partie de pêche

Insurgé ?
Alors je me retrouve enfermée avec une bande de rebelle ? Parce que je suppose que les deux autres, le malade et la mutante en sont aussi, c'est pour ça que l'aveugle n'a pas eu peur de s'annoncer en tant que tel.

Pas de problème. Il faudra juste que je dise que je n'en savais rien quand on viendra nous sauver. Sinon on pourrait m'accuser d'être de mèche avec eux, même si je n'ai pas fait exprès de me retrouver en leur compagnie.

Dis dont, ils sont vraiment très tactiles ces aveugles !
Mais je ne vais quand même pas le repousser maintenant juste parce que je sais que c'est un rebelle. Même si c'est le genre de personne qu'il n'est pas bon d'avoir dans sa clientelle et que la plupart du temps ils sont relativement fauchés.
Fait chier ! Là je suis vraiment déçut ! C'est pas aujourd'hui que je remplirais mon compte en banque.
Je les aime bien ces gens là, ils sont sympa... mais j'veux de la tune, putain !

Ah... en fait, la chauve a un sacré CV. Militaire, NOD, traitre, mutante, rien que ça. Elle est recherchée ou pas encore ?

Et lui, il est quoi ? Terroriste, receleur, pirate ?

Me voilà donc enfermée avec une bande de hors la lois. Et comment je fais pour rester innocente, moi ? Boarf, est-ce que je l'ai déjà été un jour ?
Pendant des années, j'ai sympathisé avec eux pour leur acheter des choses. Je me disais quand même qu'en changeant de siècle je pourrais changer de conduite, ne plus prendre autant de risques pour des objets qui ne servent plus à grand de nos jours, à part comme décoration ou pièce de collection. Mais je ne pourrais pas les fuir comme la peste et encore moins les dénoncer aux NODs. Ce sont des gens. Des gens peut-être peu recommandables, mais des gens quand même, des êtres humains, bien plus que les machines qui les traquent comme du gibier... sans compter les balles perdu ! les bavures, il y en a ! Ça peut être très con un NOD. Elle doit avoir du courage la madame chauve pour avoir bossé chez eux.

Dans tous les cas, mieux vaut rester dans une bonne ambiance et j'ai moins froid avec l'aveugle contre moi. C'est dommage que ce soit un rebelle... quoiqu'il aurait peut-être moins de charme. Ce côté hors la loi, c'est excitant, ça réveille mes rêves d'aventurière... Mais il est saoul !

J'entends des bruits qui viennent de la porte.
Les secours sont déjà là ?
Quelqu'un descend, une femme. Elle ressemble pas du tout à un pompier.
Une rescapée ? Sans doute même une collègue, vu ses vêtements.
Je m'extirpe des bras du mec aveugle, rebelle et saoul pour aller porter secours à cette personne.

-Est-ce que ça va ? Vous êtes blessée ?

Elle n'a pas l'air blessée, mais on sait jamais. Je ne sais pas trop comment elle a fait pour ne pas finir comme une crêpe.

Essoufflée, Freyja peinait à rester en équilibre sur ses talons. Elle descendait lentement les escaliers en titubant jusqu'à ce qu'elle aperçoit les survivants. Ils étaient belle et bien quatre dont deux femmes. Elles furent les premières à réagir. Dès le premier regard lancé sur elle, Freyja prit sur elle de se tenir convenablement et continua à avancer. Une jeune et jolie femme, presque aussi belle que Freyja, s'approcha précipitamment d'elle et lui demanda :

-Est-ce que ça va ? Vous êtes blessée ?
*NOM DE THOR C'EST QUOI LA CODE DE TA COULEUR !*

Freyja tira le meilleur d'elle même pour paraître au mieux et répondit :

Oui, ça va, je vais bien. Où sommes-nous ?

Trouvant la réponse par elle même en laissant son regard déambuler un peu partout, elle eu un rictus de déception. Freyja termina de rejoindre le groupe en bas et s'adossa au mur le plus propre qu'elle vu. Elle réfléchit un court instant qui paru à tous une éternité dans cette lourde atmosphère silencieuse. Visiblement elle venait d'interrompre quelque chose d'étrange, mais Freyja n’était pas de ceux qui préjugent hâtivement. Elle pris alors la décision de prendre les rênes de la discussion pour le moment :

Je suis Freyja, dit-elle. Il semble que vous soyez coincé ici. Je viens du restaurant, il est dans un piteux état. Il est impensable de s'y rendre, une autre partie du plafond s’effondre toutes les 2 minutes. Mais nous ne pouvons pas rester ici infiniment non plus, sans indice de notre présence, il est possible que les travaux de réparations soient engagés avant même que nous ne puissions voire la lumière du jour. Des idées ?

Freyja regarda en direction de chacun des individus présents dans l'attente d'une suggestion. Elle fit ensuite un sourire adressé à l'assemblée pour les mettre en confiance; c'était son boulot tout de même.

Une nouvelle âme rosée pénétra dans la pièce... cela faisait un moment qu'il l'avait vu tituber jusqu'ici. L'homme etait surpris de voir dans la même journée une deuxieme personne avec une aura si particulière.
Son comportement rassurant ressembla vaguement a sa consoeur... mais elle lui avait tout de même ôté des bras la jeune femme qui etait encore troublé par l'annonce des identités respectives.
Une ancienne NOD... la curiosité le titillait de voir ce dont ces fameux NOD etaient capables... jamais auparavent il n'en avait rencontré, pas meme lorsqu'il était encore mentaliste.
Qu'on les retrouve...? C'était trop tôt au gout de l'insurgé qui désirait hardemment s'amuser de cet évènement hasardeux.
Il sentait déjà plusieurs personnes qui zonaient au dessus, non loin des décombres, mais il n'y prêta guère d'attention.
Puisque la jeune femme parfumée l'avait délaissé, son attention se dirigea vers l'ancienne NOD, a défaut de connaitre l'homme.

