanouir cette jeune femme. Malgré le fait que je suis sûre qu'elle doit être intraitable sur énormément de choses, dure au mal et avec un sacré caractère.

Souvent les gens pensent qu'il est compliqué d'exprimer ses sentiments mais la plupart du temps, fait en intimité, cela permet de découvrir le vrai visage de ces derniers. Je ne dis pas que ce n'est pas un femme forte, je dis juste que c'est grâce à un moment comme celui là que je peux découvrir les plus belles parties de celle-ci.

Elle s'assoie sur le lit qu'elle a eu la gentillesse de me préparer, elle, ailleurs, moi, ici en train de regarder sa quiétude heureuse envahir la pièce.

-fait comme chez toi
je vais te chercher une couverture
et si tu as besoin de quoique ce soit, je serais dans la pièce à côté

- Merci

Elle va me chercher une couverture,... toujours avec son tournevis à la main, je souris d’attendrissement en voyant ça. Je m'installe sur les fauteuils, toujours avec ma serviette autour de la taille, me met sur le côte face aux dossiers pour laisser ma queue voguer dans l'air, jusqu'à ce qu'elle s'endorme à son tour.

La nuit va être douce, cela fait très longtemps qu'un tel sentiment de tranquillité ne m'avait habité. Je ferme les yeux et commence un sommeil paisible.

Je le couvre et je file me coucher.
Juste un petit regard attendri sur son corps qui s'endort jusqu'au bout de la queue avant de passer la porte.
Bon deux regards... trois... un puis même quatre tient, pour ce que ça coute. Mais plus long le dernier. De toute façon il ne me voit pas, il a le dos tourné.
Il est mignon quand il dort. Quand il ne dort pas aussi, remarque.
Je pourrais rester longtemps comme ça à le regarder dormir paisiblement, appuyée dans l'encadrement de la porte... si je ne tombais pas de sommeil.

Allez, une petite caresse sur la tête de Newton (qui est assis à côté de la prise) pour lui dire bonne nuit et je file me coucher sans faire de bruit.



Le lendemain, je me lève et pousse doucement la porte de ma chambre.
Il dort encore.
Un petit coucou à mon cyborg préféré et je me glisse dans la salle de bain sans faire de bruit. Je sent encore l'alcool et le tabac du bar de la veille.
Tient, c'est pas à moi les vêtement qui trainent là. Je repense alors à mon invité qui ne porte pas grand chose sous la couverture... bon ça suffit maintenant, je n'ai pas que ça à faire de passer toute la mâtiner à rêvasser. Il ne faut pas abuser des bonnes choses, je suis plutôt bien placée pour le savoir. D'ailleurs, prendre une douche alors qu'il y a du monde à la maison, est-ce bien raisonnable ? Newton, il a l'habitude, il me connait, mais Sanay... il va se demander ce que j'ai fumer. Mais si je ne le fais pas, il va me trouver sale et négligée.
L'un comme l'autre, ce n'est pas très correct. Quel est le pire ?
Oh et puis, je me prend trop la tête ! J'ai qu'à y aller, ça me décoincera. Ce sera pas tellement pire qu'hier quand j'étais beurrée. Faudra quand même que je me méfie la prochaine fois, à pas ramener n'importe qui. Lui il a l'air gentil, mais qui sait sur qui j'aurais pu tomber ? J'ai pas été très prudente.

Je ferme bien la porte (dommage qu'il n'y ait pas de verrou, mais d'habitude ça ne me sert pas à grand chose) et je fais couler l'eau.

- Non, non, arrrggghhhh

Je me réveille en sursaut, poursuivit par un BN géant dans les rues de Novlangue, il voulait faire des expériences sur moi, me fourrer de chocolat pour voir si les non-implantés pouvaient se transformer en gâteau au chocolat. Mon esprit est vraiment de travers, en tout cas les choses s'améliorent, avant j'étais coursé par des NODs, mais là un BN quand même. Il m'a foutu des sueurs froides quand même.

Au fait, où je suis ?

