Immense et tranquille, idéal pour passer une soirée en amoureux... séduire... c'est interdit non ?

Ya plus personne, et c'est tant mieux. Je pourrais pas me protéger pis protéger Justin en même temps, surtout si je le traine. C'est tout sauf pratique. Encore ça va, il est pas lourd. Je me demande s'il va délirer encore...
Je saurais peut-être qui c'est Aaron comme ça. Ou alors quand il se réveille je lui demande... Hum. Ca le fait ? Je vais passer pour une curieuse. Ca se trouve il voudra pas me dire. Ou ça lui fera du mal de se rappeler.
On verra bien s'il délire...

C'est joli ici, ça nous ira très bien, enfin à moi, et à lui je sais pas. Je vais le mettre sur un canapé, ils ont l'air bien. Maintenant, le plus dur, c'est de l'y poser...

Je le fais s'assoir au pied, il penche un peu mais bon, j'y peux rien, et hop, je monte sur le canapé. Je regarde à droite, à gauche. Personne pour gueuler. Hop, je le reprends, et je tire un grand coup. Pof, les fesses sur le canapé et moi qui manque basculer en arrière. Mais je suis douée, si si, et je me rétablis comme je peux. Impec... Et voilà, je l'allonge. Un petit coussin sous sa tête.

On est bien là hein Justin ?

Je pousse un petit soupir, mets mes mains derrière ma tête, bien callée dans un fauteuil et les pieds sur la table basse.

Elle parle, parle, et parle encore.
Je marche, elle qui parle, parle, et parle encore, installée dans mes bras. Je me la suis approprié. Evidemment, je profite d’elle qui parle, parle, et parle encore.
Ça se voit tant que ça ? Oui, forcément mais j’aime quand elle parle, surtout si c’est à moi qu’elle parle et parle encore. Pour une fois qu’elle dit plus d’un mot à la suite. A chaque pas, un mot, un chaque mot, un pas, et ainsi de suite elle bâtit des phrases, et moi, je rejoins le salon sans être essoufflé. Un peu fatigué, mais ça compte pas, elle parle pour deux.

J’aime vos phrases Joe.
Vous devriez en faire plus souvent.

Attention… Accrochez-vous à mon cou.

Voila, comme ça, allongée sur ce divan, vous serez mieux que sur un tas de gravas. Même si le cendré vous va bien.

On dirait une déesse. Les déesses ont toutes cet air étrange ? Je ne sais pas le décrire. C’est juste un air à elle. C’est déjà bien assez. Je m’en contente en souriant. Elle est si jolie. Ma Joe.

Un coussin sous sa jambe, c’est bien, ça doit faire moins mal. Parce que finalement, elle est blessée. J’en suis content, je vais pouvoir la guérir.
Je dévoile son front. Ses cheveux l’avaient injustement encombré. Je prends le temps de m’y attarder, ou bien c’est ma main qui désirait connaître cette sensation d’être posée sur son front ? C’est si important de tout comprendre ? Je comprends son regard qui me dit des choses que je lui souffle. Elle pourtant, elle ne le sait pas ce qu’elle dit. Ça viendra, j’en suis sur.
Tout n’est pas si cassé là dedans, ma Joe.
Ça, c’est que mes yeux lui disent.
Ma voix, elle, lui raconte les réponses à ses questions, toutes ces phrases qu’elle a dites pendant que je la portais dans mes bras, contre mon cœur qui bat pour elle, ma Joe.
Elle ne le sait pas ? C’est si important ?

Je l’ai un tout petit peu fait tomber. Elle était lourde, elle n’est pas vous. Ma Joe.

Je l’ai dit à voix haute ? C’est pas fait exprès. Tant pis.

En parlant de péchés… Voici l’invité surprise.
Sa voix ne me plait toujours pas. Ça pourrait être effrayant.
Vous ne trouvez pas ?

Je me suis adressé à ma Joe, mais aussi à la demoiselle charmante accompagnée d’un jeune garçon.

Ah oui ? Vous avez raison, ça ne fait pas très fille, mais c’est bien quand même, c’est amusant.

Je vais vous faire un peu mal. Vous ne m’en voudrez pas ?

Je masse sa jambe, ébène à la peau douce, rasée si près qu’on dirait du velours. Malgré ses bottes un peu trop bottes que je laisse glisser sur son mollet et echouer sur la moquette. Et puis, je tire, recentre ce qui ne l’est plus. Ça craque, c’est remis. Elle aura un peu mal, mais je suis là. Un pansement qui sourit.

Voila, c’est fini.
Restez allongée. Reposez-vous.
Je vais nous servir un alcool fort, c’est bon pour le sourire.

Evidemment, il y en a toujours sur les tables. Le privilège de ces grands hôtels de luxes.
Un verre, deux verres, quatre glaçons. Whisky parfait pour la situation.