Une ancienne NOD dites vous? Et si des dirigeants nous trouvent ici... je ne donne pas cher de votre peau... Ne serait-il pas plus sage de leur livrer une proie pour faire patte blanche?

Toujours plus de piment, jusqu'à ce que la situation explose... Aucune âme dans la pièce ne pouvait arreter la sienne... Il avait su jauger les âmes... et il en avait vu certaines bien plus imposantes que la sienne parmi les mentalistes...
Cependant, s'ils avaient des armes, ou des capacités physiques... il faudrait agir très vite au cas ou...
La tension monta d'un cran dans la pièce, ne perturbant pas le petit sourire ravi qui s'affichait sur le visage du mentaliste.

Une ancienne NOD ?! s'écria intérieurement Freyja. Par tous les dieux, dans quel pétrin s'était-elle insinuée. En effet il fallait qu'elle sorte, et vite. Freyja ne voulait pas baigner dans ce climat d'insécurité et d'intrigue, du moins pas encore, elle n'était pas prête. Elle regarda donc tout autour d'elle une fois encore à la recherche d'un moyen de s'en sortir. Elle pensa à son ordinateur resté dans le coffre de sa voiture. Si seulement elle l'avait pris avec elle. Cela n'aurait pas été difficile de contacter l’extérieur. Freyja se releva et parti fouiller les moindres recoins de la pièce dans l'espoir de trouver une quelconque solution.

Visiblement, personne dans la pièce ne viendrait l'aider et elle ne pris même pas la peine de le leur demander. Ces personnes avaient un comportement étrange et se tenir loin d'eux semblait la meilleure chose à faire.

[Je ne sais pas si c'est à moi de décider ce que Freyja va découvrir ou si un MJ doit le faire alors j'attends un message privée avant de continuer.]
[Ce post est court certes, mais je ne vais pas laisser Freyja moisir ici, alors je prends un peu les devant.]

De quoi "livrer une proie" ?
Je sent que l'ambiance devient un peu tendue. J'aime pas ça. Il serait pas en train de nous monter un plan pourri l'aveugle saoul ?

Et la dame qui vient d'arriver n'a pas l'air très l'aise non plus. Elle ne doit pas discuter avec des rebelles très souvent j'imagine, et encore moins en étant enfermée avec dans une cave.
Elle pourrait bien nous balancer, une fois sortie. Moi j'ai rien à me reprocher ou presque, mais eux... Et du coup, si je sympathise avec eux, elle pourrait raconter que je suis dans leur camp.

Je sursaute en sentant le vibreur de mon portable dans la poche arrière de mon mini-short. C'est rien, juste un message. Je regarde l'écran.

-merde, mon seul rendez-vous de demain est annulé.
Remarque, demain c'est pas sûr qu'on soit sorti.

Je range mon téléphone là où il était, dans ma poche.

-Je vais sert quelque chose en attendant ?
Il y a de quoi faire comme on est dans une cave...

Ça se voit que je suis nerveuse ? Ouais, j'essaie de les faire changer de sujet et de les faire picoler un peu pour les détendre. J'aimerais bien qu'ils restent tranquilles en attendant les secours. J'aime pas du tout se climat de tension.
D'ailleurs, j'ouvre une bouteille et m'en bois une lampée, ça en fera déjà une de moins tendue. En plus l'alcool, ça réchauffe. Je me caille les miches dans cette cave.

Lester avait tout écouté, patiemment. Par mesure de précautions, il avait ouvert son esprit, et avec lui ses rayonnements ionisants. Si jamais ils se montraient trop turbulents, il devrait sévir. Cela ne le comblait pas de joie, mais il n'aurait pas le choix. L'aveugle d'abord, le plus retors. Les autres n'étaient que des pantins. Drew restait plutôt silencieuse, ce qui n'était pas à son habitude.
- Bon, les conneries ça suffit maintenant !
Il avait élevé la voix et avancé au milieu de la salle.
- Tout le monde va gentiment rester calme. Pas de révolution ou quoi que ce soit d'autre. On ne sait pas combien de temps on va devoir patienter. Il vaudrait mieux aménager cette cave. Il fait froid et nous sommes habillés comme en plein été. En plus, c'est humide. Niveau bouffe on devrait trouver ce qu'on a besoin. Alors maintenant...
Il fit un petit signe de tête vers l'aveugle.
- Vaudrait mieux que vous vous taisiez, sauf si c'est pour dire des choses intelligentes.

Lester recula, une fois sa déclaration terminée, et se radossa au mur. Mais il crut bon de le rajouter quand même, au cas où les gens l'auraient déjà oubliés :
- Le temple nous surveille déjà.
Et peut-être même avaient-ils déjà envoyés des renforts, pour lui. Bon, d'accord, il avouait qu'il n'y croyait pas lui-même, mais savait-on jamais ! Il pouvait bien rêver si cela lui plaisait. Ils n'avaient rien d'autre à faire pour le moment.

Les deux dames ne semblaient guère à leur aise dans cette atmosphère tendue mais l'homme décida d'imposer son autorité, haussant le ton de manière implacable.
Son écho était stricte en raison de sa volonté d'impressionner mais aussi grâce à une certaine assurance cependant, le doute se lisait clairement dans ses vibrations... nul besoin d'explorer à outrance cet homme pour comprendre.
La tension diminua à cause de la solution d'attente paisible ce qui amoindrit le plaisir du mentaliste... malgré la réjouissance de rencontrer un esprit fort.