Le temps que je me remette de mes émotions et me rappelle qu'Emilie dort dans la pièce d'à côté. J'espère ne pas l'avoir réveillé. J'attend une petite minute. Il est tard dans le nuit, ou plutôt tôt dans le matin. Je me lève. Ma queue dort encore à moitié, c'est limite si elle tient par elle-même. Je me dirige tranquillement vers la chambre de mon hôte. Newton est en veille à côté de la prise, sa lumière s'allume, je me fige, ... ne bouge pas, ... ne bouge pas, il me regarde, il sait que je suis là et où je vais mais reste calme. Il fini par se remettre en veille. Tu as compris Newton, il n'y a pas de problème.

Je m'approche donc de la porte et l'entrouvre calmement. C'est bon, elle dort. Je reste un moment à la contempler. Un ange au milieu de ses songes, j'aurais presque envie de me rapprocher pour mieux découvrir ses formes et voir son visage, mais je pense que ce serait le meilleur moyen de me prendre un coup de tournevis, puis elle m'a aidé, je le voue un respect trop grand pour abuser de ce moment.

Je retourne me coucher, des images plein la tête, je suis surement parti dans le même endroit qu'elle. Je me rendors paisiblement. Le reste de la nuit se déroule au mieux, pas de cauchemars et un sentiment de ne pas être seul qui réchauffe mon coeur et mon âme.


- Hummm

Quelle bonne nuit, j'ai toujours les images d'Emilie dans la tête quand je me réveille. J'entend l'eau coulé dans la douche, tiens elle est en train de se doucher.

MERDE, j'ai laissé mes fringues dans la salle de bain, bon ben je reste avec ma serviette autour de la taille, sauf que la ma queue est en pleine forme et je dois tenir le noeud fermement serré dans une de mes mains pour ne pas me retrouver complètement nu. Bon, je vais essayer de trouver de quoi du café, ça lui fera surement plaisir, en plus, on ne peut pas qu'elle était en très bonne hier, rien de me qu'un café frais pour se remettre d'aplomb.

Je cherche la cafetière, mais dans tout ce matériel impossible de trouver quelque chose qui ressemble à une cafetière. Je cherche donc le café, qui devrait peut-être se trouver pas loin de cette dernière....

- Newton, tu sais où est le café ?

Et là, surement pour se renseigner auprès de la propriétaire des lieux, il se lève et va ouvrir la porte de la salle de bain.

(HRP : si le fait que je fasse se déplacer légèrement Newton t'ennuie, dis le moi par MP et je rééditerai mon post, ça ne me dérange pas du tout, sinon j'attend la suite des évènements)

[HRP : pas de soucis]

C'est la deuxième fois qu'il ne me dit pas bonjour. Cet humain doit vraiment me prendre pour un objet. Est-ce que c'est ce que je suis ? Une chose ? Peut-être. A force de vivre avec Emilie, j'aurais fini par croire que je suis une personne, comme elle semble me considérer.

Si je suis un objet, je n'ai pas à me montrer civilisé, juste à obéir aux commandes.
Je me dirige vers la salle de bain sans un mot et ouvre la porte. De la buée sur ma caméra obstrue ma vision, tandis que ma mécanicienne gémie sous la douche. Un message d'alerte au flagrant délit de jouissance surgit de mes programmes. Je m'efforce de l'ignorer, comme d'habitude.

-Emilie, on a du café ?

-hmmmmmh ! ouiiiih !

-pourrais-tu m'en donner la localisation exacte ?
s'il te plait

J'ajoute un "s'il te plait" parce que je sais qu'elle ne me considère pas comme objet, elle. Ce qui donne plus de sens aux formules de politesses et autres civilités, comme à l'estime que je lui porte et à l'éventualité d'une certaine valeur affective, même si la preuve n'a pas encore été faite que je sois vraiment doté affects.

-HHHanh ! mmmmmfh ! dans leh hh tiroir à gauhh-che du plan de travaaaille.


-merci. Désolé pour le dérangement. Bonne continuation.