Tshin ?

Joe attrape le verre tendu, fixe un instant le liquide ambré.. Puis Jude .. Tchin. Comme au bar, mais pas exactement comme.. Elle porte son verre à ses lèvres, une gorgée pas plus.. Elle garde le verre entre ses mains. Et son regard se pose sur l'ensemble jambe-coussin..

Elle remue le pied.. Note mentalement qu'entre le moment ou elle a lancé l'ordre et celui où le dit pied à remué ça a pris un certain temps.. le mouvement lui-même était raide.. Logique non?

-"Je ne sais pas vous en vouloir. Je n peux pas.
Et vous n'aviez peut-être pas vu, mais alors que vous tiriez,
Touchiez ma jambe, j'ai pas bougé, j'ai pas eu mal.
J'ai pas mal. Jamais. Juste un genre de gêne.
C'est toujours cette jambe là qui prend.
Cette fois, je pense que ça va marquer.
Je vais boiter quand ça sera remis.
C'est logique, ça peut pas être autrement
Le verre il peut pas grand chose.
Les autres fois, je faisais de la fièvre.
Je le sentais pas. Mais le toubib le disait.
Donc je savais.
Mais je sais comment ça vient.
Je vois trouble quand c'est là.
C'est beaucoup de phrases.
Vous allez aimer là aussi?
Pourquoi?
Parce qu'il y en a beaucoup?'

Elle coupe court à ce second monologue. Elle déraille?! Jamais avant parler autant.. Ou poser des questions..

"Je suis curieuse?"

"Non, je meuble, pour faire normale"

"J'ai envie de savoir?"

"Envie?"

"Vraiment moi?"

"Je sais pas.. si?"

"Je pense trop"

"Oui"

Je vais aimer, oui, parce que je l’ai décidé très tôt, il y a longtemps de cela… déjà loin, quand j’étais le tiret z d’une cuve de cellules atrophiées, promises au destin poubelle en inox.
Je l’ai décidé quand j’ai demandé où trouver un père et qu’on m’a montré la télévision, une pub sur les bienfaits du vinaigre sur le calcaire des WC.
Je l’ai décidé quand j’ai appelé « maman ! » pour voir si l’une d’elles me reconnaîtrait, et qu’elles ont continuées à avaler sourdement leur repas pilules pour pondeuse de premier choix.
Je l’ai décidé quand j’ai franchi la porte du laboratoire du contrôle des naissances, quand j’ai vu derrière la vitre un tas de petits corps entassés, baignant dans le formol.
Je l’ai décidé, quand j’ai vu inscrit sur la vitre : Jude tiret z.

Aujourd’hui je souris, parce que le monde est laid, parce qu’il regorge de monstres aux mains propres savonnés Petit Marseillais, fabriqué à Lyon, des reliques que le luxe sait encore apporter sur les rebords des lavabos.
Je souris, parce que le monde est laid, qu’il sent mauvais et que l’homme en est l’auteur, méprisable, sournois, manipulateur.
Je souris, parce qu’il n’existe rien de bon ici, parce que les gens sont des articulations formaldeides, des bâillements digestifs prédigérés dans les laboratoires.

L’homme est une plaie, un rat égotique qui dévore la cervelle de son voisin pour un trou de serrure, un mot dit de travers, un regard pas terrible, un haussement d’épaule au milieu de la rue, une pluie d’été sur le bitume chaud, une odeur de friture dans le fenestron du palier.
Une plaie purulente et béante, infectée jusqu’à la tour Saint Jacques et les pieds de Blaise Pascal.

Je souris Joe, parce que je l’ai décidé, pour tous les Jude tiret z entassés dans une cuve, noyés dans le formol.

Et vous Joe, pourquoi vous ne l’avez pas décidé ?

Jude tiret z…,
Baisse les yeux
Pose la joue sur la cuisse de Joe
Enferme tous les Jude tiret z dans sa tête,
Recroquevillés
Les uns sur les autres
Les uns dans les autres,
Dessine une fermeture éclaire sur ses lèvres
La zippe
Tourne la clé
Et la jette.

Il aurait pu pleurer,
Trop tard
La clé est jetée,
Les Judes tiret z reposent sur des petits lits en draps de soie
Des Winni l’ourson en peluche alignés au pied du lit,
Papa est en bas, qui fait du chocolat
Maman est en haut, qui fait du gâteau.

Jude sourie la joue posée sur la cuisse de Joe,
Comme un enfant, il a les yeux qui brillent et qui regardent loin
Comme un enfant, il a des bêtises plein les yeux et la vie qu’est belle,
La vita e’bella.

Joe, Joe… n’avez-vous rien écouté ? Rien entendu ?
Qui a osé faire un trou dans un si joli crane ?