Hahahaha... soit !

Sans attendre il s'alongea dans un coin, croisant les bras sous sa nuque.

Ah... je veux bien quelque chose de frais... et sans alcool je vous prie.

Un petit sourire qui demeura sur ses fines lèvres tandis que son esprit s'évadait déja entre les décombres, dans le quartier, l'attroupement alentour...

Freyja était sans le moindre doute agitée. Elle essayait tant bien que mal de le cacher et procédait à une fouille méthodique de l'endroit pour s'occuper l’esprit, mais après un temps, il lui fallait se résoudre. Elle ne trouverait rien. Elle pensa l’espace d'un instant au téléphone portable de sa collègue Valkyrie, puis un des hommes s'énerva. Il était sec et ferme. L'allure effrayante de ceux de son espèce en dévoilait suffisamment à Freyja pour lui faire comprendre qu'il valait mieux ne pas faire de vague pour le moment. Elle retourna s'asseoir sur la deuxième marche de l’escalier puis se contenta d'observer. A sa plus grande surprise, l'homme aveugle n'avait pas perdu de son insolence. Il osa même réclamer à boire.

Il n'y avait rien d'autre à faire pour le moment que d'attendre et Freyja détesta ne pas avoir le contrôle.

L'homme à la grippe a une façon bien ferme de ramener le calme. Il ne trainerait pas avec une mutante, je jurerais que c'est un militaire.

Et l'autre, ça le fait rire.
Moi, je n'ose plus rien dire. J'apporte à boire à l'aveugle... sans alcool, oui, il vaut peut-être mieux. Ça peut rendre violent, des fois, et j'ai pas vraiment envie qu'ils se battent. Un soda fera bien l'affaire. Il dit déjà bien assez de bêtises comme ça.

Ensuite, je me rapproche de la femme assise sur les marches. Elle a l'air bien tendue. Si j'essayais de la dérider un peu ?
Une bouteille de soda dans une main, une de pétillant dans l'autre, je viens m'accroupir près des marche créant une forme d'intimité sympathique. Je peux alors lui dire gentiment sans parler trop fort :

-et vous, vous voulez boire quelques chose ?

Vas-y, choisi le pétillant, ou n'importe quel autre alcool, ça détend. Je devine qu'elle doit avoir envie de s'en aller d'ici au plus vite. Mais il va falloir attendre. Alors autant rendre l'attente plus agréable.
J'aimerais bien qu'en sortant d'ici, elle ne songe pas à cafter.

-un ptit verre pour patienter, en attendant les secours, ça ne peut pas faire de mal.

Hahahaha ! Un petit verre ?! Bon allons-y. Tant qu'à faire ...

Freyja ne comptait pas attendre bien sagement les secours en buvant. Freyja n'attendait jamais, elle agissait. Et même lorsqu'elle semblait inactive, elle réfléchissait comme jamais elle n'avait réfléchi.
Après un quart d'heure à boire et à cogiter, elle se leva et remonta les escaliers jusqu'à la porte donnant sur le restaurant. Elle l'ouvrit, mais les choses avaient évolué là-haut. De nombreuses partie du plafond s'étaient à leur tour écroulées, entraînant le sol un ou deux étages plus bas. Freyja alla chercher la seul personne qui lui avait parlé avec sympathie depuis le début de cette aventure pour lui exposer les fait. Cette valkyrie semblait digne de confiance. Son plan était de parvenir à descendre à l'étage inférieur en passant par un trou, la hauteur était de 2.50m, en s'agripant du bout des bras, il était possible de sauter sur un meuble et donc de ne tomber que de 50cm plus ou moins, arrivé à ce niveau là il faudrait improviser avec les nouvelles données. Freyja irait là-bas, quoi qu'il arrive, mais elle voulait laisser sa chance à Cathy Cardie.

[Désolé pour le retard, j'ai eu certains... contre-temps]

Les choses n’avaient pas vraiment évolué dans cette maudite cave et Drew n’avait prononcé mot depuis qu’elle s’était présentée. Et en y réfléchissant bien, peut être n’y avait-il rien à dire.

Elle préférait penser. Penser à tout. Ne penser à rien. Voir les choses d’un côté théorique, et les voir d’un côté pratique. Elle appliquait tout bonnement ce qu’elle avait appris lors de sa formation aux Etats Unis alors qu’elle était encore une gamine pubère : dans une situation de crise, toujours observer, analyser, interpréter et agir. Tout détail pouvait avoir son importance. Alors elle balaya pour la énième fois toute la pièce du regard pour trouver un quelque chose, une faille dans le plan de la situation, mais elle ne trouva rien. Du moins rien de très intéressant.

Puis elle se rendit compte qu’en fait, elle avait drôlement froid. Sa fine robe à bretelle et son tout petit gilet à manche courte ne lui offrait aucune protection contre les basses températures. Ceci sans parler de sa peau entièrement nue de poil.

Elle se frotta les bras dans l’épaule dans l’espoir de se réchauffer un minimum mais bien sûr cela ne servit qu’à lui donner encore plus froid.

De plus, maintenant qu’elle était démasquée comme une pure traitre, elle préféra rester à l’écart de Lester, qui l’avait toujours crut bonne et simple NOD. Elle préféra donc se mettre un peu à l’écart et observer la scène d’un point de vue plus stratégique.