-merci. ohh ooooh putain ! ferme la porte !

Elle est grossière. Je reconnais son irritation entre deux cris orgasmiques. J'ai peut-être été un peu trop courtois. J'ai encore du mal à doser en fonction des situations. Il y a-t-il un rapport entre jouissance, désir d'intimité et politesse ? Je ne sais encore quelle équation peut répondre à ce genre de problème. L'être humain est une créature bien complexe à variables multiples. Et bien que je sois équipé d'un programme de reconnaissance et d'analyse des émotions, mon IA présente bien des lacunes au sujet des rapports humains.

Je ferme la porte de la salle de bain et vais ouvrir le tiroir. J'en sort le café et le tend à notre invité. Ou plutôt celui d'Emilie. Un objet n'a pas à inviter qui que ce soit.
Un objet n'a pas ce privilège. Un objet n'a pas d'intérêt à faire cela. Un objet n'a d'ailleurs pas d'intérêt autre que son utilité propre.
Un objet n'aurait même pas ce genre de réflexion, pas plus que de libre arbitre.

Pour Emilie, je ne suis pas un simple objet. Mais son raisonnement est fonction d'un important facteur affectif. La logique émotionnelle est-elle fiable et dans quelle mesure ?
Il serait certainement intéressant d'en discuter avec une personne plus "neutre", bien que la neutralité absolue soit inexistante chez l'humain.
Je tente le coup avec Sanay.

-Pensez-vous que je suis un objet ?

La quantité de vapeur est importante, elle doit être au bord de la cuisson. Je ne sais pas ce qu'elle fait exactement dans la douche, mais sa manière de parler, de gémir, je ne suis pas sûre que ce soit l'eau qui provoque autant de vapeur. Je sens la température de mon sang augmenter à chacune de ses paroles. Mon rythme cardiaque commence à se faire sentir tellement ma carotide bat la chamade.

J'ai beau ne pas voir grand chose à travers ce rideau de fumée, j'ai la quasi certitude de savoir ce qui se passe de l'autre côté. L'ange que j'ai regardé dormir cette nuit s'est transformé en diablesse. Les valkyries ne pourraient pas rivaliser avec le désir qui me ronge en ce moment.

La discussion vis à vis du café perd tout intérêt dans un instant comme celui-ci, seules les sens veulent dire quelque chose. Elle n'a pas remarqué que j'étais de l'autre côté de la porte. Je reste comme figé. Newton n'a pas l'air de bien comprendre ce qui se passe et continue ses politesses pour trouver le café.

-merci. ohh ooooh putain ! ferme la porte !

Ma pression sanguine reste la même mais change de sens, c'est maintenant le stress qui me ronge, je suis désolé Emilie, mais je n'ai pas pu décrocher, je ne m'attendais à ce que Newton ouvre la porte et je suis rester figé là comme un innocent ayant perdu tout contrôle.

Newton arrive comme un NOD sur la soupe, en me tendant le café. Je reprend mes esprits lorsque ce dernier me pose une question qui ne devrait pas sortir de la bouche d'un robot.

-Pensez-vous que je suis un objet ?

Un robot, ..., pout ce poser de tel question, ce ne doit pas être que cela mais ses agssements et son origine sont mécaniques et numériques. Tu es plus que ça Newton, tu es le protecteur d'Emilie, tu vaux surement mieux que la plupart des bas-fonds.

Je tourne la tête, et le regarde les yeux dans la caméra.

- Newton, j'ai trois choses à te dire, premièrement merci pour le café. Ensuite, pour répondre à ta question. Non tu n'es pas un objet tu es bien plus que ça sinon je ne pense pas qu'Emilie te ferais une telle confiance aveugle, de plus si tu n'étais qu'un objet ne te poserai pas cette question et tu n'aurai pas mis l'intimité d'Emilie en péril, .... (des sons traversent mon esprit), mais ceci m'emmène vers la troisième chose, as-tu ressenti les sentiments que j'ai ressenti ?