Jude aime,
Il aime sa joue posée sur la cuisse de Joe
Sa peau contre celle de Joe
Grain à grain
De peau
Jude aurait pu s’endormir en l’écoutant lui raconter sa couleur.

Joue contre cuisse, il regarde Joe dans sa perspective oblique. Il aligne de biais la cuisse sur le ventre, le ventre sur la poitrine, la respiration qui l’enfle et la réduit à peine pour lui laisser entrevoir le cou, sa courbure qui trace le menton et puis, ses lèvres, celles qu’il embrassera mieux qu’il ne l’a fait déjà. Apres les lèvres, le nez qu’il trouve à son gout même de biais, c’est sa vue, son biais, son oblique à lui. Et puis, et puis il y a ce regard. Profond, malgré la vacuité qui l'y habite. Elle seule, y croit. Pas Jude. Lui, il y voit des océans et des dauphins, même s’il n’en a jamais vu, même s’il ne connaît pas le sel sur la peau, l’écume sur le sable, le sable dans les yeux, le vent, l’iode, la mer et les dauphins, l’écume, le sel, Joe nue sur le sable, les cheveux rejetés en arrière, les yeux dans le ciel et la mer à ses pieds.
L’écume, le sable, le sel…
Il y voit les montagnes, leurs sommets qu’il n’a jamais escaladés, ces neiges eternels qu’il rêve de fouler juste pour le plaisir d’avoir froid aux pieds. Il en ramasserait à pleine mains pour en faire des boules grosses comme des œufs d’autruche –il n’a jamais vu d’autruche- et les envoyer sur Joe.
Il vise mal, il la ratera et fera semblant que c’est fait exprès. Il sourira. Il sourit toujours. Elle rira de sa maladresse. Il la prendra dans ses bras et tournera en rond dans la neige en la montrant au ciel, comme pour lui dire combien elle est belle et qu’il est à elle, elle, à lui.

Il sourit. Il rêve.

(…)
Il rêve qu’on le met au défi… un étrange défi… puéril. Exactement ce qu’il aime, un défi puéril.
Il montre une fenêtre à Joe.

Oh ! Là haut !

Et il lui soulève la jupe.

Joe est une fille !!!
(…)

Non, Jude n’est pas comme ça. S’il veut voir sous la Jupe de Joe, il n’aura pas à détourner son attention. Il le fera parce qu’elle lui demandera.
Et lui sourira, comme toujours.

Joe…

De l’eau. Non, de la glace, plein de glace et il y en a, plein, plein le seau que…
Un seau ! Vite !
Et de la glace. Froide, très froide parce que… De la glace, oui plein

Pour Joe.

J’aurais bien demandé de l’aide, mais pour un peu de glace, je devrais pouvoir m’en sortir seul. Pourtant, je panique.
J’en ai déniché derrière un comptoir, dans un frigo. C’est bien normal. Mais je sais plus où, et puis c’est pas si important.
Je l’ai prise et je l’ai enfoui dans un torchon blanc, aussi blanc qu’elle ne l’est pas. Elle, elle est mieux que ça.
Je suis tombé à ses pieds, agenouillé pres d’elle, le torchon de glace déjà posé sur son front, les gouttes qui perlent sur son visage.

Oui, j’aime.

Joe.

La brume envahie la pièce, rouge sanglante, presqu’aveuglante, intense et lumineuse
Sa source ? Inconnue

Il fait chaud, à crever.

L’Ecclésiaste se trouve au centre de la pièce et ici non-plus, personne ne l’a vu entrer.

Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
...

Il répète ses paroles inlassablement, comme une histoire sans fin, sans point, sans ponctuation à la fin des phrases. Un rituel ? Peut-être, peut-être pas.
Mais les paroles vous vrillent le ventre, elles deviennent au fur et à mesure de leur déclamation, plus intenses, plus pénétrantes, à la limite du supportable.
Pourtant, vous n’y comprenez rien, il n’y a aucune logique, et la raison n’y a pas sa place.

Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
Vous avez gouté au plaisir du luxe. C’est pécher
...

Insupportable…
Vous tomber tous dans les pommes.
Gwenael, Lambda, Jude et Joe ont disparu.

Je ferme les yeux, me laisse aller, j'arrive presque à ne plus entendre les deux amoureux à côté. On pourrait presque dire que je me sens bien maintenant. Toujours quelques petits tiraillement du côté de mes jambes et mes mains mais bon, on ne peut pas non plus tout avoir.

De temps en temps, mes yeux s'ouvrent et je tourne la tête vers mon nouvel ami, pour m'assurer qu'il est bien là, que sa poitrine se soulève toujours au rythme de sa respiration. Ce serait dommage qu'il meurt.
Je me demande s'il y a un médecin par ici... Il faudrait peut-être que j'aille en chercher un, pour qu'il examine Justin...