Mais les minutes – tout du moins ce qui lui sembla être de longues et pénibles minutes – défilèrent en rang séré, et elle en eut vite marre. Elle tapa une fois dans ses mains pour réveiller un peu tout ce monde et déclara :

- Bon ! Messieurs-dames, ce n’est pas que je n’aime pas être ici enfermé avec vous, mais… en fait je déteste ça. Donc, vu que j’en ai plus grand-chose à faire de ce qui se passe par-ci par-là pour cause mon physique dégradé et repoussant, j’ai la forte envie de me tirer d’ici et vite et, ainsi, je veux dire que je veux agir de quelque façon que ce soit. Il doit bien y avoir une solution pour sortir et je présume que la demoiselle qui fait des allez-retours entre ici et en haut en à une. Du moins je l’espère… Mademoiselle ?

Freyja regarda Drew Connor avec surprise et dédain, mais ce dédain se changea en compassion et Freyja accepta de répondre. Son coeur contenait de la peine pour cette créature, mais sa bouche ne contenait qu'une froideur efficace et exaspérée.

Le sol du café est tombé sur l'étage en dessous, il s'agit de la cuisine. Il y avait des meubles et cela forme une rampe sur laquelle il sera possible de sauter en s'agrippant à bout de bras aux armatures de ce qui reste du sol. Une fois ce bon d'un demi mètre effectué, je ne suis pas sure, mais il devrait y avoir une monte charge qui servait à acheminer les produits depuis la soute de conditionnement jusqu'aux cuisines. De là il faudra réfléchir à un nouveau plan avec les nouvelle données acquises. Suivez-moi ou non, mais je part maintenant.

Sur ces mots, Freyja tourna les talons et monta les escaliers jusqu'au lieu dit du trou dans le sol. Elle s'accroupit au bord, le dos tourné vers sa destination puis attrapa de ses deux main fermement une barre en acier qui dépassait du rebord puis sauta en arrière. Elle se balança violemment durant quelque seconde et une fois la force de la chute amortie, Freyja pu se lâcher sans problème pour retomber sur le morceau de plafond incliné sur le sol. Elle se laissa glisser jusqu'à la terre ferme ou du moins pour le moment.

D'ici elle voyait parfaitement le monte charge dont elle avait parlé plus tôt, mais une fois encore l'effondrement du bâtiment jouait contre elle et c'est un véritable précipice qui s'étendait entre Freyja et son salut. De plus, les diodes électroluminescentes témoins clignotaient lamentablement. L’alimentation était trop instable.

-Partir crapahuter dans les décombres ?
mmmmh... ouais ! ça peut être marrant

Et puis ça les occupera, plutôt que de rester là à se lancer des regards noirs.
Un peu d'exercice, ça me réchauffera aussi, parce que ça caille ici.

-On y va ?

Hey ! elle est déjà partie.

-Hey ! attendez moi !

Je me lance à la poursuite de la madame et je...

-AAAAAAAAAAAAH !!!!

...tombe. Et...

-Aïaaah !

... et je me suis fais mal. La marche était un peu haute, je me suis ramassée comme un sac de... comme un sac. C'est déjà pas très glorieux d'être un sac alors pas la peine de chercher ce qu'il y a dedans d'encore moins glorieux.

J'ai perdu une chaussure, dans ma chute. C'est con, ça.
ah non tient, là voilà, c'est bon, je l'ai retrouvée. Mais crapahuter là dedans avec ça aux pieds, ça risque d'être un peu casse gueule. J'aurais su, je serais venue en baskets et pas sur des talon de 12 cm.
J'enlève la deuxième chaussure et je repart à l'aventure. Où elle est passée, la dame ?

-éhooooo ! ého ??
Vous êtes là ?

On voit pas clair, même avec l'écran de portable comme lampe-torche.

Ce que Cathy ne sait pas, où n’a pas vu, c’est que Lester fermait la marche. Dans le noir, il l’avait à peine vu s’étaler. Comme seule preuve de sa mésaventure, n’a-t-il entendu qu’un cri étranglé. L’ombre se mouva sur le sol, puis, désorganisée, la femme se releva en tâtonnant dans le noir. Prise par la situation, elle n’avait pas conscience que l’homme s’était approché d’elle.

Elle semblait un peu perdue, ne pas savoir où aller.
-éhooooo ! ého ??
Vous êtes là ?

Un sourire mesquin se forma sur les longues lèvres de Lester. Il ne savait pas pourquoi, mais aujourd’hui il était d’une humeur mesquine, un peu cruelle. Mais dans le fond, qui peut se targuer d’être totalement propre ? Lester, plus que quiconque, se savait pourri jusqu’à la moelle, et bien plus encore. Il ne s’en voulait pas. « L’humanité entière pue ». Il avait le souvenir d’avoir lu cette phrase dans un vieux roman de science-fiction des années 60, un roman prohibé.

Mais bon, puisque personne n’est parfait… Faut bien trouver matière à rêver, alors entre les vieilles fusées rétro et les hologrammes de chair à steak, il avait vite choisi. Il ne pensait pas qu’il supporterait un jour cette époque. Déjà qu’il n’était même pas adapté à l’époque de cent ans auparavant…

Freyja n’avait pas daigné attendre leur réponse à tous. Lester, de son côté, trouvait l’idée un peu stupide. Le plafond de la cave les protégeaient de tout éboulement supplémentaire. Par contre, se mettre à terrain découvert, comme dans la cuisine, constituait un risque non négligeable. De plus, en haut, des gens œuvraient déjà pour leur secours. Il suffisait d’attendre. Mais non, les autres s’étaient décidés à suivre leur instinct d’aventurier. De son côté, Lester était un mouton. Il ne comptait pas rester seul dans cette cave poussiéreuse. Peut-être aurait-il trouvé du vin de synthèse, mais il ne laisserait pas Drew seule. Et puis ces gens étaient tous trop louches, il se devait, en temps que mentaliste, les encadrer et surveiller.