La question que je viens de lui poser, est d'une certaine manière assez cruelle car je connais déjà la réponse, mais il doit comprendre que ce n'est ni un objet ni un homme mais plutôt un peu des deux. Et surtout il doit comprendre que même s'il se pose des questions ce sera toujours le meilleur protecteur que Emilie puisse avoir à ses côtes car le fait qu'il ne puisse éprouvé de sentiments le rend invulnérable à ces derniers, ce qui n'est pas le cas des humains et surtout pas le mien.

C'est assez étonnant qu'un robot puisse se poser de tel question, est-il plus que ça ? Apparemment oui, il est capable de s'interroger sur sa propre existence.
Ce qui me déroute le plus est bien autre chose, il est capable d'analyser les moindres de mes sentiments, j'ai l'impression d'être complètement à nu devant lui et cela me dérange. Malgré le fait qu'il est raison vis à vis de ma réaction en voyant Emilie se donner du plaisir sous la douche.

Mais apparemment, lui même fût attiré par ce spectacle lubrique, je ne sais pas si c'est de la même façon que moi mais d'après ses dires, il fût un moment focalisé sur la scène. En même, je le comprend, elle ne laisserai pas un rocher de marbre avec cette vision et ces sensations de plaisir qu'elle a réussi à me transmettre, en tout inconscience qu'elle avait un admirateur.

- Un des avantages du libre arbitre est qu'on n'est pas obligé de répondre à des programmes qui nous desservent.
Les objets n'ont pas de libre arbitre, n'est-ce pas ?

Le libre arbitre, nous allons entrer dans une discussion bien philosophique pour un robot. Ceci calmera peut-être mes ardeurs, bien que pour le moment, maintenir ma serviette autour de ma taille relève de l'exploit. Sa question est périlleuse et inhabituelle. De longue discussion autour de cette question ont emmener les philosophes, religieux et scientifiques dans des impasses qui tiennent de la question de la vie. Dans les temps qui courent, le libre arbitre n'est quelque chose dont l'on parle souvent, en tout cas pas ouvertement.

- Newton, je pense que tu as plus de libre arbitre que n'importe quel implanté. Les objets n'ont pas de libre arbitre à proprement dit, ils sont régit par des lois ou programme. Ensuite, je pense qu'avec l'évolution même les systèmes informatiques peuvent développer leur propre manière de penser et certains sont capables de faire leur propre choix. Dans ton cas, je pense que tu porte bien ton nom. C'est la première fois que j'entend un rob ... quelqu'un de ton genre se poser cette question. Emilie a surement apporté des modifications dans ton système qui t'ont dérouté de ton fonctionnement normal. As tu déjà eu à prendre des décisions pour lesquels aucuns programmes n'avaient la réponse ?

En disant ça, je m'installe sur la canapé et boit tranquillement mon café en me remettant de mes émotions, ma nervosité reste importante, l'attirance que j'éprouve me déroute, ceci mêlé avec les discussions avec Newton transforme mon cerveau en compote.

Une gorgée de café coule le long à l’intérieur de ma gorge tandis qu'une goutte s'est échappé sur le coin de mes lèvres. Je me sens vivant.

Newton a fait un choix, chose assez inhabituelle pour un robot, à vrai dire impossible, mais il l'a fait. Ce robot, enfin devrais-je dire humanoïde a en réalité un conscience, l'IA dans toute sa splendeur, capable de prendre une décision par forcement rationnelle, l'homme est parfois moins instinctif.

Il est capable de refouler ses fonctions premières, je ne sais pas ce qu'Emilie a fait mais il se rapproche plus de l'être humain que les orthodoxes.

- Newton, vu tes réponses et surtout tes questions, ne permet plus de dire que tu es un robot, et laisse moi te traiter comme un ami car mon premier sentiment vis à vis de toi était faux. Il te manque toujours des réactions purement humaines mais vu l'évolution de ton IA tu risques un jour d'avoir plus de conscience que la plupart d'entre nous.


