Alors qu’elle avait toujours ses mains devant les yeux de Lester, elle entendit un léger bruit derrière elle. Elle dressa l’oreille, puis sentit un léger souffle dans sa nuque accompagné de quelque parole.

-Bonjours ♥. Vous voulez boire quelque chose ?

Elle fut à la fois surprise et amusée par cette drôle de façon de prendre la commande. Elle tourna la tête et se retrouva à quelques centimètres du visage de la jeune serveuse. Elle était jeune et jolie, et ne cadrait pas avec le métier de serveuse. Drew repéra une pointe d’humour dans la vois de la fille. Elle lui sourit et répondit sur le même ton :

- Un grand verre de lait servi avec amour, s’il-vous plait.

Lorsqu’elle se retourna vers Lester, celui-ci s’était levé et la dévisageait étrangement. Elle crut reconnaitre dans son regard de la surprise et peut être même un zeste de déception, voire même de dégoût. Ceci lui fit perdre immédiatement son sourire. Aucun regard dérouté ne pouvait plus la blesser que celui de Lester. Puis ce fut la question qui achève. Un vrai coup de couteau dans le cœur.

- Mon dieu, mais que t’es-t-il arrivé ma belle ?

Elle pencha la tête sur le côté – tic qu’elle avait acquis avec le temps – et prit un aire de chien battu.

- Tu n’es pas content de me voir ? Je suis si horrible que ça ? Arrête de me regarder comme ça, j’ai l’impression d’être un monstre ! Bon, passons… On n’est pas là pour se disputer, pas vrai ?

Elle prit place sur la banquette et plongea son regard dans celui de Lester et prit un air grave.

- C’est une longue histoire que moi-même je ne comprends pas…

Elle a des yeux bizarres, la chauve.
Une mutante, sans doute une insurgée. Mais je dirais que je n'ai rien vu. Après tout, se sont des personnes comme les autres, ils ont juste eu moins de chance que moi qui n'ai jamais eu à me faire enlever un implant. Et puis ce ne sont pas tous des terroristes. Ils m'ont bien aidé au siècle dernier à rassembler ma belle collection de jeux. Elle n'est pas la première mutant que je croise.

Ça réaction me plait beaucoup. Elle entre dans mon petit jeu.
Un verre de lait servit avec amour, comme c'est miiiiiignon.

Par contre, son copain à l'air moins mignon. Ça doit être la grippe, ça rend ronchon. A la façon dont il m'a regarder, je suppose qu'il n'a pas envie de commander quelque chose. De toute façon, il n'a pas fini son verre, alors pas la peine de m'éterniser là, en plus ils ont l'air d'avoir des choses importantes à se dire, je voudrais pas être indiscrète surtout si ça leur est désagréable... bref, je vais aller voir au comptoir si j'y suis.

Je demande à Candy de préparer un verre de lait et un des excellents cocktails maisons dont elle a le secret. Le tous sur un plateau argenté et je retourne vers les clients.
D'abord la mutante dépilée. Je pose affectueusement le grand verre de lait sur la table.

-avec amour ♥

Un petit clin d'œil et je me sauve à l'autre table avant que son ami malade me morde. En plus c'est contagieux la grippe.
Maintenant, mon aveugle.

-me revoilà

Je pose le plateau sur la table et viens m'assoir à côté de lui, sur la banquette. En tant normal, je me serais plutôt mise en face, la proximité se faisant par le regard, mais comme il ne voit rien... Et puis comme ça, je peux lui signaler ma présence en posant la main sur son avant bras. Je glisse jusqu'à son poignet pour guider sa main vers la surface fraiche et lisse du verre, le tout avec doigté et délicatesse, qu'il profite au mieux de ce contact, que ses doigts puissent se poser les un à la suite des autres sur la forme courbe juste au dessus du pied et l'enserrer fermement. Je me demande s'il arrive à sentir les petites bulles qui pétille à travers.

-C'est un cocktail maison préparé par Candy. Je ne sais pas exactement ce qu'elle met dedans, mais vous m'en direz des nouvelles.

Ils sont très tactiles, ces aveugles. Et celui-là n'est pas timide (ou alors c'est le cocktail qui fait déjà son effet).
Je le laisse faire connaissance avec ma peau de pêche. Il regarde avec les mains ? Heureusement que tout le monde ne fait pas comme ça, surtout ceux qui dévorent des yeux et pas seulement le visage, le cou ou l'épaule.
Mais si nous vivions dans un monde d'aveugles, peut-être qu'on aurait d'avantage l'habitude de se toucher.
En tout cas, il a le contact plutôt poli. Très délicat aussi... assurément je lui plais. Me ferait-il son "regard de tombeur" avec les doigts ? Ça m'amuse de me dire qu'il ne peut pas me regarder dans droit dans les yeux de cette manière là, sinon ça me ferait mal, un doigt dans l'œil.