La femme appela une seconde fois. Lester décida d’arrêter de la faire mijoter. Il posa une main froide sur son épaule nue, savourant les délicieux frissons qui parcourraient l’échine de la walkyrie. Sous ses doigts, les muscles de la nuque s’étaient tendus.
Il s’approcha de son oreille, et lui dit, d’un ton lubrique :
- Il ne faut pas vous inquiéter, très chère, puisque je ferme la marche…
Si déjà la situation était décalée, autant s’amuser. Jusqu’à présent, il fallait avouer qu’il se faisait monumentalement chier…

Oh le con ! Il m'a fait peur.
A quoi il joue ?
Je me retourne ou je ne me retourne pas ?
Ça dépend de son jeu à lui. C'est quoi les règles ? Quel est son rôle et quel est celui qu'il me donne ?

Il a l'air un ptit peu moins ronchon que tout à l'heure. C'est déjà ça.
Ça lui a fait plaisir de me faire peur ?
Ou il entrevoit autre chose qui lui redonne le sourire ?

brrrr ! il a la main glacée.
cette grande main fermée sur ma petite nuque de femme frêle et sans défense.
Ça lui plais ?
comme ces mots dont le ton reflète quelques idées lubriques.
Je lui plais ? normal, je suis faite pour ça.

Est-ce que c'est ça le rôle qu'il a choisi ? le grand méchant pervers qui se faufile dans le dos des jeunes femmes sans défenses pour leurs faire peur ? Si c'est ça qui lui fait plaisir...

-vous m'avez fait peur.

avec la voix un peu troublée, gênée... pas fâchée mais pas rassurée, comme s'il risquait de faire pire mais qu'il valait mieux faire comme si on n'y pensait pas et qu'il ne valait mieux pas le contrarier. Ça c'est mon rôle du moment, mais j'avoue que je n'ai pas trop de mal à le tenir. Il file un peu les miquettes, ce grand malade. Merde, en plus je risque de chopper sa grippe... surtout si je continue à le laisser me taquiner. Je devrais pas trop l'encourager à s'approcher.

Je me retourne, le portable à la main et lui éclaire la figure. Ouais, là comme ça, bien dans les yeux ! Ça fait une lumière un peu bleutée. Il a l'air encore plus pâle comme ça, un vrai teint de malade. Avec la ptite grimace parce que je l'éblouis avec le petit écran. J'en profile pour reculer un peu. Pas beaucoup parce qu'il n'y a pas trop de place, avec les décombres autour. Et puis j'arrête de l'éblouir avant qu'il que ça ne l'irrite d'avantage. Gardons lui un ptit peu du peu de bonne humeur qu'il vient de trouver.

On va jouer à un ptit jeu qu'il aura lui-même provoqué. Ça s'appelle "je cherche à sortir d'ici au plus vite parce que tu fais peur". Mais est-ce que je fais semblant de chercher une issue avec ma petite lumière ou est-ce que je cherche vraiment à m'échapper ? Moi-même je n'en suis pas très sûre, mais ça ne fait pas une grosse différence.

-par où elle est passée ?
Vous y voyez quelque chose, vous ?

C'est sombre, c'est étroit, c'est inquiétant...
c'est excitant, comme une chasse aux trésors.

Cette femme était drôle. Lester sent très bien qu'il lui fait peur, et il s'en amuse diablement. On lui a toujours dit qu'il avait une tête de psychopathe, particulièrement quand il parvenait à être maître de ses grimaces. La recette du succès consistait à ne pas trop les appuyer ! Il savait avec une mesure parfaite faire son sourire pervers qui découvrait juste ce qu'il fallait de sa dentition, son regard coquin et ses nez palpitant, comme s'il frémissait d'impatience à la vue de la gâterie promise.

Forcément, s'il le faisait exprès aussi. Avec l'ombre et la situation de huis clos, il y avait de quoi flipper.

― Vous avez peur de moi ? Tsss (soupir) Il ne faut pas vous savez. Je ne suis pas méchant, non. Je suis même quelqu'un de très doux vous savez.

Sa voix se fit de plus en plus basse, comme un murmure ou une confidence.

― Très doux, vraiment.

Sa paume s'était réchauffée au contact de la peau de la jeune femme, une peau douce et veloutée. Il aurait aimé s'y approcher encore plus pour essayer de capter son odeur, mais il ne la connaissait pas. Il avait tendance à se laisser prendre par le jeu, un peu trop peut-être. Il ne voulait pas peupler les cauchemars de la femme pour la semaine à venir.

Devant eux, aucun bruit, juste le goût âcre de la poussière en suspension qui irrite les sinus et se colle aux muqueuses. Lester renifla, preuve de sa gêne due à son environnement.

― Le noir total. Mais c'est bien le noir, vous ne trouvez pas ?

Elle ne pouvait pas le voir sourire. Au fond de lui-même, il se trouvait un beau salaud, un sacré même ! Très doué. Il aurait pu en faire une vocation !

Drew n’apprécia pas beaucoup le regard que Freyja avait posé sur elle lorsqu’elle eut fini de parler. Mais toute fois elle ne le fit pas paraitre. Elle garda un visage impassible, quoi que légèrement hautain, et fit mine de suivre la jeune valkyrie, bien qu’elle ne trouvait pas le plan très fameux. Cependant, ni elle ni les autres n’avaient quelque chose à proposer.

Elle s’engagea dans les escaliers mais fut vite devancée par la serveuse et par Lester car arrivé en haut des marches, elle constata qu’il manquait quelqu’un. Elle fit alors demi-tour et redescendit.