Emilie sort de la salle de bains, elle a l'air sur un petit nuage, ..., s'approche du canapé, son pantalon est à l'envers, une nouvelle mode ? Je ne pense pas ...
Les images de sa douche me revienne à l'esprit lorsque je vois sa poitrine nue à travers son T-shirt. Elle vient s'installer près de moi sur le canapé en nous demandant comment ça va. Et me dit que mes fringues sont toujours dans la salle de bain.

J'ai maintenant un problème, ma réaction vis à vis d'elle sortant de la douche envoyant des phéromones partout au travers de la pièce, fait monter le désir en moi et commence à devenir visible. Depuis combien de temps n'ai pas eu une aussi jolie femme auprès de moi, longtemps, un ange jamais ...

Je ne sais pas comment réagir, impossible de me lever, donc impossible de m'écarter des pulsions qui me remplissent. Elle s'installe maintenant à côté de moi, dur, ...

Calme toi, calme toi, rien à faire, je reste ici comme un crétin, impossible de répondre quoi que ce soit. Partager entre la raison et le désir, je pose ma main sur le dossier du canapé, proche de son visage et glisse un doigt le long de sa joue en chuchotement.

- Merci

Allez, un peu de sérieux. Ça se fait pas de mater sa serviette comme ça.
heu, j'ai cru voir une bosse. C'est bien ce que je pense ?
non non non non non non ! ça suffit. Pense pas qu'à ça !
oh et puis merde, je pense bien ce que je veux, de toute façon, il est pas télépathe... faut quand même éviter de penser trop fort.

Déjà que je pense pas à grand chose, si en plus c'est pour avoir les idées mal placées...
En fait, je pense à une autre chose, c'est que je suis bien, là maintenant. Je suis stone. Pas stressée, pas aussi gênée par ma timidité. Je me rappelle alors que je n'étais pas malheureuse au siècle dernier, quand c'était un peu tout le temps comme ça. J'étais vachement moins tendue. Jusqu'au jour où je suis allée trop loin...

Et lui, où il va ?
nulle part.
Il ne veut pas récupérer ses vêtements ? pas tout de suite ?
remarque, ya pas le feu au lac. Mais s'il reste comme ça, je ne suis pas prête de revenir à un état un peu plus normal.
En plus il me touche.

C'est juste un doigt qui passe juste sur ma joue. Juste un contact léger, délicat, tendre, sur des centaines, peut-être un milliers de terminaisons nerveuses hyper-sensibles à ce qui est bon et déjà sensibilisées par une douche chaude.
Est-ce qu'il sait l'effet que ça fait ?
Est-ce qu'il a vu cette profonde inspiration un rien saccadée ? le petit éclair de jouissance dans le regard, qui a traversé la brume de l'ivresse ? l'orage qui tremble au bord des lèvres, la bouche ouverte, le mot suspendu.

Je ne trouve pas le mot pour répondre, mais cette fois, ce n'est pas par timidité. Il n'y a pas de mot pour lui faire partager ça, surtout avec les deux neurones grillés qui fonctionnent encore.
On se contentera d'une réponse simple à un mot simple :

-de rien

avec un sourire un peu idiot, celui d'une droguée. Pourtant, tout ce que j'ai consommé, c'est une douche et son doigt sur ma joue.
...et la vue de sa peau nue jusqu'à la serviette... ok, là c'est bon, je pique un fard.

Ses joues prennent une teinte rubis, mon geste l'a perturbé, elle est à fleur de peau. L'atmosphère s'emplit d'une chaleur tendre et bienfaitrice, tout semble disparaître autour de moi.

Je ne vois que son sourire lorsque mon doigt effleure sa peau, sa bouche entrouverte laisse ses lèvres pulpeuses au contact de l'air.
Son regard posé sur ma peau me fait l'effet d'une caresse qui réveille tous mes sens, elle me répond mais tout mon esprit est pris par autre chose. Je fixe ses lèvres, ces lèvres sur lesquelles je poserai bien les miennes.
Mes pupilles se dilatent, tandis que mon regard descend le long de son cou. Je ressens chacun des mouvements de son coeur par le mouvement de ses artères qui alimente le cerveau. Je glisse le long de ses épaules pour découvrir les charmes de cet ange.
Je sens à l’intérieur de moi que ma raison hurle au viol, mais impossible de décrocher mon regard. Je laisse aller ma vision vers ses hanches.