Tout se déroule à merveille. Il est sous le charme, enivré par l'alcool et mes petites attentions. Il m'a l'air à point, juste ce qu'il faut pour l'amener en douceur là où je veux qu'il aille.
J'ai plus qu'à me présenter et lui proposer mes services.

Mais qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi ce bruit ? Ça vient d'au dessus ?
Je suis pas rassurée là... et même pas du tout.
Je serre un peu plus le poignet de l'homme et reste immobile un moment. J'écoute. Ça se rapproche. Le monsieur de la table d'à côté me regarde. Il a l'air aussi étonné que moi.

Un sursaut.
Une poutre vient de tomber.
Candy, plus réactive coure vers la sortie en criant avec sa voix suraiguë, paniquée :

-Sauvez-vous ! Ça s'effondre !

Elle a juste le temps de sortir en tirant la dame qui était au comptoir. Une partie du plafond s'écroule de la porte et le reste dégringole à la suite.

-Il faut pas rester là !

Je me lève d'un bond. A la recherche d'un abris.
La cave. Elle devrait tenir le coup.

-Par ici !

Mince, et lui qui est aveugle. Il faut que je le guide, je ne peux pas partir en courant et le laisser se débrouiller. J'attrape son bras et le tire en vitesse vers la cave.
Arrivée à la porte, je le pousse à l'intérieur (tant pis pour les escaliers. Il vaut mieux rater une marche que de finir écrasé) et fait signe aux autres de venir.

-Dépêchez-vous !

Elle ne put s’empêcher de sourire lorsque Lester se colla à elle et passa son bras dans son dos. Elle se laissa faire avec joie. Mais son sourire s’effaça dès qu’il osa lui dire qu’elle n’était pas horrible.

* Ben voyons ! Je ne suis pas horrible. Je suis quoi alors ? Effrayante ? *

Drew avait bien conscience de son aspect physique et ne comprenait pas comment on pouvait ne pas la trouver horrible. Elle n’avait plus grand-chose d’humain à part la forme globale de son corps.

Elle repoussa sa main lorsqu’elle entra en contacte avec son crâne dénudé. Elle n’aimait déjà pas le fait d’être chauve, et elle ne supportait pas qu’on le lui rappelle.

Lorsque son verre de lait arriva, elle gratifia la serveuse d’un grand sourire. Puis, lorsqu’elle s’apprêta à boire, Lester porta un toast et, sans même l’attendre, descendit une bonne partie de son verre. Elle le fusilla de regard pour lui faire comprendre que ce n’était pas de manière. Décidément, les hommes n’étaient plus ce qu’ils avaient étaient en 2040. Bien que Lester en venait.

Et but proprement une gorgée de son verre de lait, lorsqu’elle entendit un bruit suspect, très faible, comme un craquement. Elle tourna la tête vers Lester et lui demanda :

- Tu as entendu ?

Visiblement non car il ne réagit pas. Elle haussa les épaules.

Un frisson lui parcourut le corps lorsque Lester lui chuchota à l’oreille.

- Ne trouves-tu pas qu’ils sont étranges ? Ils cachent quelque chose, c’est fort probable. Des insurgés ? On devrait les garder à l’œil.

La question l’embarrassa, vue qu’elle-même avait fait l’indic’ pour les insurgés. Elle se sentit rougir et fit son maximum pour le cacher. Mais Lester n’était pas au courant et il semblait croire qu’elle était toujours une NOD à part entière. Elle pensa qu’il valait mieux jouer le jeu.

- Tu as peut être raison. Mais nous ne sommes pas en service, n’est-ce pas ? Ce n’est donc plus notre pro…

Elle n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase que le plafond gronda puis fini par céder. L’entrée était à l’autre bout et déjà des poutres et autre encombraient le passage. Des nuées d’odeur de sang venaient lui titiller les narines. C’était mauvais signe. Il y avait sans doute des blessés, voire même des morts. Mais la n’était pas la préoccupation de Drew. Lorsque la serveuse leur désigna une porte, elle s’empressa de s’y engouffrer, trainant Lester derrière elle.