Surtout que, comme il est endormi ou je sais pas trop quoi, on pourrait le toucher sans qu'il le remarque.

Oui, ça serait le mieux, que j'aille lui chercher un médecin... Tant pis pour mon confort, il a plus besoin de ça que moi...
Je vais pour me lever quand une étrange brume pénètre dans la pièce. Ça m'affole, et la chaleur n'arrange pas les choses. Je cherche à tâtons, trouve la main de Justin, la serre fort. Quand il se met à parler, moi, je me mets à trembler. J'ai peur, et je me demande pourquoi il faut encore qu'il nous arrive des trucs comme ça. On a quand même assez donné...

Je n'en peux plus, je lâche la main de Justin, plaque les miennes sur mes oreilles, ferme les yeux très fort comme si ça changeait quelque chose, mais la voix est toujours là, à me vriller le crâne. J'ai envie de hurler pour qu'il arrête.
Mais je n'arrive même plus à hurler, ou alors je ne m'entends pas ? Je ne sais pas...

Mes yeux me font mal, je les ferme. Je sens mon corps tomber, mais ne ressens aucune douleur, je suis déjà ailleurs...

Je l'emmène avec moi hors des toilettes, loin de l'affreux spectacle qui s'écoule encore sur le carrelage. Rien que d'y penser j'en ai un haut le cœur.

Nous traversons quelques couloir en ruine. Loin des chiottes, c'est encore jamais assez loin. Puis je trouve une salle qui a l'air d'avoir échappé au séisme.
C'est calme ici. C'est beau aussi, douillet et reposant. Tout ce qu'il nous faut. Peut-être même un peu trop pour moi, mais je prendrais une dose de cheval niveau plaisir, pour me remettre de tout ça.

Le réveille dans un endroit que je ne connais pas
Le coup de porte sur le crâne
Le balafré qui m'a ligoté à une chaise
Ma fuite à poil dans les couloir
La voix terrifiante, le tremblement de terre
Et enfin le cadavre dans les toilettes

Ça fait beaucoup.
Beaucoup de chose que j'aimerais oublier.

J'installe Eric dans un des canapés

-Là, on serait bien.
On se repose un peu ?
Ça va passer...

et sans perdre le contact, je viens me serrer tout contre lui, sur ses genoux, mes bras autour de ses épaules et de son cou où je viens encore enfouir mon visage.
J'inspire un grand coup. C'est si bon... ça fait du bien après toutes ces émotions. Ce calme, ce confort, enfin du répit, quel soulagement ! C'est si bon que j'en pleure.

La tête me tourne. Je ferme les yeux et me laisse bercer par sa respiration, son odeur, les battements de mon propre cœur...
J'abuse un peu, c'est sûr, mais ça coute moins cher qu'une biture et ça ne fait de mal à personne... en tout cas pas à lui.
Je devrais peut-être faire attention. Un excès de câlin, ça peut faire des dégâts. Tant pis, je veux oublier ce que j'ai vu.
C'est un peu égoïste. Mais avec un peu de chance, peut-être que lui aussi ça le réconfortera.

[Vient des Toilettes de l'hôtel][/font]

Éric est ballotté au rythme de ses propres pas, eux-mêmes guidés par ceux de la jeune inconnue.
Ils arpentent à nouveau l'hôtel. Ils vont finir par le connaître par coeur...
Éric est toujours aussi pâle. Son esprit peine à regagner son réceptacle...
Le décor défile, identique ; il n'en a que faire.
Le seul point d'ancrage de son regard, c'est elle.
Son garde-fou.

Elle jette son dévolu sur ce qui ressemble encore au salon de l'hôtel.
À peu près épargné, presque accueillant. Quasi normal.
Les vestiges du prestigieux palace...

-Là, on serait bien.
On se repose un peu ?
Ça va passer...

La guide dépose son fardeau sur un des canapés...
Enfin le dépose...

_ Qu...

Elle ne l'a pas relâché, mais s'est plutôt même à nouveau emparer de lui.
Elle se love tout contre lui, le prend par le cou et se terre au creux de son cou.
Éric est bouche-bée, ses bras se sont éloignés pour accompagner l'attitude.
Ce n'est pas habituel pour lui, ça ne l'a jamais vraiment été, d'être enserré de la sorte avec tant de volonté.
Il sent sa respiration paisible chatouiller sa peau.
Et...
Quelque chose de plus humide.
Chaud.
Quelques gouttes.

La chaleur le pénètre encore. Les battements de son coeur s'accélère.
Une perle dévale son dos, le caresse, lui donne la chair de poule.

C'est lui le plus timide maintenant.