L’insurgé aveugle était encore là et elle doutait qu’il puisse les suivre sans aide. Mais encore fallait-il qu’il veuille les suivre. Elle s’accroupie à côté de lui et dit :

- Il sont tous montés. Vous voulez venir ? A moins que vous ne vouliez rester ici pour attendre les secours qui risquent de prendre beaucoup de temps. En fait ça serait peut être mieux dans votre cas parce…

Elle s’arrêta brusquement. La voilà qui essayait de dicter ce qui était mieux pour un aveugle alors qu’elle ne l’était pas. Etant donné qu’elle voyait, elle ne pouvait pas vraiment savoir comment ça se passait pour un type qui vivait tous les jours dans l’obscurité totale.

Elle se releva, attendant une réponse, et en profita pour enlever ses escarpins qui n’allaient que la ralentir si elle choisissait de suivre les autres.

Et voila que la petite bande se mit très rapidement en route parmi les décombres. Il voyait clairement leurs âmes tatonner maladroitement dans ce qui devait certainement une pénombre profonde. Cela lui valu un petit sourire qui fut interrompu par la femme qui avait trainé dans la cave avec lui... et qui même sembla se prendre d'affection pour lui.
La situation prit une autre tournure et son petit jeu ne pouvait qu'en être pimenter. Rester en attendant un évènement... ou suivre la masse et... s'amuser. Un choix guère compliqué qui le mis face à un nouveau dileme: jouer le jeu de l'aveugle innofensif et risquer de perdre du temps... ou évoquer son... aisance.
Elle même semblait vouloir les suivre puisqu'elle se preparait déjà au depart.

Hum... bien... Allons-y. Et ne vous inquiétez pas pour ma cécité... je serai certainement plus habile que vous dans cet environnement quasi familier.

Il se leva brusquement pour retenir son attention.

Mais je vais être clair... dans l'état actuel des choses je ne désire que m'amuser. Ainsi je veux les suivre pour rester a proximité de votre ami qui a titillé une certaine envie en moi... par ailleurs, je suis... certain qu'il joue encore de malfaisance en ce moment.

Le mentaliste laissa découler quelques instants pour admirer les troubles dans l'aura de son interlocuteur.

Allons, ne vous en faites pas... avec moi vous ne craignez rien, du moment que vous ne me portez pas préjudice. Allez, en avant, glissons nous dans ce passage, et faites attention, la glissade est assez haute. Je passe après vous.
Pressons!

Il lui tendit une main rassurante pour qu'elle se relève et reprenne confiance.

Très doux dit-il... alors il joue le mec qui fait peur mais qui joue à rassurer... attend... c'est pas du jeu ça ! ou du double jeu ? A quel moment il fait semblant ?
Dans le fond, quelle importance ?

Il peut jouer le pervers qui fait peur et qui tente de rassurer, de charmer, pour attraper sa proie. Et moi je pourrais jouer la proie qui a peur de lui, mais qui se laisserait peut-être attraper quand même.
Ou il peut être un vrai pervers qui veut vraiment me chopper et je pourrais être une vraie victime de ses vices.
Quelle différence, si je peux gagner ou interrompre la partie avant qu'il ne gagne ?

― Le noir total. Mais c'est bien le noir, vous ne trouvez pas ?

Il aime jouer dans le noir ? Alors jouons. C'est kit ou double.
Je le regarde, léger sourire en coin, et pouf, j’éteins la lumière de mon portable et disparait devant ses yeux. On va voir si c'est si bien, le noir total.
Dès qu'on n'y voit vraiment plus rien de rien, je me décale sur le côté en faisant le moins de bruit possible. Le pied nu et léger, je cherche un mur, une paroi à longer vers une éventuelle sortie. J'essaie de respirer le moins possible pour entendre son souffle à lui et le bruit de ses rangers sur les gravats.
Ça fait mal aux pieds, les gravats. J'ai inspiré un peu fort en serrant les dents quand j'ai marché sur un truc pointu. Ça a fait assez de bruit pour qu'il me repère, alors j'arrête de respirer puis j'avance en soufflant le plus doucement possible.

Je garde mon portable à la main, prête à remettre la lumière et interrompre ce jeu de cache cache si jamais la partie devient hard. Ça ne tient qu'à lui. Je ne devrais pas tarder à connaitre ses intentions.
Qu'est-ce qu'il trouve de si bien dans le noir total ?

Elle aussi veut jouer ? Au moins il daigne se passer quelque chose ! Lester tend l'oreille, mais n'est accueillit que par le silence. A force de concentration, il perçoit, au loin, un amas de paroles. Les secondes s'égrènent, et il arrive à détailler la voix d'un homme et celle d'une femme. Le temps d'une respiration, et il a reconnu celle de Drew Connor. La pauvre, il l'a laissé seule avec... avec ce quoi déjà ? Cet homme retors...

Enfin lui il peut parler. Ce qu'il peut être con des jours.

La nuit, l'obscurité, territoire des vices et des des envies cachées. Devant sa rétine dansait un vertigineux panel de sensation. Des courbes se dessinaient à ses yeux, des éraflures sur son corps. Il devait être un tantinet déviant.
Fallait aussi avouer qu'il n'avait pas couché depuis cent ans et quinze jours. C'est bien trop pour un seul homme.
En haut, le travail de déblaiement continuait. Il ne comprenait toujours pas pourquoi ils étaient au milieu de la poussière.

Et il en a vachement envie aussi... D'autres chose, d'un long filin de métal mordre sa chair, s'enfoncer dans son épiderme comme dans du beurre. Dans le noir, il ne verrait pas la goutte de sang perler. Il savourerait l'aigre-douce douleur qui picoterait le long de son bras et remonterait le long de son bras, gagnerait l'épaule puis le corps entier. Il serait animé de tremblements bienveillants.