La tension qui circule dans mon corps me donne une sensation de stress agréable, ma raison revient de plus bel je ne sais pas ce que je dois faire, l'écouter et retourner chercher mes vêtements dans la salle de bain. Ce qui briserait le sort et saccagerai l'ambiance actuelle qui se situe je ne sais pas où entre le bonheur et la notion même d'attirance. Ou suivre mes sentiments, laisser aller ma nature humaine.

J'approche mon visage de ses lèvres que je désire tant, j'ai l'impression que ce moment est interminable, j'ai l'impression de ressentir chaque molécule d'oxygène percutait mon visage et me rendre ivre d'avantage. Toute réflexion a quitté mon esprit, seule la continuité me conduit.

Je viens délicatement déposer mes lèvres sur le coin de sa bouche.

Il me touche encore
de ses lèvres au coin des miennes

Non, ne pas fermer les yeux
ne pas laisser le frisson m'envahir et monter me décoller le cerveau.
ne pas ressentir trop fort

ça va
ça va, je ne vais pas m'évanouir. Pas pour si peu.
Mais si peu, c'est déjà beaucoup
C'est le souffle coupé, le cœur qui tape
puis la tension qui retombe, les petits points lumineux devant les yeux
et le souffle qui reprend, forçant le passage d'un léger gémissement

La tête qui s'envole dans un nuage, la main qui cherche à rester encrée sur terre en venant s'échouer sur son épaule. La paume veut le repousser, mais les doigts agrippent comme pour l’amener à moi.

Le laisser approcher et toucher encore ou le repousser de peur qu'un autre drame arrive ?

Je le regarde et j'ai envie d'oublier ce qui s'est passé au siècle dernier.
C'était il y a longtemps. Maintenant, se sera peut-être différent. Je suis moins sensible qu'avant, c'est juste que ça faisait longtemps. Enfin ça dépend...

Sa peau... sa peau chaude et douce sous ma main... J'ai juste envie d'y plonger, me laisser couler contre son corps, me laisser noyer dans la sensation de sa peau contre la mienne.

Non
non non ! l'autre main là, celle qui s'approche de son torse, tu restes là. T'as pas été invitée !
Bon en même temps, maintenant que t'es là, tu vas pas restée comme ça, en l'air, t'as l'air de quoi ?
Tant pis, je la pose là. Je peux ? J'hésite. Trop tard, elle ne voudra plus s'en décoller maintenant.

Tandis que mes yeux se ferment, je sens un chaude douceur venir se poser sur mon torse. Tous mes sens sont en éveil.
Sa main sur mon épaule me repousse et m'attire en même, les doigts ancrés dans ma peau que sa paume comprime comme si elle voulait s'échapper mais continuer.
Le désir de l'interdit ou l'envie couronnée de peur.

Mes lèvres viennent définitivement se poser sur les siennes, la tendresse de ce baiser est de loin la plus chaude que j'ai ressenti depuis très longtemps. Ses lèvres semblent fébriles mais tellement envieuses. Ce contraste entre l'envie et la méfiance donne à l'air un état particulier, tout se passe vite mais chaque seconde paraissent une éternité de paradis tenté par l'enfer.

Le revers de ma main passe sur son cou pour continuer glisser entre ses omoplates, puis venir se poser sur sa hanches. Mon autre main vient se poser sur celle qu'elle a mis sur mon torse et viens glisser ses doigts entre les siens. Je la rapproche de moi tel que sa poitrine vienne en contact de mes pectoraux.

Mon coeur bat de plus en plus vite, j'ai l'impression de rien pouvoir contrôler, de rien vouloir contrôler, je laisse libre cours à mon désir tendre et suave.

La main que j'ai posé sur sa hanche commence à remonter délicatement son T'shirt.