Il détend ses bras. Il ne sait pas trop où poser ses mains.
Ce qui est sûr c'est qu'il veut lui rendre la pareille, avec tout autant de force qu'elle lui a transmis.
Alors d'instinct, il passe un bras dans son dos, l'autre main sur son bassin pour l'empêcher de glisser.
Et l'enlace. Pas trop fort. Il a toujours eu un peu de mal à doser.

Il est brûlant, submergé par tant d'émotions.

Son visage est venu se poser contre ses cheveux.
Son nez hume l'odeur du shampooing utilisé quelques heures auparavant.
Sa main quitte la hanche un instant pour délicatement emporter quelques-unes de ses mèches derrière l'oreille, à proximité de sa bouche.
Ses lèvres s'animent...

_ 'Oui'... Dis-le moi.

Il semble surpris, interdit.
Mais accepte ma présence.
A-t-il remarqué le nombre improbable de bras qui l'enlace ? Je ne sais pas.
Ça n'a pas l'air de le déranger en tout cas. C'est un autre soulagement que j'éprouve en sentant son étreinte répondre à la mienne.
Légère, comme s'il risquait de me briser. Ou de se brûler peut-être ? Tu peux y aller, je ne mord pas.

Par contre... cette chaleur qu'il dégage... et son touché si léger me fait frissonner.
Le dos, c'est une partie qui peut-être si sensible à la caresse... mais après tout, chez moi, qu'est-ce qui ne l'est pas, sensible ?
Et il y a cette autre main qui me saisi le bassin faisant naitre un brasier au creux de mes reins.
La robe est si fine que je croirais qu'il passe à travers si je ne la sentais pas glisser par endroit, à même ma peau. Ce sont ses mains sur le tissu qui me rappel la présence douce, électrisante, de la robe carmin fendue.

Je réalise aussi au passage que je n'ai rien en dessous. Forcément, dans la panique du dressing, je n'ai pas pensé à trouver des sous-vêtements, l'urgence ayant été de cacher ce qui devait l'être.
Elle est fendue jusqu'où déjà ? Assez pour se tirer sur le côté et découvrir complètement une de mes jambes, dans cette position.
Mais j'y suis tellement bien que je m'en fout. J'ai juste envie de me perdre dans ses bras.

Il me murmure quelque chose à l'oreille. Ma respiration perd son rythme sous ce qui émane de ses lèvres. Un chuchotement qui chatouille mon esgourde, rougis ma joue chaude et poursuis son chemin, chutant à travers mon cœur et mes seins. La sensation, d'un jet sinueux s'insinuant sur mon ventre, suis sa course en secousse sous mes cuisses, jusqu'aux orteils qui se serrent et se trémoussent. Ça fourmille.

Mais qu'est-ce qu'il me demande tout bas ? "dis-le moi", oui mais...

-...quoi ?

Chacun de ses actes n'a fait que stimuler l'intensité qu'elle insuffle.
Elle a répondu au moindre contact, s'en est presque affolant.
Est-ce douloureux ?
Il ne le veut pas.
À nouveau il s'est éloigné.
Mais son 'bourreau' ne l'entend pas ainsi.
Elle a une emprise redoutable... Comme si sous son drapé mille bras venaient entourer Éric.
Prisonnier d'un monstre de tendresse.

La robe glisse sur les peaux, décuple les sensations.
On ne distingue plus trop a qui appartient cette chaleur qui circule entre les deux corps.
Chaque lien entre eux est une zone de conduction, qui amplifie encore un peu plus le feu.
Une réaction auto-entretenue...
Éric a le souffle court, il a du mal à suivre le rythme de son coeur.
Il rougit, sent ses cheveux se coller sur son front humide.
Il ne sait pas trop si elle aussi a chaud ou c'est de lui que vient cette moiteur.

Si elle pouvait entrer en lui, elle serait sûrement déjà passée au travers.

A-t-elle sciemment pivoté pour délivrer sa jambe ?
Les yeux d'Éric sautent sur leur proie...
La chair blanche, les douces courbes de la cuisse, le pan de robe qui doit épouser ses contours...
Sa main a dévalé une partie de la pente... Jusqu'à la peau à nue.
Il l'emporte légèrement, il ne veut pas qu'elle s'éloigne.

Et quand il s'est mis à lui chuchoter à l'oreille, il a eu l'impression d'avoir hurler.
Quelque chose a parcouru son corps... Ses jambes se sont tendues. Elle a tremblé.
Il aurait aimé voir son visage pour savoir...

Il distingue une réponse de sa bouche enfouie.

-...quoi ?

Éric ne peut s'empêcher de sourire. Toujours cette même innocence...
Il retente l'expérience.
D'encore plus près. Moins fort, au cas où.

_ Il faut que j'associe un nom à ce visage, à cette sensation...

Ses derniers mots ont poussé ses lèvres à frôler son oreille le tant d'un fraction de seconde.
Il l'enserre un peu plus, remonte son bras jusqu'à son aisselle.
Sa main glisse un peu plus encore sur la cuisse.
Il veut sentir aussi.