Il a toujours du matériel sur lui. Jusqu'à présent, il n'a pas retouché un millilitre de synthèse. Il ne sait pas si les drogues du futur rendent toujours accro. Sûrement, question de rentabilité.
Mais il lui faut d'abord un peu de lumière. Il pourrait bien essayer de se piquer dans le noir, il en est capable. Il a déjà fait bien pire, et surtout ne pire compagnie.

D'ailleurs, sa petite pouliche s'est éraflée. Il soufrerait presque pour elle.
― C'est dommage d’abîmer pareille peau. Vous devriez vous ménager.
Il ne va pas lui courir après non plus. Et elle est soumise aux même règles : elle ne sait pas plus où elle va. L'escalier n'est pas bien loin, les murs non plus, sans compter qu'elle prend le risque de reculer et non d'avancer.

Tant pis, la tentation est trop grande. Il sort de sa poche une petite seringue de la taille d'une capsule, remplie de liquide incolore. Il palpe son bras, caresse ses veines saillantes.
― Vous en voulez ?

Évidemment, elle ne comprendra peut-être pas de quoi il veut parler. Mais il est définitivement con. Fini pour lui, irrécupérable.

Je n'entends pas ses chaussures. Il ne bouge pas ? Il ne me cherche pas ?
Non, il se contente de parler de ma peau. Est-ce qu'il veut ma peau ? Au figuré, au propre, au sale ? Déjà, il ne se jette pas dessus dans l'obscurité. Il est peut-être plus correcte qu'il n'en a eu l'air. Je préfère ça.
... quoique je ne suis pas complètement rassurée non plus. Je préfère continuer de tâtonner à distance de lui. Il a pas l'air net, ce malade.

Qu'est-ce qu'il fabrique ?
Je l'entend qui trifouille.

― Vous en voulez ?

Hein ? De quoi il parle ? Il veut que je devine ?
Je suis très forte aux devinettes ! Il faut dire, c'est pas difficile avec tous ces gens qui n'ont pas l'habitude de jouer.

Très bien, alors je commence :

-Est-ce que ça se consomme ?

Oui ? non ?
Je refroidi ou je chauffe ? Là je parle de la sortie que je cherche toujours.
L'avantage d'être une fille : je sais faire deux choses à la fois, comme jouer aux devinettes en cherchant une issus... et peut-être autre chose.
J'ai trouvé un genre de barre en fer, en tâtonnant. L'idée m'est venue que je serais peut-être un peu plus rassurée en ayant de quoi me défendre. Je tire dessus, mais ça ne vient pas, c'est bloqué encastré dans du béton. Tant pis. De toute façon, c'était juste une idée comme ça. Pour le moment, il ne fait rien de mal... enfin je crois. Difficile à dire, je ne vois pas ce qu'il fait.
Je repense alors à l'aveugle qui doit être encore dans la cave. Lui, il n'a pas peur du noir. Moi non plus, hein ! c'est pas ce que j'ai dit. L'obscurité en elle même, ça ne fait pas peur. C'est surtout ce qui s'y cache qui peut être inquiétant. Cependant, je suis aussi bien cachée que lui.

Drew fut bien contente que cet homme accepte de la suivre. Quelque chose lui plaisait bien en lui et faisait qu’elle se sentait plus à l’aise avec lui qu’avec Lester. C’était sans doute le fait qu’il ne pouvait pas voir son aspect physique repoussant.

Elle s’empara sans hésitation de la main qu’il lui tendait et entama sa monté des escaliers. Dans le bar, les dégâts étaient tels qu’on ne pouvait plus voir la porte de l’autre côté. Mais le plus attristant était ces membres dépassant parfois de-ci, de-là. Cette pièce empestait la mort.

Pour s’épargner cette vision plus longtemps, Drew se dépêcha de rejoindre les autres L’horreur de cette catastrophe lui rappelait à la mémoire le jour où elle avait fouillé toutes les décombres pour trouver des survivants. Seulement aujourd’hui, cet événement semblait si lointain que ce qui faisait mal à Drew, c’était le fait que ça ne lui faisait plus rien.

Lorsqu’ils arrivèrent au bord du trou dont parlait Freyja, la jeune femme jugea préférable de passer la première pour pouvoir donner des indications à Yuann, du moins s’il en avait besoin.

Elle sauta à l’étage inférieur avec l’adresse d’un chat. En bas, il faisait relativement sombre, mais Drew pouvait encore vaguement percevoir des silhouettes mouvantes à deux pas d’elle. Elle reconnu tout de suite Lester et Cathy. Mais que faisaient-ils ? Elle n’y pensa pas plus longtemps car l’autre homme n’était pas encore descendu.

- Je suis en bas ! cria-t-elle. Vous pensez que vous pouvez descendre tout seul ? Sinon, je suis la pour vous aider. Faites juste gaffe car c’est assez haut et il y a des débris coupant...

Elle se retourna ensuite vers Lester, cherchant à voir ce qu’il faisait.

Les gens commençaient à affluer devant le Bagdad, pris par cette envie lugubre et irrésistible de voir ce qui se passe lorsqu'un accident a lieu. Phil se souvenait que déjà à son époque, lorsqu'il y avait un crash sur une route, les gens ralentissaient inexorablement arrivés à sa hauteur, comme s'il voulait à tout prix voir du sang et des plaies, ou dans le pire des scénarios ; un mort. Et dans tous las cas, ceux-ci détournaient le regard rapidement une fois leur soif de glauque assouvie.
Mason avait lu un jour que c'était apparemment un système de sécurité du cerveau. I imagine facilement la scène mais le doute planant toutefois, il se doit de vérifier pour s'assurer de la situation.
Cette mécanique lui semblait étrange, lui qui avait toujours fait pour ne pas voir ce genre de drame, quitte à effectuer un détour. Il ne rechignait pas à se moqueur voir à blesser quelqu'un verbalement, mais cette attroupement sinistre le répugnait.