Cependant, elle loupa une marche et tomba à la renverse, elle dévala les escaliers en roulé-boulé et fini sa chute sur un type tout en bas. Elle se redressa et tomba nez à nez avec le type que Lester suspectait d’être un insurgé.

- Euh… Désolée…

Phil avait immédiatement quitté son bureau lorsqu'Henry l'avait appelé depuis la maison des Valkyries. Il avait demandé à ce qu'on cherche Lester suite à son évasion au Carnival et il avait été vu dans le quartier. Une source plus ou moins fiable avait parlé du Bagdad Café, rien ne garantissait qu'il s'y trouvait, mais il fallait bien commencer par un endroit.

La voiture filait à travers le trafic aérien et pour une fois, Phil ne scrutait pas le paysage. Il avait des choses à régler avec le mentaliste et une longue conversation les attendait. Il ne pouvait toujours pas se l'expliquer, pourquoi lui ? Il avait juste cette sensation qu'il serait une pièce importante pour son futur. De quelle manière ? Quand ? Aucune idée ne germait dans l'esprit de Mason, mais l'intuition ne voulait en rien le lâcher.

Une demi-heure plus tard, il arrivait enfin devant la maison des Valkyries et Henry lui annonça qu'apparemment il y aurait eu un effondrement.

- Comment ça apparemment ? demanda Phil impatient, tout en s'allumant une cigarette.
- On a entendu un énorme vacarme, plein de poussière a jailli, donc oui apparemment ça s'est cassé la gueule. Après c'est peut être une bombe mais ça m'étonnerait, pas assez de bruit.
- Ok, bon on attend voir ce qu'il se passe et on voit comment on peut agir sans se faire repérer, Lester étant en cavale on doit surveiller nos culs.

Les deux hommes d'affaires s'accoudèrent à la voiture et attendirent de voir les secours ou un dirigeant arriver.

Bien sûr, de tous les dirigeants, hommes d'affaires, journalistes-parasites, curieux, blasés, elle fut la première à arriver. Elle était la Mère, et ses petits étaient en danger. Pire encore, ses petits avaient détruit ses bâtiments, et ses petits allaient être punis.
Elle avait été la première prévenue. Chaque grand désastre dans son établissement lui était relayé automatiquement par les systèmes d'alarme, et il ne lui avait pas fallu trois minutes avant de sauter dans son petit bijou de technologie antigrav, spécialement commandé pour elle, qui avait souhaité, en agitant beaucoup d'argent, le plus rapide, le plus fluide, et le plus petit du marché. Et elle avait ajouté un petit extra histoire qu'il soit rose. Elle y tenait beaucoup. Elle n'avait aucune idée de son nom technique, dans sa tête, c'était un Aérocoursier. Bien sûr, elle gardait ce manque d'information précise pour elle.

Ainsi, les alentours du Bagdad virent bientôt arriver, filant comme une petite flèche à détecteurs d'obstacles électrostatiques, sa capsule de transport personnel, et son ton rose flamboyant marbré d'éclairs Tesla.

Ses enfants avaient fait des conneries. Peu importe que c'ai été les plâtriers,, les décorateurs, ce bon sang d'architecte qui avait été tellement pimpant et tellement cher, ces journalistes avec leur sourire de travers sur le visage, quelqu'un allait payer. Quelqu'un allait subir la colère froide de la Matriarche, et allait nettoyer les gravats avec ses gencives nues.

Garée, Isma s'extirpa de son véhicule, encore engoncé dans sa robe d'apparat, trop fluide pour avoir véritablement l'air en colère en la portant, juchée sur de ces talons démesurés qui la rendait plus grande que beaucoup d'Automates masculins, ce qu'ils détestaient avec un charmant unisson. Et, arrivant au niveau de la ceinture d'observateurs curieux qui attendaient le prochain tremblement des fondations de SON café, ou du premier rapport de décès d'un de SES enfants, elle apostropha sèchement un homme, qu'elle avait reconnu comme étant de ces politicars sur le retour qu'elle s'accordait à mépriser en souriant, généralement.

- Vous, là ! Mon communicateur est tombé dans ma précipitation, je peux vous emprunter le vôtre ?

Et si l'Automate -un certain Phil Saxon, ou Sil Mason, elle avait un doute, met trop de temps à le lui tendre son oreillette, elle entend le lui piquer elle-même des mains !