_ Un prénom qui donne aussi des frissons...

Sa main glisse sur ma cuisse et ça fourmille encore.
La chaleur monte, devient étouffante. C'est par à-coups désordonnés que je respire. Ce châle est de trop, mais pour l'enlever, il faudrait que je bouge, hors je ne veux pas le lâcher. Je ne veux pas m'éloigner du brasier, même s'il me fait transpirer.

Il me tient, il me sert, me possède. Je suis à lui, prisonnière volontaire.

Mais il a recommencé.
Ces mots à mon oreille... je m'en mord la lèvre pour ne pas gémir et m'accroche à son cou pour ne pas succomber à son souffle, mes sens au supplice de sa bouche qui murmure ses flammes enchanteresses. Si proches qu'elles pourraient me lècher, dévorer ma raison et me consumer au plus profond de mon être.

Il resserre son étreinte et je deviens poupée de chiffon, abandonnée à sa tendresse dévorante.
Il murmure encore et s'est moi qui le serre plus fort encore de mes quinze doigts en crochets fébriles, là où je trouve une prise.
Cinq à son cou, cinq à son épaule, cinq autres froissant sa chemise sur son torse.

Je dois lui répondre tant que je le peux encore.
Tant qu'il me reste deux trois neurones valides, pas encore évaporés avec le reste de ma cervelle ou noyés dans l'endorphine. Il faut sauver les meubles avant l'inondation.
Qu'est-ce qu'il me demande ? Un nom ? Un prénom qui donne des frissons ? Le miens ? Oui patate, le tient ! Pas celui de la concierge, on s'en fout, on ne la connait pas.

J'ouvre la bouche haletante et lui confie dans un soupir :

-...HÉmilieh...

Mes lèvres se suspendent près de son cou brûlant
Tremblement, hésitation, frôlement
et elles plongent se réfugiées contre sa peau pour y cacher un baisé, rien que pour lui, comme un secret, un billet doux glissé sous le pupitre à l'abri des regards sévères.
Un petit baisé dissipé. Oui, j'ai osé.

Son regard se perd lorsqu'il a prononcé ces mots.

Qu'est-il en train de faire ?

Il vient de retrouver un cadavre...
Le voilà qui abuse des bonnes grâces qu'on lui offre...
Lui, ce vieux bougon...
A-t-il seulement le droit de toucher une si jeune femme ?

Trop de choses qui se bousculent dans sa tête.

C'est qu'elle non plus ne semble pas trop prendre conscience de ce qui est en train de se passer.
Pour sûr elle a introduit l'affaire, mais ne s'est-elle pas non plus fait avoir ?

Et sous les yeux de la Voix punitive !


La petite princesse est toujours pendue à son cou.
Il repose les yeux sur celle qu'il avait brièvement desserré.
Sur son corps vibrant, sur ce qu'il peut apercevoir de son visage.

Bon sang mais comment résister à tant de belles sensations ?!
Tant de caresses, tant de chaleur, de ferveur.

Tant de tendresse... De la part d'une si jeune existence.

Un nouvel à-coup... Elle se contorsionne.
Là. Tout au fond d'elle, la chose a encore mordu à l'hameçon et tire fortement sur la corde.
C'est déroutant... Encore il a l'impression de l'avoir brusquée.
Elle semble tellement sensible. Elle l'est...

Certes il pouvait résister jusqu'à présent mais il est maintenant dépassé par ces forces qu'elle mobilise.
Celles qu'il délibérément libéré.
Pris à son propre jeu...

Elle s'accroche partout à lui... Il aurait tant aimé avoir d'autres mains à disposition pour s'occuper aussi bien d'elle...

Le coup mortel est asséné par sa voix qui délivre le mot tant attendu.

-...HÉmilieh...


Aime... Prononcé dans un soupir d'extase. Il se prête parfaitement aux frissons...


Il abdique. Abaisse son cou en signe de soumission.
Jusqu'au creux de son épaule...
Il ne fait que respirer, humer les effluves qui s'évaporent de ce petit lac.

Et !

Il s'affaisse complètement, se ratatine, une décharge partant de l'échine le secoue et hérisse ses poils.

Émilie vient de le piquer...
Sournoisement. À l'aide d'une seringue d'une douceur inégalable.
Une petite ventouse humide qui est venue se déposer sur son cou.
Injecter encore un peu plus de fluide brûlant.


Il est incapable de résister...



Elle a montré la voie. Il peut faire de même...
Ses lèvres plongent dans ce petit creux, atterrissent et embrassent le temps d'une douce expiration la peau délicate.

Éric tourne la tête, en direction des plus belles vallées qui puissent exister...
Il s'approche aussi.