Il écrasa sa cigarette et continua à faire les cent pas autour de son véhicule quand Henry vint lui apporter des nouvelles.

- Phil ! Le héla-t-il. Nos hommes ont commencé à dégager le passage mais cela va leur prendre du temps.
- Bien entendu, ça prend toujours du temps ... Répondit Mason sarcastiquement.
- Mais ne t'en fais pas, je pense que quand ils disent cela ça veut quand même dire plus rapide qu'à notre époque. Ils ont un de ces matos ! Ils ont pu apparemment scanner ou sonder les ruines, un truc du genre, et savent exactement par où passer.
- J'adore 2140 ! s'esclaffa Phil, toujours sarcastique mais néanmoins réjouit.

C'était plus fort que lui, vous lui montriez les nouvelles prouesses technologiques de cette époque, et ses soucis s'envolaient presque.

Une fois la jeune femme passé, le mentaliste n'attendit pas qu'elle finisse sa phrase pour s'élancer et dévaler la chute pour attérir en bas avec l'aisance qui était du à sa vision particulière des choses. Pour flater son égo il ne marque meme pas de pause et avant d'un pas tranquille, passant devant la femme qui l'attendait.

Hum... he bien que fait-il celui-la?

L'homme provocateur semblait se concentrer sur un petit objet qu'il tenait, et ses ondes étaient terriblement troublées... Démence certainement... Un peu plus loin, la jeune femme à l'aura dorée se faufilait comme un chat dans le dédale. Mimant sa demarche délicate, il passe non-loin de Lester sans que celui-ci puisse percevoir autre chose que le léger souffle de son déplacement.
Parvenu à sa hauteur, l'homme glisse une main sur celle de la jeune femme qui maintient cette barre de fer et il avance sa bouche prêt de son oreille.

J'ignore ce que vous craignais... mais lachez donc ceci, vous risquez de vous faire mal dans cette pénombre. En cet instant vous ne craignez rien.

Yuann tira avec douceur cette barre pour qu'elle la lui abandonne.
Cette fois-ci il parla fort.

Bien... vous cherchez la sortie... Alors avancez si cela vous amuse... Nous vous suivons... Et toi, le dérangé... reste calme.

Encore une fois il sourit... content de pouvoir le provoquer impunément.

Spoiler:

L’obscurité, c’est la naissance. De l’obscurité, on naît, et on la retrouve lorsque nos paupières papillonnent pour la dernière fois. La nuit offrait une surface vertigineuse qui ne demandait qu’à être meublée, et l’esprit humain, particulièrement les jeunes cerveaux malléables, y semblent réceptifs. Lester tendit l’oreille sans daigner faire attention au feulement du métal dans la main tiède et douce de Cathy. Déjà, il entendait de sourds grognements, de petits couinements. Devant ses pupilles se dessinaient des points colorés qui tourbillonnaient dans l’espace comme des flocons en suspension.

- Oui. Ca vous permettra de voir dans la nuit.

Une douleur l’arracha de sa rêverie : il avait planté sa seringue dans le bras, et mal. Il la retira en grimaçant, et pourtant soulagé. Déjà, les endomorphines faisaient effet. Pour la peine, il changerait de bras. Peut-être qu’en cent ans il avait perdu le coup de main. Une vie de drogué s’oublie-elle en cent années ?
Il palpa furieusement son autre bras, et réessaya. Cet essai fut plus réussi que le premier sans être dénué de douleur. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait plus ressentit.

En fait, elle lui avait manqué.

Un liquide poisseux humectait son premier bras. Il sentait sa peau se gonfler, former un bel hématome chaud qui bleuirait au fil du temps.

Le bruit devint plus fort, plus précis. A quelques pas de lui, il percevait une présence. Avec l’élégance d’un félin, Drew avait gagné ses alentours. Elle l’observait. Lui ne savait pas où regarder. Où que ses yeux se fixent, les flocons lumineux le suivaient.

L’aveugle était là, lui aussi, et il parlait. Lester se demanda si l’effet de la drogue pouvait donner des envies de meurtres, parce que jusqu’à présent, il avait été relativement calme. L’autre le traitait de dément ? Il n’était rien d’autre qu’un mentaliste standard, comme tous ici. Et sûrement avec la tête bien sur les épaules.

D’ailleurs, était-elle toujours à sa place celle-là ? Il fallait vérifier car on ne pouvait jamais savoir. Dans le noir, tout était si vite arrivé !

Il tâtonna son cou, sa nuque, effleura ses oreilles puis ses paupières. Sous la peau de ses tempes humectées de sueur, il sentait son cœur battre. Oui, sa tête était encore à sa place.

Il avouait qu’il était un tantinet bizarre, mais essayer de vous construire correctement avec, comme seuls repères, une salle de carrelage et la matrice froide d’une cuve ? Les scientifiques n’avaient jamais été très paternels non plus. Au lieu de lui éviter les expériences affreuses, ils l’avaient testés encore et encore, exposant son corps nu de petit garçons à leurs doigts impudiques et à leurs seringues.

- Je suis toujours calme. Ils seront bientôt là.

Ton neutre bien qu’amertûme qui lui brûlait jusqu’à l’œsophage. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait un pressentiment, l’agréable et réconfortant impression que quelqu’un, quelque part, vous attendait.

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