Phil, qui se tenait en retrait de la foule avec Henry, près de son véhicule, fumait une cigarette en attendant de voir ce qui allait se passer. Ses prières ne se firent pas attendre, une femme aux cheveux roux fonçait à toute allure vers eux. Henry eut à peine le temps de se pencher vers Mason pour chuchoter qu'elle avait déjà commencé à brailler :

- Ismaïela Hartlich, Matriarche des Valkyries, informa Henry.
- Vous, là ! Mon communicateur est tombé dans ma précipitation, je peux vous emprunter le vôtre ? ordonna-t-elle plus qu'elle ne demandait.

Phil la regarda d'un air intrigué, se demandant s'il devait l'envoyer voir ailleurs ou obtempérer.

- Ton téléphone, indiqua doucement Henry au cas son patron n'avait pas compris. Elle veut ton téléphone.

Mason sauta sur l'occasion pour jouer la comédie et prendre l'avantage de la conversation.

- Oups, excusez-moi, dit-il en tendant son communicateur. Je débarque de 2040 et je ne suis pas encore très habitué aux nouveaux termes. Mais j'oublie les bonnes manières ! Phil Mason, enchanté de faire votre connaissance, vous êtes bien Ismaïela Hartlich, la matriarche ? J'aurai une proposition à vous faire.

Phil attendit la réponse, à moitié confiant en sa stratégie, les entreprises Mason avait les fonds et les moyens de faire déblayer tout ce bazar en très peu de temps. A leurs créations, Phil avait fait en sorte qu'elles soient en partie autonomes et avaient créé de micro-entreprises afin de gérer quasiment n'importe quel type de problème, électricien, plombier, informaticien, maçon, tout avait été mis en oeuvre pour que rien ne s'enraye. Et fort heureusement, cette tradition avait traversé le siècle et allait pouvoir l'aider.

Un petit coup de main à la matriarche, et en retour, personne ne voit Lester, il n'a jamais été là.

(Tiens, par curiosité, c'est censément à qui, maintenant, de jouer ? )

(j'aurais dit yuann et drew... Mais si tu le veux, ne te gène pas !)

BOUM ... BOUM ... BOUM ...

Dans les ténèbres Freyja n'entendait que cela. BOUM ... BOUM ...

Et puis une lumière blanche aveuglante et déplaisante accompagnée d'un sifflement strident qui semble venir de l'intérieur.

Les sensation de Freyja revinrent peu à peu. D'abord ses yeux s’accommodèrent à ce réveil soudain. Ensuite la poussières et la saleté commencèrent à la gêner. Sans vraiment réussir à bouger, Freyja aperçu les décombres et le carnage autour d'elle. Toujours sourde, il n'était guère difficile d’imaginer la jeune femme à trois mètres de là geindre de douleur. Puis, un nouveau tremblement se fit sentir, plus faible que le précédant. Ce qui venait de se passer revenait à Freyja. Elle essaya tant bien que mal de se défaire des décombres au-dessus d'elle et se leva. Au même moment son ouï revint et elle put enfin se rendre compte de ce qu'il restait du café. Pas grand chose, se dit-elle. Le bar n'accueillait pas beaucoup de client à ces heures ci, mais un certain nombres de personnes semblait assez sérieusement touchées. Il y avait un homme d'environ quarante ans mort à ses pieds. Celui-ci aurait été son client dans la demi-heure sans cet accident. Mais qu'avait-il bien pu se passer pour qu'un tel évènement aie lieu ? Ce n'était pas le moment de s'interroger, le plus important était de sortir de là avant que tout l'étage ne s’effondre sur elle.
Cherchant du regard d'éventuelles survivants qui auraient pu l'aider, elle aperçut au moins cinq autres corps, certains ne bougeaient pas, d'autre oui. Visiblement aucun qui n'aurait pu l'aider, même en plein forme et surtout aucune valkyrie. Il aurait fallu visiter plus en détail les lieux, mais une nouvelle secousse se fit sentir et une énorme poutre en acier vint écraser la femme souffrante, la faisant taire à jamais. Freyja couru se mètre à l'abri le plus près de l'encadrement d'une porte possible et s'assit. Freyja observa avec attention toutes possibilités de sortit possible et n'en trouva aucune. Elle ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre. Fidèle à ses principes, elle jugea honorable de donner un dernier plaisir aux blessés et désactiva toutes les puces de la pièces d'un seul coup avant de sortir un appareil de sa poche intérieur qui émis une musique épique et sereine. Apeurée et tremblante, elle se mit à réciter un poème :

C'est la mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir ;

A travers la tempête, et la neige, et le givre,
C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ;
C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir ;

C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;

C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !

Quand elle eut fini, elle entreprit de se trouver un endroit plus sur. La porte contre laquelle elle était assise était bloquée par une simple tige en métal qui était tombée juste sur la poignée. La retirer ne serait pas facile, mais avec des efforts, Freyja y parviendrait finalement. Elle força tant qu'elle pouvait, créant un raffut monstrueux mais rien n'y faisait, elle était épuisée et la porte ne s'ouvrirait pas. Cependant, désespérée et abandonnant son supplice elle entendit des voix sourdes en provenance de la porte. Freyja tambourina cinq ou six fois à la porte puis parti chercher de quoi l'aider. Elle trouva une petite bouteille de savon sur le sol près du comptoir. C'était parfait, en lubrifiant correctement la tige de métal, elle parviendrait à la retirer et à rentrer dans cette pièce, ce qu'elle fit.
Freyja du s'agripper à la rampe de l'escalier pour ne pas choir tant elle fut surpris de voir ces escaliers. En bas on entendait les voix se faire de plus en plus précises. A vu de nez il y avait deux femmes et deux hommes. Freyja descendit à leur rencontre.

Drew épousseta ses vêtements plein de poussière. Elle avait eu une chance énorme de s’en sortir. D’autre n’avait pas eu sa chance. L’odeur de sang était fortement présente, et cela ne présageait rien de bon. Elle n’avait pas vraiment envie de connaitre l’état du restaurant. Cela lui rappelait trop de mauvais souvenir, comme son atterrissage violent où elle fut la seule survivante.

Derrière elle Lester l’avait rejoint.

- Rien de cassé ? demanda-t-il.

Elle se retourna pour lui faire face et lui fit son plus beau sourire.

- Nan, je vais très bien. Mais on ne peu pas dire ça pour tout le monde…

Et se pencha légèrement sur le côté pour voir s’il venait encore du monde. La dernière personne à descendre fut la serveuse. Contrairement aux autres, et malgré la situation assez critique dans laquelle ils se trouvaient tous, elle avait la mine réjouie, et semblait s’amuser.

Son petit discours ironique montrait bien ce contentement qu’elle ressentait vis-à-vis de la situation pourtant peu gaie.

-Puisqu'on risque de rester ensemble pendant un certain temps, dit-elle, si on faisait un peu connaissance ? Moi c'est Cathy. Cathy Cardie. Je suis Valkyrie. Et vous, c'est quoi vos ptits noms ?

Cela fit plaisir à Drew de voir que quelqu’un gardait tout de même le moral, parce qu’elle-même avait du mal à le conserver. Autrefois, elle aurait surement gardé son sérieux légendaire, mais aujourd’hui, elle avait fortement changé, tant bien physiquement que mentalement. Et sa constante bonne humeur toute nouvelle était un peu en train de flancher.

Un homme derrière elle – celui qu’elle avait percuté en dévalant les escaliers – prit la parole à la suite de la serveuse. Lui aussi se présenta.

- Hum... je me nomme Yuann, je suis un insurgé, répliqua-t-il.

*Un insurgé ?!*

Cet homme venait réellement de révéler qu’il était insurgé. N’avait-il pas peur qu’on l’arrêtât, le tuât ou qu’on lui fît subir un quelconque autre châtiment à cause de cela malgré la situation ? Ce n’était pas parce qu’il était enfermé que les hommes du gouvernement ne pouvait pas faire leur travail. Lester était mentaliste et était dans la salle. Drew elle-même était NOD, et même si elle n’avait aucunement l’intention d’agir, elle savait qu’il y avait de faibles chances qu’ils y eussent d’autre NOD ou mentalistes avec eux.

Elle balaya les lieux du regard, cherchant à voir la réaction des gens face à cette déclaration. Puis elle choisit de prendre à son tour la parole. Elle aussi voulut jouer sur l’honnêteté et dit bien fort pour que tout le monde l’entendît :

- Drew Connor, ex-soldat américain, anciennement traitre NOD, aujourd’hui simple femme en pleine mutation.

Ceci servit avec son plus joli sourire. Mais elle le perdit rapidement en entendant une faible musique provenant d’en haut. Il y avait du mouvement dans le bar. Per la suite, après un temps de silence, il y eut des coups répétés contre la porte en haut. Les secours ? Elle ne pouvait le dire. Elle fixa l’escalier, et au bout d’un moment, elle vit apparaitre la silhouette d’une femme dans les escaliers.