Dépose un deuxième baiser,
à la base du cou de son alter ego,
où se dessine le plus sublime vallon.



Et vient le temps de quitter la surface de cette planète inconnue...
Sa bouche a du mal à se détacher de ce bien acquis.
Il éloigne et redresse sa tête. Légèrement plus haute que la sienne.
Dans le même instant sa main a aussi quitté ses terres, vogue vers le visage d'Émilie.
Il espère ne pas y trouver résistance... Elle est restée enfouie là depuis tout ce temps.
Ses doigts effleurent son cou, l'index passe sous le menton...

La guide hors de sa tanière...

Il veut à nouveau se plonger dans ses yeux. Ce qu'il ne peut exprimer il veut lui transmettre d'un regard.

Mais il aime la magie de mots. Il aimerait savoir mieux les manier.
Aussi quand il parvient enfin à apercevoir son visage empourpré aux traits si fins, si proche du sien, il ne peut s'empêcher de lui parler encore...

_ Bien plus qu'enchanté... Émilie...

Il riposte, embrasse là où ça fait gémir.
Je l'ai bien cherché.
Puis il attaque encore, plus bas, là où c'est pire.
D'instinct, je me tend vers lui pour mieux offrir cette parcelle de peau qu'il foudroie de ses lèvres. Mon corps se tend sous la décharge, la tête bascule en arrière, étend ma gorge qui pourtant se serre pour étouffer un râle d'extase.

Juste ses lèvres à cet endroit. Est-ce qu'il savait que ça aurait cet effet là ?
démesuré
détraquée
submergée par quelques caresses, quelques baisés.

Et s'il avait l'intention de continuer plus bas ?

Je me recroqueville contre lui, reviens me cacher entre son épaule et son cou.
Ma respiration s'est emballée et j'essaie tant bien que mal de la rattrapper. Elle s'échappe, la bourrique ! encouragée par sa chaleur, son cœur qui bat sous sa chemise froissée. J'irais bien me cacher en dessous, moi aussi, même si je suis déjà bien assez couverte. Mon souffle viendrait raconter sa cavalcade à la chamade qui résonne en lui jusque dans mes veines.
Entêtant
Assourdissant

Mon attention s'en détourne quand sa main vient effleurer mon cou.
Encore un contact redoutable bien que léger. Toute volonté de résister envolée avec le petit nuage qui me servait à penser, je suis docilement ses caresses là où elles veulent m'emmener.

Me voilà à découvert, harponnée par ses yeux bleus.
Je ne vois que ça. Le reste m'apparait flou, autour de ses deux oasis, d'ardentes sensations aillant commencé à me cramer la vue.
L'ouïe, elle, fonctionne encore parfaitement et je m'abreuve de ces douceurs qu'il me déverse, fermant les yeux pour mieux gouter le flot de ses murmures soufflés si près de mes lèvres.

Oui, il est "plus qu'enchanté". Je dirais enchanteur. Sorcier pour que ses mots aient tant de saveur. Parce que ce sont les siens, ici, maintenant et rien que pour moi.
Il faut que je lui renvoie

-moi aussi... Érric...

Ça main qui monte derrière ma nuque... ses doigts s'arrêtent là et pourtant ça continue. Ça irradie vers le bas, tout le long de la colonne, entre mes trois omoplates, jusqu'en bas des reins où ça se noient dans le brasier. Ça monte à la tête aussi, fait rouler les yeux vers un monde qui n'existe pas, entre néant et exaltation.
Ça deuxième main plus bas, dans le creux d'une cambrure, me soutient pour mieux m'emporter.
Où va-t-on ?
J'ouvre l'œil sans savoir dans quelle direction regarder. Je ne sais plus où est le haut, où est le bas.

L'image revient.
Il est là, encore plus près, sur moi, contre moi
Contre ma poitrine. La pointe du sein torturée par sa présence pique à travers le tissus. Vers le haut ou vers le bas ?
Je ne sais pas.
Ça pique en dedans, ça chauffe, ça rentre, s'insinue si profond, comme une lance en travers qui ressortirait dans mon dos.
Et pourtant, ça n'est pas douloureux, juste affolant et terriblement plaisant.

J'ondule sous cette passion qui vibre entre nos deux corps, me presse contre lui, qu'il me la renvoie toujours plus fort.
Un duo crescendo.
Il glisse contre ma joue, je glisse contre la sienne. C'est comme une danse incontrôlable entre nos deux peaux qui s'appellent, s'attirent, transpirent et n'aspire qu'à se consumer l'une dans l'autre.

Est-ce qu'il la sent, cette valse étourdissante ?
C'est lui qui la mène.
Moi je m'y perd pour qu'il m'y rattrape.
Il chauffe, il cherche, il brûle et bientôt, il trouve.

Cet homme me mène par le bout du lobe. Maestro d'un concerto orgasmique.
Cri de surprise, râle d'agonie. La mord du contrôle de soit.

Deux mains, c'est bien suffisant pour un homme.
Jeux de main jeux de vilain.
Les trois miennes contre-attaquent, se contractent, pressent et agrippent.
La droite s'agitent, coure le long de son dos.
La gauche du haut remonte plus vite enserrer l'arrière de sa tête, les doigts perdus sur le velours de ses cheveux courts.
Et la troisième, en bas à gauche, cherche une prise, tire sur la chemise pour se glisser en dessous. Je me contracte quand il me dévore, si bien que mes ongles s'enfoncent dans sa chair. Je harponne le bas de son dos, m'amarre à son corps pour tenir dans la tempête.

Que se passera-t-il si la voile se déchire et que nous sombrons l'un dans l'autre ?
C'est effrayant et en même temps tellement excitant que je voudrais l'emporter avec moi, dans la quatrième dimension. Un monde de jouissance sans frontière, avec pour seul limite ce que peut supporter l'esprit.

Le 7ème ciel est un four qui précède le néant.
J'ai peur de me consumer autant que de chuter en lâchant prise.
Et pour me raconter de telles images en lui gueulant tout le bien qu'il me fait, je dois être sacrément défoncée.

trop

c'est trop

c'est pourtant qu'une oreille

Pourquoi tu lui fais ça à cette oreille ?! Elle t'a rien fait !

C'est... juste une langue... et une oreille... c'est humide
Mais c'est trop fort ! Tellement jouissif que j'ai les coins des yeux qui perlent et c'est pas de la sueur. En plus d'avoir la vue cramée par l'excès, maintenant elle est noyée par des larmes.

Quand il lâche enfin prise, je ne sent plus mes extrémités et je tremble comme une feuille. Mais je suis toujours accrochée à lui. Nous nous redressons ensemble.
Si je ne le vois pas très bien, je le sent retourner se caler le dos dans le divan. besoin d'une pose ? Moi aussi.

Le temps de retrouver un peu de force pour me redresser, et je profite de l'accalmie pour virer ce châle ou je vais me changer en Émilie-pomme-vapeur, cuite dans son propre jus. Manque plus que les petits légumes en accompagnement et la branche de persil pour décorer. Je manque de tomber quand je l'envoie par terre, me rattrape à temps à l'épaule d'Eric. Il faut que j'arrête de gesticuler ou que je trouve plus stable comme assise, mais sans m'éloigner de lui, parce que ça, je veux pas.

Tient bah comme ça c'est très bien, on fait passer une jambe de l'autre côté (pratique la robe fendue) et me voilà à califourchon, toujours sur ses genoux.
Mais ça m'a fatigué cette gymnastique. Alors je reviens m'appuyer contre lui, les deux mains du haut passant derrière son cou pour remonter dans ses cheveux. Et j'approche mon visage du sien, doucement (pas lui mettre un coup de tête), front contre front.

Je regarde ses paupières closes, imaginant la couleur de son petit nuage à lui. Il a l'air bien là haut. Je parie qu'il y fait beau... beau et chaud.

Oh putain !
Je le savais que ça allait repartir, mais je ne m'y attendais pas.
Oui je sais, ça n'a pas de sens. Mais ne me demandez pas d'être logique dans la jouissance.

Il surprend encore mes sens, propage un incendie électrique là où la peau est si fine, si sensible...

Je ne tiens pas en place, danse sur ses caresses comme sur des braises. Mes cuisses se contractent par secousses me poussant à me rapprocher toujours plus de lui, de ce pilier, m'attacher au mat pour ne pas m'envoler dans la tempête. Mon bassin viens se plaquer contre le bas de son ventre. Il ne pourra pas aller plus loin.

Il soupire et je vois son petit nuage. Ou j'ai les yeux dans la brume.
Le décor n'est pas très net derrière le divan.

Je ne sais même pas comment je me suis retrouvée là, le menton derrière son épaule. Je le serre si fort... il ne risque pas d'étouffer ?

Ce ne sont pourtant que des mains. Mais c'est comme milles épines, un roncier sous mes cuisses et les orteils qui se crispent comme si j'avais mis les doigts dans la prise.
Le courant se propage si vite
La foudre veut remonter jusqu'au nuage, en grillant l'intérieur de mon ventre sur son passage et faire exploser ma poitrine.

Et toujours je m'accroche à lui, sauveur et bourreau à la fois.
Je voudrais lui crier d'arrêter sa torture tout en le suppliant de continuer.

Mais je me suis moi-même piégée. Je réalise comme je me suis jetée dans la gueule du loup en me plaçant ainsi, à califourchon sans rien pour me protéger de ma monture.

je vais craquer...

Que je serre les dents ou que je râle en tremblant, rien ne me sauvera du plaisir qui me dévore.